jeudi 24 janvier 2008

Revoir la laïcité, en Italie aussi?

Comme en France, en Italie, la laïcité est battue en brèche.

Benoît XVI a annulé un discours qu’il devait prononcer pour l’inauguration de l’année académique à l’Université romaine La Sapienza.

C’est la pression de professeurs et de collectifs d’étudiants laïques dénonçant un théologien rétrograde, qui place la religion au-dessus de la science, qui a motivé cette annulation ; leur protestation s'appuie sur un discours prononcé, en 1990, par celui qui n'était encore que le cardinal Joseph Ratzinger démontrant, affirment-ils, que le futur pape soutenait le procès en hérésie intenté, en 1633, contre Galilée pour avoir osé affirmer que la Terre tourne autour du Soleil. Le Vatican a tout de même rendu public le discours.

Le pape et le vicaire de Rome ont contre attaqué en organisant une manifestation rassemblant 200 000 personnes.

L’assemblée des manifestants était composée de groupes traditionalistes, de simples fidèles, mais aussi des états majors des partis de droite et de plusieurs représentants de la majorité de centre-gauche dont le vice-président du Conseil.

Le président de la République italienne a déclaré « l’annulation du discours est inacceptable pour un démocrate ».

Depuis 2006, le président du Conseil, Romano Prodi, n’a cessé de donner des gages à l’église, notamment sur les projets concernant les homosexuels, et le pape redouble d’attaques contre l’avortement.

Nombres de laïques italiens se sentent abandonnés par leurs représentants politiques.

Il faut être attentif et vigilant, la tendance sarkozienne de remise en cause de la laicïté n’est pas qu’un phénomène franco-français ; en Espagne aussi, les catholiques veulent peser sur les élections législatives de mars 2008, en attaquant le gouvernement à propos de la législation sur l’avortement et sur le divorce.

Rappelons-nous que le premier projet de constitution européenne, initié par la commission Giscard d’Estaing et repoussé ensuite par les Français et les Néerlandais faisait référence à la christianisation de l’Europe.

Jean-Claude Vitran

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