mardi 22 février 2011

La France doit cesser d'être contre-révolutionnaire

Le monde entier découvre que la révolution n'est pas un concept dépassé.

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La place Tharir, la place de la Libération, au Caire, le symbole de la victoire populaire

Bien plus, il apparait que c'est là où la stabilité des dictatures assurait la tranquillité des marchés que surgit le neuf, un changement, déjà qualifié d'historique. La surprise vient de ce que la force des armes ne peut rien contre la détermination de ceux qui, n'ayant plus rien à espérer, peuvent affronter, sans peur, les pouvoirs et leurs affidés, police d'État et militaires confondus.

La France a commis toutes les erreurs : soutien de Ben Ali, de Mubarak et même de Khadafi. Précisons : non pas la France mais les gouvernements français qui se sont succédés, sous Miterrand, Chirac ou Sarkozy (ou leurs prédécesseurs qui, avec les sbires de la France Afrique avaient régné, par fantoches interposés, sur le continent noir et nord africain, là où nos intérêts coloniaux s'étaient reconvertis en intérêts financiers et industriels).

Le pire aura été, le dernier de ces gouvernements sans vergogne et sans pudeur. N'oublions jamais que l'assassin Khadafi a couché dans sa tente, en plein Paris, reçu comme un satrape, honoré par le Président de la République française, afin que nous puissions profiter de ses largesses pétrolières et autres.

Mais voilà : la roue tourne et broie les intentions des chefs de clan. Or, la France était devenue un clan. Depuis 2002, le clan RPR-UMP domine, se sentant protégé contre toutes les alternances. Rien ne peut bouger. Rien ne bougerait, du reste, en cas d'alternance. Les institutions sont ainsi faites que le bipartisme est installé. Pour "sortir les sortants", c'est-à-dire les caciques du régime, si nous ne voulons pas que le fascisme crie au "tous pourris" et s'en charge, c'est du régime lui-même qu'il faut sortir, un régime où le seul espoir est, actuellement, de voir la droite libérale remplacée par une fausse gauche socio-libérale.



Il est temps que nous reprenions la Bastille, non pas la forteresse mais la place. Car c'est sur la place publique que la politique se joue, de nouveau. À Paris, il y a bien une place Tharir, comme au Caire, une place de la libération, d'où, comme à Versailles en 1789, le peuple tout entier et pas seulement ses représentants, pourrait dire : "nous sommes ici par notre propre volonté, et nous n'en partirions pas même par la force des baïonnettes, car nous sommes les plus forts, nous sommes la volonté populaire". Dégagez, laissez nous nous occuper de nous-mêmes. Cessez de vouloir faire notre bonheur malgré nous, car nous savons, à présent, que vous sacrifiez nos intérêts au profit des vôtres.

On comprend mal que nous ayions dû tant attendre pour y voir clair, mais nos frères et sœurs, de l'autre côté de la Méditerranée, nous ont décillé les yeux. Ici aussi le pouvoir a cessé d'être puissant. Il est creux. Il est, aussi, insolent et de plus en plus aveugle. Continuer à flirter avec les dirigeants des pays dont les peuples refusent de maintenir la légitimité est insensé, imprudent et révélateur de la collusion avec les riches, les très riches. Si cela perdure, c'est notre faute !


Au suivant...

"Résistance et le changement" entre dans une nouvelle étape. Nous ne saurions rester les spectateurs des événements terribles qui se déroulent sous les yeux de l'ensemble de l'humanité. La revendication d'une démocratie véritable a surgi. Elle connaitra des échecs mais ne refluera plus. N'attendons pas tout de 2012 ! Ne craignons plus un pouvoir qui est en pleine déliquescence. Sarkozy et ses comparses, c'est fini ! "L'oligarchie, ça suffit", comme dit Hervé Kempf.

Que nous prenions la Voie d'Edgar Morin, après avoir partagé l'Indignez-vous de Stéphane Hessel, ces vigiles veillant encore sur la République, soit, mais la France ne serait plus ce qui l'a rendue unique au monde si elle se vautrait, plus longtemps, dans la résignation, au moment où des peuples entiers se lèvent pour conquérir leur dignité. La France, l'Europe tout entière, ont besoin de trouver la voie d'une démocratie nouvelle, celle du XXIe siècle, celle où l'économie, que dominent aujourd'hui les nantis, ne dominera plus la politique. Si nous voulons que notre sort, au quotidien, soit acceptable et que nos descendants aient un avenir, l'économie aussi doit devenir démocratique.

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Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

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