mercredi 29 février 2012

Résistance grecque

La Grèce n'en a pas fini de souffrir et d'interpeller l'Europe. Elle résiste. Résistons avec elle !

L'oracle de Naxos résiste toujours

Manolis Glezos est un héros grec. Pas un demi-dieu de l'Antiquité, mais un homme bien vivant et toujours actif de 89 ans – "dont 75 ans de luttes" –, qui résume à lui seul l'histoire blessée de la Grèce moderne, de l'Occupation allemande au combat actuel contre la "troïka".

L'homme qui a décroché le drapeau nazi de l'Acropole en 1941 conserve en lui une part de jeunesse. Il n'est pas très grand. Sa chevelure blanche ondule légèrement sur la nuque. Il a l'oeil vif et souriant. Sa moustache et ses sourcils fournis lui donnent une "gueule" qui porte sur elle toute la fierté de la Grèce. Et son humanité passe dans son regard clair.




Dimanche 12 février, alors qu'il était assis avec le musicien Mikis Theodorakis – son cadet en résistance, âgé de seulement 86 ans –, devant les députés qui s'apprêtaient à voter de nouvelles mesures d'austérité, un ministre s'est senti obligé de rendre hommage aux deux "monuments" présents ce soir-là. Les deux monuments en question venaient d'être atteints par des gaz lacrymogènes, alors qu'ils demandaient à entrer dans le Parlement, comme ils en ont le droit en tant qu'anciens députés, suivis par un cortège de 100 000 manifestants.

Quelqu'un a demandé au chef des MAT (les CRS grecs) pourquoi il ne voulait pas les laisser passer. "On ne va pas laisser les communistes occuper le Parlement", a répondu l'officier. Manolis Glezos éclate de rire en racontant cette histoire, qui lui rappelle bien des souvenirs. Les deux compères ont fini par entrer au Parlement, après avoir fait étape à l'infirmerie pour se faire soigner.

"JE NE SUIS PAS UNE STATUE"

Dix jours après, Manolis Glezos prend encore des médicaments pour mieux respirer. Sur une feuille, il dessine. L'endroit où il se trouvait, place Syntagma, ce jour-là ; puis la tribune où ils siégeaient avec Theodorakis, à la gauche du président, face aux députés. "Nous n'avions pas le droit de parler, mais j'étais là pour transmettre l'angoisse du peuple grec devant les mesures qu'ils allaient voter." C'était un silence parlant.

"Toute ma vie, on a essayé de faire de moi un monument pour me faire taire. Je ne suis pas une statue ou un tableau, et je parle tout le temps." Il est infatigable pour parler du passé, du présent, du futur et de l'avènement d'une démocratie directe qu'il appelle de ses voeux.

Il n'y a qu'un sujet dont il ne souhaite plus parler : la nuit du 30 au 31 mai 1941, quand, à 18 ans, il est allé avec son ami Apostolos Santas, mort en avril 2011, décrocher le drapeau nazi qui flottait sur l'Acropole. Il bascule lentement la tête en arrière en disant dans un sourire "Oxi" ("non"). "Je ne suis pas une star. Ce serait ridicule de raconter toujours la même chose." Mais il veut bien expliquer leur geste : "Nous avions entendu qu'Hitler avait déclaré la victoire allemande en Europe. On s'est dit que, si tel était son avis, on allait lui montrer que la lutte ne faisait que commencer. Et nous sommes partis le lendemain vers l'Acropole."

Dans le documentaire sur Les Combattants de l'ombre, Apostolos Santas raconte cette nuit de clair de lune, les gardes allemands qui font la fête avec des femmes pour célébrer la victoire du Reich, leurs vaines tentatives pour grimper au mât glissant et le drapeau gigantesque qui finit par tomber. Ils découpent chacun un morceau de la croix gammée, avant de jeter le reste de l'enseigne dans un puits où, selon la mythologie, se tenait le serpent qui gardait l'Acropole. "A ce moment-là, explique Apostolos Santas, nous avons ressenti, Manolis et moi, une grande fierté. Nous étions au sommet de l'Acropole. Nous ne portions aucune arme et nous avions réussi à enlever le symbole des forces qui avaient traumatisé l'Europe entière."

