dimanche 20 janvier 2008

La laïcité est un respect

La laïcité n'est pas une neutralité mais un respect. Elle n'est pas une antireligion! Confondre religion et politique : là est la source du cléricalisme, celui des clercs comme, aujourd'hui, celui des mollahs.

Le retour du cléricalisme (et non du religieux) constitue l'un des évènements politiques les plus pernicieux qui soient. La sacralisation de la fonction politique est une résurgence de la monarchie. Laurent Joffrin, bien que brocardé par le Chef de l'État, n'avait pas eu tort de parler de "monarchie élective". Aurions-nous voté pour élire un roi qui pense, en tout cas sous-entend, qu'il détient de Dieu le pouvoir de gouverner les hommes?

Le mythe du prince qui tient sa fonction du Tout-puissant est une mystification, une tromperie! Toute politique est profane, c'est à dire se définit hors des temples, synagogues et mosquées. Non que la motivation politique ne puisse se nourrir de spiritualité et de conviction religieuse mais parce que le vivre ensemble suppose des compromis entre citoyens se pensant différemment quand ils s'expriment sur l'agora.

Les apports des philosophies et des religions ne se jaugent pas. Ils s'additionnent, se fondent et se confondent ou parfois, au contraire, ne peuvent que se superposer sans se concilier. Le tout, y compris les contradictions, appartient à un peuple dont la culture se construit sans jamais prendre la forme d'un culte unique. C'est bien pourquoi celui (ou celle) qui parle au nom de tous se doit de ne jamais séparer "celui qui croit au ciel" de "celui qui n'y croit pas".

La laïcité, oui, est un respect actif. Il n'a jamais été aussi important de le répéter et de se tenir prêt à défendre cette "politique de civilisation" là, celle qui n'obscurcit pas les Lumières mais au contraire, éclaire, éclaircit et répand les valeurs que la Révolution française a rendues universelles mais qui restent si fragiles et notamment la Fraternité, la petite dernière de notre devise républicaine, très systématiquement masquée ou bafouée.

Jean-Pierre Dacheux


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