lundi 14 mars 2011

Malheureux Japon, malheureuse humanité !


On ment ! On veut nous laisser croire que l'accident nucléaire n'est pas une catastrophe ! On va, hélas, constater le contraire, mais le gouvernement français ne bronchera pas de son dogme nucléaire. Il prétendra que, faute de gaz, de pétrole, nous n'avons pas d'autre choix, en France,pour préserver notre autonomie énergétique !

Comme si les risques que tous les hommes rencontrent, au cours de leur vie terrestre, ne suffisaient pas, voici que s'y rajoutent notre erreur et notre persistance dans l'erreur ! Les tremblements de terre exceptionnels, et les tsunamis qu'ils génèrent, dont rien ne nous indique encore qu'ils soient liés au réchauffement climatique, sont inévitables, siècle après siècle, décennie après décennie, mais l'enfermement dans les fausses certitudes sur l'énergie nucléaire est bel et bien criminel ! L'apprenti sorcier a encore sévi !

Que ce soit au Japon que surgisse la menace radioactive, aujourd'hui, a quelque chose de sidérant ! Après Hiroshima et Nagasaki qui ont laissé leur trace honteuse dans l'histoire de l'humanité, devrons nous, à l'avenir, parler de Fukushima comme étant à l'origine d'une catastrophe inégalée, comparable, toute chose égale par ailleurs, à Tchernobyl ?



On ignore encore jusqu'où la pollution radioactive s'étendra et si des populations, plus nombreuses encore qu'en Ukraine, ne vont pas être atteintes ! Même si l'on ne se trouve pas en face d'une catastrophe du même type que celle de Tchernobyl, car les causes des explosions ne sont pas les mêmes, (et jusqu'ici, une fusion irréversible du cœur des réacteurs n'est pas avérée), il n'en reste pas moins que la haute technologie et les compétences nippones rencontrent un échec monstrueux.

Construire plus de 400 centrales, des bombes à retardement, partout, y compris dans des zones sismiques, aura été insensé et ce fut un défi intenable lancé à Gaïa ! La Terre n'a que faire de nos savants calculs et n'obéit ni à nos calendriers ni à à nos certitudes scientifiques. Quoi qu'on dise, en France, où des centrales ne sont en fonctionnement que... depuis plus ou moins quatre dizaines d'années, le couloir rhodanien est une zone sismique et les bords de mer peuvent être affectés par des montées des eaux brutales qu'à l'avenir le réchauffement climatique n'arrangera pas.

Nicolas Hulot appelle à un débat suivi d'un référendum. Il a raison.

La résistance du lobby nucléaire va être énorme : de Centrale à Polytechnique, d'EDF à AREVA, de l'UMP au PS, on va tout faire pour que ce débat n'ait pas lieu ou soit tronqué !

"Touche à mon nucléaire" est le principe indiscutable, en France, parce que l'industrie et l'armée ont partie liée et s'opposent farouchement à toute contestation de cette spécificité nationale qui fait "la fierté de la France", second pays au monde pour le nombre de ses centrales.

Et bien, c'est de cela qu'il va falloir sortir, du prêt à penser, de cet "incontestable" mal fondé...

Ne parlons plus jamais de transparence ! Ce mot camoufle plus qu'il ne révèle ! La transparence est comme un carreau de verre, transpercé par la lumière qu'on projette sur lui, qu'on regarde de l'extérieur, mais derrière lequel on ne peut passer. Quand on entend parler de transparence, la méfiance grandit ! Que veut-on nous cacher puisqu'on nous dit qu'on ne cache rien... Tout n'est pas dit et tout ne peut se dire, sur le sujet du nucléaire, car on craint d'affoler les citoyens.



Pourquoi Éric Besson, cet homme qui inspire, désormais, autant confiance que son Président de patron, se répand-il dans les médias pour tenter de rassurer les français et bloquer la contestation ? Parce qu'il est aux ordres et qu'il est habile à enfumer les esprits.

Malheureux Japon qui subit, sous nos yeux, un drame multiforme qui, au lieu de s'apaiser, avec le recul des eaux et la diminution des secousses terrestres, risque de durer, au fur et à mesure que les émanations radioactives s'étaleront sur le pays.



Malheureuse humanité à qui ne suffit pas la révélation de ses erreurs pour changer de cap. Une fois de plus, on va hurler "plus jamais ça"... Ayons pitié de nous-mêmes : on ne joue pas avec ce feu ! Tous les risques ne sont pas à prendre pour accumuler de l'énergie.

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

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