Manolis Glezos n'a guère le temps de savourer son acte d'héroïsme, ni pendant ni après la guerre. Il a été condamné à mort trois fois, a subi neuf tentatives d'assassinat et passé seize ans de sa vie en prison. Victime des Allemands pendant la guerre ou, la plupart du temps, de son propre pays, qu'il a pourtant contribué à libérer.

Après la défaite allemande, les troupes anglaises combattent les résistants communistes qui ont gagné la guerre et refusent de désarmer. Le pays entre dans quatre années de guerre civile. En 1949, Manolis Glezos est condamné à mort pour trahison. Un dirigeant grec l'annonce à une presse incrédule, en leur affirmant que sa tombe est déjà prête. "Ma mère est allée voir mon tombeau", explique-t-il. Il se souvient de la radio grecque diffusant, le dimanche après sa condamnation, un extrait de la radio française, qui annonce : "Le général de Gaulle s'adresse au gouvernement grec pour qu'il n'exécute pas le premier résistant d'Europe.""Dans mon village, sur l'île de Naxos, tout le monde a signé en ma faveur, même le pope. Et ils n'étaient pas tous communistes", souligne-t-il.

"Le général de Gaulle a exagéré. Je ne suis pas le premier résistant d'Europe." Il se lève et sort de sa bibliothèque les deux gros volumes de son histoire de la Résistance ainsi que la photo en noir et blanc d'un jeune homme. "C'est lui le premier partisan." Il s'agit de Mathios Potagas. "Le 2 mai 1941, il s'est mis sur la route devant une colonne allemande pour leur demander d'arrêter et leur dire : "Vous n'avez pas gagné. Vous n'allez pas nous rendre esclaves, car notre âme est toujours libre. Je suis seul, mais derrière moi il y a tout le peuple grec." Il avait 17 ans. Ils lui ont écrasé la tête à coups de pierres."

Dans sa maison du quartier résidentiel de Neo Psychiko, dans le nord d'Athènes, le portrait d'un jeune homme fait face à l'entrée. C'est celui de son frère, exécuté à 19 ans par les Allemands. "C'est un peintre allemand qui l'a fait à partir d'une photo. Il est venu me l'apporter à Naxos." S'il milite, depuis bien avant la crise actuelle, pour que l'Allemagne rembourse l'argent que la Grèce a dû lui prêter pendant la guerre, Manolis Glezos s'est toujours défendu de tout antigermanisme, pourtant à la mode en ce moment dans le pays.

ATHÈNES, CAPITALE DE LA RÉSISTANCE

L'homme, emprisonné à nouveau sous le régime des colonels (1967-1974), a déserté les rangs communistes depuis longtemps. Il est aujourd'hui membre du Syriza, le parti d'extrême gauche parlementaire, farouchement opposé aux mémorandums signés avec la "troïka" û les représentants du Fonds monétaire international (FMI), de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne (BCE) –, qui ont prêté 110 milliards d'euros à la Grèce en mai 2010 en échange de sévères mesures d'austérité ; et s'apprêtent à remettre au pot 130 milliards d'euros, contre des mesures encore plus sévères de baisse des salaires et des pensions de retraite.

"L'ancien président de l'Institut français d'Athènes, Roger Milliex, avait dit pendant la guerre que la capitale de la Résistance de l'Europe était Athènes. Cela redevient vrai aujourd'hui. Face à ces mouvements populaires, le gouvernement est en panique." Le 12 février, la police a lancé très tôt des gaz lacrymogènes pour disperser la manifestation et des bandes organisées en ont profité pour incendier plusieurs immeubles. Les pompiers ont eu du mal à intervenir dans la foule. Les gens qui fuyaient les gaz se heurtaient à ceux, nombreux, qui continuaient d'arriver, donnant une impression de chaos.

"Le gouvernement n'a pas de légitimité populaire, alors que les mesures qui sont prises vont engager la Grèce pendant plus de vingt ans", explique Manolis Glezos. En novembre 2011, Lucas Papadémos a remplacé le premier ministre Georges Papandréou, contraint à la démission. L'ancien vice-président de la BCE a alors formé un gouvernement de coalition avec les socialistes du Pasok, la droite de la Nouvelle Démocratie et l'extrême droite du Laos, qui a quitté le navire début février.

"Les gens sont en colère. La marche incontrôlable de cette colère peut nous entraîner dans un très grave conflit, explique le vieux militant. Il y a des suicides, des gens qui sont arrêtés parce qu'ils volent pour nourrir leurs enfants. Mais que va-t-il se passer quand les ressources des gens seront complètement épuisées ? Si cette colère ne se transforme pas en un acte politique, nous serons perdus. C'est pour ça qu'il faut des élections le plus vite possible. L'écart entre le peuple et le gouvernement devient trop important. Les députés n'osent pas apparaître en public."

Du haut de ses 70 années de résistance, il affirme : "On vit un changement historique, qui va bouleverser le monde entier, dans dix ans, vingt ans, quarante ans. Si nous ratons cette occasion, nous allons reculer." A près de 90 ans, il aspire à une démocratie directe, qu'il a mise en pratique pendant douze ans dans son village d'Apiranthos, sur l'île de Naxos. "C'est le seul village de 1 000 habitants avec cinq musées et trois bibliothèques. Aujourd'hui, les Constitutions des principaux pays sont les mêmes : le pouvoir vient du peuple et il est exercé en son nom. Il faut que le pouvoir soit exercé par le peuple. Il y a de plus en plus d'assemblées populaires, dans des entreprises ou des municipalités... Il suffit de quelques ministères - pour les affaires étrangères ou la défense - et, après de vrais débats, on organise des référendums pour les grandes décisions."



C'est le retour à la cité antique, la polis. Outre ses activités politiques, Manolis Glezos a publié des livres sur la géologie et la linguistique, deux sciences apprises, pour l'essentiel, à l'université de la prison. Le linguiste poursuit sa leçon. "Polis a donné polites, le citoyen, et politismos, la culture. Nous avons donné tout ça à l'Occident et qu'avons-nous reçu en échange ?"

Il laisse passer un moment de silence et répond en français : "La police !" A ce moment-là, ses yeux pleins de malice ont l'air d'éclater de rire.



Un texte emprunté à Alain Salles et paru sur le Monde.fr
Jean-Claude Vitran et Jean Pierre Dacheux

dimanche 26 février 2012

Les nouveaux barbares.


Lors de sa prise de parole en service commandé devant un parterre d'étudiants de l'UNI, syndicat proche de l'UMP, "la voix de son maître" ne s'est pas trompée en prononçant ces propos : « Nous devons protéger notre civilisation, contrairement aux socialistes, je pense que toutes les civilisations ne se valent pas. » Ce sont des propos de bon sens !
En effet, alors qu'on s'évertue à chanter leurs fausses vertus démocratiques, à faire croire à longueur de discours qu'elle est le seul modèle à suivre, la lumière au fond des ténèbres qui donnera à l'humanité le bonheur universel, certaines civilisations, particulièrement la nôtre, « l'occidentale », régressent, reviennent à des références passéistes et ne considèrent plus qu'un homme vaut un autre homme.

Tout en oubliant que cette civilisation occidentale, dont nous sommes les héritiers, est celle qui a dans les derniers siècles, à son passif, le plus de victimes de sa boulimie économico-technico-financière et qui est à l'origine, sous prétexte d'éduquer, de moraliser et d'évangéliser les « bons sauvages », de l'invention du racisme et de la xénophobie.
Merci à la "la voix de son maître" de nous faire prendre conscience de ce recul, de cet abîme qui se creuse avec les autres sociétés où l'homme est un être de chair et de conscience, pas encore devenu seulement un consomme-acteur désincarné, simple série de bits dans des fichiers d'ordinateurs.

