Cela se passe à Abidjan. Le journaliste d'Envoyé spécial approche de l'ambassade du Mali. Il constate que les personnes qui s'y cachent, dans les caves, sont sans eau, sans électricité, sans nourriture. Sortir, c'est prendre le risque d'être tué par un snipper. La peur, le désespoir, l'impuissance se lisent sur les visages. Les vivants circulent entre les sanies, les cadavres, les destructions. Une femme ivoirienne est venue apporter son secours, le peu qu'elle a, pour sauver n'importe qui... Elle crie son appel au secours.
Et puis, d'un seul coup, le cameraman se tourne vers un enfant, un bébé encore, assis sur son pot, les pieds trempant dans une eau grise. Et c'est l'explosion, pas une bombe, pas une grenade, non, une explosion de colère, de détresse, de terreur surgiede ce tout petit, où passe toute son énergie vitale. C'est tout à la fois exceptionnel, épouvantable, "magnifique" : il veut vivre et l'exprime par tous les moyens dont il dispose.
Il faudrait que les images et les sons recueillies par cet "envoyé spécial", Gilles Jacquier (1), soient placées sous les yeux de tous ceux pour qui la guerre est l'un des moyens de la politique. La monstruosité s'y trouve confrontée à l'innocence, mais une innocence qui ne se laisse pas faire... Même si cet enfant meurt, il aura jeté une condamnation ineffaçable à la tête des adultes. Les téléspectateurs conscients auront rencontré "quelqu'un" : un tout petit dont l'expression faite de force et de rage vaut tous les discours du monde...
14-04-2011 - Carnet de route en Côte d’Ivoire Un reportage de Gilles Jacquier
Reportage à Abidjan dans une ville dévastée par la guerre civile où des milliers d’armes ont été distribuées à de jeunes miliciens. Entre pillages, violences et crise humanitaire, quel avenir pour la Côte d’Ivoire après la chute de Laurent Gbagbo ?
Et puis, d'un seul coup, le cameraman se tourne vers un enfant, un bébé encore, assis sur son pot, les pieds trempant dans une eau grise. Et c'est l'explosion, pas une bombe, pas une grenade, non, une explosion de colère, de détresse, de terreur surgiede ce tout petit, où passe toute son énergie vitale. C'est tout à la fois exceptionnel, épouvantable, "magnifique" : il veut vivre et l'exprime par tous les moyens dont il dispose.
Il faudrait que les images et les sons recueillies par cet "envoyé spécial", Gilles Jacquier (1), soient placées sous les yeux de tous ceux pour qui la guerre est l'un des moyens de la politique. La monstruosité s'y trouve confrontée à l'innocence, mais une innocence qui ne se laisse pas faire... Même si cet enfant meurt, il aura jeté une condamnation ineffaçable à la tête des adultes. Les téléspectateurs conscients auront rencontré "quelqu'un" : un tout petit dont l'expression faite de force et de rage vaut tous les discours du monde...
Gilles Jacquier
(1) Journaliste et reporter cameraman à France 2 depuis 1999, Gilles Jacquier travaille pour le magazine d’information « Envoyé Spécial » et pour l’émission « Un œil sur la planète ». Il a couvert la plupart des conflits des dix dernières années, (guerre en Irak, en Afghanistan, Kosovo, Israël, Haïti, Zaïre, Algérie…). En 2002, une série de reportages à Naplouse sur « L’Opération Rempart » lui a valu de recevoir, avec Bertrand Coq, le prix Albert Londres. Il a aussi été récompensé également au prix Bayeux des correspondants de guerre.14-04-2011 - Carnet de route en Côte d’Ivoire Un reportage de Gilles Jacquier
Reportage à Abidjan dans une ville dévastée par la guerre civile où des milliers d’armes ont été distribuées à de jeunes miliciens. Entre pillages, violences et crise humanitaire, quel avenir pour la Côte d’Ivoire après la chute de Laurent Gbagbo ?
Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
N'hésitez pas à poster un commentaire.