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jeudi 24 novembre 2011

Non au chauvinisme pernicieux



En peu de mots, tout est dit : La Lettre de la Citoyenneté (de novembre-décembre 2011) indique qu'une majorité de Français (59%) est favorable au vote des étrangers résidant en France, à l'occasion des prochaines élections locales. Nicolas Sarkozy ne fait pas partie de cette majorité et, à l'approche de l'examen de question par le Sénat, s'est exprimé, devant l'assemblée des Maires de France, pour associer étroitement nationalité et droit de vote.

Dans la fuite en avant et le tout à droite, Nicolas Sarkozy et "la droite populaire" (si, si..., ça existe, c'est la droite de la droite, à l'UMP) font la course en tête.

Nouvelle dissociation d'avec nombre d'États d'Europe qui acceptent, certains depuis longtemps, le droit des étrangers à voter, non seulement aux élections locales mais à d'autres élections y compris législatives.



Prôner que les résidents étrangers s'insèrent dans le pays (d'aucuns - pas nous !- disent : "s'intègrent") et ne pas les laisser participer à la vie du pays où ils sont installés parfois depuis des décennies est contradictoire ! Le père de Zidane n'a pas pu voter...

Y a-t-il deux catégories d'hommes : ceux qui vivent en leur pays et qui en peuvent être les citoyens, d'une part, et ceux qui ne peuvent qu'habiter, payer leurs impôts, éduquer leurs enfants dans le pays où ils se sont retrouvés en famille, mais sans y avoir le droit d'exprimer un avis sur la politique du pays d'accueil, d'autre part ?

La citoyenneté de résidence et la citoyenneté du monde sont, pour les nationalistes, des concepts erronés et dangereux. Les replis qu'engendre cette conception étroite de la nation peuvent entretenir des conflits très graves. Décidément la pente choisie par les actuels dirigeants de la France nous fait glisser vers ce dont le pays a déjà plusieurs fois souffert : le chauvinisme virulent !

Écartons ce péril !



C'est même pas vrai ! L'UMP et le petit Nicolas aussi, maintenant...

...Pourtant, en 2001 M. Sarkozy écrivait dans son livre « Libre » : « J’avoue ne pas être outrageusement choqué par la perspective de voir des étrangers, y compris non communautaires, voter pour des scrutins cantonaux et municipaux. A compter du moment où ils paient des impôts, où ils respectent nos lois, où ils vivent sur notre territoire depuis un temps minimum, par exemple cinq années, je ne vois pas au nom de quelle logique nous pourrions les empêcher de donner une appréciation sur la façon dont est organisé leur cadre de vie quotidien ».

Et le 25 octobre 2005, il expliquait dans une interview au Monde « qu’il ne serait pas anormal qu’un étranger en situation régulière qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales.

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

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