Est-ce que ce qui n'est pas encore totalement prouvé n'existe pas ? La question vaut d'être posée quand les commentateurs officiels, pro-nucléaires, font valoir qu'une étude scientifique qui signale un risque possible, est sans valeur puisque sa démonstration n'est pas absolue et laisse subsister un doute. Or, quel scientifique sérieux affirmera qu'il sait tout sur le sujet qu'il traite ? Que dirait-on d'un savant qui ignorerait le doute ? Est-il, pour autant, prudent et intelligent d'en conclure qu'il n'y a pas matière à s'inquiéter ?
Nous pensons que la radioactivité, même confinée, échappe, fut-ce très faiblement, aux enceintes les plus imperméables, à cause des activités de sorties et d'entrées effectuées ou des imprudences humaines. Nous pensons que le risque zéro n'existe pas. Nous pensons que les maladies professionnelles repérées, par exemple, auprès d'anciens employés de l'ex-centrale de Brennilis (toujours pas démantelée, pourquoi, parce que trop périlleuse ?), ne sont pas imaginaires !
Nous pensons, enfin, qu'à vouloir trop masquer les dangers, on court le risque principal de voir, un jour, "exploser" une situation qui affolera le pays tout entier, sous informé. Nous ne pourrons plus longtemps, en tout cas, supporter d'être "le pays le plus nucléarisé au monde" sans en tirer toutes les conséquences.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/01/11/des-cas-de-leucemie-chez-des-enfants-vivant-pres-de-centrales-nucleaires-posent-question_1628490_3244.html#xtor=RSS-3208oir :
La revue Journal International du Cancer
vient de publier dans son numéro de janvier une étude scientifique
établissant une corrélation très claire entre la fréquence des leucémies
infantiles aigües et la proximité des centrales nucléaires (1).
Cette
étude épidémiologique rigoureuse, menée par une équipe de l’INSERM (2),
de l’IRSN (3), ainsi que le Registre National des maladies
hématologiques de l’enfant de Villejuif, démontre pour la période
2002-2007 en France un doublement de la fréquence d’apparition des
leucémies infantiles : l’augmentation va jusqu’à 2,2 chez les enfants de
moins de 5 ans.
Elle confirme ainsi l’étude menée en Allemagne par le Registre des
Cancers de Mayence en 2008 (4), qui avait abouti à la même conclusion.
La recherche de l’INSERM, intitulée Géocap, inclut les 2 753 cas
diagnostiqués dans toute la France entre 2002 et 2007 à partir
d’adresses géocodées et situées autour des 19 centrales françaises.
Durant des années, le Réseau Sortir du nucléaire a vu l’IRSN
travailler au démontage de toutes les études épidémiologiques montrant
un impact des installations nucléaires sur la santé : - démontage de
l’Étude de JF Viel montrant un excès de leucémies et de cancers
infantiles autour de La Hague (5), - démontage de l’étude faisant la
démonstration d’excès de leucémies infantiles autour des centrales
allemandes (6). Le Réseau “Sortir du nucléaire“ tient donc, une fois
n’est pas coutume, à féliciter l’IRSN pour sa participation à cette
étude épidémiologique.
Même en situation non accidentelle, la preuve est encore apportée que
la technologie nucléaire n’appartient plus à un monde civilisé.
Pour en savoir plus, voir le dossier sur notre site : http://groupes.sortirdunucleaire.org/Centrales-nucleaires-et-leucemies
Notes :
[1] http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ijc.27425/abstract
[2] Institut national de la santé et de la recherche médicale
[3] Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire
[4] Étude épidémiologique sur les cancers infantiles dans le voisinage des centrales nucléaires, éditée par l’Agence de Protection contre les Radiations et le Registre des Cancers infantiles de Mayence.
[5] http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Communiques_et_dossiers_de_presse/Pages/resultats__etude_du_Groupe_Radioecologie_Nord-Cotentin.aspx
[6] Rapport IRSN sur les leucémies infantiles autour des sites nucléaires Mai 2008
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
N'hésitez pas à poster un commentaire.