mercredi 31 août 2016

De la présidence et des présidents.


La présidence, en France, est la responsabilité portée par celui (plus rarement celle...) élu(e) dans l'une de nos multiples institutions.

Le titre II de l'actuelle Constitution de 1958 (24 fois modifiée entre 1960 et 2008), ne compte pas moins de 15 articles concernant le seul Président de la République. Aucun des 16 autres titres ne compte autant d'articles. Par cette observation, on constate déjà que l'actuel régime politique français est principalement présidentiel et accessoirement parlementaire.

Ce caractère présidentiel de nos institutions se retrouve partout à commencer dans « les corps constitués », autrement dit les corps établis par la Constitution, au niveau national (Assemblée nationale, Sénat, Conseil d'État, Cour des Comptes, Conseil Constitutionnel, Conseil économique, social et environnemental, Banque centrale...) dont les Présidents ont un rôle majeur précisé parfois dans des lois organiques.

Il est bien d'autres présidences au niveau des collectivités territoriales : Conseils régionaux, Conseils départementaux, Conseils municipaux1, Conseils de Métropole ou d'agglomération, sans oublier les collectivités d'Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Réunion, Guyane, Nouvelle Calédonie, Terres Australes et Antarctiques Françaises, Polynésie Française, Mayotte…).

La loi de 1901 concernant les associations (culturelles, sportives, familiales, de consommateurs, de protection de l'environnement, de locataires, de parents d'élèves, etc) prévoit que soient élus des exécutifs dotés d'un président.

Il en est de même pour les partis politiques, les syndicats, les dotations (universitaire, hospitalière, de coopération scientifique...) qui peuvent être également présidés.

Cette surabondance de présidents ou autres substituts (du type secrétaire général) présente des avantages et des inconvénients. Des avantages, grâce au maillage du pays administré de façon organisée et décentralisée. Des désavantages, à cause de la possibilité d'une centralisation des pouvoirs entre les mains d'hommes seuls, même s'ils sont entourés de collaborateurs compétents et dévoués mais trop rarement co-décideurs.

La présidentialisation politique de la France aura eu des effets sur les pratiques locales de moins en moins collaboratives et de plus en plus centralisatrices, voire autoritaires. L'esprit coopératif ou mutualiste n'y a rien gagné, tout au contraire.

Les questions posées par cette perversion de la vie associative sont les suivantes :
Ces mauvaises habitudes sont-elles réversibles et le partage réel des tâches et des décisions peut-il inciter des collaborateurs nouveaux, et d'une autre génération, à s'engager dans la vie associative ?
L'organisation des pouvoirs publics français, qui, jusqu'ici, a déteint sur toute la vie citoyenne, pourrait-elle, une fois modifiée par une révision constitutionnelle démocratique et radicale, être un facteur suffisant pour transformer de façon collaborative l'en-commun de nos vies locales ?
L'avenir politique ne pouvant continuer à être délégué à des représentants de plus en plus soumis à des intérêts particuliers, est-ce que la relance de l'initiative peut ou non s'effectuer dans un climat de déprésidentialistion qui n'est rien d'autre que la marche en avant vers une démocratie véritable ?

JPDacheux  -  31.08.16


1  Les maires sont les présidents de leur Conseil et plus encore : chacun d'eux est un exécutif à lui tout seul.

mardi 30 août 2016

« On a la classe politique que l'on mérite ! »



Souvent, nous entendons dire que l'on a les hommes politiques que l'on mérite !
On pourrait aussi ajouter à cette affirmation qu'on a aussi les médias que l'on mérite, tant la proximité, la connivence, est importante entre la classe politique et les journalistes.

Enfin ne tombons pas dans l'idiote sentence "tous pourris", car même si le genre "intègre" diminue dangereusement, il se trouve encore des femmes et des hommes politiques de valeur et aussi quelques journalistes d’investigation qui font un bon travail.

Néanmoins, cette République nous gratifie d'une belle brochette de politicards, dont les préoccupations principales sont de cacher la réalité de leurs personnalités, de surfer sur le mensonge, et de penser, avant tout, à leurs intérêts personnels.