Merci de nous permettre de focaliser sur ces nouveaux barbares dont le but ultime est de fabriquer du profit déshumanisé sans la moindre éthique. Pour illustrer cette déchéance, arrêtons nous seulement au fonctionnement du système bancaire.
Les particuliers ont intérêt à ne pas connaître de problème dans l'approvisionnement financier de leur compte..., pas de réduction de leur revenu pour des raisons de mise au chômage, d'incidents administratifs, etc.

Voici deux exemples des agissements des nouveaux barbares :

Premier exemple : Madame G., d'origine africaine, en France depuis 15 ans et élevant seule ses 5 enfants doit demander chaque année une carte de séjour. Avant d'obtenir sa carte définitive, facturée 110, 00 €, elle reçoit un récépissé de sa demande valable 3 mois. Ce récépissé n'est pas reconnu par la CAF qui interrompt le versement des prestations sociales. Mme G. rencontre alors des difficultés avec sa banque qui, ne lui autorisant aucun découvert, ne paye plus les prélèvements mensuels, et se « gave » de frais – 20, 00 € pour frais sur un rejet de prélèvement de 26, 27 € (voir ci-dessous) – de commissions d'intervention : 26, 25 € et 35, 00 € - dont on ne connait ni le détail, ni la fonction, etc.


Aujourd'hui, Mme G. a récupéré sa nouvelle carte de séjour, la CAF a régularisé le paiement des prestations sociales antérieures et son compte est redevenu positif, mais, pendant deux mois, la Banque de Mme G. s'est engraissée de 400,00 € sur son dos pour un revenu moyen mensuel de 750,00 €.

Second exemple : Madame A. est licenciée à 57 ans, après plus de 32 ans passés au service de la même entreprise.
Il est bien connu, qu'à cet âge là, on devient subitement incompétente et surtout beaucoup trop coûteuse pour l'entreprise.
Malgré son indemnité mensuelle de chômage, ses revenus sont considérablement réduits et elle rencontre quelques problèmes pour boucler ses fins de mois surtout au moment où tombent toutes les charges annuelles, impôts, assurances, etc.
Problèmes, qu'elle a exposés à plusieurs reprises à sa conseillère qui, bien entendu, lui a répondu du haut de son arrogance moralisatrice, qu'on ne devait pas dépenser plus que ce que l'on gagne.



Cliente depuis plus de 35 ans de la même agence bancaire, elle bénéficie d'un découvert qui lui permet de faire face tant que faire se peut aux a
léas financiers.




Cependant, le 10 fév
rier 2012, de façon laconique, elle reçoit une lettre comminatoire lui indiquant la réduction drastique de sa facilité de caisse, puis 4 jours ouvrables plus tard, une autre lettre lui faisant savoir qu'elle sera « personna non grata » dans cette banque à partir du 16 avril 2012 et enfin, le même jour une troisième lettre lui disant que comme fidèle cliente …. etc.




Ces deux exemples montrent la déshumanisation de notre société dont le système bancaire est le révélateur. Il n'est plus là pour aider à trouver des solutions aux personnes en difficulté même passagère, mais pour les tondre, et si, sur l’œuf il ne reste que la coquille, et bien on enlèvera la coquille.

Aucun secteur n'échappe à cette course au profit et le service au citoyen est moribond, à croire, même que le mot « client » est sorti du vocabulaire de notre civilisation. La société est au service d'elle-même et surtout du résultat financier.

Nos pays, eux-mêmes victimes de l'hydre financière qu'ils ont enfantée et qu'ils ne réussissent plus à maitriser - le meilleur exemple est celui de la Grèce - incapables de pourvoir aux besoins fondamentaux des citoyens - logement, éducation, santé, etc. - relèguent une partie toujours plus importante de la population dans la précarité et la misère avec un cynisme impitoyable.

