samedi 22 novembre 2008

Deux PS renvoyés sur les roses...


Deux fleurs ne font pas un bouquet...

42 voix, voix, nous dit-on, sépareraient Martine de Ségolène! Une broutille.
50,02% contre 49,98%. Un rien.
Manuel Vals aurait-il, cette fois, mal choisi son camp?
Il s'enflamme : "nous ne nous laisserons pas voler la victoire!"

Le score n'est pas seulement serré : il est si comprimé qu'il est inutilisable.
Inutilisable, mais aussi inutile : le PS s'est déchiré. C'est fait.
Le nous l'emporte, de justesse, sur le je, mais ce nous est bien impuissant!
Martine voulait faire échec à la personnalisation de la politique. Et pourtant...

Sa désignation par les militants était une présidentialisation du parti,
inventée par Jospin, dans la logique des législatives placées en second...
Et qui soutenait cette candidate, hostile à toute personnalisation ?... Jospin!
Martine Aubry vit une contradiction insurmontable!

Ségolène Royal, quant à elle, a rejoué et reperdu.
"Dites non au : tous contre Ségolène!"
"Dites oui à l'avenir contre le passé!"
"Dites oui aux jeunes contre les vieux!"...

"Dites oui à l'ouverture contre la fermeture" (au centre)!
"Dites oui aux modernes contre les ringards!"
De tels mots d'ordre, propagés par des loups, jeunes ou pas,
auront été d'une démagogie souvent efficace, mais..., échec!

Ces propos étaient globaux, simplificateurs et diviseurs.
Une division accomplie, réussie, et qui a été bien mesurée : 50% pile!
Cette logique devrait donc conduire à la scission.
Un parti coupé en deux parties égales ne fonctionne plus.

Mais... on n'abandonne pas un navire en état de marche, les cales pleines,
et qui n'est pas près de couler bien qu'il parte à la dérive, puisqu'il flotte,
sans pilote, mais non sans matelots-militants pleurant de rage,
entrainés dans les courants vers les eaux les plus tumultueuses qui soient.


Alors, nous assistons à ce long et lent désastre,
résignés pour certains, avec espoir pour d'autres.
Car, pas plus à Marseille qu'ailleurs le PS ne pourra, désormais, boucher le port.
Rendus à eux-mêmes, les citoyens pourront-ils gagner le grand large ?


Vers l'océan de la politique

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran


lundi 17 novembre 2008

Crise ou rupture?



Depuis le début de ce qu'on s'entête à appeler "crise"(1), et que j'appellerais plus volontiers "rupture"(2), on nous couvre de chiffres et, plus encore, on déverse sur nous des torrents de mots.
En réalité, et parce que l'économie ne dit pas tout, parce que cette cassure est systémique, inchiffrable, on s'évertue à expliquer ce qu'on ne comprend pas. Se taire serait trop angoissant... Et quel aveu d'impuissance, en outre, ce serait que de dire : "le monde est devenu si complexe que l'on ne maîtrise plus ce qui s'y passe".

Peut-on encore avoir une réflexion politique quand nulle action aux effets sûrs ne peut plus être projetée? Ce qui ne peut être chiffré, c'est aussi ce qui est illisible, insaisissable pour la pensée. Ici l'inchiffrable devient indéchiffrable. Ce qu'on ne peut expliquer avec des chiffres ne l'est pas non plus avec des mots! Faire face à ce neuf inabordable face auquel s'agitent des savants impuissants : tel est l'enjeu philosophique et politique fondamental.

À l'issue du G20 dont les journalistes prétendent qu'il s'agit d'un événement historique ou, au contraire, d'un non-événement n'ayant débouché que sur un catalogue de bonnes intentions probablement sans effet sur le réel, il faut stopper. Et que stopper? Stopper la précipitation et la vitesse de nos réactions inadaptées alors qu'une lame de fond va nous submerger.



