mardi 31 mars 2009

Bienvenue!




Une fois n’est pas coutume, parlons d’un film que les défenseurs des droits de l’Homme auraient pu coproduire : WELCOME

D’abord, il faut remercier le ministre de ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire qui, par ses déclarations inopportunes, a fait beaucoup de publicité au film.

L’histoire se passe à Calais et raconte le quotidien des émigrés qui veulent passer en Angleterre et des militants qui les aident journellement.

C’est aussi une très belle histoire d’amitié et d’amour.

C’est une fiction, mais aussi un documentaire sur la folie de notre société qui est incapable de prendre en charge les problèmes de l’immigration, et sur la perversité de la mondialisation.

Mais c’est surtout le tableau de l’incompétence, de l’impuissance crasse de certains politiques.

Il y a quelques années, à grand renfort de déclarations viriles, le centre de la Croix Rouge de Sangatte a été fermé et rasé. Le résultat est que la situation s’est considérablement aggravée.

En effet, on ne peut pas renvoyer les candidats au passage vers l’Angleterre puisque, pour la majorité d’entre eux, leur pays d’origine est en guerre et ils sont dans une situation dramatique, privés de droits au séjour, au travail, au logement, à la sécurité ; ils errent dans la ville et sa banlieue en attendant le moment propice de traverser la Manche, et ils sont, chaque jour, victimes d’une sévère répression administrative et policière.

http://kamizole.blog.lemonde.fr/files/2009/02/eric-besson-a-calais-delation-en-plein-dans-le-paf.1234594811.jpg

On réactive une vieille loi de 1945 pour inquiéter les militants qui essayent d’améliorer, par une soupe et quelques vêtements, l’ordinaire de ces pauvres bougres. On s’en prend à eux à travers le délit de solidarité, en contradiction avec les déclarations des droits de l’Homme et avec l’obligation d’aide à personnes en danger.

La municipalité de Calais s’offusque des conséquences négatives du Film pour la réputation de la commune mais laisse la situation dégénérer.

On laisse s’installer des situations de non droit où s'enracine une mafia qui exploite leur faiblesse, passeurs, etc.

Un film à voir pour dénoncer une situation intolérable, en connaissance de cause !

Voir la bande-annonce :
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18855318&cfilm=111722.html


Jean Claude Vitran

mercredi 18 mars 2009

Veillée d'armes naïve et non violente


La France est rentrée, hier, dans le commandement de l'OTAN.
En fait, elle rentre dans le rang.
Elle s'enferme dans la politique de l'occident.
Elle n'est plus que la voix de son président.
La France, dans l'OTAN, se battra donc en Afghanistan.
Dans l'OTAN, elle aurait envoyé en Irak ses combattants.


La France? Ah! non! Et surtout pas les désobéissants.
Les désobéissants sont des résistants.
Les désobéissants sont des citoyens conscients.
Désobéir n'a jamais été aussi urgent.
On ne fait pas vivre la démocratie en se soumettant.
Tout n'est pas dit seulement en votant!

http://www.drapeaurouge.fr/blog/images/d%C3%A9sob%C3%A9issance%20civile.jpg

On ouvre le débat en protestant.
Le droit au désaccord est un droit des vivants.
Le juste ne plie pas devant les puissants.
S'incliner toujours est humiliant.
Demain, dans la rue, le dira-t-elle en criant?
France, réveille toi, il est temps!

Jean-Pierre Dacheux

dimanche 8 mars 2009

8 mars 2009 : la journée de "la femme"




De quelle femme parle-t-on?


"La femme" n'existe pas. Les femmes existent. Femme n'est pas une entité! Chaque femme est une personne! Chaque femme a son histoire.

"La journée de la femme" est ambigüe! Les femmes constituant la moitié du genre humain, il n'y a pas à avoir une attention particulière pour elles! Elles font partie de l'ensemble des habitants de la planète! Considérer à part le sort des femmes, c'est faire une discrimination inacceptable, fut-elle positive. Si l'on multiplie les journées commémoratives, c'est pour faire sortir des causes de leur oubli! Comment oublier notre quotidien, notre condition humaine sexuée?

Il se trouve que les êtres humains de sexe féminin ont, le plus souvent, une vie plus dure encore que celle des êtres humains masculin! Il se trouve que, dans l'espèce humaine, les mâles font souvent souffrir les femelles. Il se trouve que les êtres humains, qui se pensent les plus forts, en sont encore à s'arroger des droits qu'aucun droit ne devrait jamais pouvoir légitimer : la moitié de l'humanité en 2009, celle des mères, des filles et des épouses est largement sous la domination des pères, des fils et des époux.

On tue, en Europe comme ailleurs, sous les coups, les femmes qui ne se soumettent pas. Ce n'est pas rare! Si "la femme est l'avenir de l'homme", l'avenir, apparemment, se dérobe...

Dans un univers où, contre toute évidence philosophique, la violence est toujours considérée comme naturelle, ceux qui en disposent ne se privent pas de s'en servir pour assurer leur pouvoir, sexuel, économique et politique.

Les Terriens se mettent en péril en s'installant dans des civilisations où les Terriennes sont de beaux objets dont on jouit! Les femmes, par leur rôle, leur action, leur approche de la vie sont indispensables à l'équilibre si précaire des sociétés.

Puissent les années qui s'ouvrent, où nous voici contraints à la solidarité, faire comprendre à l'humanité tout entière, mais prioritairement au "sexe fort", que "le beau sexe" est non seulement son égal en humanité, mais celui dont l'apport spécifique peut, actuellement, sauver la Terre.


Famine en Somalie


Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran



lundi 2 mars 2009

À votre santé!


L'excès tue... plus vite que ne se consomme et consume la vie!

La belle affaire, on le savait déjà ! La société de consommation est une économie du toujours plus, donc de l'excès. On ne veut l'avouer mais, oui, « le toujours plus détruit l'humanité ». Dans la conclusion de l'étude de l'Institut national du cancer (l'INCA), parue le 16 février 2009, on lit : « Il est conseillé de satisfaire les besoins nutritionnels par une alimentation équilibrée et diversifiée ». Quelle découverte ! N'est-il pas hypocrite de conseiller l'évidence et de mettre sur le plan moral ce qui relève de la santé publique ? Comme si, une fois de plus, chaque individu devait tout assumer et être rendu coupable de ce qu'il subit ! Pourquoi n'affirme-t-on pas, aussi, que pour se bien porter il faut bien vivre, donc échapper à la surproduction (comme au sur-travail du reste). Dans les années 1970, on parlait déjà de la vie simple (1).

Mais voilà, il n'y a plus d'évidence quand il y a addictions..., et profit ! Il est, cette fois, question du vin ! Après le tabac, l'alcool ? Va-t-on s'en prendre, à présent, « aux traditions et à la culture nationale » diront les vignerons ? Osons toutes les questions. Le whisky tue-t-il plus que l'héroïne ? Le cannabis est-il moins nocif que l'apéro ? Mais encore, l'automobile n'est-elle pas aussi une drogue puisqu'on ne peut s'en passer ? Etc.


Feuille de cannabis

Il est vrai qu'à ne pas regarder la réalité en face, on abrège non seulement la durée de nos vies mais, pire, leur qualité ! Une objection toutefois : abréger sa vie pour mieux vivre se pourrait concevoir et admettre. La réussite d'un vie n'est pas fonction de sa longueur. La liberté humaine va jusqu'au choix entre une satisfaction avec risques et la tranquillité plate..., mais la question posée, à l'occasion du débat qui s'ouvre, n'est pas celle de la liberté de disposer de soi-même; elle est de ne pas subir des conditionnements où toute liberté est abolie.

Passe de boire trois verres de vin à la suite, un jour de fête et de rencontre, mais boire plus qu'on ne veut parce qu'on n'a pas la possibilité de refuser ce que la publicité, le voisin ou le barman incitent à consommer, et bien ce n'est pas une liberté... L'éthique déborde la morale ! Il ne s'agit pas d'obéir à des codes, à des prescriptions ou aux contraintes des mœurs en cours ! Il s'agit de rester maître de sa vie, de devenir un « honnête homme », mais au sens que donnait Montaigne à cette locution !


Michel de Montaigne

Il faut bien convenir que tout se tient et que « la crise » (en fait la mutation de société) va révéler que nous vivions dans le culte d'un progrès qui n'en était pas un. Fumer sans pouvoir s'arrêter, boire bien plus en alcoolique qu'en ivrogne, aller plus vite, quels que soient les dangers qu'on court et fait courir, conduit à « se défoncer » dans les deux sens du terme : jouir au maximum et se détruire totalement. Le vrai plaisir est ailleurs. Il ne saurait être dans la dépendance ! S'en tenir à quelques plaisirs dont on veut profiter sans limites, c'est se tromper de bonheur, et cela se paie cher, très cher ( à la fois parce que ça ruine le portefeuille et parce que ça ruine la santé) !

Gardons bien, cependant, en vue que la moralisation fait glisser vers l'autoritarisme, voire la fascisation. Tout pouvoir personnel sur autrui induit la conformation des comportements. La responsabilité est ailleurs que dans la culpabilisation des citoyens ! Sans lucidité et sans pouvoir sur sa propre vie, il n'est pas de responsabilité véritable.

Il n'y a là aucun constat moral, il y a surtout un constat social : les addictions sont déclenchées, nourries, entretenues par des organisations économiques pour qui la détérioration de la santé humaine n'a aucune importance. Ce n'est certes pas en montrant du doigt les citoyens indociles aux consignes -changeantes- des sociétés dominées par l'argent-roi qu'on va mieux vivre. Ce n'est pas non plus en accumulant les interdits réglementaires qu'on mettra fin aux pratiques nocives. Inscrire sur les paquets de cigarettes: « le tabac tue » est doublement stupide : c'est inefficace et cela revient à rendre acceptable et banal le droit à vendre la mort. L'essentiel est dans la prise de conscience : ne soyons pas les marionnettes que manipulent les profiteurs.

Tant que les entreprises, les exploitations et les commerces ne pourront vivre que du mensonge, nous vivrons dans ce que le vieux Marx appelait l'aliénation. Vouloir y échapper n'est pas impossible; c'est même un objectif de civilisation. À votre santé !

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran