dimanche 16 novembre 2008

Le désastre salutaire.


PS Champagne! Le Parti qui fait pchitt...

À Reims, le PS a explosé. En cinq morceaux au moins. L'un s'est éjecté dès avant la clôture du Congrès : le groupe Mélenchon-Dolez. Le second, le plus gros, trop composite, a perdu son pilote et s'écrase : la motion Delanoë. Le troisième, le moins mal apprécié par les socialistes, un tiers du parti, s'envole vers un parti présidentialiste à l'américaine : la motion Royal - Peillon - Vals. Le quatrième, le plus populiste, composite lui aussi, résiste, et garde "la Vieille maison", en espérant un sursaut "de gauche" : la motion Aubry - Fabius - DSK. Le cinquième, gauche de la pseudo gauche, attend son tour, s'il y en a un, et durcit le ton, prêt à ramasser les morceaux d'un parti désespéré : la motion Hamon. Ne parlons pas des écolos-socialos. Les uns, constituant le Pôle écologiste, sont déjà chez Ségolène. Les autres, avec Utopia, iront soit chez Aubry soit chez Hamon. Tout est dit, et la messe avec. Le désastre est absolu.



Rideau! la sortie est à droite!

Et pourtant, quelle chance! La clarification s'opère sous nos yeux! On sort de ce Congrès sans fausse alliance. La droite du parti existe : elle porte le beau visage de Ségolène. Elle est hors d'état de faire face aux enjeux : Martine Aubry l'a justement remarqué. La fausse gauche du parti existe aussi : la dite Martine Aubry est éloquente, compétente et généreuse mais elle se traine des alliés qui la plombent : DSK, patron du FMI sur lequel Sarkozy compte pour sauver le capitalisme, mais aussi Fabius qui a raccroché son wagon à cette équipe pour ne pas être mis hors course après son aventure européenne pro-non. La vrai gauche ringarde, à visage rajeuni, existe aussi : elle incarne un socialisme néotraditionnel qui n'a pas encore choisi entre la croissance qui fournit l'emploi et l'écologie qui combat la folie des riches. Salutaires divisions. Le paysage se recompose. Toute la gauche est à repenser. Le PS en gelait l'évolution. Le voici embarqué dans le flot tumultueux des recompositions. Ce n'est pas un drame. C'est la dernière chance d'une organisation qui a fait son temps et doit ou mourir ou se rebâtir sur de nouvelles bases.

Pour cela, le clan Royal a choisi le modernisme et l'abandon de ce qui fit l'histoire même des socialistes. Il a une longueur d'avance mais la crise mondiale ne joue pas dans son sens. Les autres composantes du PS ont à se débarrasser des vieilleries qui l'encombrent, sans y perdre l'esprit du socialisme qui n'est pas fait d'électoralisme mais de fidélité à des valeurs de solidarité avec les victimes du système économique. Cette solidarité peut resurgir, sinon il faudra laisser la place à d'autres. Lesquels? On ne tardera pas à le savoir. Oui, ce vrai désastre est tout à fait salutaire : il ouvre des espaces politiques qu'on croyait bouchés!


Offrez-nous des roses rouges et..., nature, s.v.p !
Jean-Pierre Dacheux

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