Notre société est celle du paraître plutôt que de l'être, et la forme prend le dessus sur le fond.

Serge Gainsbourg avait l'habitude de dire que " Les salauds vivent du travail, de la maladie et de la misère des imbéciles et se servent d’eux pour neutraliser ceux qui s’en rendent compte ".

Il avait parfaitement raison, et ces travers ne font que croître depuis sa disparition, mais, même si la manipulation atteint des sommets, il semble, pourtant, qu'une fraction de plus en plus importante des citoyens prend conscience du fait que la classe politique ne tient pas compte de ses opinions, pire qu'elle s'en moque et les considère comme des incultes.

Il reste un point, celui de prendre pour évident que l'ensemble de la population partage les valeurs démocratiques. C'est loin d'être sûr et dire que la majorité du peuple veut de la démocratie ne va pas de soi. Cela reste un combat de tous les jours à mener !

C'est vrai que la servitude, qu'Etienne de La Boétie a défini comme volontaire il y a près de 500 ans, est dans l'esprit humain ; une importante partie de la population se met au service des puissants par cupidité et désir d'honneurs mais aussi par goût de la soumission, de l’idéologie ou des superstitions ...

Pourtant, avant l'élection présidentielle de 2017, la période que traverse notre pays est périlleuse, c'est celle de l’instrumentalisation pour cacher les bilans calamiteux, pour ne pas traiter du vrai problème de la "question sociale".

Pour satisfaire leur ambition personnelle démesurée, pour servir le capitalisme et mener à bien leurs projets de braquage financier et idéologique sur notre pays, ces hommes, toutes couleurs politiques confondues, sont prêts à tout promettre, même à mettre le pays à feu et à sang en risquant la mort de la République.

Parce que leur seul idéal est leur intérêt personnel, pas celui de la France et des Français.

Tout est possible quand, dans la lamentable gestion de l'" affaire du burkini" le premier ministre en vient à ne pas tenir compte de la décision du Conseil d’État, se mettant en quelque sorte hors la loi de la République.

Le véritable trouble à l'ordre public, ce sont eux … les gouvernants actuels !

JCVitran - 30.08.16

jeudi 25 août 2016

Loi sur le boycott.


Dans notre pays, du 14 juin 1791 au 25 mai 1864, une Loi dite « Loi Chapelier » instaure la liberté d'entreprendre mais interdit les coalitions notamment ouvrières et le droit de faire grève. Ces interdictions sont confirmées par la Loi du 27 novembre 1849 bafouant le concept de démocratie puisqu'une partie majoritaire du peuple n'avait pas droit de se faire entendre.

Il est à noter d'ailleurs que cette Loi qui enlevait tout droit aux ouvriers de défendre leurs intérêts et les livrait à l'exploitation des entrepreneurs avait été votée par la constituante issue de la Révolution de 1789. La question ne se pose donc plus de savoir si les mouvements révolutionnaires français sont d'origine bourgeoise ou populaire.

Dans la France contemporaine, par ses interdictions une Loi, entre autres Lois, enlève « au peuple » le droit à se défendre, il s'agit de la Loi sur le Boycott.

En effet, La légalité du boycott est particulièrement ambiguë.

Ainsi, si on peut inciter au boycott, cela ne doit pas constituer une discrimination prévue aux articles 225-1 et 225-2 du code pénal (voir ci-dessous). Le boycott paraît licite tant qu'il s'agit, individuellement ou sous l'appel d'une organisation légalement constituée, de ne pas consommer les produits provenant d'une certaine marque affiliée à un groupe industriel, si n'est pas en cause une des discriminations visées par le code pénal.
Pourtant, l’appel au boycott est passible de poursuites mais par contre personne ne peut interdire à un citoyen de dénoncer un scandale et d’en tirer toutes les conséquences.

Lorsque cela l'arrange, avec la complicité des gouvernants, toutes couleurs politiques confondues, le système économique confisque une partie des droits à la population.

