jeudi 13 mai 2010

Jusqu'à quand allons-nous supporter ça ?

À la lecture de ce qui suit, vous avez le choix entre :
• Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
• Mais quel est donc le pays où de telles choses se passent ?
• Mais qui nous protègera de la police ?
• Le clandestin est-il vraiment un délinquant ?
• Peut-on, même, traiter ainsi des délinquants ?
• Doit-on obéir aux ordres quand ils sont abjects ?
• Assistons-nous au retour de pratiques préfascistes ?
• Pourquoi les "autorités morales" restent-elles silencieuses ?
• Le citoyen qui sait et se tait n'est-il pas complice ?
• C'est quoi... les droits de l'homme ?

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HISTOIRE D’EXPULSIONS :

8 avril 2010.

La préfecture du Rhône décide d’expulser Guilherme, angolais, père sans papier de 4 enfants * . Le juge des libertés de Lyon avait prolongé sa rétention jusqu’au lendemain, vendredi, 11 heures du matin. La veille, il est embarqué vers 19 heures à l’aéroport de Lyon Bron, dans un avion « privé » spécialement affrété par le ministère de l’Intérieur en direction du Bourget. L’aéroport de Bron était un camp retranché : des CRS bloquant tous les accès et un hélico tournant au dessus… Menotté à bord de cet avion, à l’arrivée au Bourget, il est attendu par trente CRS et six voitures de police, excusez du peu. Avant de monter à bord d’une d’entre elles, il est entièrement ligoté, de la tête aux pieds, comme un saucisson, et on le bâillonne. On l’emmène à la Police de l’air et des frontières (PAF) de Roissy où il attend pendant plus d’une heure, toujours ligoté et entravé, sans pouvoir ni s’asseoir ni se tenir debout. On lui refuse à boire et d’aller aux toilettes. Enfin on l’emmène en voiture au pied de l’avion pour Luanda où il est monté par l’arrière comme un paquet, toujours saucissonné.

Le commandant refuse de partir avec lui. Il est redescendu de l’avion et repars à la PAF. On est « gentil » avec lui : on lui désentrave les jambes et on lui enlève son bâillon, mais il est toujours ligoté à partir des genoux. Après de multiples coups de téléphone, les policiers le remettent dans une voiture et le ramènent à l’avion. Le commandant refuse de faire rouvrir les portes. Il repart à la PAF et là, les policiers ne savent plus quoi faire… On le désentrave. Il est quatre heures du matin, il est fatigué. Il n’a pas d’endroit pour se reposer et on lui dit que les locaux ne sont pas fait pour ça. A cinq heures du matin, il est transféré au Centre de Rétention Administratif (CRA) de Bobigny. Le matin, il n’est pas sur les listes des comparutions immédiates pour les refus d’embarquement. Il est emmené de force pour tenter à nouveau de l’expulser. Sa femme attend en bas pour le voir. Elle ne le verra pas. Les policiers lui expliquent qu’il prendra un avion « privé » au Bourget à 17 heures 30 pour destination inconnue. Enfin, à 22 heures, on apprend qu’il sera libéré ; l’avion parti pour le Portugal n’ayant pas eu l’autorisation d’atterrir. Il est revenu à Bobigny et a été libéré du CRA vers minuit. Dans l’avion qui l’emmenait vers Lisbonne il était accompagné de quatre policiers et attaché sur son siège.

Communiqué laconique de la préfecture du Rhône indiquant qu'en raison de l'impossibilité d'exécuter la mesure, il était remis en en liberté.

* Témoignage de Dominique Noguères, avocat de Guilherme et membre de la LDH.


Mardi 11 mai 2010

David, sa femme et deux de ses enfants, de nationalité géorgienne, sont arrêtés en Meurthe et Moselle et conduits au CRA de Lyon. Ils sont passés par la Pologne avant d’arriver en France. Lors de leur arrestation, la famille n'est pas complète : il manque le petit dernier de 2 ans ! Qu'importe, ils sont mis le lendemain matin dans un avion « privé », menottés, ligotés pour être expulsés vers la Pologne. 15 policiers les accompagnent dans l'avion… Mais la famille n'est pas complète et la Pologne ne les accepte pas !

Retour à Lyon où ils sont libérés. Le réseau éducation sans frontière est contacté par le CRA car la PAF ne sait que faire d'eux. Et là comble de l'ineptie, ce sont 5 policiers de la PAF qui remettent les 4 membres de la famille à des militants de RESF sur le parking de la gare routière de la Part-Dieu. C'est la même préfecture qui avait arrêté, pour l'expulser, un jeune polyhandicapé !

Résumons la situation : Déploiements de police incroyables, pourtant il ne s’agit pas de dangereux terroristes, simplement de pauvres bougres à la recherche d’une meilleure existence. Utilisation d’avions privés affrétés spécialement … puis des allers et retours pour rien vers Lisbonne ou la Pologne. Séparation d’un enfant et de ses parents en contradiction avec la Convention internationale des droits de l’enfant pourtant ratifié par notre pays. Et, surtout, des méthodes indignes de notre pays et des mauvais traitements inhumains et dégradants.

Mais jusqu’où iront ceux qui décident et nous gouvernent ?

Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux


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