« Ta place est dans la rue, c'est là que tu dois être, puisque tu n'as plus rien et que tu n'es plus rien ».

Vraiment, et "la voix de son maître" a raison, la civilisation nous trahit, et si la barbarie est ce qui s'installe lorsqu'il ne reste plus que les lambeaux de la société civilisée, et bien nous sommes entrés dans la barbarie.

Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux


samedi 18 février 2012

Doutes sur la civilisation...


En réponse à la désastreuse affirmation de Claude Guéant sur la hiérarchie des civilisations et en soutien à la riposte de Serge Letchimy, l'un de nos lecteurs nous rappelle que la civilisation des Blancs a pu mettre en péril la civilisation véritable, celle qui respecte la Terre et qui renonce à la possession, laquelle livre le monde aux riches. Nous lui empruntons les citations qu'il a retrouvées. Elles contenaient, en germe, l'affirmation que la "profanation de notre Mère la Terre" pouvait coûter cher à l'humanité, plus cher que toutes les dettes de tous les États du monde.

***

Pour une meilleure estimation des civilisations, s'il persiste à effectuer un vain classement, on peut conseiller au sieur Guéant de méditer sur la lecture des termes dans lesquels le chef indien, Tatanka Yotanka (Sitting Bull), parle de la civilisation de l'homme blanc.
 
Sitting Bull (1831-1890)
"Cependant écoutez-moi mes frères, nous devons maintenant compter avec une autre race, petite et faible quand nos pères l'ont rencontrée pour la première fois, mais aujourd'hui, elle est devenue tyrannique. Fort étrangement, ils ont dans l'esprit la volonté de cultiver le sol, et l'amour de posséder est chez eux une maladie. Ce peuple a fait des lois que les riches peuvent briser mais non les pauvres. Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent. Ils revendiquent notre mère à tous, la terre, pour eux seuls et ils se barricadent contre leurs voisins. Ils défigurent la terre avec leurs constructions et leurs rebuts. Cette nation est comme le torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage." 
Déjà Bien vu !



http://www.america-dreamz.com/bijoux_fetiches/images/bijoux_hopis.jpg 
Kokopelli est donc une divinité positive, adorée des indiens Navajos, Hopi...

Mais voir aussi la lettre plus récente des Indiens Hopis, à Nixon, en 1970 :
" L'homme blanc, dans son indifférence pour la signification de la nature, a profané la face de notre Mère la Terre. L'avance technologique de l'homme blanc s'est révélée comme une conséquence de son manque d'intérêt pour la voie spirituelle, et pour la signification de tout ce qui vit. L'appétit de l'homme blanc pour la possession matérielle et le pouvoir l'a aveuglé sur le mal qu'il a causé à notre Mère la Terre, dans sa recherche de ce qu'il appelle les ressources naturelles. Et la voie du Grand Esprit est devenue difficile à voir pour presque tous les hommes, et même pour beaucoup d'Indiens qui ont choisi de suivre la voie de l'homme blanc. Aujourd'hui, les terres sacrées où vivent les Hopis sont profanées par des hommes qui cherchent du charbon et de l'eau dans notre sol, afin de créer plus d'énergie pour les villes de l'homme blanc. On ne doit pas permettre que cela continue. Sans quoi notre Mère la Nature réagirait de telle manière que presque tous les hommes auraient à subir la fin qui a déjà commencé. Le Grand Esprit a dit qu'on ne devait pas laisser cela arriver, même si la prédiction en a été faite à nos ancêtres. Le Grand Esprit a dit de ne pas prendre à la terre, de ne pas détruire les choses vivantes. Aujourd'hui, presque toutes les prophéties se sont réalisées. Des routes grandes comme des rivières traversent le paysage; l'homme parle à travers un réseau de téléphone et il voyage dans le ciel avec ses avions. Deux grandes guerres ont été faites par ceux qui arborent le swastika ou le soleil levant. Le Grand Esprit a dit que si une gourde de cendres était renversée sur la terre, beaucoup d'hommes mourraient, et que la fin de cette manière de vivre était proche. Nous interprétons cela comme les bombes atomiques lancées sur Hiroshima et Nagasaki. Nous ne voulons pas que cela se reproduise dans aucun autre pays pour aucun autre peuple; cette énergie devrait servir à des fins pacifiques, non pour la guerre. Nous, les chefs religieux et porte-parole légitimes du peuple indépendant des Hopis, avons été chargés par le Grand Esprit d'envoyer au président des Etats-Unis et à tous les chefs spirituels une invitation à nous rencontrer pour discuter du salut de l'humanité, afin que la Paix, l'Unité et la Fraternité règnent partout où il y a des hommes."

