dimanche 27 juin 2010

Cela fait vraiment beaucoup !



Qui va porter le chapeau ?

Madame Woerth fait fructifier les biens de la plus riche dame de France.
Elle ne savait rien des finances de L'Oréal. Son ministre d'époux pas davantage...
C'est dur à croire d'autant qu'elle doit démissionner.

L'ancien ministre français du Budget Éric Woerth, déjà soupçonné d'avoir épargné un contrôle fiscal à l'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, est accusé par le Journal du Dimanche d'avoir favorisé Robert Peugeot.

Le journal affirme qu'Éric Woerth et Robert Peugeot ont dîné ensemble juste après un cambriolage chez ce dernier le 5 décembre dernier à Paris, où avaient été volés des lingots d'or dans un coffre, ainsi que des pièces d'or et des montres de valeur. Le préjudice était estimé initialement à 500.000 euros, montant mentionné aux journalistes par la police, mais il est passé ensuite à 150.000 euros, ce qui pourrait avoir épargné à Robert Peugeot un redressement fiscal et une enquête sur l'origine de l'or, avance le JDD. Rocambolesque !


Quel naïf !
Cela fait vraiment beaucoup.
Que va-t-on nous apprendre demain ?
À force de s'approcher du feu, on s'y brûle.

Pourquoi une épouse de ministre est-elle embauchée à gérer la fortune "personnelle" d'une milliardaire ?
Pourquoi Éric Woerth distribue-t-il lui-même la Légion d'Honneur à ces "peoples" de la finance?
Pourquoi un trésorier de parti est-il nommé ministre du budget de la France ?

Questions simplistes mais auxquelles nul ne répond simplement.
Il y a bel et bien, dans ce gouvernement, abus de pouvoir.
Car sans faute légale, il peut y avoir faute politique.

On étale son fric, quand on ponctionne les Français : ce ne sera pas pardonné.
On ne surveille guère les tricheurs fortunés : ce ne sera pas admis.
On accuse les accusateurs pour mieux se défendre : ce ne sera pas compris.


Les deux principaux responsables politiques soutiennent mordicus qu' Éric Woerth est intègre.
Peut être, mais qu'est-il allé faire, alors, dans ces galères ?
Une telle cécité politique de la part de celui qui taille dans les retraites est disqualifiant.

http://www.lepoint.fr/economie/robert-peugeot-une-nouvelle-affaire-visant-eric-woerth-27-06-2010-470820_28.php

http://www.dna.fr/fr/images/cf77eef5-d9d6-45d3-a4a9-37cb8e15e0fb/DNA_02/Woerth-annonce-la-demission-de-sa-femme-de-la-gestion-Bettencourt.jpg


jeudi 24 juin 2010

Manipulations et magouilles autour des retraites

Aujourd'hui on manifeste contre le projet du gouvernement de réforme-déforme des retraites.

Celui qui mêne le bal, Éric Woerth, s'y est fait marcher sur les pieds. Mieux eut valu pour lui que son épouse n'ait pas à se soucier de la retraite dorée de Mme Bettencourt...

Mais là n'est pas le pire.

Le Monde rapporte qu'une enquête IFOP demandait : "Vous savez que le gouvernement a annoncé le report progressif de l’âge légal de la retraite à 62 ans, en 2018, pour les générations nées après 1956. Est-ce que ce recul de deux ans de l’âge de départ légal vous semble être quelque chose de ... ?" Pour répondre, le sondé avait le choix entre "acceptable" et "inacceptable", avec des degrés de variation.


Informe-déforme-conforme-réforme-chloroforme

Le sondage CSA, paru le 17 juin dans Le Parisien, formulait, lui, la question plus abruptement : "Êtes-vous tout à fait, plutôt, plutôt pas, ou pas du tout, d'accord avec le projet d'Éric Woerth ministre du travail, de reculer l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans en 2018 ?" On le voit, dans un cas, la réforme est détaillée avec la date de son entrée en vigueur et les catégories auxquelles elle s'applique, dans l'autre, on questionne l'opinion sur la simple mesure. La manière même dont les réponses sont formulées peut aussi influer : on est plus enclin à être "pas d'accord" qu'à "trouver inacceptable".

Chérèque et la CFDT s'offusquent face à cette façon de poser les questions. Thibault et la CGT le rejoignent. Et nous qu'en disons-nous ?


Qui ment? Le peuple le sait.

Et bien tout simplement que l'entreprise d'enfumage de l'opinion est rondement menée. Des Français, et plus souvent encore des Françaises, qui attendent encore, parfois, le règlement de leur pension, une fois passés leurs 61 ans, même s'ils (ou elles) ont pu ou dû accéder à la retraite à 60 ans ou avant, pourraient-ils trouver "acceptable" que l'âge légal soit porté à 62 ans ? Mais qui, du reste trouve ça "acceptable" ? Ceux qui ont des revenus confortables ou ceux qui ont strictement besoin pour vivre, d'une pension de retraite, après les années de labeur qui les ont souvent épuisés ?

Non, le cynisme a des limites. Le scandale de l'étalement du confort et du luxe au moment même où tout est occasion de restreindre des "avantages" et des droits qui avaient été conquis, de haute lutte, tout au long du XXe siècle, est devenu insupportable. Le pouvoir actuel est inconscient, imprudent et indécent. Il devrait pourtant savoir que, depuis Abraham Lincoln, "on ne peut tromper tout le peuple tout le temps". Puissions-nous échapper à une révolte que fomentent consciemment ou pas, ceux qui se vautrent dans l'injustice. Et pour cela, il n'y a qu'un chemin à prendre : le partage réel de toutes les charges qui pèsent sur le pays, en fonction de tous les moyens disponibles, en sortant de la désinformation la plus éhontée et en cessant de taxer plus le travail que le capital.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham_Lincoln

http://www.paris13.pcf.fr/IMG/arton386.jpg

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

mercredi 23 juin 2010

La déconfiture


Allez terminons-en ! Réinstallons la guillotine en Place de Grève. Coupons ces têtes de joueurs qui ont trahi la nation. Traduisons devant les tribunaux ceux qui sont co-coupables de ce ridicule planétaire. Saluons l'apparition hautement compétente de Roselyne Bachelot : elle aurait dû, pour les protéger contre l'échec, faire injecter de force à ces footballeurs incapables ce qui reste de vaccin H5N1... Continuons de dire tout et n'importe quoi. Délirons. Délirons encore.

Sur ces terrains de football qui sont devenus des arènes et des théâtres en plein air, ce qui se joue n'est plus du sport mais des spectacles politiques. Chirac, en 1998, était placé au zénith par les Blacks-Blancs-Beurs. Sarkozy, en 2010, reçoit cet échec majuscule comme un affront. On a hissé des athlètes au rang de vedettes sur payées avec, comme mission non dite mais clairement apparente, l'obligation de succès afin de démontrer que ceux qui font gagner beaucoup d'argent ont le droit d'en gagner eux-mêmes beaucoup. Et voila que ça ne marche plus !

Panique chez les sponsors ! Cris de haine contre ces sales gamins qui ont cassé leur joujou, notre joujou ! Il n'y a pas de mots assez fort pour dire le plus grand mal de ceux par qui le scandale d'État arrive, ce 22 juin 2010. Pas que l'épouse d'un ministre ait pu participer à la gestion de l'une des toutes premières fortunes de France : celle de Liliane Bettencourt, (en ignorant ses frasques fiscales ?) Non. Pas que celui qui gère le dossier des retraites et contre qui les travailleurs vont défiler, demain, soit l'époux de la susdite. Non. Pas que l'ex patron de la société Générale puisse prétendre qu'un trader ait le pouvoir d'engager des milliards et de les perdre à l'insu des dirigeants de la banque. Non. Pas que l'on lynche médiatiquement ceux qu'on accuse d'avoir fusillé des policiers,avant même que les preuves de ce crime soient rassemblées. Non !



