vendredi 30 janvier 2009

À la dérive...

Je voudrais vous livrer quelques phrases et décisions récentes du chef de l’Etat.

D’abord, des propos tenus à Provins le 20 janvier 2009.
«Il y avait des régiments français en charge de s'assurer que nous ne serions pas envahis par l'Italie … On voulait pas l'armée italienne, on a eu Carla, mais enfin c'est quand même plus agréable, notamment pour moi».

La première dame de France, venue d'Italie.

Le chef de l’État a ensuite dénoncé le refus d'une partie des 330 fonctionnaires du SETRA (Service d’Etudes Techniques des Routes et Autoroutes) de Bagneux (1) de s'installer à Sourdun pour compenser le départ des militaires.
«Ils ont tort, parce que ce transfert il se fera. Et je suis désolé, c'est une opportunité de travailler dans un cadre pareil. Dès que je veux changer quelque chose, toutes les forces du conservatisme se mobilisent pour l'empêcher. J'étais préparé à ça, j'écoute mais je n'en tiens pas compte»

Ensuite, le limogeage du préfet et du directeur de la police du département de la Manche.

Hier, c'était le préfet,

Le préfet Jean Charbonniaud,

... aujourd'hui c'est le directeur de la police :
Philippe Bourgade, directeur départemental de la sécurité publique de la Manche.
Il a annoncé, jeudi 29 janvier, sa mutation, ce qui, selon des sources proches de la préfecture, peut être considéré comme la conséquence du mécontentement du président de la République, chahuté par des manifestants à Saint-Lô, le 12 janvier 2009.

Une source proche de la préfecture de la Manche, qui a requis l'anonymat, a indiqué à l'AFP que cette "mutation" avait, comme celle du préfet Jean Charbonniaud, annoncée mercredi, un "lien" avec la visite du président de la République et la manifestation organisée à cette occasion. »

Ces propos, ces actions après d’autres comme celle de s'attribuer le droit de désigner le président de France télévision, par exemple, présagent d’une dérive au minimum autoritaire de notre démocratie. Ils m’inquiètent.

Pas vous ?

(1) http://www.setra.developpement-durable.gouv.fr/
Jean-Claude Vitran.


Les fourriers de l'antisémitisme.

"Moi, je suis là pour dire ce qui est raciste et ce qui est antisémite» prétend l'inénarrable Bernard-Henri Lévy, dit BHL, venu à Lyon pour dire, devant un tribunal correctionnel, en tant que "grand témoin" (?), pourquoi Siné avait franchi la ligne jaune (sic), était vraiment antisémite, et pour témoigner, devant la Cour d'Assise, contre un criminel, Jean-Marie Garcia, en qui il voit : "un vrai raciste". (1)

Passe sur la suffisance du bonhomme et sur la complaisance des juges et des journalistes qui accordent au "philosophe médiacosophe" une place qu'il ne mérite pas d'occuper.



L'essentiel est ailleurs. Il semble actuellement impossible de faire reconnaître que ce qui est antisémite étant raciste, il n'y a pas lieu de dissocier racisme et antisémitisme! Il existe un racisme antisémite, un racisme tsiganophobe, un racisme arabophobe, un racisme antiNoirs, un racisme antiTchétchène, etc... Parler, comme le font, en général, les idéologues de droite, de "racisme et d'antisémitisme", c'est prendre le risque de faire des Juifs une population à part, sur laquelle on peut jeter le discrédit et l'anathème, ce que l'on veut, très précisément, empêcher! Non, l'antisémitisme est haïssable parce que c'est un racisme. Tout simplement.

Siné ne sera pas condamné pour avoir ridiculisé le fils Sarkozy, supposé à la recherche d'une conversion au judaïsme pour réaliser un riche mariage. Quel que soit le bon goût de cette pique, il ne s'agissait pas de propos antisémites et BHL en sera pour une démonstration ratée.

