samedi 31 décembre 2016

L'échec du capitalisme.



Même si l'idée s'en répand chez certains économistes, il est irréaliste de penser que certains pays, parmi les plus libéraux, pourraient revenir au protectionnisme et reconsidérer leur vision de la mondialisation. C'est méconnaître le fait que, comme la respiration chez les êtres vivants, la libre circulation des capitaux est une exigence vitale pour le capitalisme.

La seule dimension nationale ne lui permet plus de se rentabiliser et il lui faut absolument conquérir de nouveaux marchés à l'échelle mondiale.

La concurrence farouche entre les continents, entre les nations, entre les entreprises a donné naissance à un capitalisme féroce qui oblige à une course effrénée aux gains de productivité.

Une croissance quasi nulle et les innovations permanentes ne permettent plus d'élever encore les gains de productivité même dopés par les progrès de la robotisation et de l'informatique.

C'est d'ailleurs la cause de la destruction du travail humain et il est illusoire de penser que l'industrie des services palliera ce phénomène. Cette industrie, qui ne crée pas de marchandises, ne crée pas non plus de valeur ou alors très peu.

Une autre piste s'effondre, celle du recours à l'écologie ; laisser croire qu'elle ouvrirait une nouvelle porte au capitalisme est une duperie car l'écologie est définitivement incompatible avec l'économie capitaliste et ce n'est pas le "greenwashing" ou Écoblanchiment, qui est une pratique consistant à tromper le consommateur par des arguments environnementaux le plus souvent fallacieux, qui changera quelque chose.

Croire que le capitalisme pourrait se réformer en s'ouvrant sur un monde plus humain et en se régulant lui-même est une chimère.

Survaloriser et accumuler l'argent alors que nous avons les moyens suffisants pour assurer le bien-être de toute l'humanité est d'une absurdité confondante.

JC Vitran – 31.12.16

vendredi 30 décembre 2016

Fraternité 2017


La fraternité revisitée à l'approche de l'an 2017.

L'année qui approche sera dure aux hommes de la Terre, n'en doutons pas !
Les risques en tous genres, électoraux, climatiques, écologiques, terroristes, etc, vont s'y multiplier.
La fraternité, la grande oubliée, aura du mal à y trouver sa place bien qu'elle nous soit essentielle.
Fraternité est le vocable qui tient la troisième place dans la devise de la République française.
Il n'y a, pourtant, aucune hiérarchie entre Liberté, Égalité et Fraternité.

La devise républicaine figure à l'article 2 de la Constitution de 1958.
Elle a été adoptée officiellement, une première fois, le 27 février 1848 par la Deuxième République.
La Troisième République ne l'a inscrite aux frontons des édifices publics qu'après le 14 juillet 1880.
Les mairies et même nombre d'églises affichent, de nos jours, ce message républicain.
Mais la signification politique de Fraternité a mis du temps à s'imposer et ce n'est pas terminé.

La fraternité englobe, associe et déborde la solidarité, l'hospitalité et la charité.
La solidarité rapproche, renforce et unifie ceux qui font face ensemble, en temps de malheur.
L'hospitalité est l'accueil de toute personne en détresse, notamment, et pas seulement les malades.
La charité est empathie, altruisme, philanthropie, secours et assistance, amour en un mot.
La fraternité, elle, est constante, publique et globale ; c'est un mode de vie sociale.

La fraternité ou, de son nom féminin, la sororité, est le sentiment d'appartenance à la même famille.
Il ne s'agit pas, toutefois, de la famille charnelle mais de la famille humaine dans toute son étendue.
À chacun de savoir, de découvrir et de comprendre jusqu'où s'étend cette proximité terrestre.
La patrie est la terre des pères et, cependant, elle limite souvent la fraternité plus qu'elle ne n'élargit.
La fraternité est universelle et fait, de tous les humains, femmes et hommes, un seul peuple.

Il a fallu beaucoup de temps, et il en faudra encore, pour que tous les Terriens se sachent frères.
Les religions créent, ou au contraire brisent, le lien de la fraternité.
Il n'est pas sûr que celui qui parle d' « enfants de Dieu » admette qu'alors nous soyons tous frères.
Dénoncer le mécréant, l'infidèle, l'impie, l'incroyant, c'est refuser d'être frère ou sœur d'autrui.
Dans une République laïque, si nul n'est banni, c'est une lutte quotidienne que de le faire prévaloir.

La laïcité a place dans la devise républicaine, sans s'y ajouter, car elle est en son cœur et la cimente.
Point de liberté de penser et d'agir là où domine une doctrine ou une religion d'État.
Point d'égalité si des discriminations hiérarchisent ou fragmentent le corps social.
Point de fraternité quand les divisions sont nourries par l'intolérance et le sectarisme.
La laïcité seule permet la confrontation des idées sans conduire à l'affrontement des personnes.

