L’idée de revenir sur la durée du travail hebdomadaire, les « trente cinq heures » et la retraite à 62 ans sont des escroqueries bien compréhensibles de la droite qui a fait alliance depuis toujours avec le patronat et tient à augmenter la durée du temps de travail pour éviter l’embauche de nouveaux salariés.
La variable d’ajustement des fluctuations économiques est le temps de travail pas le nombre de travailleurs. Imaginer que l’augmentation de cette durée aura une influence sur la santé économique du pays est soit un mensonge, soit une crétinerie.
Qu’Emmanuel Valls, membre du parti socialiste, embouche les mêmes trompettes et l’escroquerie prend toute sa saveur. Mais ce membre du parti, qui n’est pas un crétin, est il encore socialiste ? L’a-t-il d’ailleurs jamais été ? Son égo démesuré ne lui ferait-il pas marcher sur les traces d’autres transfuges aujourd’hui remerciés par le monarque ? Non, monarque à la place du monarque, il rêve de l’Elysée et il s’agit bien pour lui de nous vendre avec la droite libérale une escroquerie intellectuelle.
Depuis le début de l’ère industrielle le temps de travail s’est toujours réduit car la demande des industriels, d’abord, des financiers, maintenant, est d’augmenter toujours la productivité horaire humaine afin de toujours réduire les coûts salariaux et d'accroître les profits. D’ailleurs les Français sont parmi le peloton de tête des salariés les plus productifs dans le monde et à ce titre, ils devaient être remerciés par le patronat et le gouvernement.
Depuis deux siècles, l’idée fondamentale du patronat est de remplacer l’Homme par des machines qui n’émettent pas de revendications et ne se mettent pas en grève, ne sont pas malades, ne prennent pas de vacances et travaillent 24 h sur 24 sans rechigner, des nouveaux esclaves.
Hier, on a supprimé le poinçonneur des Lilas, demain, l’utilisation des puces RFID permettra de supprimer le travail de 300 000 caissières de supermarchés. Dans les médias, tous les jours on entend parler de suppression de postes, de dégraissages de structures, d’abord dans les services publics : la police, la gendarmerie, la poste, l’éducation nationale, Pole Emploi (un comble) et dans l’industrie : Molex, Michelin, Dassault, Renault, Laboratoires Roche, Unilever, Cargill et beaucoup d’autres … Hier aussi, on envisageait la semaine de 4 jours, portée par Gilles de Robien, pas vraiment à gauche puisque ministre du gouvernement Villepin.
Qu’est ce qui a changé ?
Ce qui a changé, c’est que le gouvernement actuel fait siennes les théories anglo-saxonnes néo libérales de Hayek, chères à Thatcher, Reagan et Bush et offre le pouvoir aux financiers et aux industriels qui sous prétexte de croissance, de PIB, détricotent les avantages péniblement acquis au cours du dernier siècle et rendent l’Homme moyen à nouveau corvéable.
Que la nouvelle droite dite décomplexée adopte cette posture et flirte en permanence avec le mensonge et l’arrangement sémantique n’est pas une révélation ; mais que des membres du parti socialiste se livrent à ces arnaques est intolérable et démontre comme nous l’avons déjà affirmé qu’une recomposition à gauche est vraiment nécessaire.
Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux
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