La démocratie a encore beaucoup de chemin à parcourir pour être réellement établie.

JCVitran - 25.08.16


Article 225-1 du Code pénal :
« Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.
Constitue également une discrimination toute distinction opérée entre les personnes morales à raison de l'origine, du sexe, de la situation de famille, de l'apparence physique, du patronyme, de l'état de santé, du handicap, des caractéristiques génétiques, des mœurs, de l'orientation sexuelle, de l'âge, des opinions politiques, des activités syndicales, de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée des membres ou de certains membres de ces personnes morales ».

Article 225-2 du Code pénal :
« La discrimination définie à l'article 225-1, commise à l'égard d'une personne physique ou morale, est punie de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 Euros d'amende lorsqu'elle consiste :
1° A refuser la fourniture d'un bien ou d'un service ;
A entraver l'exercice normal d'une activité économique quelconque ;
3° A refuser d'embaucher, à sanctionner ou à licencier une personne ;
4° A subordonner la fourniture d'un bien ou d'un service à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ;
5° A subordonner une offre d'emploi, une demande de stage ou une période de formation en entreprise à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ;
6° A refuser d'accepter une personne à l'un des stages visés par le 2° de l'article L. 412-8 du Code de la sécurité sociale.

Lorsque le refus discriminatoire prévu au 1° est commis dans un lieu accueillant du public ou aux fins d'en interdire l'accès, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 Euros d'amende. » 

mercredi 24 août 2016

L'écologie englobe, désormais, toute politique.

• Avec l'écologie écosophique, changer totalement de regard sur la politique.
• En finir avec les partis qui font obstacle à la prise de conscience politique.
• S'écarter des élections tant qu'elles ne sont qu'un choix entre des élites préfabriquées.

L'écologie est une science, une science humaine autant qu'une science de la nature.
Elle concerne la totalité des relations de l'espèce humaine avec l'ensemble de son environnement.
L'homme s'y inscrit dans le règne global et total de l'animal, du végétal, et du minéral.

L'écologie ne saurait être partielle ou partiale et, de ce fait, ne peut faire... « partie d'un parti ».
Depuis Simone Weil, nous savions qu'au sein d'un parti on perd le pouvoir de penser1.
Avec Félix Guattari, évoquant « les trois registres de l'écologie », nous abordons l'écosophie2

Eco, pour le philosophe, « doit être entendu dans son acception grecque originaire : oïkos. »3
C'est-à-dire maison, bien domestique, habitat, milieu naturel, bref le tout de ce qui nous entoure.
On ne saurait manquer de faire le rapprochement avec « la maison commune4 » du pape François !

Nous vivons, écrit Edgar Morin5, dans une époque de désert de la pensée, où les partis n’ont aucune vraie vision de l’ampleur et de la complexité du problème de ce temps, où ils perdent de vue l’intérêt de ce que le pape François, dans une formule reprise de Mikhaïl Gorbatchev, appelle « la maison commune »6.

La « Maison commune européenne » de Mikhaïl Gorbatchev était trop petite.
La maison commune ne peut qu'être planétaire ; c'est la maison de tous les humains.
Penser politique va au-delà des préoccupations partidaires et même nationales.

La Terre Mère, Gaïa, qui souffre, se vengera-t-elle de notre développement dévastateur ?
Jean Malaurie le craint mais ne le croit pas, puisqu'il en appelle à notre conscience écologique7.
La conversion (« le retour au plus profond de son être ») conduit, dit-il, à vivre une révolution.

Écologie et politique, sous cet éclairage, ne sont plus que l'envers et l'endroit d'une même médaille.
Écologie et économie sont aussi les deux faces d’un même objet politique.
Notre en-commun social, l’économie, n’a point d’existence apolitique. L’écologie non plus.

Attention cependant, l’écologie, même sans parti, n’appartient pas aux seuls écologistes.
Elle déborde les appartenances, mais il est faux de dire qu’elle n’est ni de droite ni de gauche.
C’est un paradigme, un repère essentiel à partir duquel toute politique désormais se pause.

