Lors de sa prise de parole en service commandé devant un parterre d'étudiants de l'UNI, syndicat proche de l'UMP, "la voix de son maître" ne s'est pas trompée en prononçant ces propos : « Nous devons protéger notre civilisation, contrairement aux socialistes, je pense que toutes les civilisations ne se valent pas. » Ce sont des propos de bon sens !
En effet, alors qu'on s'évertue à chanter leurs fausses vertus démocratiques, à faire croire à longueur de discours qu'elle est le seul modèle à suivre, la lumière au fond des ténèbres qui donnera à l'humanité le bonheur universel, certaines civilisations, particulièrement la nôtre, « l'occidentale », régressent, reviennent à des références passéistes et ne considèrent plus qu'un homme vaut un autre homme.
Tout en oubliant que cette civilisation occidentale, dont nous sommes les héritiers, est celle qui a dans les derniers siècles, à son passif, le plus de victimes de sa boulimie économico-technico-financière et qui est à l'origine, sous prétexte d'éduquer, de moraliser et d'évangéliser les « bons sauvages », de l'invention du racisme et de la xénophobie.
Merci à la "la voix de son maître" de nous faire prendre conscience de ce recul, de cet abîme qui se creuse avec les autres sociétés où l'homme est un être de chair et de conscience, pas encore devenu seulement un consomme-acteur désincarné, simple série de bits dans des fichiers d'ordinateurs.
Merci de nous permettre de focaliser sur ces nouveaux barbares dont le but ultime est de fabriquer du profit déshumanisé sans la moindre éthique. Pour illustrer cette déchéance, arrêtons nous seulement au fonctionnement du système bancaire.
Les particuliers ont intérêt à ne pas connaître de problème dans l'approvisionnement financier de leur compte..., pas de réduction de leur revenu pour des raisons de mise au chômage, d'incidents administratifs, etc.
Voici deux exemples des agissements des nouveaux barbares :
Premier exemple : Madame G., d'origine africaine, en France depuis 15 ans et élevant seule ses 5 enfants doit demander chaque année une carte de séjour. Avant d'obtenir sa carte définitive, facturée 110, 00 €, elle reçoit un récépissé de sa demande valable 3 mois. Ce récépissé n'est pas reconnu par la CAF qui interrompt le versement des prestations sociales. Mme G. rencontre alors des difficultés avec sa banque qui, ne lui autorisant aucun découvert, ne paye plus les prélèvements mensuels, et se « gave » de frais – 20, 00 € pour frais sur un rejet de prélèvement de 26, 27 € (voir ci-dessous) – de commissions d'intervention : 26, 25 € et 35, 00 € - dont on ne connait ni le détail, ni la fonction, etc.
Aujourd'hui, Mme G. a récupéré sa nouvelle carte de séjour, la CAF a régularisé le paiement des prestations sociales antérieures et son compte est redevenu positif, mais, pendant deux mois, la Banque de Mme G. s'est engraissée de 400,00 € sur son dos pour un revenu moyen mensuel de 750,00 €.
Second exemple : Madame A. est licenciée à 57 ans, après plus de 32 ans passés au service de la même entreprise.
Il est bien connu, qu'à cet âge là, on devient subitement incompétente et surtout beaucoup trop coûteuse pour l'entreprise.
Malgré son indemnité mensuelle de chômage, ses revenus sont considérablement réduits et elle rencontre quelques problèmes pour boucler ses fins de mois surtout au moment où tombent toutes les charges annuelles, impôts, assurances, etc.
Problèmes, qu'elle a exposés à plusieurs reprises à sa conseillère qui, bien entendu, lui a répondu du haut de son arrogance moralisatrice, qu'on ne devait pas dépenser plus que ce que l'on gagne.
Cliente depuis plus de 35 ans de la même agence bancaire, elle bénéficie d'un découvert qui lui permet de faire face tant que faire se peut aux aléas financiers.
Cependant, le 10 février 2012, de façon laconique, elle reçoit une lettre comminatoire lui indiquant la réduction drastique de sa facilité de caisse, puis 4 jours ouvrables plus tard, une autre lettre lui faisant savoir qu'elle sera « personna non grata » dans cette banque à partir du 16 avril 2012 et enfin, le même jour une troisième lettre lui disant que comme fidèle cliente …. etc.
Ces deux exemples montrent la déshumanisation de notre société dont le système bancaire est le révélateur. Il n'est plus là pour aider à trouver des solutions aux personnes en difficulté même passagère, mais pour les tondre, et si, sur l’œuf il ne reste que la coquille, et bien on enlèvera la coquille.
Aucun secteur n'échappe à cette course au profit et le service au citoyen est moribond, à croire, même que le mot « client » est sorti du vocabulaire de notre civilisation. La société est au service d'elle-même et surtout du résultat financier.
Nos pays, eux-mêmes victimes de l'hydre financière qu'ils ont enfantée et qu'ils ne réussissent plus à maitriser - le meilleur exemple est celui de la Grèce - incapables de pourvoir aux besoins fondamentaux des citoyens - logement, éducation, santé, etc. - relèguent une partie toujours plus importante de la population dans la précarité et la misère avec un cynisme impitoyable.
« Ta place est dans la rue, c'est là que tu dois être, puisque tu n'as plus rien et que tu n'es plus rien ».
Vraiment, et "la voix de son maître" a raison, la civilisation nous trahit, et si la barbarie est ce qui s'installe lorsqu'il ne reste plus que les lambeaux de la société civilisée, et bien nous sommes entrés dans la barbarie.
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