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vendredi 18 décembre 2009

L'après Copenhague a depuis longtemps commencé


Notre société est assise sur l'automobile
et l'automobile assise sur elle...
Automobile, l'oiseau l'est aussi; mais libre.

La réussite, le demi-échec ou l'échec à Copenhague, -selon les avis officiels ou médiatiques,- n'y changerons rien : la messe est dite! Ceux qui veulent ne peuvent pas et ceux qui ne veulent pas peuvent faire en sorte qu'on ne puisse rien faire. Pourquoi?

Parce que les États dominants obéissent à des intérêts qu'ils ne peuvent bousculer. Parce que la volonté populaire ne s'est pas encore exprimée d'une façon qui contraindrait les représentants des populations à modifier leurs pratiques.

Deux obstacles majeurs sont à lever dans cette phase de clôture du sommet de Copenhague : celui qui s'exprime par la voix de Nicolas Sarkozy (substituer le volontarisme à la volonté, le discours à l'action), celui qui s'exprime par la voix de Daniel Cohn-Bendit (on peut réguler les marchés grâce aux pouvoirs nouveaux que le Parlement européen a reçus du traité de Lisbonne).

Dans les deux cas, marqués par le cynisme, pour l'un, par l'illusion, pour l'autre, on donne à croire qu'on peut peser sur le système, l'aménager, l'humaniser, le responsabiliser, l'adapter à la nouvelle donne planétaire. Entre le défenseur habile du capitalisme qui se sert des outils de l'État pour sauver les intérêts du colosse dont les pieds d'argile s'amollissent, d'une part, et le chercheur d'une tierce voie mariant l'eau et le feu, la décroissance et la croissance, d'autre part, il y a une complicité de fait, en dépit de la vive opposition entre les deux vedettes politiques!

Bien entendu, le leader d'Europe-écologie attire davantage parce qu'il est plus sincère, plus clair plus proche des réalités, mais il commet une erreur majeure en considérant que l'économie de marché est incontournable sauf à vouloir revenir au dirigisme et, tôt ou tard, au totalitarisme. Ce disant, il enferme la politique dans ses deux travers principaux : la démocratie-telle-que-nous-la-pratiquons serait la moins mauvaise des solutions; l'économie-telle-que-nous-la-pratiquons pourrait être rendue acceptable et vertueuse en y mettant le prix de la régulation...

Cette argumentation vient trop tard. Elle rejoint peu ou prou, le social-libéralisme des ex-socialistes et le néo-volontarisme démocrate-chrétien d'un François Bayrou. L'état du monde ne permet plus ces approximations. On peut concéder qu'il est angoissant, en cette période où nous sommes suspendus au-dessus de l'inconnu, d'avoir à se lâcher des mains avant d'avoir touché des pieds, mais c'est ainsi : le capitalisme est condamné avant d'avoir été remplacé!

Les écologistes détiennent les clefs de cette évolution politique vers une responsabilisation des peuples confrontés à des menaces dont nous n'avons pris conscience qu'au début du XXIe siècle, mais ils ne savent pas s'en servir et, comme Dany l'ex-rouge et de moins en moins vert, ils cherchent le compromis avant d'avoir élevé le niveau des exigences pour. La paralysie politicienne les guette donc comme les autres et les serrures de la porte de l'avenir restent bloquées.


Au secours!
Prométhée, Atlas ou Titan ont trop lourd à porter.

Alléger leur charge : c'est ça la décroissance.

Nous allons entendre qu'il faut la décroissance de l'énergie et la croissance des productions vertes. Nous allons lire que la misère des démunis justifie la relance d'une économie productiviste sélective. Nous allons voir, sur nos écrans, des publicités subtiles en faveur d'une l'écologie adaptée à notre niveau de civilisation. Bref, vont se multiplier les arguments évitant de se poser la question qui fâche : la production humaine des biens terrestres ayant généré la ruine de la planète, comment changer de civilisation et sortir l'occident de ses fausses évidences?

C'est pourtant ce à quoi les citoyens vont devoir consacrer leurs pensées et leurs efforts! Nous y apporterons notre contribution, modeste mais déterminée.

Sur la décroissance : voici un site à visiter, avec un esprit critique mais ouvert :http://actu.adoc-france.org/


Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

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