mercredi 15 février 2012

BCE, FMI, EU, les nouveaux Minotaures


La Banque Centrale Européenne (BCE), le Fond Monétaire International (FMI) et l'Union Européenne (UE), les nouveaux minotaures dépècent la Grèce qui attend son nouveau Thésée pour les terrasser.
Loin d'être rassasiés, ces prédateurs et les dirigeants allemands, hérauts du néolibéralisme, sont de plus en plus exigeants. "Les promesses de la Grèce ne sont plus suffisantes à nos yeux" déclarait ainsi Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des finances.


La liste des mesures d'austérité demandés à Athènes fait froid dans le dos ; Pour recevoir une nouvelle aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, le parlement grec doit adopter une nouvelle batterie de mesures de rigueur.
Enrayer la chute du chômage et améliorer la compétitivité de la Grèce par la baisse de 22% du salaire minimum. - 32% pour les moins de 25 ans
Réduire les frais de dépense des médicaments, pour 1,076 milliard d'euros.
Supprimer 500 postes de maires.
Réduire de 10% des salaires des fonctionnaires bénéficiant de régimes spéciaux.
Trouver encore 300 millions d'euros d'économie.
Adopter une réforme d'ampleur des services des impôts en recrutant de nouveaux contrôleurs, pour multiplier les vérifications fiscales.
Vendre immédiatement quatre entreprises d'État.
Placer 15 000 fonctionnaires dans une «réserve de main d'oeuvre» qui seront payés à 60% de leurs salaires.

Avant de continuer votre lecture, imaginez ces mesures appliquées à notre pays !


Comment alors, s'étonner que la rue se soulève et que quelque 100 000 personnes manifestent contre le nouveau plan de rigueur voté par les députés ? La population grecque ne peut plus supporter cette humiliation nationale et pense qu'il s'agit d'une stratégie délibérée pour provoquer le chaos de la part de ceux qui l'imposent, à commencer par l'Union européenne, et pour organiser la destruction du pays pour les décennies à venir.
Pourquoi veut on punir le peuple grec ? Pour faire un exemple !
Dans notre pays qui risque d'être l'une des prochaines victimes de la folie du monstre, Nicolas Sarkozy approuve tacitement la mise à mort et François Bayrou assiste à la mise en œuvre de son propre programme présidentiel.
Seules quelques voix clairsemées s'élèvent pour s'indigner.



Pas question pour nos « élites » de tirer les leçons de cet échec collectif, de remettre en cause un système suicidaire qui porte en lui les signes de sa propre mort et conduit inexorablement les peuples européens à la paupérisation.
Même François Hollande affirme, sans broncher, que la Grèce n'a pas le choix ! Il est vrai que le ralliement au capitalisme « social » - oxymore mitterandien – a été décidé dès 1983, et qu'il n'a jamais été question de sa remise en cause.
Le capitalisme, quel que soit l'adjectif qu'on y accole n'a jamais réussi qu'à détricoter les acquis sociaux, à creuser les inégalités, à éliminer les solidarités, à réduire à néant la fraternité et le lien social, ciment d'une société harmonieuse et apaisée, et à provoquer la précarité et la misère.
Comment peut-on laisser faire cette mise en pièces, car en dehors des euro-libéraux les plus sectaires, qui, soutient encore cette Union européenne qui veut mettre tous les peuples européens sous tutelle.
Alors, réagissons, il est urgent de sortir de la spirale infernale qui nous conduit à notre perte en refusant de cautionner cette société capitaliste.
Il faut sortir du syndrome « il n'y a pas d'alternative ». Bien sûr qu'il y a des alternatives, comme l'écrit Noam Chomsky1
« L'ordre socio-économique particulier qu'on impose est le résultat de décisions humaines prises à l'intérieur d'institutions humaines. Les décisions peuvent être modifiées ; les institutions peuvent être changées. Si nécessaire, elles peuvent être renversées et remplacées, comme des gens honnêtes et courageux l'ont fait tout au long de l'histoire. »

1 Sur le contrôle de nos vies – Noam Chomsky – Editions Allia

Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux


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