Les
voeux sont comme les promesses, ils n'engagent que ceux qui y croient
! Mais, chaque année, les vœux des personnages politiques nous
surprennent.
Une
question se pose : croient-ils vraiment en ce qu'ils nous souhaitent
ou, par pure démagogie et simple recherche de la quiétude sociale,
essaient-ils seulement de nous convaincre que demain sera mieux
qu'aujourd'hui ?
Comme
son homologue allemande, le président français, tel l'enchanteur
Merlin voudrait, comme par magie, nous persuader que le chômage va
se résorber, fin 2013.
Mais
« mon pauvre François », il n'y a que toi et ton
gouvernement pour donner à croire en un rêve pareil !
Tout
le monde sait que le chômage ne reculera pas, ou si peu. Nous
sommes, depuis le mitan des années 1970, entrés dans un nouveau
cycle dans lequel les gains de productivité, les évolutions
technologiques, l'automatisation des fabrications réduisent la
quantité totale de travail humain et cette constatation est un
postulat immuable. La valeur travail, telle que nous l'avons connue
et à laquelle nous tenions, ne serait-elle pas en passe de devenir
obsolète ?
Les
pseudo « experts » continuent de rechercher des
solutions dans la croissance, mot dont ils se
gargarisent.
Mais,
comme on le constate aujourd'hui, sans avoir besoin de sortir des
grandes écoles, les seuls pays en croissance sont les pays en voie
de développement, là où l'on emploie une main d'œuvre très bon
marché, pour un salaire de misère, où l'on se moque du droit du
travail, où l'on n'a pas de couverture sociale ni de systèmes de
retraites. Ce qui, non plus, ne saurait durer.
Les
Français, comme les autres Européens, sont-ils prêts à réduire
leurs salaires, à supprimer une partie de la solidarité sociale, à
modifier considérablement leur système de retraites, à régresser
d'un siècle ?
Pourtant, c'est le lot de la Grèce et c'est ainsi que cela se passera aussi chez nous si nous continuons à écouter les sirènes gouvernementales ou médiatiques.
Pourtant, c'est le lot de la Grèce et c'est ainsi que cela se passera aussi chez nous si nous continuons à écouter les sirènes gouvernementales ou médiatiques.
À
moins de changer fondamentalement les règles du jeu, embaucher
toujours moins de personnes au travail aura pour conséquence de ne
plus pouvoir équilibrer la sécurité sociale, de ne plus pouvoir
payer les retraites par répartition, et de supprimer les miettes de
solidarité qui perdurent encore.
Alors,
pourquoi taire la réalité et faire de la cérémonie des vœux un
catalogue de contre-vérités ?
Les
Français seraient-ils des crétins qui ne peuvent pas comprendre que
notre société change durablement et profondément, ou bien
seraient-ils gouvernés par des crétins qui ne voient pas que toutes
les sociétés changent ?
Archaïque,
le pouvoir socialiste, tournant le dos à son propre passé, semble
incapable d'aller y chercher les propositions permettant d'affronter
la révolution sociétale qui est en marche.
Les
problèmes sont considérables et il est impérieux de reconsidérer
le fonctionnement de nos sociétés. Beaucoup d'intellectuels, âgés
mais expérimentés, qui ne sont pas des imbéciles, le clament,
(Albert Jacquard, Stéphane Hessel, Michel Serres, Edgar Morin1,
etc …). Il nous faut changer de modèle économique, revoir la
répartition des revenus, intégrer tous les apports de l'écologie,
élever progressivement la solidarité et la justice sociale au
niveau de l'échelle mondiale et en finir avec la pensée dominante,
car, si nous ne le faisons pas, et rapidement, nous allons périr.
Ou
bien nos gouvernants sont aveugles, rigides et crispés sur des
modèles dépassées, ou bien, ils se moquent de nous et nous
mentent.
Reprenons
les propos du Manifeste Roosevelt de 2012 : « Hélas,
nos dirigeants semblent totalement dépassés : ils sont incapables
aujourd'hui de proposer un diagnostic juste de la situation et
incapables, du coup, d'apporter
des solutions concrètes, à la hauteur des enjeux. Tout se passe
comme si une petite oligarchie intéressée seulement par son avenir
à court terme avait pris les commandes."
Cette
« petite oligarchie » doit comprendre qu'aujourd'hui, on
n'a plus le temps, qu'il faut du nouveau, que le temps de
l'indignation est passé et qu'arrive celui de la révolte.
Jean-Claude VITRAN et Jean-Pierre DACHEUX
- 1 Voir dans le Monde du 1er janvier 2013, l'article d'Edgar Morin - http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/01/01/en-2013-il-faudra-plus-encore-se-mefier-de-la-docte-ignorance-des-experts_1811813_3232.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
N'hésitez pas à poster un commentaire.