dimanche 30 mars 2008

Ne les laissons pas partir, pour mourir là-bas.

Dit à Sarcelles, le 29 mars 2008, devant les citoyens du Réseau Education Sans Frontière.

L’appel à nous réunir, aujourd’hui, en ce lieu, est : Laissez les grandir ici.

Cet appel des associations, qui militent au sein de RESF, masque une réalité des plus tragiques.
C’est celle du sort qui attend ces enfants si notre action n’est pas positive.

La vérité est : Ne les laissons pas partir, pour mourir là-bas.

Car il s’agit bien de survie pour la plupart des émigrés qui vivent sur le sol de France.
C’est pour construire une vie de famille en France et ne pas mourir la- bas que les parents se battent, et c’est pour cette raison que nous les aidons dans leur combat.

Un jour, je posais à une famille de Rroms la question de savoir pourquoi accepter cette vie très difficile dans la plaine de Pierrelaye, plutôt que de retourner en Roumanie, ils me répondirent : « parce qu’ici, nous mangeons tous les jours, parce que la police tape moins fort, et parce que nous avons l’espoir que nos enfants s’en sortent, car ils vont à l’école ».

Qu’ils soient Africains, Chinois, Haïtiens, Rroms ou d’autres
origines, ce qui les attend en cas de retour, serait peut être la faim, la torture, la prostitution, les mutilations sexuelles, l’exploitation au travail, et dans tous les cas, une vie misérable, sans espérance et la banalité de la mort à petit feu.

Cela dans 122 pays dits du tiers-monde où vivent aujourd’hui 4 milliards des 6 milliards d’hommes que nous sommes sur la terre. Les bénévoles de RESF ne veulent pas être complices de ce désastre quotidien car derrière chaque victime il y a un assassin.

L’ordre actuel du monde n’est pas seulement meurtrier, il est absurde et le désastre a lieu dans une normalité glacée. Il n’y a pas de fatalité, il manque seulement au monde la volonté de changer le cours des choses.

C’est cette volonté qui anime les militants du Réseau Education Sans Frontière.
En faisant cela, ils font leur métier d’Homme, tout simplement.

Jean-Claude Vitran
au nom de la Fédération de la Ligue des Droits de l’Homme du Val d’Oise.


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