L’écologie n’est plus une dimension de la politique ; c’est la politique elle-même.
La gestion de la maison commune est incompatible avec le capitalisme. Et ne peut être à droite.
Alors, est-elle à gauche, pour peu que la gauche soit anticapitaliste ? Et bien non !

Cela n’a plus grand-chose à voir avec les Verts ou les Rouges. Qu'ils s’en saisissent, tant mieux. Qu’ils puissent l’accaparer, sûrement pas. L’économie démocratique, c'est-à-dire l’activité productive qui échappe aux oligarchies fait partie de cette écosophie qui naît et va s'offrir à tous.

Le rejet du productivisme, l’acceptation d’une décroissance sélective sont devenues indispensables. Et, comme le démontrait André Gorz, l’économie écologique est coopérative autant que distributive. 
Mais on en est loin encore !

Une rupture politique accompagne l’engagement écologique : elle est plus qu’un choix d’idées. C'est un choix de vie où tout passe (consommation, communication, habitat, énergies, transports,...) C'est cette révolution comportementale, autant que philosophique, que Félix Guattari appelait l'écosophie.

René Dumont8 donnait à choisir entre l’utopie (l'écologie) ou la mort (la fin de l'espèce humaine)9.
Ce n'est plus l'Afrique noire qui est mal partie, c'est la planète tout entière...
L’utopie n'est pas une alternative ; elle devient vitale ; elle a donc cessé d’être utopique.

JPDacheux - 24.08.16


1 Simone Weil, Note sur la suppression générale des partis politiques, Berg international, 2013, 45 p., 6 €.
2 Félix Guattari, Les trois écologies, édition Galilée, 1989, 73 pages.
3 Félix Guattari, op. cit., p.49 (note de bas de page).
4 Pape François, Lettre encyclique Laudato Si’, sur la sauvegarde de la Maison commune, 24 mai 2015.
7 Jean Malaurie, Terre Mère, CNRS éditions, 2008, 62 p., 4€.
9 René Dumont, L'utopie ou la mort, éditions du Seuil, 1974.

dimanche 21 août 2016

Histoire de nénuphar ... histoire du monde.


Vous creusez un étang.
Vous y plantez un nénuphar qui possède 1 feuille.
Chaque jour le nombre de feuilles double.
Si vous savez que l'étang sera complètement recouvert en trente jours, quand sera-t-il recouvert seulement à moitié1 ?

Ce petit problème résume l'histoire de notre monde.

Les scientifiques appellent « point de bascule2 » le jour où l'étang ne sera recouvert qu'à moitié.

Aujourd'hui, malgré toutes les promesses le système économique mondialisé, ne prend pas en compte ces bouleversements alors que les mutations s'accélèrent : changement climatique, évolution de la population, perte et transformation des écosystèmes, extinctions des espèces, pollution, épuisement des énergies fossiles … et que le point de bascule est peut-être pour demain.

Nous devrions être tous effrayés par cette pensée.


JCVitran - 21.08.16
1 Le 29ème jour.
2 Voir le film "Demain" et le livre tiré du film : "Demain, un monde nouveau en marche" de Cyril Dion – Editions Actes Sud

