vendredi 16 février 2018

Le libéralisme d'E. Macron n'est pas compatible avec les droits fondamentaux et avec la devise de la République.


Dans moins de trois mois, Emmanuel Macron fêtera le premier anniversaire de son accession à la Présidence de la République.

Cette période, relativement courte, est cependant suffisante pour éclairer les Français sur les objectifs qu'il poursuit et pour décrypter la politique qu'il entend suivre.

On peut, je crois, affirmer sans beaucoup se tromper que l'Etat est dirigé de manière autocratique et que le chef de l'Etat déteste la contestation.

Quelques péripéties ont émaillé le début de son quinquennat et permettent d'affirmer cela :
- le conflit avec le général de Villiers, chef d’État major des armées,
- le discours de Bastia sur le statut corse où la diplomatie était absente,
- la prise de position toute personnelle sur un nouveau service national universel,
sont quelques exemples du caractère autoritaire de la gestion de l'Etat. On peut en trouver de nombreux autres.

Le mode de gouvernement, plutôt de gouvernance, est dans la rupture, alors, sûr de ses certitudes libérales, le Président fait semblant d'écouter, pour cela il multiplie les contacts, mais il n'entend pas, enfin, il ne ne veut pas entendre. Il organise une comédie astucieusement mise en scène. N'oublions pas qu'il est un spécialiste du théâtre.

Pratiquant le faux usage des mots, il ne veut voir qu'une seule tête ... espérons que Jupiter ne croisera pas son 2 décembre.

Venons en à la politique macronienne, ou plutôt l'application du dogme néo-libéral dont le président français est le porte drapeau européen.

Là aussi, sous prétexte de modernisation de la société française, l'art de l'artifice et le sens de la mise en scène font merveilles.

Affirmer que chacun individuellement peut devenir un individu d'exception - la rolex de Sarkozy - est du domaine de la tromperie, de la manipulation car chacun sait très bien qu'il y a qu'un élu, chanceux, ambitieux, bien né, voyou, voire malhonnête pour des millions - des milliards - de pauvres bougres aliénés et exploités. C'est du même niveau que de gagner au loto.

Dire que c'est grâce au travail, au génie, à l’opiniâtreté que l'on peut réussir à devenir riche et célèbre est du domaine de la fausse information, de l'intox, car, enfin, l'ascenseur social est en panne depuis la prise de pouvoir des financiers, il y a une quarantaine d'année, et chacun ne nait pas avec un QI qui lui permet d'accéder aux études supérieures.

Alors que fait le macronisme de tous les citoyens que l'élite auto proclamée désigne avec dédain par les formules les plus humiliantes les unes que les autres : les gens de peu, la France d’en bas, les p'tites gens, les veaux, les sans-dents, les invisibles, les gens qui ne sont rien ?

Dans ce florilège, celui qui ne réussit pas est considéré comme un inférieur que l'on peut exploiter par le travail et par le consumérisme.

Qualifier ainsi ses contemporains, c'est bafouer l'article 1 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 : « Les êtres humains naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Pourtant, quand ils en ont besoin, les gouvernants se gargarisent de ce texte fondamental.

L'idée générale du néo-libéralisme macronien est de déréguler les marchés, de casser tous les acquis de la Libération et du Conseil National de la Résistance, de créer un univers où tout peut s'acheter, d'aliéner tous les biens communs pour les rendre profitables au dieu capitaliste, de réduire l'intervention de l'Etat à une peau de chagrin

Cette stratégie conduit à une société à plusieurs vitesses où un gouffre abyssal se creuse entre les classes sociales.
C'est une société d'égoïsme ou les mots solidarité et fraternité n'ont plus de sens, pire c'est une société qui s'attache à détruire toutes les solidarités.
C'est une société où le citoyen - le mot ne veut plus dire grand chose, d'ailleurs – n'a plus la garantie de la protection de l'Etat.

Ce système économique est à l'oeuvre depuis la fin des années 1970 et les gouvernements successifs aussi bien de droite que de gauche avaient bien fait quelques tentatives de déstabilisation du système en place, mais faute de volonté réelle et de culot, elles n'ont pas été suivies de succès.

Aujourd'hui, la différence, c'est que le macronisme, lui, IL OSE !

On commence à percevoir les conséquences de ses attitudes et de ses choix politiques dans les nombreux conflits qui s'ouvrent dans notre pays : prisons, EHPAD, justice, Hôpitaux, Agriculture, SNCF, etc ... et on peut, ainsi, mesurer l'incompatibilité manifeste du libéralisme macronien avec le respect des droits fondamentaux et de la devise de la République.

Jean-Claude VITRAN



lundi 5 février 2018

Elections législatives partielles : la sanction des partis politiques !


Des élections législatives partielles ont eu lieu durant le dernier week-end.

Dans la 1re circonscription de Belfort le candidat Les Républicains est élu avec 58,93 % des voix et dans la 1re circonscription du Val d'Oise le candidat, lui aussi de la formation Les Républicains obtient 51,45 % des suffrages exprimés.

Nette victoire, me direz-vous !

Sauf que la participation à chacune des élections est affligeante : 28,91 % à Belfort et à peine 19,09 % dans le Val d’Oise.

En réalité, le candidat de Belfort est élu avec 17,03 % des inscrits, celui du Val d'Oise avec 10,96 % des inscrits.

Cependant, cela n'empêche pas Laurent Wauquiez de déclarer que les électeurs ont envoyé : un « message clair » et un « désaveu » adressés par « la France du réel » à Emmanuel Macron et au gouvernement. « Les victoires de ce soir marquent une étape importante dans le renouvellement et la reconquête menés par notre famille politique »

Le vainqueur de Belfort d'ajouter : C’est une « belle victoire pour notre famille politique, non Les Républicains ne sont pas morts » « Les Terrifortains ont dit non à la hausse de la CSG, non à la hausse du [prix du] carburant » soulignant que cette élection relevait d’un « enjeu national ».

Dans le Val d’Oise, Valérie Pécresse a félicité l'élu de sa « belle performance » en ajoutant « Une remontada impressionnante cette semaine pour un excellent candidat, défenseur du Val d’Oise urbain et rural »

Un peu de décence, tout de même !

Car, enfin, à qui s'adressent ces responsables politiques, spécialistes du discours démagogique et de la langue de bois, qui ne s'interroge même pas sur la signification de l'abstention record lors de ces deux élections et utilisent un langage indécent de victoire. Il faut aussi constater que cette « Bérézina » touche aussi La République En Marche dont les candidats ont été battus, marquant ainsi une condamnation manifeste des politiques actuelles.

La fracture entre les citoyens et la classe politique s'élargit dangereusement et il devient légitime de se demander si nous vivons sur la même planète que ces femmes et hommes politiques et si le vocabulaire et les mots appris à l'ENA ont le même sens et la même valeur pour tous les Français.



Jean-Claude VITRAN