Non, non et non ! Franck Ribéry pouvait s'offrir des putains mais pas rater la cage des buts adverses. Thiérry Henry pouvait mettre la main au ballon, en Afrique du sud comme en Irlande, mais à condition de "faire gagner la France". Patrick Évra pouvait dire sa tristesse de l'échec mais pas s'offusquer que des journalistes soient informés de secrets de vestiaires. Etc. C'est l'idée même de la France qui est réduite à ce nationalisme stupide et dangereux qu'incarnent si bien des membres du gouvernement défenseurs d'une identité nationale à mille lieues de ce qui mérite amour et respect.

Et voilà que le successeur de Domenech est déjà sommé de laver plus blanc que Blanc. On va devoir, dit une ministre "de la santé et des Sports", rendre des comptes (bancaires?) une fois rentré à Paris. Anelka, lui, s'en moque, il est déjà en Grande-Bretagne. Bref, on a voulu faire de la Coupe du Monde un enjeu politique, en pleine crise, et c'est la déconfiture... Eh bien tant pis. Puissent les hommes du pouvoir en place, l'UMP, leurs sbires et leurs alliés boire ce bouillon amer jusqu'à la dernière goutte puisqu'ils se le sont offert.

Et que le football redevienne ce qu'il est : un jeu. Mais comment le croire? Cette activité économique si rentable n'appartient plus aux joueurs. Ceux qui sortent par la petite porte seront vite remplacés par de nouveaux pantins dont on n'exigera qu'une chose : qu'ils fassent rêver et remplir les poches des annonceurs et entreprises de jeux apparues sur internet juste avant le Mondial. Panem et circenses disait Juvénal. Sortons du cirque : c'est un lieu mortel !



Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

lundi 21 juin 2010

Le foot à fric

Malheureuse Afrique du Sud qui doit non seulement organiser un "Mondial" où le sport est totalement placé sous la domination de l'argent-roi mais où son équipe nationale doit affronter, sous les risées de l'opinion internationale, ce qui reste de l'équipe de France.

Tout se mêle dans cette tragi-comédie où se transforme en affaire d'État un jeu géant que suivent passionnément, sur leurs "étranges lucarnes", des... milliards de Terriens ! Un échec annoncé transforme en personnages devenus humains des joueurs, des grands gosses gâtés, qui souffrent d'être ridiculisés alors qu'ils se croyaient les meilleurs.



Que ces épisodes grotesques, sous la loupe des médias, accapare l'attention d'innombrables commentateurs qui y vont tous de leurs jugements, condamnations, apitoiements et autres recommandations, donneraient à rire si ne se révélaient pas ainsi les dégâts que la marchandisation du football opère sur les esprits.

Même celui que le sport professionnel ennuie, et qui n'a que faire de ces matchs où chaque coup de pied peut devenir un événement planétaire, est obligé de considérer les effets produits par ces étalages spectaculaires de médiocrité.

Mais ne voila-t-il pas que la philosophie s'en mêle ! Plus exactement un pseudo philosophe, non moins stupide qu'un joueur injurieux, Alain Finkielkraut, qui ajoute son grain de poivre à la sauce, en traitant, cette fois, les footballeurs français de "voyous milliardaires". Mis à part que "millionnaires" y suffit (c'est assez scandaleux comme ça !), on ne saurait comparer ces jeunes adultes "friqués" à de vrais milliardaires qui sont, eux, de véritables voyous mais qui ne sont pas installés sous les feux de la rampe.

Madame Bettencourt à qui l'âge et le sexe interdisent de se livrer à des jeux de ballon est une milliardaire authentique dont on découvre qu'elle peut payer qui elle veut et se payer ce qu'elle veut, y compris des iles, mais de cela notre philosophe ne s'offusque pas. C'est pourtant un scandale qui dure depuis des décennies mais L'Oréal ("parce que vous le valez bien...") ouvre l'imaginaire parfumé du luxe à celles et à ceux que le Système méduse et apprivoise.



Le football est un opium. Les vuvuzelas nous trompent... Chaque stade devient une ruche qui nous bourdonne aux oreilles et endort nos vigilances. Attention : gardons notre esprit critique !



Suggestion : mettons Nicolas Sarkozy au centre, entre Frank Ribéry et Thierry Henry, et Roseline Bachelot dans les buts... La France en sera rapidement restaurée.



Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

vendredi 18 juin 2010



Intervention d’Henri Leclerc ce matin, sur France Inter, dans le cadre du soixante-dixième anniversaire de l’appel du 18 juin 1940.


Appel
« L’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements ». C’est dans ces mots, inscrits en tête de notre Constitution, lancés au monde le 26 août 1789, que s’enracine la raison de la République. Un siècle et demi plus tard, à Paris, en 1948 les nations assemblées proclamaient que « la méconnaissance et le mépris des droits de l’Homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité ». C’est bien à la conscience qu’il faut en appeler, celle de l’humanité, celle de la nation.
Qu’en est-il dans le monde, de l’égalité en dignité de tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables, du droit à la nationalité, du droit à des peuples à disposer d’eux-mêmes, du droit à un niveau de vie suffisant ?
Qu’en est-il ici des droits que nous avons proclamés depuis plus de deux siècles ? Non, nous ne vivons pas dans le meilleur des mondes possibles quand des peuples entiers sont emprisonnés, fut-ce à ciel ouvert, quand des milliards d’hommes, de femmes, d’enfants crèvent de faim, de misère ou de maladie, quand des dizaines de millions de personnes déplacées errent sans rien d’autre que des pierres pour poser leur tête, que dix millions croupissent au fond des cachots. Combien, au moment où je parle, hurlent sous la torture ! Combien attendent la mort dans d’infâmes couloirs ?
Faut-il donc nous satisfaire de nous-mêmes, contempler la misère du monde en refusant de l’accueillir, rejeter aux portes de nos villes dans de véritables ghettos une jeunesse à laquelle on est incapable d’apporter l’éducation et la culture ? Faut-il se résigner au chômage, au mal logement, accepter que le rejet des différences, la répression, la restriction des libertés soit seuls donnés en réponse au mal-être social ? Faut-il que nous acceptions d’être vaincus non par la « force mécanique de l’ennemi » mais par la loi des marchés, au nom de l’inégalité qu’ils revendiquent et du droit de propriété prépondérant ? « L’espérance doit-elle disparaitre, la défaite est-elle définitive ? Non ! ».

Il nous reste un droit, naturel et imprescriptible de l’Homme : j’en appelle à « la résistance à l’oppression »



dimanche 6 juin 2010

La démocratie française existe-t-elle encore ?


Ce qui s'est passé au Sénat, il y a quelques jours, nous permet légitimement d'en douter.

Il y a du Napoléon en cet homme là... Mais lequel ?

Les sénateurs avaient à se prononcer sur le projet de loi qui instaure le Défenseur des Droits, un poste qui englobera celui du Médiateur de la République, de la Halde, de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité, et celui du Défenseur des enfants !
Dans un sursaut de courage politique et de clairvoyance, ils avaient retiré le poste de Défenseur des enfants du périmètre des prérogatives du Défenseur des droits, afin que ce poste reste une entité à part entière comme cela est recommandé par la Convention Internationale des Droits de l'Enfant de 1989 et par un comité d’experts de l’ONU en juin 2009.
Mais, comme rien ne doit résister au pouvoir exécutif, qui considère que le législatif doit être à sa botte et qui bafoue, ainsi, les valeurs de la République, il a fait pression sur les sénateurs qui avaient présenté cet amendement, lesquels sont revenus sur leur décision initiale et ont abandonné leurs convictions au profit du désir du locataire de l' Élysée.
Cette manifestation d'autoritarisme était parfaitement inutile car la navette parlementaire et le retour de la loi, en seconde lecture, à l'Assemblée nationale, aurait permis de revenir souplement sur la décision des sénateurs.
Non, foin de diplomatie ou d'élégance, personne, pas même les représentants du peuple ne doivent contredire le monarque.
Que le peuple se le tienne pour dit !
Nous sommes, aujourd’hui, arrivés aux limites extrêmes du régime présidentiel, Aucun président n’avait encore utilisé ainsi les vices de la Constitution de la 5ème République, et cette basse manœuvre est un déni de démocratie.
Il est plus que temps de sonner le réveil car le Parlement, même affaibli, reste le dernier rempart pour faire reculer le pouvoir du roi.



Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux

mardi 1 juin 2010

La faute mortelle du gouvernement israélien

Tout a été dit : "Israël est isolé". " "Les condamnations sont unanimes !"...
Et alors ? Israël s'en moque !
Ironie, inconscience ou cynisme : "L'État hébreu soutient que ses forces sont tombées dans une embuscade armée et ont tiré pour se défendre". La réalité est évidemment plus grave, plus lourde et, peut-être plus subtile.
Afficher l'image en taille réelleLes faits :
Les occupants des six bateaux de la flottille qui avaient appareillé de Chypre, entendaient livrer 10.000 tonnes d'aide humanitaire aux 1,5 million de Gazaouis en brisant l'embargo naval mis en place par Israël le long du territoire palestinien.

Israël, qui a fermé les frontières de la bande de Gaza en 2007, lorsque le Hamas en a pris le contrôle, avait prévenu qu'il bloquerait le convoi formé par plusieurs organisations dont le mouvement Gaza libre. L'objet de cet embargo est, nous dit-on, d'empêcher que des armes soient livrées aux islamistes du Hamas qui contrôle le territoire côtier.
L'interception a eu lieu. Brutale. Selon les autorités israéliennes, qui parlent de quatre soldats blessés au moins, les commandos se seraient heurtés à une vive résistance de membres de la flottille, armés d'armes à feu et de couteaux. "Au moment où quelqu'un tente de vous arracher votre arme, de voler vos armes, c'est là que vous commencez à perdre le contrôle", a expliqué Binyamin Ben-Eliezer le ministre israélien du Commerce... Version officielle stupide et odieuse


La réaction de l'ONU :
Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé "à lancer sans retard une enquête impartiale, crédible et transparente conforme aux critères internationaux". Il "réclame la libération immédiate des navires ainsi que des civils détenus par Israël". Il "exhorte Israël à permettre aux pays concernés un accès consulaire afin de récupérer les corps des victimes et les blessés". Il "regrette profondément les pertes en vies humaines et les blessures ayant résulté de l'usage de la force durant l'opération militaire israélienne, dans les eaux internationales, contre le convoi se dirigeant vers Gaza", Il "souligne que la situation à Gaza n'est pas tenable". Il "exhorte les parties à faire preuve de retenue et à éviter tout acte unilatéral et de provocation".
La veille, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon s'était dit "choqué" par l'assaut de l'armée israélienne sur la flottille pro-palestinienne en route vers Gaza.


Les condamnations unanimes.
Cet assaut sanglant a aussitôt été dénoncé par la Turquie. Ankara a d'ailleurs rappelé son ambassadeur en Israël.En France, Nicolas Sarkozy, dans un communiqué, a condamné "l'usage disproportionné de la force", exigeant "toute la lumière sur cette tragédie".

L'Union européenne demande une "enquête complète" des autorités israéliennes sur les circonstances de leur raid et réaffirme sa demande d'une ouverture "inconditionnelle" de Gaza à l'aide humanitaire et au commerce. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, évincé de Gaza par le Hamas en 2007, a décrété trois jours de deuil dans les territoires palestiniens.

Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a dénoncé "un crime et un scandale politique et médiatique qui aura des conséquences sur l'occupation".

Par ailleurs, la Grèce, la Turquie, l'Irlande, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Belgique, l'Autriche et l'Espagne, qui assure la présidence tournante de l'UE, ont convoqué les ambassadeurs israéliens pour leur demander des explications.

Que va-t-il s'ensuivre ? Là est, désormais, l'essentiel ?

La diplomatie a des ressources verbales. Les Gazaouis n'ont pas, eux, les ressources matérielles nécessaires à la vie !

Lever l'embargo est une nécessité qu'Israël et les USA se refusent à envisager dès lors que, pour eux, le Hamas est le diable, le danger absolu. Obtenir de la communauté internationale qu'elle contrôle les arrivées de matériel pour que les armes ne se mêlent pas aux livraisons dont les Palestiniens ont strictement besoin pour survivre, devrait être le minimum ! Désormais le combat politique pour la fin du blocus est engagé ? À preuve, déjà, l'Égypte va devoir assouplir sa participation au blocus?

Israël se condamne et c'est là un drame historique.

Les sionistes (les inconditionnels d'Israël, incapables de critiquer ses fautes) ont, hélas, raison sur un point, cette fois : se dresser contre l'actuelle politique du gouvernement israélien nourrit l'antisémistisme. La haine des Juifs monte ! Mais, ô stupéfaction, le peuple martyre approvisionne cette haine ! Depuis le crime d'État nazi qui a installé un doute sur la dignité de l'espèce humaine tout entière, un État est né, en 1948, de la violence extrême et dans la violence infligée aux Palestiniens.... Et la page ne se tourne pas. Que des enfants, petits enfants et arrière petits enfants des victimes de la Shoah, ne puissent sortir de cet enfer, et soient dans l'impossibilité d'exister autrement qu'en s'imposant par la force, dans des conditions d'une brutalité inouïe, est devenu notre propre condamnation, la remise en question de la civilisation occidentale. L'interpellation de ce nouvel événement qui restera impuni et brave toute la communauté internationale est d'une gravité extrême. Nous voici renvoyés à l'impuissance historique des hommes face au macchiavélisme des princes. Quoi qu'il en coûte, le Hamas doit être isolé, condamné, combattu, détruit. Toute autre considération ne vaut plus. Nous voici installé dans la guerre perpétuelle.

Oserons-nous dire qu'il peut y avoir pire ? Cet arraisonnement survient le lendemain du jour où, à New York, en ses conclusions, la Conférence sur le Traité de non prolifération nucléaire décidait qu'en 2012, se tiendrait une nouvelle conférence visant à dénucléarisation du Moyen Orient. Israël, qui dispose de l'arme nucléaire (200 ogives) et se refuse politiquement à le reconnaître, s'offusque contre cette décision qui la vise autant que l'Iran. Israël veut rester seul maître de son sort dans la région. Et voilà où peut se loger le pire : il se trouve, au sein des dirigeants de "l'État hébreu", des hommes pour croire que la Shoah peut se renouveler et emporter les Juifs dans une conflagration ultime qui opposerait Israël à tous ses ennemis l'environnant. Dans cette hypothèse, le recours à l'arme nucléaire, y compris de façon "préventive" n'est plus à exclure quitte à embarquer la planète entière dans un holocauste final. Les fanatiques religieux, en Israël comme parmi les États où domine l'islamisme, approvisionnent cette conviction selon laquelle "il est écrit" que cette fin des temps est inéluctable. Folie furieuse, certes, mais susceptible de nous emmener tous vers des désastres tout à fait inimaginables.

Là est la source du terrorisme le plus implacable, le plus meurtrier, aux conséquences pouvant être "définitives".

Voilà ce que donne à penser la faute dramatique commise, dans les eaux internationales, par des commandos surarmés, chargés de démontrer qu'Israël ne peut qu'avoir le dernier mot parce qu'à lui seul appartient le pouvoir qu'il détient depuis la plus haute antiquité et, sans doute, de Dieu même !

Si nous ne savions faire face à cette contradiction historique qui a fait de l'une des plus grandes souffrances connues, nous concernant tous, la Shoah, la justification du droit à nous menacer au nom d'un pouvoir absolu, incontesté et incontestable, sauf à mettre fin à l'histoire, et bien, nous voici au cœur du pire : l'impossibilité pour l'humanité de décider de son sort.

FLOTTILLE POUR GAZA INTERCEPTÉE - L'abordage meurtrier d'Israël

C'est sur ce bateau que les violences ont été les plus dures !

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran