En effet, en plusieurs occasions, lors de cette interview de plus d'une heure, effectuée par quatre journalistes complaisants, chargés de déclencher les propos surprenants du toujours-Président-bientôt-candidat, nous avons pu entendre exactement ce que nous nous ne voulons pas voir perdurer.
Passons sur les"propositions économiques" qui seront votées en février par les troupes parlementaires sarkozistes, avant une élection qui,de toute façon, modifiera la majorité présidentielle.
Non, ce sont cinq affirmations qui méritent d'être commentées. On peut se reporter au verbatim de l'émission, mais sans risque de déformation, il est simple de retenir ceci :
1 - Il y aurait maintes raisons, pour la France, d'admirer l'Allemagne actuelle et de lui emprunter certaines des causes de ses succès économiques.
Nulle allusion ne sera faite, évidemment, au fait que l'Allemagne, au lendemain de la guerre 1939-1945, fut interdite de réarmement massif et notamment de construction de l'arme nucléaire. Silence aussi sur le renoncement rapide à l'industrie nucléaire civile en Allemagne au profit d'un développement très actif des technologies permettant l'accès aux énergies renouvelables. Imiter l'Allemagne, c'est renoncer au nucléaire civil et militaire.
2 -Voici "dix ans", affirme le Président-bientôt-candidat, que l'on n' a pas fait ce qu'il fallait faire pour sortir la France de la dette et assurer sa croissance. Grâce à lui, on y viendrait enfin.
Dix ans, c'est exactement le temps dont la droite chiraco-sarkozienne a disposé, pour faire ce qu'elle voudrait, à présent, faire. On ne peut, indéfiniment, s'en prendre à des socialistes qui ont perdu le pouvoir en 2002. Il est surprenant qu'un tel volontarisme cache une impuissance constatable.
3 - Il faut supprimer les impôts que supportent les entreprises et alourdir la TVA que le Président-candidat se refuse à qualifier de "sociale".
On a besoin d'argent maisil ne faut faire payer que les consommateurs ! Double erreur : c'est affaiblir le pouvoir d'achat de tous ; c'est prétendre que les entreprises, soulagées de certaines charges embaucheront ! Cette clef de la porte de sortie de "crise" n'est pas la bonne.
4 - Il faut taxer les transactions financières même si la France est la seule à le faire!
Le "Président des riches" est contre la finance et pour le capitalisme. Les citoyens ne s'y retrouveront pas facilement. La Taxe Tobin, si longtemps décriée, jamais défendue par la France dans les instances internationales, ne s'appliquera que si ceux qui la refusent y consentaient. Et, une fois encore, cela vient bien tard,sans certitude d'une possibilité d'application cohérente et juste !
5 - Il faut relancer la construction en ouvrant de 30% les possibilités d'agrandissement de l'espace à bâtir, verticalement autant qu'horizontalement.
Pas un mot, un seul, sur les possibilités qu'ouvriraient les chantiers d'isolation de l'habitat et, au contraire, on relancerait donc la construction en se dégageant des contraintes des permis de construire ! C'est une politique sciemment antiécologiste qui va à rebours de ce qu'il faut faire.
Il est plus que temps d'en finir avec une politique qui crée les risques contre lesquels elle voudrait nous prémunir.
Mais il y a, sur le fond, bien pire : cette conception du monde, de l'Europe, de la France, des relations entre les hommes est liberticide sauf pour les"libéraux" (ceux qui veulent supprimer toutes les contraintes à leur entreprise de domination). Nous sommes parvenus dans la phase ultime de déploiement du capitalisme prédateur. Que tant de beaux esprits et de simples citoyens soient tombés dans le piège d'un système économico-politique qui désespère les humains est devenu très dangereux. Ces hommes ne se laisseront pas arracher leurs pouvoirs, énormes ou petits, sans recourir à des violences sourdes ou aiguës. La complaisance de ceux qui, dans les médias,"travaillent" l'opinion, y compris en flattant les faux opposants, (prêts à reprendre le flambeau s'il tombe des mains de l'UMP), donne à penser que nous allons vivre des mois chargés de périls.
Ouvrons les yeux et résistons.
Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran
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