La fraternité, - et c'est pourquoi beaucoup s'en méfient -, est un cosmopolitisme pratique.
Car, vue du ciel par les cosmonautes, la Terre ne connaît pas de frontières.
Ce point de vue cosmique, voire cosmopolitique, fonde, physiquement, la fraternité terrestre.
Cette fraternité politique, et non sentimentale, est source permanente de paix.
La fraternité met la paix en marche, pas en mots, et tolère volontiers nos multi-appartenances.

La fraternité irrite ceux qui ne trouvent leur équilibre, leur sécurité, que dans les replis identitaires.
Car la fraternité écarte toutes les unifications hâtives et abusives dont le nationalisme.
Elle ne peut que s'ouvrir à qui cherche refuge.
Elle ne craint pas la diversité et tolère volontiers nos multi-appartenances.
La fraternité, la valeur, de fait, la plus battue en brèche est à remettre constamment en œuvres.


Jean-Pierre Dacheux

mercredi 28 décembre 2016

Finance mondiale.


Parfois, au cours de l’Histoire des révoltes ont tenté, avec des succès mitigés, de mettre fin aux injustices, aux inégalités, n'empêchant pas que, depuis longtemps, « ils » dominent et imposent leur loi du plus fort.

« Ils » sont maîtres des leviers de commandes, de la liberté d’expression, de la justice et par les médias, dont ils se sont emparés, ils répandent leur doctrine capitaliste.

« Ils » prêchent la pensée unique : il n'y a pas d'alternative, seulement la soumission, l’ignorance, la servilité.

Cette monarchie financière pense pour nous, agit pour nous, elle est le pire fléau des peuples.

Elle veut que nous soyons lisses, sans revendication et sans velléité de révolte.

S'exprimer de cette manière entraîne à être considéré comme idéologue, comme complotiste.

Tant pis !

La majorité de nos contemporains reconnaît l’injustice du système capitaliste fondé sur l’exploitation de la force de travail des hommes ; ce système permet l’accumulation sans limite de richesses en interdisant l’égalité des chances ; Ce système mine la démocratie, en concentrant le pouvoir dans les mains d’un petit nombre.

Mais, la plupart d'entre nous, abusée dès l'école, comme des papillons attirés par la lumière, ne remet pas le système en cause. Au contraire, il cherche une place confortable à l'intérieur de ce système.

Pour le peuple, remettre en question l'ordre établi serait remettre en cause, non seulement un système d’inégalité mais aussi sa propre possibilité d'en jouir comme les médias s'évertuent continuellement à le laisser croire.

Combien d'élus au royaume du capital ?

La seule issue qui semble subsister est que la voracité du monstre capitaliste dépasse la limite de l'acceptable, cependant, avant d'en arriver à ce point de non retour, souhaitons que l’oligarchie financière prenne conscience qu'elle entraîne le monde vers un désastre majeur.

Enfin, n’oublions jamais qu’ils sont peu, alors que nous sommes nombreux !
JC Vitran - 28.12.16

samedi 24 décembre 2016

Laïcité : Crèche dans les bâtiments publics.


Depuis quelques années, le débat est récurent : Est-il contraire à la laïcité d'installer des crèches dans les mairies et dans les lieux publics ?

Afin de répondre à cette question, un peu d'histoire.

La première crèche, qui était vivante, a été initiée par François d'Assise en 1223.

C'est l'époque où la religion s'ouvre, par nécessité, aux laïcs. En effet, quoi de plus réaliste pour le peuple, qu'un boeuf, un âne et une mangeoire … et tous les personnages, à l'exception des rois mages, sont très pauvrement vêtus. Jésus est nu, ou simplement enveloppé dans un tissu.

C'est l'époque où François d'Assise prend ses distances avec l'ordre qu'il a fondé car il lui reproche des dérives de richesse et de puissance. A sa fondation, l'ordre franciscain était un ordre mendiant, et les frères devaient être pauvres et n'avaient pas le droit de posséder en propre.

Alors, la crèche est un bon moyen de rappeler à tous la symbolique d'un enfant Jésus, pauvre, qui naît avec une mangeoire d'étable pour berceau, au milieu du peuple entouré de bêtes et de bergers.

Il y a fort à parier que les maires, les présidents de Conseil départemental n'ont pas cette dimension symbolique à l'esprit quand ils décident d'installer des crèches dans les bâtiments administratifs.

Il est savoureux de leur rappeler ces faits en affirmant que les crèches qu'ils installent, souvent par provocation, sont des critiques sociales à valeur subversive qui contestent les politiques dont ils sont les acteurs.

JC Vitran – 21.12.16

vendredi 23 décembre 2016

Démocratie à l'américaine


Donald Trump est définitivement élu. Le 19 décembre 2016, les 538 membres du Congrès, élus dans les États, se sont réunis, et ont voté pour désigner le Président des USA. Il fallait obtenir au moins 270 voix pour l'emporter. Donald Trump en a recueilli 304, contre 224 à Hillary Clinton, soit 80 de plus.
 
