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jeudi 26 janvier 2012

L'histoire réduite à une manœuvre électoraliste !







Nous publions, ci-dessous, le communiqué équilibré et clair de la LDH. Nous ne pouvons dissimuler notre déception que les candidats du PS comme de l'UMP, pour des raisons électoralistes évidentes (les Français d'origine arménienne sont des électeurs influents), se soient laisser aller à criminaliser le refus de reconnaître le génocide arménien, alors que les historiens (turcs comme français) faisaient bien avancer la connaissance de ce crime d'État qu'il nous faudra tous, un jour, intégrer dans la connaissance du passé de l'Europe. Braquer le peuple turc ne peut que produire l'effet inverse de celui qui est recherché ! C'est non seulement un mauvais coup politique visant à rendre toujours plus difficile l'entrée de la Turquie dans l'union européenne, c'est une faute lourde qui confirme que des leaders politiques influents ne comptent que sur la sanction pour faire progresser la vérité. Ce n'est pas ainsi que nous voyons la défense des Droits de l'Homme.
Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran
 
Communiqué LDH
Paris, le 24 janvier 2012
 
Génocide arménien : de la transformation d’un fait historique en argument électoraliste



La Ligue des droits de l'Homme, qui a compté à sa direction de grands défenseurs de la cause arménienne, de ses deuxièmes président et secrétaire général, Francis de Pressensé et Pierre Quillard, à Anatole France, entre autres, a fait de la dénonciation des massacres d'Arméniens dans l'Empire ottoman l'un de ses premiers combats au lendemain de sa constitution lors de l'affaire Dreyfus.

Aujourd'hui, elle poursuit son action pour la reconnaissance universelle du génocide dont les Arméniens ont été victimes en 1915.
Mais elle considère comme inopportune la loi votée, suite à la visite de Nicolas Sarkozy en Arménie les 6 et 7 octobre, par l'Assemblée nationale le 22 décembre 2011 et le Sénat le 23 janvier 2012, visant à pénaliser en France toute contestation ou relativisation d’un génocide reconnu par la France. Faut-il le rappeler, iI ne revient pas à l'État d'écrire l'Histoire ni aux lois et aux juges de réprimer les propos sur cette question historique.
Cette initiative, qui ne répond pas à la nécessité de lutter contre une forme spécifique et déguisée de discours raciste au sein de la société française, mais relève fondamentalement de préoccupations idéologiques et électoralistes, est contre-productive par rapport à l'avancée nécessaire de la reconnaissance des faits.
L’essentiel est que les historiens puissent œuvrer librement et scientifiquement, en Turquie comme en France.

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