mercredi 23 février 2011

La démocratie est à réinventer

Ce qui est en train de se lever n'est suscité ni maîtrisé par personne.

À l'étranger, si Khadafi tombe, et il tombera (mais, à ce jour qui sait dans quelles conditions ?), c'est, de l'Égypte à la Lybie, un aspect du monde qui va changer de visage et nul ne peut prévoir ce qui va advenir.

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Ce que l'on voit déjà, c'est que les intérêts objectifs des puissances économiques ne correspondent pas aux intérêts des peuples qui se libèrent ! Les "Agences de notation" dégradent (quel est ce langage et d'où vient cette pseudo autorité !) les pays qui s'ouvrent sur une démocratie où la liberté de savoir, de communiquer, de se déplacer, de penser et de parler, inonde les citoyens d'une espérance joyeuse. Les Bourses montrent leur inquiétude en marquant le pas et voient régresser leurs indices. Tout particulièrement celle de Milan, en Italie, pays dont les liens historiques et coloniaux avec la Lybie n'ont, certes pas, été coupés par Berlusconi ! Le prix du pétrole a refranchi la barre des 100$ le baril... David Cameron, en bon réaliste britannique, est parti visiter des pays arabes pour... leur vendre des armes. Bref, ce qu'on appelle l'occident a peur du surgissement d'une force politique contagieuse qui ne serait plus sous la coupe de potentats locaux complices des entreprises qui font l'économie mondiale.

En France, nous assistons à la fin d'un empire gonflé comme une baudruche et qui cesse d'être une illusion. Certains quittent le navire, tel M. de Villepin qui annonce son "non-renouvellement" d'adhésion à l'UMP. Des sondages révèlent le glissement d'électeurs UMP vers le FN : retour à la case départ... Un ministre de la République, M. Ollier, président des amitiés franco-lybiennes, époux de la ci-devant Ministre d'État chargée des affaires courantes aux Affaires étrangères, instigateur de la visite de Khadafi en France en 2007, apparait comme l'homme de l'ombre qui faisait des affaires avec ce dictateur condamné par l'opinion mondiale voulant saigner les Lybiens s'ils ne rentrent pas dans le rang. Boris Boillon, ex-ambassadeur en Irak, conseiller diplomatique de Sarkozy au moment de la réception de Khadafi, ambassadeur, récemment nommé, gaffeur et contesté, en Tunisie... Jour après jour, on apprend les compromissions et les erreurs graves des collaborateurs de la présidence. Les médias, si longtemps complaisants, se déchainent contre un pouvoir qui, s'il n'est pas encore aux abois, est déjà totalement déconsidéré.



Allons-nous, simplement, laisser la meute changer de chien de tête ? Ou bien Sarkozy ne sera pas candidat et les Morin, Borloo, Fillon et de Villepin tenteront leur chance, ou bien l'impasse sera faite sur cinq ans, en limitant les dégâts, c'est-à-dire en favorisant le candidat qui, tel Mitterrand, est capable de mener une politique de droite en tenant un discours de gauche : DSK. En tout cas, une page va se tourner mais... dans quel sens ? Un livre se parcourt de gauche à droite. Ce n'est qu'en... arabe que les textes se lisent de droite à gauche. Mais ne tirons pas sur cette ficelle...

Tous ceux qui se sont satisfait de la présidence Sarkozy l'éreintent, à présent ! Tous les corps de l'État des enseignants aux magistrats, des policiers aux... diplomates, regimbent, critiquent, sont au bord de la désobéissance. Nicolas Sarkozy s'est piégé lui-même en multipliant des annonces intenables, en se contredisant par des emprunts à la gauche non crédibles, en menant une politique ultra sécuritaire inefficace, en voulant tout gérer et tout décider sans en avoir ni les moyens ni les compétences. Fin de partie, donc... Mais les lâches et les complices qui ont cru pouvoir tirer des avantages de leur suivisme vont-ils, pour autant disparaitre ? Sûrement pas ! Qui croira, par exemple, que M. Proglio s'effacera quand l'actuel Chef de l'État quittera le pouvoir ? Qui pensera que les champs pétroliers, en mer, au large de la Lybie, que le gaz de schiste en Algérie, que le tourisme huppé, en Tunisie, vont être abandonnés par les grands loups qui chassent le profit, partout, depuis les Quartiers généraux de la grande économie, installés en France ?



Où sont les hommes et les forces qui vont permettre que, dans notre pays, on fasse le ménage que nécessitent les changements de générations et les changements culturels qui conditionnent les vrais changements politiques ? Inutile de chercher des vedettes et des "sachants" (peu "savants" ! ) qui iront se jeter sur les plateaux de radio-télévision ! C'est à nous, petites gens, disposant d'un cerveau et d'un peu de courage, qu'il appartient de s'extraire du monde des idées toutes faites, celles qui nous paralysent depuis le début de la Ve République. La monarchie, républicaine ou pas, doit être abolie et il n'aura pas suffi de couper le cou d'un roi, Louis XVI, pour faire mourir l'autocratie ! Achevons, terminons la Révolution politique qui, en 1789, a ébauché la forme de la démocratie sans pouvoir la faire régner.

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La démocratie ne s'exporte pas à la pointe des baïonnnettes, ni par des discours autoritaires proaméricains !

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

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