lundi 21 mars 2011

À quand le séisme politique force 10, en France ?

Ces (petites) élections cantonales, mieux qu'un sondage, apportent des informations sur l'état de l'opinion qui font peur.

1 - La politique qui intéressent les Français est ailleurs : à plus de 55% d'abstentions, le tocsin pourrait se déclencher car l'offre politique est très inférieure à la demande. le pays a faim de politique et le brouet qu'on lui sert est insipide.

2 - Le FN est un gros tigre de papier, (à moins qu'il ne s'agisse d'une baudruche dans laquelle on souffle pour faire du bruit avec sa bouche...). Le (très relatif) succès du FN, qui n'aura peut-être aucun élu, (ce qui est inacceptable, en démocratie, puisqu'il est reconnu comme parti non interdit !) manifeste le refus du bipartisme PS-UMP, autant que le désespoir des citoyens maltraités qui ne voient plus en l'Europe qu'une menace.

3 - Le Front de gauche, déjà désuni, où le PCF reprend sa course vers une alliance tactique avec le PS pour garder des sièges, se satisfait d'avoir atteint 10% des votants ! Désespérant !

4 - Fukushima ou pas, les écologistes ne percent guère et sont loin de leur score des régionales. Les voila donc obligés de repasser sous les Fourches Caudines du PS. Retour en arrière affligeant vers une "gôche" plurielle qui appartient à un passé révolu.

5 - Le PS est content : il va augmenter le nombre des présidences des Conseils généraux qu'il occupe, sans doute plus de 60 ! Les vieux crocodiles ont encore des dents. le renouvellement des candidatures est minime. Mais surtout : rien de neuf à l'horizon ! L'appel aux républicains pour faire barrage au FN appartient aussi à un autre temps. Qui ne voit que c'est le contenu d'une politique qu'il faut disputer au FN qui n'a pas besoin d'élus pour peser sur le pays !

6 - Ne parlons pas de l'UMP en état de coma avancé, mais dont il peut sortir ! Son crime aura été de suivre un Président à la dérive mais président quand même... Et, à ça, on ne touche pas en France : c'est la clé de voûte ! Tous ceux qui sont juchés dans l'édifice et jouissent du paysage font comme si rien ne pouvait s'effondrer !
La Ve République est comme ces centrales nucléaires quelle a crées : elle ne peut que perdurer, sauf tremblement de terre politique...

7 - Les autres partis, tous, sont "à la ramasse", tournés vers eux-mêmes, oublieux que ce qui se passe leur est extérieur, installés dans un cadre relationnel brisé où ils peuvent se montrer mais où ils ne peuvent agir.

8 - La peur est aussi au cœur de la majorité des citoyens qui constatent que la voie électorale est bouchée, que nulles sont les perspectives d'amélioration de leur situation matérielle dégradées, et que l'on peut se retrouver en guerre, en quelques heures.

9 - Quant à l'angoisse engendrée par les retombées radioactives émises par des réacteurs japonais, impossibles désormais à maîtriser, elle ne peut que croître... car les certitudes s'effondrent en même temps que les mensonges se révèlent.



10 - Sortir de la glu politique visqueuse et collante qui immobilise les Français ne peut s'envisager que si trois conditions sont, à notre avis, remplies :
• changer des institutions monarchiques qui ont fait leur temps et qui ont été trahies depuis que, à l'inverse de son fondateur, De Gaulle, elles permettent à un chef de l'État désavoué de rester en poste !
• entrer dans une rénovation économique totale qui satisfasse deux exigences sans lesquelles l'avenir de notre civilisation n'est plus garanti : le partage effectif et impartial des richesses et du pouvoir de décider, d'une part, la prise en compte des contraintes écologiques conduisant à la fin de tous les gaspillages capitalistes, d'autre part.
• sortir du nucléaire civil et militaire qui ruine et menace la France mais qui, surtout, oblige à mener une politique sécuritaire, centralisée, mobilisatrice des crédits indispensables à la recherche et à la réalisation de l'exploitation des énergies non polluantes, renouvelables et alternatives.

À quand ce tsunami bienveillant, cette révolution non-violente, cette ré-surrection de l'espérance politique ?


Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

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