Il faut flotter et ne pas s'opposer à ce que nous avons déclenché.
Nous avons ouvert des vannes et quand la pression de l'eau s'exerce, impossible de refermer les portes. Autre image : peut-on, par grand vent, s'opposer à l'incendie qui ravage (par exemple, actuellement, les abords de Los Angelès)?



Entrer dans le complexe avec modestie en solidarisant nos compétences : rien n'est plus urgent.
Mais voilà, c'est incompatible avec la démocratie de représentation (au double sens de délégation et de théâtre...) qui voudrait qu'on s'en remette aux élites élues! L'action de tous est indispensable. La politique aussi est emportée dans la tourmente.

Pauvres hommes aux mains nues, il va vous falloir vous préoccuper vous-mêmes de votre sort.

(1) Crise : "accident qui atteint une personne en bonne santé apparente" dit Le Robertl. (L'économie mondiale se portait elle si bien que ça?)
Par ext. Manifestation émotive soudaine et violente. ( Cette survenue n'a surpris que ceux qui ne voulaient pas voir, ou ne pouvaient pas voir parce que trop sous informés!)
Par analogie. Phase grave dans l'évolution des choses, des évènements, des idées. (On est au-delà de l'évolution des choses : on aborde la fin d'un cycle).
(2) Rupture, cassure, brisure, coupure ou déchirure : tous ces mots que termine le suffixe ure contiennent l'idée d'un événement après lequel rien ne sera plus jamais semblable à ce qui fut avant.

Jean-Pierre Dacheux

dimanche 16 novembre 2008

Le désastre salutaire.


PS Champagne! Le Parti qui fait pchitt...

À Reims, le PS a explosé. En cinq morceaux au moins. L'un s'est éjecté dès avant la clôture du Congrès : le groupe Mélenchon-Dolez. Le second, le plus gros, trop composite, a perdu son pilote et s'écrase : la motion Delanoë. Le troisième, le moins mal apprécié par les socialistes, un tiers du parti, s'envole vers un parti présidentialiste à l'américaine : la motion Royal - Peillon - Vals. Le quatrième, le plus populiste, composite lui aussi, résiste, et garde "la Vieille maison", en espérant un sursaut "de gauche" : la motion Aubry - Fabius - DSK. Le cinquième, gauche de la pseudo gauche, attend son tour, s'il y en a un, et durcit le ton, prêt à ramasser les morceaux d'un parti désespéré : la motion Hamon. Ne parlons pas des écolos-socialos. Les uns, constituant le Pôle écologiste, sont déjà chez Ségolène. Les autres, avec Utopia, iront soit chez Aubry soit chez Hamon. Tout est dit, et la messe avec. Le désastre est absolu.



Rideau! la sortie est à droite!

Et pourtant, quelle chance! La clarification s'opère sous nos yeux! On sort de ce Congrès sans fausse alliance. La droite du parti existe : elle porte le beau visage de Ségolène. Elle est hors d'état de faire face aux enjeux : Martine Aubry l'a justement remarqué. La fausse gauche du parti existe aussi : la dite Martine Aubry est éloquente, compétente et généreuse mais elle se traine des alliés qui la plombent : DSK, patron du FMI sur lequel Sarkozy compte pour sauver le capitalisme, mais aussi Fabius qui a raccroché son wagon à cette équipe pour ne pas être mis hors course après son aventure européenne pro-non. La vrai gauche ringarde, à visage rajeuni, existe aussi : elle incarne un socialisme néotraditionnel qui n'a pas encore choisi entre la croissance qui fournit l'emploi et l'écologie qui combat la folie des riches. Salutaires divisions. Le paysage se recompose. Toute la gauche est à repenser. Le PS en gelait l'évolution. Le voici embarqué dans le flot tumultueux des recompositions. Ce n'est pas un drame. C'est la dernière chance d'une organisation qui a fait son temps et doit ou mourir ou se rebâtir sur de nouvelles bases.