La candidate démocrate a eu beau devancer le candidat républicain de plus de 2,8 millions de suffrages (du jamais vu !), le vote populaire au premier degré, ne peut, selon la Constitution US, l'emporter sur le vote au second degré, celui des délégués ou « Grands électeurs »1. Et aucune force politique suffisante ne se mobilise pour le contester !

C'est, pourtant, la première fois, dans l'histoire des États Unis, que surgit un aussi vaste écart de voix entre les deux principaux candidats. Cela donne à réfléchir et inviterait à réformer le mode de scrutin. Rien n'y fait pourtant. La règle instituée, il y a de très nombreuses années, reste intangible.

La dernière fois où cas semblable s'était produit, en l'an 2000, quand, pour le malheur du monde entier, George W. Bush, le va-t-en-guerre, fut préféré à Al Gore, l'écart entre les candidats n'avait été que de 300 000 suffrages environ.

Donald Trump sera donc le cinquième candidat à la présidence à être élu tout en étant minoritaire en voix. Il sera aussi, à 72 ans, le plus âgé de tous les présidents entrés à la Maison Blanche.



Quels principaux enseignements retirer de cet épisode politique majeur que les médias de tous pays ont popularisé à une très grande échelle et suivi durant des mois ?

• D'abord, et avant tout, c'est que les règles de fonctionnement électoral ne sont pas universelles et diffèrent profondément selon les pays qui s'affirment pourtant démocratiques ?

• Ensuite, c'est que la loi non écrite qui, pense-t-on trop souvent, devrait faire consensus (« un électeur = une voix ») peut être très légalement violée.

• En troisième lieu, on constate que le peuple pèse moins lourd que les élites qu'il désigne et cela ne vaut pas qu'outre Atlantique ! Le mode de scrutin majoritaire à deux tours, en France, est, à cet égard, particulièrement critiquable et, du reste, rarement utilisé dans le reste du monde (sauf, peut-être, là où notre empreinte coloniale perdure).

• Il est possible, aux USA, d'être un « président minoritaire »2, un président « relatif ».

• De plus, les Constitutions, fussent-elles obsolètes, sont très difficilement amendables et, ainsi, au nom de traditions respectables sans doute, historiquement, mais nullement valides à jamais, les conservateurs possèdent un avantage indiscutable, (les deux derniers « mal élus », Bush et Trump, sont, l'un et l'autre, des Républicains).

• Les « primaires »3, telles qu'elles sont pratiquées aux USA, (mais aussi en France), n'ajoutent que de l'ambiguïté et de la nocivité à la qualité démocratique de l'élection présidentielle et contribuent à filtrer et éliminer les candidats qui mettent en cause le bipartisme étatsunien : Républicains/Démocrates, (mais aussi en France, de fait, Républicains et sociodémocrates).

• La démocratie, une fois encore, s'exprime mal dans les urnes. Nous ne sommes plus au XVIIIème siècle ( La Constitution des États Unis date du 17 septembre 1787 et s'applique depuis le 4 mars 1789) ! Les conditions de la consultation des citoyens se sont depuis modifiées en profondeur. L'élection n'est sans doute plus le meilleur moyen de connaître la volonté populaire comme nombre de chercheurs et politologues le découvrent et l'exposent.4
 
1 Voir l'excellente, la très documentée, et pourtant fort contradictoire analyse du mode d'élection présidentielle aux USA, écrite avant le 8/11/2016, et signée par Claude Joseph (sa conclusion a été contredite par les faits, car, y écrivait-il : « comme le Washington Post l’a bien souligné, Trump avait presque zéro chance de gagner » !)
2 Voir, de Coutant Arnaud, « Les Présidents minoritaires aux États-Unis », Revue française de droit constitutionnel, 2/2012 (n° 90), p. 35-55.
3 Alexis Corbière, Le piège des primaires, Paris, Le Cerf, septembre 2016, 5€.
4 Lire David Van Reybrouck : https://www.fichier-pdf.fr/2014/04/20/david-van-reybrouck-contre-les-elections-2013/

Avec ou sans primaires. Notes complémentaires (2)


Vers le scrutin présidentiel des 23 avril et 7 mai 2017

Le point au 23 décembre 2016,
par Jean-Pierre Dacheux

Nous voulons, au cours des mois qui viennent, analyser l'évolution de la situation politique au cours de la campagne électorale qui s'est ouverte. Le présent texte, daté et modifiable, contredit sans doute, parfois, par les événements qui s'écoulent, servira d'outil pour effectuer cette activité politique chronologique.

• Note complémentaire du 12 décembre : Ce qui change avec Vincent Peillon.
Le 11 décembre au soir, sur France 2, Vincent Peillon s'est déclaré candidat à la présidence de la République et, pour cela, il est entré dans la compétition des primaires entre candidats socialos (beaucoup) et écolos (un peu).
Ce nouveau venu peut modifier le résultat final annoncé, un peu vite, par les médias. Le duel Vals-Montebourg peut fort bien tourner court. On peut même s'interroger sur les motivations profondes du candidat Vincent Peillon qui cherche peut-être moins à devenir le successeur de François Hollande qu'à être celui qui aura redonné un visage avenant au parti socialiste actuellement si défait.
Cela va plus loin que le « tous contre Vals ». Il est assez exact de parler d'un Congrès PS improvisé, car c'est bien de la raison d'être de ce parti et de la rénovation de son message politique dont il peut être question au cours du débat préélectoral de ces primaires à double objectif.
Vincent Peillon fut ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement Ayrault du 16 mai 2012 au 31 mars 2014. Agrégé et docteur en philosophie, Vincent Peillon est sans conteste un intellectuel. Auteur d'une thèse sur Maurice Merleau-Ponty, il a continué à écrire après son entrée en politique, des ouvrages consacrés aux penseurs socialistes et républicains comme Pierre Leroux et Jean Jaurès, ou au grand combattant de l'école laïque et Prix Nobel de la paix : Ferdinand Buisson. Voici donc un candidat équipé pour affronter les débats politiques. Il ne sera pas ménagé car il est craint et connaît les arcanes du pari socialiste. Il a déjà innové en parlant de la possibilité de travailler avec Jean-Luc Mélenchon ou même Emmanuel Macron. Il a d'ores et déjà le soutien de la maire de Paris : Anne Hidalgo.

• Note complémentaire du 13 décembre : Peut-on écarter la candidature de Larrouturou ?
Ce jour, à 17h, Pierre Larrouturou sera reçu pour évoquer sa candidature à la primaire de la « Belle alliance populaire ». Il en avait été écarté au cours de la semaine passée. La « Haute Autorité des Primaires Citoyennes » (?) en charge de veiller à la bonne tenue de la primaire, mais sans pouvoir politique, « a recommandé au comité national d’organisation des primaires de recevoir Pierre Larrouturou lors de sa prochaine réunion, pour qu’il puisse exposer les raisons qui justifieraient, selon lui, que le parti Nouvelle Donne participe aux primaires citoyennes ».
C'est le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui avait décidé de l'exclure, (ainsi que Bastien Faudot), d’une participation à la primaire de la « Belle Alliance Populaire (BAP) ». Il est improbable qu'il revienne sur sa décision. Il ne veut pas qu'un candidat trop peu prévisible, puisse se faire valoir et joue le trublion au cours de la campagne publique.
La question n'est pas juridique mais politique : ou bien le Parti Nouvelle Donne rend plus crédible l'ouverture de la primaire ou bien il n'apporte rien et, pire, il amène des risques de perturbations. Le PS ne peut se permettre laisser dévaluer sa primaire.

• Note complémentaire du 15 décembre : Les candidatures agréées par le PS.
Neuf candidats à la « primaire de la gauche » avaient déposé leur dossier auprès de la Haute autorité des « primaires citoyennes », ce jour, avant 18 heures, a annoncé le président du comité national d'organisation de la primaire, Christophe Borgel, sur RTL. Il s'agit, dit-il, de Manuel Valls (PS), Vincent Peillon (PS), Benoît Hamon (PS), Sylvia Pinel (PRG), Arnaud Montebourg (PS), François de Rugy (Ecologistes), Jean-Luc Bennahmias (Front des démocrates et des écologistes), l'inattendu Fabien Verdier (PS)* et Gérard Filoche (PS).
Pour voir sa candidature validée, il faut, en outre, obtenir un certain nombre de parrainages de l'un des quatre groupes suivants : 5% émanant des membres du Conseil national du PS, 5% des parlementaires socialistes, 5% des conseillers régionaux et départementaux socialistes (représentant quatre régions et dix départements) ou 5% des maires socialistes de villes de plus de 10 000 habitants (issus d'au moins quatre régions et dix départements). On saura, dès ce prochain week-end qui a franchi tous les obstacles.
On observera que trois candidats à la candidature ont été écartées : Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Bastien Faudot (MRC) et Sébastien Nadot (Mouvement des progressistes).

*http://www.lejdd.fr/Politique/Fabien-Verdier-le-candidat-surprise-de-la-primaire-de-la-gauche-832681

• Note complémentaire du 16 décembre : vraies et fausses candidatures écologistes. 
Il ne suffit pas de se proclamer écologiste pour l'être. Il est toutefois difficile de s'affirmer anti écologiste, si ce n'est à droite (et encore ... comme on l'a constaté avec Nathalie Kosciusko-Morizet). Il n'y a pas moins de cinq candidats à la présidence de la République en piste et qui s'affirment écologistes qu'ils fassent ou non partie d'une formation porteuse de ce qualificatif :
- Yannick Jadot, a déjà dépassé le stade des primaires. Issu du parti EELV, il est le vainqueur de la primaire écologiste. il lui reste à obtenir les 500 parrainages nécessaires pour pouvoir devenir un candidat officiel.
- François de Rugy, député de Loire atlantique, transfuge d'Europe-Ecologie-Les Verts (EELV), est inscrit dans la primaire socialiste, qu'il a peu de chances de remporter. Il sert de faire valoir dans une compétition de « la Belle alliance populaire », de fait dominée par le PS, mais qui est qualifiée, tout à la fois, de « démocrate, radicale, écologiste, socialiste et citoyenne ». Ce qui fait beaucoup ...!
- Jean-Luc Bennahamias, qui fut un temps secrétaire national des Verts (de 1997 à 2001), avant de passer au Modem, puis de fonder, en 2014, le « Mouvement démocrate »,  ne peut davantage prétendre à remporter la primaire. Son discours aux accents écologistes ne lui amènera que très peu de voix d'électeurs, mais il compte bien, comme par le passé, se placer là d'où il pourra briguer un nouveau mandat électif.
De fait, les seuls candidats non membres du parti des Verts qui proposent une politique à orientation profondément et sincèrement écologiste, sont, à présent, Jean-Luc Mélenchon et, depuis peu, Benoît Hamon qui s'est exprimé très vigoureusement, à ce sujet, lors de son premier et récent meeting de campagne. La question posée est incontournable, simple en son exposé, difficile en sa mise en œuvre : est-il possible de mener une politique sociale et créatrice d'emplois qui ne se fonde pas sur un positionnement écologique français, européen et planétaire ?

• Note complémentaire du 17 décembre : G. Filoche et F. Verdier exclus de la primaire.
La "Haute Autorité" a décidé, ce jour, de ne pas retenir la candidature de Gérard Filoche à la primaire de la gauche. Le candidat mis hors jeu a décidé de se lancer dans un double recours : "Après consultation de mon avocat, je fais un double recours, au niveau des parrainages, et sinon pour accéder directement à la primaire [en dehors du PS] comme Pinel, de Rugy ou Bennahmias.".
Fabien Verdier, le jeune élu PS de Chateaudun n'aurait pas reçu assez de parrainages !
Thomas Clay, président de la Haute Autorité des primaires « citoyennes » s'attend à des recours.

• Note complémentaire du 18 décembre : Une primaire est close. L'autre s'ouvre.
Un curieux parallélisme politique apparaît sous nos yeux.
La primaire des droites a vu se confronter sept candidats : quatre de la droite dure et trois de la droite dite « modérée ». Six hommes et une femme.
Celle de gauche et des écologistes, baptisée « citoyenne », verra s'affronter sept candidats : quatre socio-libéraux (Peillon, Vals, Montebourg, Pinel) et trois écologistes socialo compatibles, plus ou moins « modérés » (Bennahmias, de Rugy, et même Hamon). Six hommes et une femme également.
Si la primaire de droite était bien à droite, la primaire de gauche est peu à gauche. Hormis dans les propos de Benoît Hamon, la contestation du libéralisme, du productivisme et de la croissance ne se fait guère entendre. Bref, on pourrait risquer de dire que les deux primaires ont ceci en commun qu'elles ne soucient guère les maîtres du système économico-politique. La contestation est extérieure aux primaires et les soit-disant « anti-système » s'y seront trouvés fort à l'aise. Gérard Filoche aurait pu tenir un autre propos : on l'a mis hors d'état de parler aux Français... Deux primaires politiquement correctes donc, sur deux voies différentes, certes, mais parallèles. De quoi satisfaire le Front national prêt à remplir le vide que l'ex gauche laisse béant devant l'électorat populaire.

 • Note complémentaire du 23 décembre : La fausse "trève des confiseurs"
Manuel Valls a été enfariné sur le marché de Noël de Strasbourg. Son agresseur lui reproche sa palinodie sur le 49-3. En cela, il n'a pas tort mais user de la farine pour ridiculiser celui qui se rétracte et contredit n'est pas efficace. Cela fait rire, or ce n'est pas drôle : ce retournement de l'ex premier ministre devenu candidat ne lui sera pas pardonné.
Comment séduire ceux qui font la majorité sans être de son camp ? François Fillon tempère ses déclarations péremptoires, notamment sur la Sécurité sociale. Dire une chose et faire son contraire (ou inversement) est un art mais cela n'encourage pas les électeurs à prendre au sérieux les candidats.
Mélenchon et Macron sont allés faire campagne aux Antilles. Soit. Nos compatriotes guadeloupéens, martiniquais,  mais aussi réunionnais, calédoniens, guyanais...etc, valent bien qu'on les écoute, car ils sont nos égaux mais aucun candidat n'ose poser la question fondamentale : ces territoires "appartiennent"-ils à la France ou en font-ils partie ? Piège pour les "identitaires", piège pour les néo jacobins...
Alep est tombée entre les mains du tyran Assad avec l'aide de la Russie. Poutine profite de ce coup de force militaire pour annoncer le renforcement de son arsenal nucléaire ! Et nous, dirons-nous si la France a encore besoin de la dissuasion nucléaire comme le réaffirme le chef d'état-major de armées, Pierre de Villiers ? Le sujet est tabou : tout le mythe de la puissance est contenu dans ces armes de dissuasion massives que presque tous les candidats considèrent comme indispensables. 
Entre deux bûches de Noël les questions politiques les plus graves continuent de se poser. Les candidats les évitent par peur de n'être pas suivis par l'opinion.
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mercredi 21 décembre 2016

Comment en finir avec le social-libéralisme ?

Le social-libéralisme, c'est l'acceptation, par des citoyens qui s'affirment socialistes, du système économico-politique capitaliste. C'est la négation même de la pensée socialiste telle qu'elle est née au XIX siècle et qui s'était incarnée dans des syndicats, des associations, des partis, des mutuelles, des coopératives...

Différentes tendances ont cohabité dans cette mouvance socialiste ( révolutionnaires, réformistes, anarchistes...), mais un lien existait entre tous les membres  de ces organismes : en finir, tôt ou tard, avec la domination du capital sur le travail.

Les trahisons ont commencé quand l'exercice du pouvoir, suite à des élections "libres et démocratiques", a conduit des élus à des fonctions dirigeantes où ils ont subi des pressions et cédé aux compromis qui leur étaient présentés, voire imposés, par les responsables des puissances financières. Et cela dure.

Dans la première moitié du siècle passé, les dérives nationalistes ont dévoyé les socialismes vers des formes national-socialistes. Mussolini fut socialiste avant d'être fasciste. Et même Hitler a pu laisser croire à son attachement la cause ouvrière en procurant de l'emploi aux salariés atteints par le chômage, avant de sombrer dans un "nazisme", raciste et ultra-violent.

Aujourd'hui, le concept même de socialisme est mis à mal et la domination du capital est non seulement effective, évidente et brutale mais elle n'est plus récusée par ceux-là mêmes qui auraient, comme raison d'agir, le maintien et le développement, pour tous, de la sécurité sociale et de la protection sociale avec, en priorité, la défense des intérêts légitimes de ceux qui ont le moins de pouvoirs dans notre société.

Il aura fallu que soit révélée l'action néfaste des hommes et de leurs entreprises sur la planète Terre pour que l'omnipotence du capitalisme soit contestée. En même temps que décroissait l'influence des "forces du travail" s'élargissait celle des courants écologistes. On a bien entendu tendu aux écologistes le même piège qu'au socialistes : si vous abandonnez toute radicalité, vous aurez droit, vous aussi, aux délices de l'exercice de la fréquentation des palais de la République. Le pouvoir même partiel est plaisant et donne l'illusion de peser sur les réalités, mais ce n'est qu'une illusion !

En 2017, il va s'agir, dans un monde de plus en plus possédé et exploité par les riches d'en finir avec le social-libéralisme, plus nocif que le libéralisme économique lui-même car il donne à espérer ce qui ne sera jamais offert.

L'échec du quinquennat de François Hollande aura eu au moins l'avantage d'ouvrir les yeux de ceux qui n'avaient pas encore conscience que la trahison du Parti socialiste était consommée, non pas seulement dans les idées mais dans les faits.

Et cette trahison porte des noms. En 1956, elle s'appelait Guy Mollet, marxiste par devant et colonialiste par derrière ; il fit le lit de Charles De Gaulle qui nous légué une constitution néo-monarchiste dont nous subissons toujours, même après ses révisions, le principe "présidentialiste" et anti démocratique. Après 1981, durant quatorze ans, cette trahison du socialisme s'est appelée François Mitterrand qui, pour conserver le pouvoir, inventa la cohabitation. En 2002, elle s'appela Lionel Jospin, si sûr d'être élu qu'il  fit passer, dans le calendrier politique, l'élection présidentielle avant les élections législatives, ce qui réduisit encore le pouvoir du Parlement. Enfin, en 2012, elle s'épanouit sous le règne de "François le petit", habile à effectuer des synthèses en son parti mais incapable de faire participer le peuple de France tout entier à la rénovation de la vie politique.

Sommes-nous parvenus au terme de ce processus de trahison ? Il faut croire que non puisque Manuel Valls, celui-là même qui gouverna sous la faible autorité du Président en partance et incapable de se re-présenter, voudrait devenir le vizir à la place du vizir... 

Bien entendu, on n'est jamais si bien servi que par soi-même et la droite, de son côté, pour éliminer y compris le social libéralisme, s'est choisi un champion : un conservateur quasi thatchérien, François Fillon (dont le prénom semble bien convenir à la fonction présidentielle... !) qui serait le Chef d'État français le plus à droite depuis des lustres, voire des décennies.

Nous n'y gagnerions rien : entre le libéralisme social et le libéralisme antisocial l'écart est trop faible.

Alors que tenter (car les chances de succès sont faibles) ? Sauf une révolte populaire que rien n'annonce, même si elle s'avère aussi indispensable que périlleuse et peut surgir de façon inattendue, il reste à agir sur deux plans : dans le cadre dévalué des élections à venir et, surtout en participant à des actions pouvant modifier la donne politique quand "le fruit sera mûr".

Dans le cadre électoral présidentiel, puis législatif, il faut éliminer toute trace de la trahison faussement socialiste. Qu'on participe, ou non, aux primaires soit disant citoyennes, il importe de travailler à faire échec à toute tentative de continuation du "hollandisme" que ce soit sous la version "vallsiste" ou sous la forme, moins insupportable peut-être, du "peillonisme".

De même faut-il dire, expliquer, exposer que, parmi les sept candidats, les pseudo-écologistes Bennhamias ou de Rugy sont des marionnettes du PS et sont donc déconsidérées. Quitte à voter écolo, autant aller chercher du côté de celui qui a remporté la primaire des écologistes eux-mêmes : Yannick Jadot. Il reste d'ailleurs du choix parmi les écologistes, hors ou dans la primaire du PS, (car c'est ainsi qu'il fallait la nommer). En-dehors : Jean-Luc Mélenchon a fait sa conversion écologiste et en donne clairement les raisons ; à l'intérieur : le seul qui a fait la même évolution et l'assume dans tous ses discours, c'est Benoît Hamon. Arnaud Montebourg, quant à lui, reste un productiviste et le seul intérêt de sa candidature, c'est sa rupture avec la "droitiérisation" qu'incarne Manuel Valls.

Mais que restera-t-il, comme candidats pouvant concourir, une fois enregistrés au printemps, les parrainages officiels ? Mis à part au sein des droites : François Fillon, Marine Le Pen, et Emmanuel Macron, et à gauche : Jean-Luc Mélenchon et... le vainqueur de la Primaire PS, rien n'est acquis même pour Yannick Jadot. Comme chaque fois, il y aura des surprises et des candidatures à moins de 3 % pour témoigner politiquement ou se faire une publicité personnelle rentable...

Sans  apport neuf, dans les contenus et dans les modes de transmission du message antilibéral, pouvant mobiliser l'opinion, il n'y aura plus de gauche au second tour de la présidentielle, début mai, ce qui laminera, aussitôt après, sa représentation parlementaire, à la mi-juin.

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran


                                                                 (À suivre..., début 2017).

lundi 12 décembre 2016

Avec ou sans primaires...(1)



Vers le scrutin présidentiel des 23 avril et 7 mai 2017

Le point au 12 décembre 2016,
par Jean-Pierre Dacheux

Nous allons, au cours des mois qui viennent, analyser l'évolution de la situation politique au cours de la campagne électorale qui s'est ouverte. Le présent texte, daté et modifiable, servira d'outil pour effectuer cette activité politique chronologique.

François Hollande a donc renoncé, le 1er décembre 2016, à être, de nouveau, candidat à la présidence de la République française. Cette décision a ouvert un espace politique nouveau. La compétition électorale qui s'engage sera, à la fois, rude et imprévisible. Dès les primaires, on a pu s'en rendre immédiatement compte mais, hors de ces primaires, « ça bouge » aussi et de façon tumultueuse.

1 – La « primaire écologiste ».

Les 19 octobre et 6 novembre 2016 s'est tenue, par correspondance, « la primaire organisée par Europe Écologie les Verts » (EELV).

Surprise : Cécile Duflot y fut éliminée dès le premier tour, tout comme Karima Delli. Yannick Jadot l'emporta sur Michèle Rivasi au deuxième tour. J'ai participé à cette consultation et j'avais choisi, à chaque fois, Michèle Rivasi dont l'engagement écologiste constant et non ambigu me semblait plus proche de la « politique écologique » que de « l'écologie politique » (selon moi, l'écologie fait partie intégrante de la politique et en constitue le cœur pour tous les citoyens ; l'écologie n'est pas une partie de la politique ou une politique à part, encore moins une politique de parti).


2 La « primaire de la droite et du centre ».

Les 20 et 27 novembre 2016, s'est déroulée « la primaire de la droite et du centre ». Elle visait à désigner le candidat des « Républicains » à la Présidence de la République, en avril et en mai 2017.

Des électeurs « de gauche », qui cherchaient à éliminer Nicolas Sarkozy, auraient participé à cette élection partielle ayant concerné environ 10% des électeurs inscrits. Je n'étais pas de cette manœuvre incertaine et moralement discutable.

Impossible, pour moi, en effet, de signer un document d'accès aux bureaux de vote qui était ainsi formulé : « Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France. ». Les valeurs républicaines ne sont ni de droite ni du centre mais à la France tout entière et bien au delà ! L'appropriation de la République par un parti (« les Républicains ») est, du reste, inacceptable. La République est un concept global qui intéresse tous les citoyens qui le font leur, et pas une partie d'entre eux !

Les enseignements à retirer de ce scrutin ont été nets et rudes :
• Nicolas Sarkozy a été sorti de la compétition, par son propre camp, dès le premier tour.
• Alain Juppé, candidat compatible avec le centre, soutenu par François Bayrou, fut sorti lui aussi.
• La droitisation s'est accentuée avec la victoire, sans appel, de François Fillon ultra-libéral.


3 – Les candidatures de droite hors primaires

Tout n'est pourtant pas dit à droite, avec les candidatures, hors primaires, de Nicolas Dupont Aignan, Michèle Alliot-Marie ou Jean Lassalle. Après l'échec d'Alain Juppé, il n'est pas impossible que François Bayrou se porte aussi candidat. Enfin, le virage à droite de Macron lui rendait impossible de se porter candidat lors de la primaire organisée par le PS ; il devient ainsi le cinquième candidat hors primaires rival de François Fillon.

Il se peut qu'il y en ait d'autres, tels que François Asselineau. (Union populaire républicaine), Jacques Cheminade.  (Solidarité et Progrès), Rama Yade (la France qui ose)..., mais aussi des candidats parfois inclassables ou fantaisistes tels que : Jean-Pierre Gorges (maire de Chartres, député Les Républicains), Denis Payre, (président du mouvement "Nous citoyens"), Joël Vallée, indépendant de droite (originaire de la Sarthe...!), Alexandre Jardin (mouvement Bleu, blanc, zèbre), Sylvain Durif le candidat antitoutiste, (dit « le Grand Monarque »!), Michel Bourgeois (Réinventons la France), le Général Didier Tauzin (Rebâtir la France). Il en est, ainsi, beaucoup qui se croient appelés avant d'avoir à constater qu'ils ne pourront être élus ni même candidats...! !

Le répertoire des candidatures déclarées (http://candidat-2017.fr/candidats.php) est intéressant à consulter. Ce prurit présidentialiste est tout de même à prendre en considération comme révélateur d'un désarroi politique de plus en plus étendu et d'une quête éperdue et vaine du pouvoir.

En tout cas, la dispersion à droite n'a pas été évitée par le recours aux primaires.


4 – La « primaire de la belle alliance populaire » (sic !) 

Jusqu'au 15 décembre 2016 vont se faire connaître les candidats « de gauche » (ils ne le sont pas tous !) qui entrent dans la primaire organisée par le PS. Le retrait de François Hollande a ouvert les vannes et les appétits. Neuf candidats se sont déjà déclarés ou sont susceptibles « d'y aller » : Benoit Hamont, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg et Manuel Valls. Mais aussi : Jean-Luc Bennahmias, Gérard Filoche, Pierre Larrouturou, François de Rugy, Bastien Faudot (MRC), Sylvia Pinel (PRG). Et, là encore, tout n'est peut-être pas dit.

La dispersion est telle qu'il faudra, sans doute resserrer le jeu, mais comment faire ? Le PS a-t-il, à présent, l'autorité politique pour limiter les candidatures ?

Les deux tours de ces primaires auront lieu les 22 et 29 janvier 2017.

Je participerai sans doute à cette primaire, non parce que j'y effectuerais mon choix mais pour contribuer à mettre en minorité les candidats libéraux camouflés en socialistes


5 - Les candidatures de gauche hors primaires

Il faut compter encore avec les candidat déjà engagés et qui ne veulent pas concourir au sein de des primaires organisées par le PS. Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise, soutenu par le Parti communiste français), et Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste) sont déjà sur les rangs.

Nul doute que de nouveaux noms surgissent dans cette gauche elle aussi dispersée. On n'y verra clair qu'une fois annoncée, par le Conseil constitutionnel, la liste de candidatures officielles.


6 - Les candidatures de l'extrême droite.

On pourrait y placer François Fillon, à en juger par son programme ! Admettons que tous ceux qui ont voté pour le désigner ne sont pas des ultra-libéraux (au point de vue économique) et des réactionnaires (au point de vue sociétal). Le candidat du parti « Les Républicains » n'est que le plus proche du Front national mais il s'en distingue.

Reste Marine Le Pen qui n'a eu besoin d'aucune primaire pour s'auto-désigner, dès le 8 février 2016, et qui a été la première, et longtemps la seule, à convoiter l'électorat des « anti-système » qui ont propulsé le FN au premier rang, lors des élections régionales. Rien n'est acquis pour elle et elle peut se retrouver à la première, la seconde, ou la troisième place, le 23 avril prochain.

Henri de Lesquen (président de Radio Courtoisie), à droite de l'extrême droite, se porte candidat, à son tour. Comme quoi on peut toujours trouver plus extrême que les extrêmes...


7 - Conclusion provisoire :

La multiplicité des candidatures rend tout pronostic incertain. Ce qui est sûr, par contre, c'est que tous les candidats n'obtiendront pas les parrainages nécessaires, tant pour la primaire PS (appelons-la par son nom), que pour les candidats qualifiés d'indépendants. Certains resteront hors du champ électoral, dès le 15 décembre, d'autres n'auront pas rassemblé les 500 parrainages avant la date fatidique du 17 mars 2017. (La liste définitive de l’ensemble des candidats et des « parrains », arrêtée par le Conseil constitutionnel huit jours au moins avant le premier tour du scrutin, sera publiée sur le site internet du Conseil constitutionnel). 

Ce qui apparaît évident c'est que cette élection perturbe le fonctionnement démocratique de la République française et c'est ce que le suivi de la campagne ne va cesser de révéler.