Voir :  La pensée non déformée de Serge Letchimy, blog du 17/02/12

 Reproduit par Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

mercredi 15 février 2012

BCE, FMI, EU, les nouveaux Minotaures


La Banque Centrale Européenne (BCE), le Fond Monétaire International (FMI) et l'Union Européenne (UE), les nouveaux minotaures dépècent la Grèce qui attend son nouveau Thésée pour les terrasser.
Loin d'être rassasiés, ces prédateurs et les dirigeants allemands, hérauts du néolibéralisme, sont de plus en plus exigeants. "Les promesses de la Grèce ne sont plus suffisantes à nos yeux" déclarait ainsi Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des finances.


La liste des mesures d'austérité demandés à Athènes fait froid dans le dos ; Pour recevoir une nouvelle aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, le parlement grec doit adopter une nouvelle batterie de mesures de rigueur.
Enrayer la chute du chômage et améliorer la compétitivité de la Grèce par la baisse de 22% du salaire minimum. - 32% pour les moins de 25 ans
Réduire les frais de dépense des médicaments, pour 1,076 milliard d'euros.
Supprimer 500 postes de maires.
Réduire de 10% des salaires des fonctionnaires bénéficiant de régimes spéciaux.
Trouver encore 300 millions d'euros d'économie.
Adopter une réforme d'ampleur des services des impôts en recrutant de nouveaux contrôleurs, pour multiplier les vérifications fiscales.
Vendre immédiatement quatre entreprises d'État.
Placer 15 000 fonctionnaires dans une «réserve de main d'oeuvre» qui seront payés à 60% de leurs salaires.

Avant de continuer votre lecture, imaginez ces mesures appliquées à notre pays !


Comment alors, s'étonner que la rue se soulève et que quelque 100 000 personnes manifestent contre le nouveau plan de rigueur voté par les députés ? La population grecque ne peut plus supporter cette humiliation nationale et pense qu'il s'agit d'une stratégie délibérée pour provoquer le chaos de la part de ceux qui l'imposent, à commencer par l'Union européenne, et pour organiser la destruction du pays pour les décennies à venir.
Pourquoi veut on punir le peuple grec ? Pour faire un exemple !
Dans notre pays qui risque d'être l'une des prochaines victimes de la folie du monstre, Nicolas Sarkozy approuve tacitement la mise à mort et François Bayrou assiste à la mise en œuvre de son propre programme présidentiel.
Seules quelques voix clairsemées s'élèvent pour s'indigner.



Pas question pour nos « élites » de tirer les leçons de cet échec collectif, de remettre en cause un système suicidaire qui porte en lui les signes de sa propre mort et conduit inexorablement les peuples européens à la paupérisation.
Même François Hollande affirme, sans broncher, que la Grèce n'a pas le choix ! Il est vrai que le ralliement au capitalisme « social » - oxymore mitterandien – a été décidé dès 1983, et qu'il n'a jamais été question de sa remise en cause.
Le capitalisme, quel que soit l'adjectif qu'on y accole n'a jamais réussi qu'à détricoter les acquis sociaux, à creuser les inégalités, à éliminer les solidarités, à réduire à néant la fraternité et le lien social, ciment d'une société harmonieuse et apaisée, et à provoquer la précarité et la misère.
Comment peut-on laisser faire cette mise en pièces, car en dehors des euro-libéraux les plus sectaires, qui, soutient encore cette Union européenne qui veut mettre tous les peuples européens sous tutelle.
Alors, réagissons, il est urgent de sortir de la spirale infernale qui nous conduit à notre perte en refusant de cautionner cette société capitaliste.
Il faut sortir du syndrome « il n'y a pas d'alternative ». Bien sûr qu'il y a des alternatives, comme l'écrit Noam Chomsky1
« L'ordre socio-économique particulier qu'on impose est le résultat de décisions humaines prises à l'intérieur d'institutions humaines. Les décisions peuvent être modifiées ; les institutions peuvent être changées. Si nécessaire, elles peuvent être renversées et remplacées, comme des gens honnêtes et courageux l'ont fait tout au long de l'histoire. »

1 Sur le contrôle de nos vies – Noam Chomsky – Editions Allia

Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux


mardi 14 février 2012

D'une guerre deux coups

Les médias annoncent avec sérénité (ce n'est pas un scoop !) l'imminence d'une attaque israélienne contre les installations nucléaires de l'Iran.

Le gouvernement israélien assure vouloir agir pour prévenir une agression contre ses intérêts vitaux.

Les USA qui craignent d'être embarqués, après l'Irak et l'Afghanistan, dans un conflit non maîtrisable, n'y sont pas favorables mais vont suivre...

Le gouvernement israélien estime que le temps joue contre Israël et qu'il faut forcer la main à ses alliés.

Deux élections, cette année, lui facilitent la tâche : en pleine guerre internationale, les opinions publiques cherchent à se rassurer. On n'abandonne pas le pilote au milieu du gué ou bien on choisit le pilote qui ne changera pas de cap.

On l'aura compris : Barack Obama ne pourra changer de politique vis à vis d'Israël en pleine campagne électorale ! Sinon le lobby pro israélien, aux USA, poussera vers l'élection d'un républicain favorable à l'intervention des USA aux côtés d'un allié dont Washington ne peut se passer (ni stratégiquement, au sein du Moyen Orient, ni politiquement, en termes de politique intérieure). Réélu, Obama n'ayant plus rien à perdre au cours de son second et dernier mandat, pourrait se montrer plus exigeant pour faire reconnaître l'État palestinien. Benyamin Nétanyahou attise le feu pour qu'il flambe vite afin d'enfermer les USA dans sa politique de guerre "préventive".

Mais ce n'est pas tout ! Les frappes contre l'Iran pourraient conforter la candidature de Nicolas Sarkozy. Lâche-t-on le Président de son pays quand il doit faire face, comme il le fit en Lybie, à des risques graves concernant deux questions fondamentales pour la France : l'approvisionnement en pétrole et l'équipement nucléaire d'un "État voyou" ?

D'une guerre deux coups : Israël peut sauver le clan conservateur ou ses intérêts, aux USA comme en France, au printemps pendant la campagne électorale française et, de toute façon, avant l'automne et l'élection américaine !

Coup de poker ou provocation ?

Le 13 février, l'explosion d'une voiture de l'ambassade d'Israël à New Delhi a blessé quatre personnes, dont une diplomate de 42 ans, a indiqué la police indienne. En Géorgie, la police a, par ailleurs, désamorcé un engin explosif découvert dans la voiture d'un employé de l'ambassade israélienne dans la capitale, Tbilissi. Il n'en faut pas plus pour dire qu'Israël doit "riposter" à ces attentats évidemment attribués à l'Iran et qui coïncident avec l'anniversaire de l'assassinat d'un chef militaire du Hezbollah chiite libanais, Imad Moughnieh, imputé à Israël, le 12 février 2008.

L'interdépendance des politiques saute aux yeux. Des événements peuvent modifier les choix des électeurs. L'art de la guerre en tient compte. Le pire danger est de n'en avoir pas conscience. Se taire, c'est laisser faire.