vendredi 19 août 2016

La France privée de démocratie


La France, aujourd'hui possède le système politique le plus sclérosé de toute l'Europe occidentale.
Le conditionnement des électeurs y est aussi efficace que dans les Républiques bananières.
L'élection du Président de la République au suffrage universel a permis la ruine de la démocratie.
Ce qui risque d'arriver aux Français, en 2017, en fournit la démonstration.
Nous voici figés dans un impossible choix, celui qu'impose déjà le second tour de l'élection à venir.
Il est trop tard pour modifier les modalités du vote dont la pire est l'élimination des candidats sauf 2.
Qui peut dire qu'en 2002 Lionel Jospin, arrivé, de peu, en troisième position, n'aurait pas été élu ?
Pourquoi faut-il que le monarque soit absolu, c'est-à-dire élu avec une majorité elle-même absolue ?
Pourquoi élire nos députés après qu'ait été élu le Président lequel tient alors en main le Parlement ?
Pourquoi le non-vote politique, l'abstention volontaire n'est-elle pas prise en compte ?
Pourquoi deux Chambres parlementaires, en 2016, ce que la plupart des démocraties évitent ?
Pourquoi aucune proportionnalité, au XXIe siècle, dans le choix de nos représentants nationaux ?
Pourquoi cette bipolarité qui ne peut refléter les nuances de la pensée de nos concitoyens ?
Pourquoi aucune étude n'est-elle faite pour appliquer la démocratie définie par notre Constitution ?
On n'en finirait pas de dresser la liste des contradictions politiques de la France avec elle-même !
L'insécurité majeure est au cœur d'une démocratie partielle dont les citoyens ne sont pas les acteurs.


JPDacheux - 19.08.16

mercredi 17 août 2016

Sur le découplage entre élections et démocratie.

Il fut un temps où les élections libres constituaient la trace et la preuve de la présence démocratique.
Des hommes et des femmes sont morts pour que ce droit à l'expression démocratique soit respecté.
Le spectacle du monde nous apprend, aujourd'hui, que le vote ne garantit plus du tout la démocratie.
Qu'on vote sous la contrainte ou par l'effet du conditionnement de l'opinion, le résultat est le même.
Les élus peuvent être des tyrans, des dictateurs ou des menteurs sans que cela trouble les opinions.
En Turquie, Erdogan, qui fut réélu en novembre 2015, après le putsch manqué, installe sa dictature.
En Égypte, le parlement, élu fin 2015, est tout acquis au président brutal Abdel Fattah al-Sissi.  
Aux Philippines, Rodrigo Duterte, élu le 7 mai 2016, est un président-dictateur ultra-violent.
En Thaïlande, la junte militaire a obtenu, le 7 août 2016, par referendum, sa mainmise sur le Sénat.
Hier, le communiste Staline, le nazi Hitler, le fasciste Mussolini n'ont pas supprimé les élections.
Pouvoir voter, même librement, ne suffit pas à juger du caractère démocratique d'une élection.
JP Dacheux - 17.08.16

lundi 15 août 2016

Magnificat : les paroles oubliées ou l'annonce jamais citée.

Le Magnificat serait le cantique chanté par Marie, après l'Annonciation (l'annonce qui lui est faite de sa maternité) lors de la visite qu'elle rend à sa cousine Élisabeth, âgée, et elle-même enceinte, (épisode appelé aussi la Visitation).

Il s'agit de la rencontre de deux femmes d'Israël, qui portent chacune un enfant et qui espèrent, pour eux, non point la richesse et la puissance, mais un monde où régneraient les humbles et les pauvres.

Marie n'appartient pas aux seuls chrétiens quand, rapporte l'Évangile de Luc (1,46-56), elle s'écrie :

  • Le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses.
    Son nom est saint,
  • et sa miséricorde s’étend d’âge en âge
    sur ceux qui le craignent.
  • Il a déployé la force de son bras ;il a dispersé les superbes.
  • Il a renversé les puissants de leurs trônes,
    et il a élevé les humbles.
  • Il a rassasié de biens les affamés,
    et il a renvoyé les riches les mains vides.
  • Il a secouru Israël, son serviteur,
    et il s’est souvenu de sa miséricorde,

Les deux femmes, l'une très jeune, l'autre âgée, ne s'en remettent pas seulement, pour cela, selon leur culture et leur foi, au seul Tout-Puissant. On peut lire, en cet appel à la justice et à la miséricorde, une invitation à agir pour que cesse la domination de ceux, les « superbes », qui s'arrogent le pouvoir même de Dieu, avec un orgueil insupportable et qui sera, nécessairement, tôt ou tard, « dispersé ».
Alors que les foules catholiques, à Lourdes et ailleurs, se rassemblent, ce 15 août, pour honorer Marie, la mère de Jésus, pourquoi, au cours de ces pèlerinages, ne médite-t-on pas cette parole, ce poème religieux, que croyants et incroyants pourraient, ensemble, prendre en charge, afin d'œuvrer à la venue d'un monde de fraternité ?

JPDacheux - 15.08.16

samedi 13 août 2016

Plus vite, plus haut, plus fort, plus dopés et dupés.


L'hypocrisie règne sur les J.O dominés particulièrement par le culte du plus.
Les athlètes sont grands ou sveltes, mais toujours bien « modelés » pour leur discipline sportive.
Leur corps a été façonné pour le triomphe dans un sport donné, seulement le triomphe.
C'est à peine si l'on entend parler de celui qui n'a pas gagné une médaille d'or.
Qui n'obtient qu'une médaille d'argent ou de bronze sera donc déçu, à peine cité.
Le quatrième sera totalement oublié : il n'est qu'« au pied du podium» et c'est « la pire des places ».
Les médias en rajoutent, (ou en retirent) selon cette seule logique : celle de l'exploit ou du record.
Teddy Riner est le modèle parfait : mais, après toutes ses victoires, il lui faudrait... ne plus vieillir.
Pauvre Laurent Manaudou, l'autre géant français, qui n'est que second sur 50 mètres nage libre !
Des milliards de téléspectateurs admirent et s'enflamment, en sachant pourtant bien qu'ils sont trompés.
Le spectacle commande et fait tout accepter.
Car, le plus souvent, ils sont dupés ces téléspectateurs comme sont dopés les athlètes.
« Du pain et des Jeux » ? Ce n'est même plus si sûr ! À Rio, il y a aussi les Jeux sans le pain.
Le profit s'accumule, mais les Brésiliens des favelas n'en retireront pas grand chose.
La mondialisation et la médiatisation du sport l'ont transformé en une industrie gigantesque.
Nous ne résistons pas à cette entreprise d'exacerbation des nationalismes dont nous gobons les publicités !
Les Jeux 2016 auront bien été le reflet immense du système économique auquel nous nous soumettons.

JPDacheux - 14.08.16

jeudi 11 août 2016

La garde nationale


Le chef de l'Etat veut (re) créer une Garde nationale. Voici quelques éléments historiques sur une création de la Révolution.

C'est le 13 juillet 1789, que le Comité permanent des électeurs parisiens décide de créer une Garde nationale pour maintenir l’ordre dans Paris et dont le commandement est confié au marquis de Lafayette.

En sommeil sous le consulat et l’Empire, la Garde nationale composée des contribuables les plus imposés, n’aura qu’un second rôle sous la restauration, et Charles X en ordonne la dissolution le 29 avril 1827.

Reconstituée en 1830,
elle prend une part active aux trois glorieuses. Réorganisée en 1831, elle soutient le roi Louis Philippe, mais en 1848 elle refuse de le défendre et passe à la Révolution.

Peu active sous le second empire, elle reprend du service pendant la guerre contre la Prusse en 1870. Mais le 18 mars 1871, sous la présidence d'Adolphe Thiers, quand l'armée tente de reprendre par la force les canons lui appartenant sur les hauteurs de Montmartre, elle se retourne contre le gouvernement et participe du 18 mars au 28 mai 1871 à la Commune de Paris qui se termine par un massacre.


Lors de ces événements la grande bourgeoisie avait eu très peur et pour empêcher toute nouvelle tentative de soulèvement populaire, l’assemblée en majorité monarchiste décida en août 1871 la suppression définitive de la Garde nationale.

Avant de réactiver la Garde nationale, il aurait peut-être été judicieux de relire l'Histoire depuis la révolution car, comme on peut le constater, elle s'est toujours retournée contre le gouvernement.

JCVitran - 11.08.16

mercredi 10 août 2016

Le jeûne peut être une action politique efficace.



