Nous apprenons, par des amis écologistes, quel contenu justifie l'approbation de l'accord PS/EELV. Vous le trouverez ci-dessous. Sans aucun doute, un tel programme, intégralement appliqué, changerait la vie politique française. Pourquoi doutons-nous pourtant de l'engagement du PS et de la pérennité d'un tel accord ?
Pour de multiples raisons qui se résument à celles-ci :
• il s'agit d'un accord électoral et pas d'un accord politique fondé sur une orientation commune.
• les autres partenaires de la gauche, concernés, n'y sont pas engagés.
• la sensibilité majoritaire au sein des instances dirigeantes du PS (pas nécessairement parmi l'ensemble des socialistes), reste productiviste, centralisatrice et pronucléaire.
• Les écologistes, au sein d'EELV et plus encore au dehors, qui ont une autre sensibilité philosophique, considéreront cet accord comme autre chose que ce dont l'Europe et la planète tout entière a besoin et s'en désintéresseront.
• Bref, deux logiques s'affrontent comme toujours : celle des "réalistes" qui veulent décider et agir à court terme et celle des "utopistes" qui veulent préparer le moyen terme, d'urgence, pour n'être pas contredits par les changements fondamentaux qui s'opèrent, indépendamment des choix électoraux proches.
Autant dire que notre choix est le second, celui qui n'engendrera pas de nouvelles déceptions, des déconvenues conduisant, comme en Grèce ou en Espagne, vers le reflux de ce qu'il reste du socialisme.
Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran
Présentation de l'accord PS.EELV par des responsables écologistes :
"Sur deux questions cruciales nous avons choisi de préserver notre liberté de parole et d’action, particulièrement pendant la campagne présidentielle : l’avenir du chantier de Flamanville et le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Sur ces questions, EELV et le PS ont vocation à se revoir après l’élection présidentielle.
Comme vous pourrez le constater dans le document ci-joint, le travail, aboutit à un texte qui dans sa rédaction comme ses propositions marque une véritable avancée dans l’intégration du projet écologiste dans un programme de mandature parlementaire".
- Sur le volet énergétique : la fermeture de 24 réacteurs d’ici 2025, l’absence de construction de nouvelles centrales sur la mandature, l’abandon des filières du retraitement et du MOX, la mise en place d’une filière du démantèlement, etc. et globalement une stratégie de transition énergétique basée sur l’efficacité énergétique et le développement des renouvelables.
- La révision des infrastructures de transport (ferroviaire, autoroutier, aéroport) à l’aune de critères environnementaux, de proximité et d’efficacité des fonds publics et un soutien massif aux transports collectifs, etc.
- Une loi d’orientation agricole qui, outre le renforcement du pluralisme syndical, révisera les soutiens publics en faveur de l’emploi et de l’environnement, une refonte de la gestion foncière, l’interdiction des OGM, etc.
- Une politique de santé qui, prenant en compte les causes environnementales de nombreuses maladies, mettra la prévention au cœur de son action, luttera contre les déserts médicaux et les déremboursements injustes, et réévaluera la place des hôpitaux publics, etc.
- Un renforcement des politiques européennes (un saut fédéral) pour lutter contre la crise économique, le contrôle public des banques, la création d’eurobonds, la taxe sur les transactions financières, la suppression des paradis fiscaux et l’augmentation du budget communautaire par renforcement des ressources propres etc.
- Une réforme fiscale prenant en compte la contribution climat énergie, la fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu, la taxation renforcée des très hauts revenus, etc.
- La reconversion écologique de l’économie, 600 000 emplois verts, une politique de reconversion industrielle, une banque publique d’investissement, etc.
- Le droit à la retraite à 60 ans, la remise à l’agenda social de la question des temps de la vie, la priorité à la lutte contre le chômage des jeunes et des seniors, etc.
- La réduction des pouvoirs excessifs du président de la république, le renforcement des pouvoirs du parlement, une part de proportionnelle de15 à 20% du nombre total de sièges selon le redécoupage, la transformation du conseil constitutionnel en cour constitutionnelle avec pouvoir de contrôle renforcé, etc.
- L’interdiction du cumul et un statut de l’élu, le renforcement de la parité, l’abrogation de la réforme territoriale, de nouveaux transferts de compétences aux régions, le droit de vote et d’éligibilité des personnes étrangères aux élections locales, etc.
- L’indépendance de la justice et la revalorisation de ses moyens, l’abrogation des lois sécuritaires sur les peines planchers et la rétention de sûreté, etc.
- Une action diplomatique pour que les décisions du FMI, de la Banque Mondiale et de l’OMC soient soumises aux institutions de l’ONU et à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la démocratisation de l’ONU, 1% du PIB pour l’aide publique au développement, le soutien à la création de l’Organisation Mondiale de l’Environnement, etc.
- Retrait des troupes françaises d’Afghanistan, reconnaissance de l’Etat de Palestine, fin de la Françafrique, participation aux négociations suite à l’initiative Obama sur le désarmement nucléaire, etc.
- Une politique de régularisation des sans-papiers sur la base de critères fixés par le Parlement après une conférence de consensus associant les associations, la réforme de CESEDA et l’abrogation des lois d’exception (restriction vie privée et familiale, etc.), une action résolue pour la sanctuarisation du droit d’asile au niveau européen, etc.
- La lutte contre les discriminations par l’éducation et le renforcement des sanctions, le droit au mariage et à l’adoption pour tous les couples, l’élargissement de la délégation parentale, etc.
- Faire passer l’égalité femme-homme du droit à la réalité des situations, notamment emploi, accès aux responsabilités, salaires, Ministère des droits des Femmes, etc.
- L’abandon de la RGPP, la revalorisation de la fonction publique (lutte contre la précarité des emplois, réforme des promotions internes, etc.)
- Sur l’éducation un plan pluri-annuel de recrutement de professionnels, un droit à la qualification pour tous garanti par un compte formation individuel, qualification de la moitié d’une classe d’âge au niveau licence, le rapprochement des classes préparatoires et des universités, un plan de rattrapage pour le logement étudiant, etc.
- Une conférence salariale annuelle tri partite dans le cadre d’une politique visant à améliorer les salaires, le rattrapage du pouvoir d’achat du SMIC et des minimas sociaux, etc.
- La construction de 500 000 logements par an dont 150 000 logements sociaux, l’augmentation des sanctions de la loi SRU et la part des logements sociaux de 25% au lieu de 20%, un plan d’urgence pour loger les 20 000 personnes prioritaires au droit au logement, le désenclavement des quartiers de la politique de la ville, la suspension des expulsions des locataires de bonne foi, etc.
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