Israël ne se protégera pas en lançant ses avions et ses fusées contre l'Iran. La réaction de cet État, fragilisé par les difficultés de son allié syrien, peuvent être démesurées et enclencher une déflagration gigantesque au Moyen Orient, et donc à ses abords jusqu'aux approches de l'Europe.

Il ne suffira pas aux artisans de paix de n'être pas impliqués dans ces logiques de mort ! Il faut davantage : dénoncer la politique d'Israël qui va à l'encontre des intérêts du monde entier et donc d'Israël aussi ! Qui va oser le faire, en France, aux USA, actuellement ?

Les politiques politiciennes se couchent devant les exigences de ceux qui maîtrisent une partie non négligeable des électorats. La politique, la vraie, voudrait qu'on regarde au-delà des mois qui viennent et qu'on dise, sans fard, où sont les risques.

Mais y-a-t-il compatibilité entre les intérêts électoraux et la clairvoyance politique à moyen et long terme. Ce n'est pas sûr !


dimanche 12 février 2012

La condamnation de Baltasar Garzón est une injure aux droits de l'Homme





Devenu encombrant, le juge espagnol Baltasar Garzón, connu dans le monde entier pour ses combats contre les atteintes aux droits de l'homme, a été condamné, jeudi 9 février, à onze ans d'interdiction d'exercer par le Tribunal suprême de Madrid pour avoir ordonné des écoutes de conversations entre des suspects incarcérés et leurs avocats, en violation des droits de la défense, dans une enquête sur un réseau de corruption qui avait éclaboussé la droite espagnole en 2009 .
Une seconde affaire visant le magistrat a été mise en délibéré par le Tribunal suprême.
Dans cette affaire, il est jugé pour avoir enfreint la loi d'amnistie de 1977 en voulant enquêter entre 2006 et 2008 sur le sort de plus de cent mille disparus de la guerre civile et du franquisme. Il s'est défendu en qualifiant de "crimes contre l'humanité" les disparitions de civils sous le franquisme, et il a ajouté qu'il s'agissait de "faits d'élimination systématique en vertu d'un plan conçu à l'avance de milliers et de milliers de personnes toujours portées disparues à ce jour".
À 56 ans, cette condamnation sonne la fin de la carrière du magistrat. 
 
 Oui, Franco comme Pétain ont voulu assassiner la démocratie !

Au delà de l'Espagne, c'est une véritable défaite pour la cause des droits de l'Homme. La condamnation de Baltasar Garzón en dit long sur le travail de sape qui est à l'œuvre dans le monde occidental pour tenter d'affaiblir et réduire au silence les défenseurs des libertés, des droits fondamentaux et autres corruptions.
Les démocraties occidentales sont incapables de s'emparer de l'Histoire et de juger de leurs propres crimes. Au contraire, le Tribunal suprême espagnol a conforté l'impunité des nostalgiques de la Phalange et fait le lit des partisans des partis d'extrême droite et des mouvements fascistes qui reprennent des couleurs dans notre société.
En France, il est périlleux, voire impossible d'aborder le passé récent ; la collaboration, les évènements de Sétif du 8 mai 1945, la guerre d'Algérie et la torture, le 17 octobre 1962, et beaucoup d'autres exactions encore plus récentes, dont nous nous sommes rendus coupables, ne peuvent être abordées sans emportement et de manière apaisée.
Dans ces conditions, affirmer que l'occident est une « civilisation supérieure » devient simple, voire simpliste, puisque nous n'avons pas à faire le bilan de nos actes, notamment les plus vils.
Les militants des droits de l'homme ne peuvent pas admettre que l'on réduise au silence un des combattants les plus exemplaires de la lutte contre les injustices et pour la vérité.
Pour survivre, la démocratie a besoin d'asseoir le présent sur l'histoire de son passé, encore faut-il qu'il soit correctement décrypté.
Pour écrire cette histoire, il faut des hommes courageux comme Baltasar Garzón.
Avec lui, relevons le défi !
 
Ridiculisons les clowns sinistres. Il en reste !

Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux