En 2007, Nicolas Sarkozy avait gagné sur le terrain des idées. Il avait convaincu que plus de travail fournirait plus de ressources, de profits individuels donc de bien être.
Il n'en fut rien. La croissance indéfinie est un mythe. L'austérité s'est emparée de plusieurs pays d'Europe et la France ne pourra y échapper.
Même électoralement battu, le président sortant va continuer, par l'intermédiaire de tous ceux qui ont contribué à la mise en place de sa politique, à influencer les élites politiciennes.
Qui va contester, demain, avec efficacité, la croissance, le productivisme et le recours aux énergies carbonées ou nucléaires ?
Débarrassée de ses excès, la même doctrine économique va continuer de sévir. Ses servants auront simplement changé... de noms.
Regagner le terrain perdu dans le champ des idées ne dépend pas de la seule victoire électorale de François Hollande, laquelle, nécessaire, est loin d'être suffisante.
Les questions essentielles affectant la sécurité des êtres humains et qui nécessitent des solutions dont les effets puissent courir sur plus d'un mandat de cinq ans, ne seront pas abordées de front. On peut, d'ores et déjà, en être persuadé parce que cela nécessiterait un bouleversement intellectuel auquel nous ne sommes pas prêts.
Prendre le pouvoir sans pouvoir rien faire d'autre que ce que l'on est contraint de faire est une illusion.
C'est aux citoyens de s'emparer des événements et des dossiers qui vont surgir devant nous si nous ne voulons pas retomber dans l'ornière sarkozienne laquelle s'est profondément enfoncée dans toute l'Europe.
"Le changement maintenant" n'est pas le changement de personnel politique d'abord ; c'est le changement dans les idées qui dominent l'économie, l'écologie et la politique nationale, européenne et planétaire. Et c'est ce défi idéologique qu'il faut relever si nous ne voulons pas voir, en 2017, revenir un émule de Sarkozy.
Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran
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