Le jeûne est une privation volontaire de nourriture. C'est, par conséquent, un acte très culturel s'opposant à notre naturel d'êtres vivants omnivores. La motivation du jeûne est parfois médicale. Ce jeûne peut être bref (avant une prise de sang) ou prolongé (pour obtenir, par exemple, une perte de poids). Une autre motivation du jeûne, bien connue, est d'ordre religieux, comme pendant la Semaine sainte des Catholiques ou le Ramadan des Musulmans, mais il peut s'agir, tout simplement, d'une recherche spirituelle visant à obtenir une meilleure connaissance et une plus grande maîtrise de soi.

Toute autre est la
grève de la faim qui est l'engagement personnel mais total, parfois sans limitation de durée, de celui qui veut exprimer, seul ou en groupe, son opposition à une violente injustice, dont il s'estime victime, lui-même ou sa communauté de vie. Bobby Sand et 9 autres de ses compagnons irlandais en sont morts, en 1981, à cause de l'intransigeance sans retour du gouvernement anglais de Margaret Thatcher.

Le jeûne-action, différent, est un engagement collectif et concerté dont la durée est, en principe, fixée. C'est donc une alerte, une prise à témoins politique, afin d'éveiller les consciences citoyennes.La grève de la faim et le jeûne-action se rejoignent dans la dénonciation politique d'un crime. Gandhi vécut cet engagement-là, personnel et collectif tout à la fois, et il en a prouvé l'efficacité.
 
Le pasteur Martin Luther King, qui fut l'un des principaux porte-parole de la non-violence politique, assassiné par certains de ceux qui avaient constaté et déploré son influence, n'hésitait pas à donner des « Conseils pratiques pour le jeûne » afin d'y trouver la force de lutter.

Nelson Mandela « l'homme qui a dit non à la vengeance » a vécu une manière de jeûne total, contraint mais assumé, au cours de ses 27 années d'incarcération et il a fait « de son corps même une arme de protestation » contre l'apartheid.

Le jeûne-action pour l'abolition des armes nucléaires (tel que celui qui a eu lieu à Paris, place de la République, du 6 au 9 août 2016), se veut aussi l'arme politique non-violente qui est utilisée, à ces mêmes dates, chaque année, lors des commémorations des deux bombardements nucléaires de Hiroshima et de Nagasaki, en 1945. (1)

L'Action Civique non-violente (contre la torture et la guerre d'Algérie), avec l'appui de Lanza del Vasto, avait ouvert, durant les années 1960-1963, une voie qui, depuis, n'a jamais été totalement refermée. Le Mouvement pour une alternative non violente (ou MAN) exprime toujours, à cet égard, la radicalité des engagements de citoyens civilisés et bien décidés à faire obstacle à l'inhumanité de l'espèce humaine elle-même !

JPDacheux - 10.08.16

mardi 9 août 2016

Le jour du dépassement de la Terre


Le jour du dépassement de la Terre avait lieu mi-novembre dans les années 80, en octobre dans les années 90, en septembre dans les années 2000 … Depuis cinq ans, ce jour symbolique intervient à peu près à la même période : le 20 août en 2013 ; le 19 août en 2014 ; le 13 août en 2015 ; le 8 août en 2016.


Même si le rythme se ralentit, il n'empêche que ce lundi 8 août toutes les ressources naturelles que la planète est capable de produire en une année seront épuisées. Plus simplement, nous vivrons écologiquement à crédit jusqu’au la fin de l'année.


Si l'on en croit les « experts », cette année, la population mondiale utilisera 1,6 planète pour se nourrir, mais en 2030, dans 14 ans - c'est peu - il lui faudra 2 terres pour subvenir aux besoins de l'humanité car le jour du dépassement devrait avoir lieu le 28 juin.


Les dernières découvertes archéologiques montrent que les grandes civilisations sont disparues parce qu´elles n´avaient pas, entre autres, réussi à vivre en harmonie avec l'environnement naturel.

Il existe, pourtant, des solutions pour consommer mieux et consommer moins, par exemple, le développement des énergies renouvelables, la lutte contre le gaspillage, le commerce équitable local, etc ...


A nous de choisir avant qu'il ne soit trop tard.

JCVitran - 09.08.16