vendredi 10 mars 2017

Présidentielles 2017. Note 24 à J-46. La droite dite « républicaine » et le PS « en miettes »


Un deuxième temps intermédiaire et décisif .


Le point au 8 mars 2017. 
par Jean-Pierre Dacheux 


Nous voulons, au cours des mois qui vont continuer de s'écouler, analyser l'évolution de la situation politique pendant la campagne électorale qui s'est ouverte depuis la fin 2016. Chaque texte, daté, numéroté et modifiable, s'ajoute aux précédents présentés sous le même titre : « Avec ou sans primaires », puis, à présent, « un deuxième temps, intermédiaire et décisif » (qui durera jusqu'au 17 mars, date de clôture des candidatures). Il peut être contredit, sans doute, parfois, par les événements. Fin mai 2017, nous regrouperons, en un seul et même document, toutes ces notes, que nous voudrions utiles pour effectuer cette activité politique chronologique. 

"...J'ai eu l'imprudence de lire ce matin quelques feuilles publiques ; soudain, une indolence, du poids de vingt atmosphères, s'est abattue sur moi, et je me suis arrêté devant l'épouvantable inutilité d'expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit." Baudelaire. (Dans son projet de préface aux Fleurs du Mal)

Cette pensée nous envahit, et il est difficile d'y résister ! Et pourtant...


La lâcheté est « en marche »

1 – les Républicains et le PS sont de fait complices.
Tous contre Fillon avant hier. Tous derrière Fillon hier. Nous voici passés du Plan B au Plan...qué : les pseudos centristes de l'UDI, après avoir abandonné le navire dans lequel ils étaient montés sont prêts à y regrimper si...le candidat Fillon leur fait quelques concessions (comprendre : leur garantit des places au Parlement). On est loin de toute politique ! Les raisons invoquées pour s'éloigner n'ont pas disparu, mais, tout simplement, on serre les rangs pour sauver la droite en miettes et les intérêts de son camp. Gageons que, derrière, Sarkozy est à la manœuvre, autrement dit regroupe les droites dures et prend les tendres en otage.
Et voici que Bertrand Delanoé vient donner le coup de pied de l'âne à Benoît Hamon. Avec toute l'autorité que lui confère son ancienne fonction de maire de Paris ayant plutôt réussi, il rejoint ceux qui réussissent l'exploit de concilier le socialisme et la candidature Macron. Sur France-Inter, ce matin, il a exposé, en clair, que l'économie commande et que, pour vaincre Marine Le Pen, il faut abandonner les discours à la Jaurès ou à la Blum et s'en remettre à Macron qui est le seul à même de rassembler une majorité sociale-libérale...
Tout est dit semble-t-il : l'UMPS, comme disait le FN, passe du fantasme à la réalité. On refuse aux Français le choix d'autres voies que celles qu'offrent le patronat et les banques. Ce sera le capitalisme hard ou le capitalisme soft. Les sursauts, les colères, les exigences, apparus dans le premier temps de la campagne, au sein de l'opinion publique, n'auront pas de débouché. Les dégoutés, les désespérés qui iront chez Marine Le Pen seront remis à leur place quand la candidate FN sera battue, au second tour. La main mise sur l'électorat est « en marche » que ce soit avec Macron ou avec Fillon. Admirons le talent des traîtres à leur cause qui, plutôt que d'agir comme ils pensent, rejoignent le gros des troupes des droites et du centre très à droite.


2 - Voter est-ce abdiquer ?
Un livre dérangeant et provoquant, Voter c'est abdiquer, écrit par Antoine Peillon, vient de paraître, en mars 2017, aux éditions Don Quichotte ( une marque des éditions du Seuil). Antoine Peillon est journaliste, grand reporter au journal La Croix. Un de ses précédents livres (Ces 600 milliards qui manquent à la France. Enquête au cœur de l’évasion fiscale) a contribué à déclencher des enquêtes judiciaires et parlementaires toujours en cours. Il est le frère de Vincent Peillon, ancien ministre de l'Education (de 2012 à 2014). Dans le même veine, il est l'auteur de Corruption. Nous sommes tous responsables, (Seuil, 2014), puis de Résistance, (Seuil, 2016).
Tout se passe comme si, au bout de ses investigations, Antoine Peillon, de façon implacable et documentée, rationnelle, voulait nous appeler à l'action plutôt que de voter, pour « ranimer la démocratie » ? Comme on voudrait qu'il ait tort ! Seulement il ne suffit pas de lui opposer des idées générales. Il fournit trop de preuves, de références et de précisions pour qu'on puisse ne pas tenir compte de ce brûlot de 183 pages, véritable « manifeste du boycott civique de l'élection présidentielle de 2017 ». Nous ne nous permettons pas d'encourager à l'abstention mais nous sommes convaincus qu'il peut s'agir d'un acte civique. Antoine Peillon cite Élisée Reclus qui écrivait, en 1885, et (c'est encore d'actualité !) : « N'abdiquez donc pas, ne remettez pas vos destinées à des hommes forcément incapables et à des traîtres futurs. Ne votez pas ! »


3 - Des petits candidats pas si petits que ça.
Il va nous falloir, dans les jours à venir observer qui aura franchi la barre des 500 parrainages appelée officiellement « présentations ». Il y aura sans doute quelques surprises : ainsi, Henri Guaino semble loin du compte et François Asselineau en serait proche.
Une part de la perversité du mode de scrutin présidentiel se trouve cachée là. En 2002, on n'a pas assez fait observer que la multiplicité des candidatures (et pas seulement celles de Chévénement ou de Taubira), avaient suffi, de peu mais très efficacement, à écarter Jospin de la second place qualificatrice pour le second tour. En sera-t-il de même en 2017 ?

Si, comme il est possible, l'écart se resserre entre les candidats en tête, les voix qui manqueront à l'un des candidats, cette fois de droite, peuvent, bien qu'en négatif « faire le roi » (ou la reine)... À suivre

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