Pour cela, le clan Royal a choisi le modernisme et l'abandon de ce qui fit l'histoire même des socialistes. Il a une longueur d'avance mais la crise mondiale ne joue pas dans son sens. Les autres composantes du PS ont à se débarrasser des vieilleries qui l'encombrent, sans y perdre l'esprit du socialisme qui n'est pas fait d'électoralisme mais de fidélité à des valeurs de solidarité avec les victimes du système économique. Cette solidarité peut resurgir, sinon il faudra laisser la place à d'autres. Lesquels? On ne tardera pas à le savoir. Oui, ce vrai désastre est tout à fait salutaire : il ouvre des espaces politiques qu'on croyait bouchés!


Offrez-nous des roses rouges et..., nature, s.v.p !
Jean-Pierre Dacheux

samedi 15 novembre 2008

On s’enfonce dans la crise.

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Il n’est nul besoin de pratiquer l’art divinatoire pour savoir que les prochaines années seront particulièrement impitoyables pour l’ensemble des citoyens et principalement pour les plus pauvres.

Depuis trente ans, les financiers internationaux, leurs complices politiques et l’ensemble des citoyens du monde occidental, prennent la planète pour une salle de jeu où les perdants sont toujours les mêmes, les plus nus, les plus démunis, ceux qui n’ont pas grand chose : les trois quarts de l’humanité.

Depuis trente ans, certains nous répètent que nous allons dans le mur, que nous marchons sur la tête, car l’on ne respecte plus les équilibres nécessaires à la pérennité du système, qu’il soit écologique ou économique.

Rien n’y a fait, nous avons laissé les voyous jouer au casino et dépecer le monde du nord au sud, de l’est à l’ouest ; tout ceux qui avaient l’outrecuidance de la dénonciation furent traités de « Cassandre » ou de malades mentaux tout simplement, quand ce n’est pas d’ennemi de la société et de la démocratie.



Même si nos gouvernants essaient encore de donner le change et de sauver le piteux système, nous savons tous, inconsciemment, que la crise est profonde et que nous ne pouvons pas continuer à vivre durablement au-dessus de nos moyens, sinon en éliminant physiquement la moitié de la planète pour satisfaire nos égoïsmes.

Le monde occidental sera, demain, contraint de revoir son système de répartition des richesses et de diminuer son train de vie pour permettre une égalité planétaire.

S’il ne le fait pas, il est condamner à périr de manière violente dans une conflagration générale.

Aujourd’hui, la récession s’installe, avec ses corollaires, la fermeture des entreprises, le chômage, la baisse du pouvoir d’achat généralisée et la multiplication des conflits sociaux. Les cartes vont se redistribuer, ailleurs et autrement.

La crise de 1929 a été terrible, mais les hommes et les femmes de l’époque n’étaient pas déjà habitués au confort de la consommation de masse ; celle de 2009 risque de laisser des souvenirs beaucoup plus tragiques.

En histoire, les scenarii ne se reproduisent pas, paraît-il, pourtant le spectre de la société fasciste plane sournoisement au-dessus des grandes crises. Il faut toujours des victimes expiatoires à sacrifier à l’ordre social.

Pour une soit disant nécessité collective supérieure, pour le bien commun, les Droits de l’Homme risquent d’être bafoués, relégués à un avenir incertain.

Ne soyons pas dupes de ces discours. C’est maintenant que les Droits de l’Homme doivent être défendus. Il faut resserrer les rangs, résister et demeurer particulièrement vigilants.



Jean-Claude Vitran


dimanche 9 novembre 2008

Des Droits de l'Homme aux droits humains



Entre la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et la déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948, il y a un énorme écart dans l'espace : celui de l'universalité, un écart de près de 160 ans, dans le temps, mais il n'y a que peu d'écart politique : les deux textes concernent bien tous les hommes, où qu'ils vivent sur Terre.

Ce concept d'universalité contient une espérance et une charge émotive dont Beethoven était empli en composant sa 9ème Symphonie. Il contient aussi une ambiguïté sans pareille parce qu'il a permis de confondre cosmopolitisme et mondialisation.

L'adjectif cosmopolite n'a pas bonne presse : il signifie, pour beaucoup, apatride ou pire : antipatriote! La mondialisation, au contraire, avait, ces dernières années, été considérée comme un processus d'unification économique et culturel irréversible autant qu'inéluctable.

L'altermondialisme, qui tente de jeter un pont entre la mondialisation et le cosmopolitisme en distinguant unification du monde et unité du monde, reste soumis à la critique des tenants du patriotisme. On a beau tenter d'établir une forte distinction entre le patriotisme et le nationalisme, il n'empêche que la politique triomphante est encore celle de l'exaltation du sentiment patriotique et national. On le constate aux USA, actuellement, après la victoire électorale historique de Barack Hussein Obama; on le constate partout ailleurs, là où la recherche d'une identité politique s'appuie sur la reconnaissance d'une appartenance à un peuple et à une terre.

À l'approche du 60ème anniversaire de la signature de la déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948, il est plus que temps de replacer les repères qui permettent d'échapper tant au "droitdel'hommisme" qu'à la culture du clan, élargi à l'État-nation.

Le premier de ces repères est que tout citoyen conscient est un citoyen du monde; le second de ces repères est que nous vivons sur une planète close et finie, l'hospitalité est plus que notre loi, c'est la condition même de notre survie; le troisième de ces repères est que la planète n'est pas un objet à conquérir et à dominer, c'est le lieu qui nous est donné en partage et dont nous sommes non les maîtres mais les hôtes; le quatrième de ces repères, enfin, est que l'unité des hommes et leur diversité non seulement ne s'opposent pas, mais constituent, ensemble, le fondement même de la paix.

L'idée selon laquelle l'occident serait détenteur de la légitimité universelle est morte. La conception de la démocratie qui est fondée sur la délégation de pouvoir à des élites élues est dépassée. L'approche de la propriété considérée comme une réserve de biens ayant ses détenteurs légitimes est devenue inadéquate, car il ne s'agit plus, comme en 1789, d'arracher à l'aristocratie des richesses confisquées parce qu' héréditaires, afin de les confier aux réels producteurs de richesses, il s'agit de permettre à bientôt neuf milliards d'êtres humains d'habiter, d'occuper, d'enrichir leur Terre. Le dépassement qui vient de se produire de toutes les limites productives, financières, impériales, conduit vers la ruine généralisée. Il ne s'agit plus de commémorer des droits de l'Homme-type; il s'agit de réinstaurer, pour tous les humains, des droits qui ont été, soit abandonnés soit jamais conçus ou affirmés.

Le droit à l'accès à l'eau, par exemple, qui fait aujourd'hui question en de nombreux pays, est à annoncer comme une nouvelle obligation internationale. L'eau, au XXIe siècle va remplacer le pétrole : les peuples vont s'entretuer pour en disposer! D'une manière générale, et qu'il s'agisse de l'habitat, de la nourriture, de l'éducation ou de la protection de l'espèce humaine tout entière, il n'est plus possible de s'en tenir à une déclaration admirable, savante et ne faisant l'objet d'aucune contestation (puisqu'on peut l'interpréter et détourner à sa guise!). La crise économico-écologique, dans laquelle nous ne faisons qu'entrer, obligera vite à redire ce à quoi l'humanité du XXIe siècle a désormais droit. Et ce sera plus difficile à faire admettre que la modification des règles de fonctionnement du financement de l'économie mondiale...!

Avec l'arrivée au pouvoir d'un président noir, ou plutôt métis, à la présidence des États-Unis, on a osé parler de l'entrée dans une ère post-raciale. Même si les faits sont encore loin de confirmer cette appréciation, on peut considérer l'évènement comme une manifestation spectaculaire de l'émergence d'un droit que tous les hommes n'avaient pas encore approché: celui d'accèder, non plus pour la forme, mais en réalité, aux leviers du pouvoir d'une très grande puissance!

Reste à pénétrer dans l'ère post-occidentale. Reste à ouvrir l'espace post-productiviste. Reste à fermer non seulement Guentanamo mais toute structure pseudo-légitime dont des États s'arrogent la possession pour faire triompher, par la violence, des politiques négatrices des droits humains. Reste à oser l'ère post-capitaliste...

Comme toujours, la force politique d'un acte public dépend de son contexte. En 1948, le principal rédacteur de la Déclaration, René Cassin, s'appuyait sur le bouleversement total de la pensée humaine qu'avait engendré cette Guerre dont sortaient les peuples et qui s'était révélée d'une cruauté inimaginable.



Si le soixantième anniversaire de la Déclaration, dans quelques semaines, se limitait à faire entendre de beaux, grands et émouvants discours, on oublierait vite la commémoration, mais on resterait englué dans un nouveau contexte très douloureux dont l'inhumanité ira croissant. Puissions-nous donc nous appuyer sur l'ampleur des difficultés que nous rencontrons pour donner à l'ONU les moyens de réexprimer, en termes actuels et en actes politiques nouveaux, la volonté de l'humanité : liberté, égalité, fraternité, justice et paix, encore et toujours...

Jean-Pierre Dacheux

vendredi 7 novembre 2008

Le PS nouveau n'est pas arrivé.



Et maintenant qui va trinquer?

29% de Royal, 25% de Delanoé, 24% d’Aubry,

19 % d’Hamon, 2% d’Utopia et 1% de Pôle écologique.
Avant la mise en bouteilles, derrière ces noms,
Quelle peut bien être l’étiquette ?

Le socialisme nouveau n’est pas arrivé.
Il n’est pas rouge, à peine rosé.
Selon la presse du matin, ce n’est pas un bon cru.
À moins qu’on ne mélange les productions.

Impossible, elles ne sont pas du même tonneau.
Royal est rose-blanc, Delanoé blanc-rose, Aubry rouge-blanc,
Hamon est rose-rouge,
Utopia et Pôle écologique, trop verts encore !

Derrière Royal, ne nous Peillon pas de mots,
C’est la Valls du socialisme,
La « croissance verte », le PS à l’américaine,
L’antisarkozisme sans plus.

Derrière Delanoë, on trouve encore du vin vieux, au fond de l’outre,
C’est un parisiannisme qui sent le Jospin ou le Sapin,
Créature de Hollande mais qui ne veut d'un Pays-Bas,

Puisque partisan acharné du oui à toute l’Europe libérale.

Derrière Aubry, toujours du vieux vin mais dans un mélange,
Avec bière et cidre, un vrai cocktail du Nord et de la Normandie,
La social-démocratie classique, modèle DSK : ça pétille et c’est tout !
Comme le rad-soc d’hier : rouge en haut, blanc en bas, et… près du beurre.

Derrière Hamon qui n’a pas pris de piquette,
-Ne Mélenchon pas les socialistes et ceux qui ne le sont plus-,
La vaine ambition de donner du goût à un breuvage innommable,
Mais les « restaurateurs » ne prendront pas le parti de boire ce vin là !

Reste le vin vert, deux crus en attente de mieux,
L’un qui ne se mêlera jamais au rouge,
L’autre qui ne peut se mélanger qu’au rouge,
Mais que font-ils encore dans cette galère d’amphores qui va couler ?

Nous avions connu un PS qui faisait des bulles,
Qui avait de la robe mais aussi du tanin,
Ce 7 novembre, les Français de se dire, sans doute :
Allons-nous longtemps servir, sur notre table, ce liquide imbuvable ?


Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran




mercredi 5 novembre 2008

Obama : aller au-delà du rêve.



Martin Luther King ne le pouvait prévoir : un Noir à la maison Blanche!
Mais il ne serait pas tombé dans le piège de la louange inutile.
La célébration d'un seul Noir n'annonce pas encore la promotion de tous.
Tous, non point tous les Noirs, mais tous les humains dont on ne parle jamais.



"I have a dream".


J'ai rêvé d'une presse qui ne se jette pas sur l'événement puis l'oublie aussitôt.
J'ai rêvé d'un monde qui ne s'émerveillerait pas de l'élection d'un Noir.
J'ai rêvé d'un espoir qui ne retombe pas comme un soufflet, dès demain.
J'ai rêvé d'adultes qui ne célèbrent plus aucun culte de la personnalité.
J'ai rêvé d'un peuple ne cherchant pas son bonheur dans le choix d'un chef.
J'ai rêvé d'un pays cessant de se regarder au travers du prisme étatsunien.
J'ai rêvé d'une France qui ferait ce qu'elle admire hors de chez elle.
J'ai rêvé d'une politique qui ne soulève pas des enthousiasmes illusoires.
J'ai rêvé d'une humanité ne regardant plus le doigt qui lui montre le ciel.
J'ai rêvé que nous osions regarder le ciel lui-même.
J'ai rêvé que nous ne nous contentions plus de rêver.
J'ai rêvé que nous construisions courageusement nos propres rêves.


Jean-Pierre Dacheux

Barack Obama est élu président des États-Unis d'Amérique.

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Ce n’est pas une élection, c’est un séisme dont on ne peut pas encore mesurer les conséquences.


Ne croyez pas que je sois aveuglé par l’homme. Je n’attends pas de miracle. Barack Obama est américain et il le restera, avec ce que cela comporte de divergences et de différences avec les Européens.

Mais Barack Obama nous fait sortir de 8 années de médiocratie de la présidence Bush, qui ne dirigeait pas son pays, mais une multinationale.

Sa campagne nous a rassuré sur son intelligence et sur le sens qu’il compte donner à sa politique.

Au delà des USA, son élection restitue la dignité à des millions de Noirs de par le monde à qui, même dans notre pays, on laissait encore croire qu’ils sont des sous-hommes.

Son exemple leur permettra de relever la tête, de contester les pouvoirs fantoches en place qui ne sont que les valets du système marchand et du néo-colonialisme blanc.

Les mois, les années qui nous attendent vont être très difficiles.

Son élection à la présidence des USA fait surgir un immense élan d’espoir pour l’ensemble de l’humanité. Décevoir cette espérance plongerait le monde dans une ère de violence comme nous n’en n’avons jamais connu.

Souhaitons surtout à Barack Obama de pouvoir réaliser son projet sans être arrêté dans son élan comme l’ont été certains de ses illustres prédécesseurs.

Dernier souhait, franco-français : nous voudrions aussi sortir de la médiocratie environnante … Où est l’Obama français qui chassera tous les retors chevaux de retour qui s’accrochent au pouvoir, même éphémère, pourvu qu’on parle d’eux.


Jean-Claude Vitran

Les paponnets et les paponnettes.



Une femme d’origine équatorienne, sans papiers lui permettant de résider normalement sur le territoire français, a été dénoncée à la police par une agent des services scolaires de la mairie du 5ème arrondissement, alors qu’elle allait inscrire son enfant à l’école.

L’ensemble de la classe politique s’en est ému, car le droit à la scolarité n’est pas subordonné à la situation des parents et les enfants doivent bénéficier des bienfaits de l’école jusqu’à l’âge de 16 ans, quelle que soit la situation des parents.

Je souscris bien entendu au respect de ce droit fondamental, mais je suis surpris qu’au-delà de cet émoi, aucun responsable politique ne se soit offusqué de la dénonciation par un agent de l’État de cette femme et de son enfant.

Naïvement, je pensais que le temps de M. Papon, des paponnets, des paponnettes et du pétainisme était révolu! Je croyais que la dénonciation faisait partie du passé mais, que nenni! Pour certains de nos concitoyens, -méritent-ils ce titre d’ailleurs?-, il faut que notre beau pays offre un visage sans rugosité, sans différence.

Et M. Tibéri , maire de cette mairie d’arrondissement, de dire au journal 20 minutes « il s’agit d’une fonctionnaire de très grande qualité qui n’a fait qu’appliquer l’article 40 de la loi de décembre 1985 ». Comme M. Papon, en 1942... on applique la loi. Non, pas la loi, une loi!

Cette paponnette n’est pas seule. Récemment, un paponnet de la région PACA a envoyé une circulaire aux préfectures pour répertorier les fonctionnaires d’origine musulmane. Certainement pour leur faciliter l’existence.

Et, n’oublions pas que, le 3 novembre, s’est ouvert à Vichy une conférence organisée par le Ministre de l’immigration et de l’identité nationale, Brice Hortefeux, réunissant 27 ministres de l’Union européenne. Le but affiché : l’harmonisation, à l’initiative de la France, de leurs politiques sur l’"intégration" des immigrés. Cela sent le passé, et cette pastille sera dure à avaler.



Jean-Claude Vitran

mardi 4 novembre 2008

Toute guerre en Afghanistan est ingagnable !

Un peu d’histoire.

Hier comme aujourd’hui, les Afghans font partie de ces pays qui n’ont jamais accepté la tutelle des puissances étrangères, en particulier occidentales.

Il y a bientôt 170 ans, en 1841, les Anglais étaient intervenus pour renverser l’émir Dost dont ils craignaient qu’il fasse allégeance aux Russes. Déjà ! Mais une émeute éclate, le 2 novembre 1841, et un officier, Alexandre Burnes, est assassiné. Craignant un soulèvement général, le commandement ordonne le repli de la garnison britannique, vers Jalahabad. Ainsi contrainte de fuir Kaboul, cette garnison forte de 16500 hommes, va être décimée par les rebelles afghans, car l’hiver s’est installé et, comme aujourd’hui, les Afghans connaissent parfaitement le terrain. D’embuscades en embuscades, c’est le désastre britannique; un seul homme arrivera à Jalahabad.

Atteinte dans son prestige, la Grande Bretagne organise immédiatement une expédition punitive. Elle se contente de détruire le fastueux Bazar de Kaboul et d’imposer un vague traité d’allégeance avant de se retirer.

Depuis lors et jusqu’à maintenant, l’Afghanistan restera fidèle à sa vocation d’État-tampon entre les impérialismes russes et anglo-saxons. Les troupes d’intervention, quelles qu’aient été les intentions affichées au début de leur action, finissent toujours par apparaître pour ce qu’elles sont : étrangères, c’est à dire occupantes. Et l’Afghanistan est un pays que l’on n'occupe pas. Anglais et Russes en savent quelque chose.

Dans une interview publiée par le Sunday Times, le dimanche 5 octobre, le commandant du corps expéditionnaire britannique en Afghanistan, le général Mark Carleton-Smith, juge impossible pour les forces occidentales de gagner la guerre contre les Talibans. L'opinion du général Carleton-Smith rejoint celle de nombre de diplomates et d'officiers de l'OTAN, qui reconnaissent, depuis quelque temps, que les Talibans ne seront pas défaits par les armes et qu'il faut négocier avec eux.

"Les Talibans ne négocieront jamais avec les envahisseurs", lui a rétorqué un porte-parole du mouvement islamiste renversé, fin 2001, par les forces occidentales. "Nous avons dit par le passé, et nous le redisons une fois de plus, que les forces étrangères doivent se retirer sans aucune condition", a déclaré Qari Mohammad.


Que sommes nous allé faire dans cette galère ?

Jean-Claude Vitran