Mais, plus sérieusement, sous cet événement médiatique, sur lequel BHL s'est, bien entendu, jeté, il y a un vrai différent avec la pseudo intelligentsia représentée par d'ardents défenseurs de la cause israélienne et qui font feu sur tout ce qui bouge parmi les critiques de la politique d'Israël! Traumatisés par l'histoire (ce que l'on peut admettre!) ou/et de mauvaise foi, ces personnalités, connues, inutiles de les dénommer (donc de les clouer au pilori!) paniquent chaque fois qu'apparaissent des manifestations d'hostilité à l'encontre du sionisme ou des sionistes. Ils ont tort et se gardent bien de nous dire (ils le savent, pourtant!) pourquoi le sionisme peut, parfois, -et, actuellement, souvent!- faire le lit de l'antisémitisme.

Mais il convient, aussi, que tous ceux qui ne mélangent pas les conflits racistes et les affrontements politiques cessent de faire des complexes! Les Juifs n'ont pas besoin de démontrer l'apport immense à la pensée humaine d'un grand nombre d'entre eux, de Karl Marx à Albert Einstein, de Sigmund Freud à Hannah Arendt, et bien d'autres encore, autant ou moins connus... Ne nous retenons pas davantage de critiquer ceux d'entre les Juifs qui se trompent de siècle et voudraient que quiconque s'oppose à un Juif soit suspect, peu ou prou, d'antisémitisme! La Shoah, n'explique et n'excuse pas tout. C'est, au contraire, réduire l'enseignement historique et la portée philosophique de l'un des plus épouvantables génocides qu'aient connus l'humanité que de l'invoquer, hors de propos, pour protéger les Juifs du XXIe siècle des leurs erreurs, voire des crimes, qu'ils commettent, tout comme d'autres populations!

L'un des très rares apports de la désastreuse guerre de Gaza aura été de démontrer, par l'absurde, ce que Hannah Arendt avait déjà souligné : la banalité du mal. Tout homme peut s'y complaire, y compris les petits-enfants et arrière-petits-enfants de rescapés ou de victimes de la Shoah! Désespérant constat, mais preuve supplémentaire que l'antisémitisme est un racisme criminel, un racisme comme les autres : même ceux qui avaient tout, vraiment tout, pour comprendre le tragique de la destinée humaine, peuvent se conduire, le temps passant, comme n'importe lesquels des autres hommes de cette Terre!

Relisons Hannah Arendt : sa lucidité n'a guère souffert du poids des années! En matière d'inhumanité, il n'y a vraiment pas de peuple élu!



(1) http://www.mediapart.fr/journal/france/290109/bhl-nouvel-auxiliaire-de-justice

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

samedi 17 janvier 2009

Pour en finir avec le terrorisme

« Une jeune avocate et son ami ont été interpellés dans la nuit de mardi à mercredi 14 janvier, pour avoir tenté de mettre le feu à deux véhicules dans une rue de Paris. L'affaire semblait de faible ampleur, malgré la profession légalement «protégée» de la jeune femme. Mais, pendant la garde à vue, les enquêteurs ont découvert que les deux intéressés étaient «surveillés pour leurs liens avec l'ultra-gauche», selon une source policière, et qu'il s'agirait de «deux militants de la cause autonome». Ces deux assertions méritent évidemment d'être établies par l'enquête, tout comme le lien entre les faits reprochés et un projet «terroriste» reste sujet à caution. Jeudi en milieu d'après-midi, les deux intéressés s'étaient refusés à toute déclaration. » /…/

« La jeune avocate connaît, en tout cas, la question sur le bout des doigts, pour l'avoir étudié à l'université de Cergy-Pontoise. En septembre 2002, son mémoire de DEA y était consacré à un thème des plus appropriés: «Les dispositions renforçant la lutte contre le terrorisme issues de la loi sur la sécurité quotidienne du 15 novembre 2001». Avec un chapitre consacré aux «nouvelles règles procédurales en matière de terrorisme». Dans ce dossier d'incendie qui la concerne désormais, la profession d'avocat – juridiquement protégée – impose toutefois aux enquêteurs de prendre des pincettes. Des perquisitions éventuelles ne sont ainsi pas autorisées au cabinet de l'intéressée, sauf par un juge d'instruction et en présence du bâtonnier de Paris. Au cours de l'année écoulée, la jeune femme a travaillé dans deux cabinets parisiens successifs, tous deux connus pour s'occuper notamment de dossiers intéressant les droits de l'Homme.
Extrait de Médiapart
.
http://www.mediapart.fr/journal/france/150109/ultra-gauche-l-arsenal-antiterroriste-est-desormais-utilise-contre-une-avocat-0/


Célèbres terroristes

Tout est terrorisme désormais!

Le mot "terrorisme" a remplacé le vocable "communisme" !
Le terroriste n’est plus, contrairement aux apparences, celui qui répand la terreur.
Le terroriste est celui qui ne pense pas droit, proteste et conteste, bref, n’est pas soumis.
Le terroriste est celui qui ne s’en tient pas aux élections pour s'opposer au pouvoir.

Au plan national, comme au plan international, le terroriste est devenu l’autre…, l’anti!
Israël n’est pas un État terroriste. Le Hamas, élu par les Palestiniens de Gaza, si!
Un « repenti », en Italie, n’est plus terroriste. Cesare Battisti, si!
Un casseur de caténaires, ou supposé tel, peut être accusé de terrorisme.
Tout opposant à Nicolas Sarkozy, d’ailleurs, est susceptible de devenir terroriste.
Tout adversaire de la politique de l’État sera donc, peu ou prou, considéré comme terroriste.

La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 énonce en son article 2 le droit de résistance à l'oppression parmi les quatre « droits naturels et imprescriptibles de l'homme ».

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793 énonce en son article 35 : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

Les révolutionnaires, en 1793, avaient justifié le droit du peuple à l’insurrection.
Les sans culottes étaient déjà de très dangereux terroristes. L’avenir l’a bien montré !

On pourrait, sans fin, multiplier ces assertions et ces fausses démonstrations…

Il est temps que les démocrates se réveillent.
Il faut bannir du vocabulaire les appellations ambiguës.
Un terroriste n’est pas un clandestin qui lutte pour sa cause.
Un terroriste n’est même pas quelqu’un qui use de la violence !
Un terroriste est un homme qui a pour doctrine de faire triompher sa cause par la terreur que suscitent des attentats mortels et aveugles, en paralysant et en soumettant ainsi l’opinion.
Toutes les dictatures ont désigné et désignent encore comme terroristes les opposants à leur politique.
Pendant la dernière guerre mondiale, les résistants étaient fusillés comme terroristes.
Utiliser ce mot non seulement au hasard mais à mauvais escient est devenu une faute.
Pour en finir avec le terrorisme, il faut le chercher où il est, pas où il n’est pas !



dimanche 11 janvier 2009

La Troisième Révolution : "sauvez-moi, ou crevez avec moi".



Fred Vargas (née Frédérique Audoin-Rouzeau), archéologue et femme de lettre française.

Elle a commis le texte qui suit. Nous vous le donnons à déguster.
Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux

" Nous y voilà, nous y sommes. Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes.

Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance.

Nous avons chanté, dansé. Quand je dis « nous », entendons un quart de l'humanité tandis que le reste était à la peine. Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusés.

On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

Franchement on s'est marrés. Franchement on a bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.

Certes. Mais nous y sommes. A la Troisième Révolution. Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie. « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins. Oui.

On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau. Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse). Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

Évidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix. On s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolés et honteux. D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance. Peine perdue.



Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais. Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marrés). S'efforcer. Réfléchir, même.

Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire. Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde. Colossal programme que celui de la Troisième Révolution. Pas d'échappatoire, allons-y.

Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible. À condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie, une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut être.

A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.
A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.


Eh bien, vivez maintenant...

jeudi 8 janvier 2009

Malheur à la société qui ne sait plus aimer ses enfants.

Après avoir célébré le 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, nous fêterons, en novembre 2009, le 20ème anniversaire de la Déclaration des Droits de l’Enfant.

En miroir à cet anniversaire, le pouvoir veut modifier l’ordonnance du 2 février 1945 relative à l’enfance délinquante et faire disparaître du nouveau projet de loi la mention « justice des enfants » au profit de justice des mineurs.

Cette disparition n’est pas seulement sémantique.

Elle remet profondément en cause notre relation à l’enfant sur le plan éthique à un moment où, déjà, on montre trop facilement du doigt les familles pour la démission de leurs responsabilités parentales.



La notion de mineur n’est que la marque du passage à l’âge adulte.

D’autres voix s’élèvent pour repérer dès l’âge de trois ans les futurs délinquants, comme si l’on naissait criminel, pédophile, chômeur ou président de la république.

On retrouve la même démarche intellectuelle dans le fichier EDVIGE 2.0. qui envisage de ficher « à priori » les enfants à partir de 13 ans sur leur potentiel de dangerosité.

L’enfant est un homme en devenir, pas un homme en réduction, et l’ensemble de la société est responsable du développement de sa personnalité et de son avenir.



Aujourd’hui, l’enfant n’est plus considéré comme un élément important de bonheur et de stabilité de la cellule familiale, mais comme un danger dont il faut se méfier.

Quelle bizarre société qui n’est même plus capable d’aimer ses enfants.

Quels que soient les âges de l’existence, rien n’est jamais figé, l’Homme est en constante évolution et il peut changer. On ne peut donc tolérer de stigmatiser les enfants pas plus que les délinquants potentiellement récidivistes.

La société change et les lois ont besoin d’évoluer pour s’adapter à ces changements, mais le pouvoir actuel, qui se vante de travailler dans la rupture et la modernité ,nous propose des réformes d’un autre siècle, celui de Charcot, des asiles fermés et des bagnes pour enfants.

Dans le même temps, d’autres lois modifient profondément le fonctionnement de l’éducation nationale, réduisent les aides éducatives et les moyens des associations de soutien.

Soyons méfiants à l'égard d’un pouvoir qui sanctionne avant d’éduquer. C’est au minimum une marque de régression.

Surveiller et punir

• Marie Raynal, Eduquer ou punir - il faut choisir, ESF - Actions sociales 2003, 172 pages.

• Michel Foucault est étudié plus à l'étranger qu'en France! Sur le sujet, il est incontournable!
(
Michel Foucault, Surveiller ou punir, Gallimard, 1993).
"Peut-être avons-nous honte aujourd'hui de nos prisons. Le XIXe siècle, lui, était fier des forteresses qu'il construisait aux limites et parfois au cœur des villes. Ces murs, ces verrous, ces cellules figuraient toute une entreprise d'orthopédie sociale. Ceux qui volent, on les emprisonne ; ceux qui violent, on les emprisonne ; ceux qui tuent, également. D'où vient cette étrange pratique et le curieux projet d'enfermer pour redresser, que portent avec eux les Codes pénaux de l'époque moderne? Un vieil héritage des cachots du Moyen Âge ? Plutôt une technologie nouvelle : la mise au point, du XVIe au XIXe siècle, de tout un ensemble de procédures pour quadriller, contrôler, mesurer, dresser les individus, les rendre à la fois « dociles et utiles ». Surveillance, exercices, manœuvres, notations, rangs et places, classements, examens, enregistrements, toute une manière d'assujettir les corps, de maîtriser les multiplicités humaines et de manipuler leurs forces s'est développée au cours des siècles classiques, dans les hôpitaux, à l'armée, dans les écoles, les collèges ou les ateliers : la discipline. La prison est à replacer dans la formation de cette société de surveillance. La pénalité moderne n'ose plus dire qu'elle punit des crimes ; elle prétend réadapter des délinquants".

Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux