Sortons des servitudes1
Pour retrouver les droits de l'homme et la démocratie.
Comme pour nous rappeler une légende qui semble aller de soi, les hommes au pouvoir nous répètent, inlassablement, que notre pays est celui des droits de l’homme.
Lorsque l’on pense "Droits de l’Homme", on associe immédiatement « sans papiers, squatter, Rroms, expulsion, etc. » C’est bien légitime car nous sommes, directement et quotidiennement, confrontés à des situations dramatiques. Preuves d’un processus peu démocratique, ces dysfonctionnements sont liés au non-respect des législations en vigueur. Ils ont pour conséquence des atteintes à la dignité des personnes qui ne peuvent pas, du fait de leur situation, vivre dans la normalité et sont victimes de la répression des pouvoirs publics qui entendent faire appliquer des lois iniques ou illégitimes.
Mais, ces manquements aux Droits de l’Homme ne sont que la partie visible d’un dispositif nuisible plus vaste. Ils ne suffisent pas à concentrer notre vigilance et nos résistances car il s'en cache d’autres, plus discrets, plus pernicieux, plus nombreux encore.
Observons les effets du développement technologique, des transformations sociétales et de notre système politique. Quatre menaces principales ont des conséquences dramatiques sur nos libertés individuelles et collectives et sur le fonctionnement de notre démocratie ; il nous faut y échapper rapidement sous peine de sombrer dans un totalitarisme mou2.
La tyrannie de l’informatique :
Comme Docteur Jekill et Mister Hyde, l’informatique est capable du meilleur et du pire. Mais, selon le principe selon lequel "ce que l’Homme peut faire, il le fera", il faut être particulièrement attentifs aux dérivés informatiques destinés au contrôle des biens et des personnes qui nous sont présentés comme des avancées humaines majeures, soit disant destinées à notre bien être et à notre sécurité, qu’il s’agisse de la BIOMETRIE, des systèmes de VIDEO SURVEILLANCE, des RFID, de la géo localisation, etc.
La C.N.I.L. et les associations de défense des droits attirent en vain l’attention du public sur ces problèmes. Il est d’ailleurs troublant de noter que le budget attribué à la CNIL est l’un des plus faibles attribués à des organismes similaires en Europe. Notons aussi que le Gouvernement vient de « noyer » la HALDE au sein d'un super « machin » dénommé le "Défenseur des droits".
La tyrannie du profit :
La société ultra-libérale, prosélyte de la croissance exacerbée et de la recherche du profit maximum, où tout doit au minimum s’autofinancer, crée toujours plus d’inégalités avec des conséquences désastreuses sur les Droits de l’Homme : destruction des services collectifs, mais aussi, confiscation, au bénéfice du dogme du profit maximum, des débats sur le nucléaire, les OGM, les nanotechnologies, etc..., au risque de mettre en danger jusqu’à la pérennité de l’humanité.
La tyrannie des médias :
La concentration des médias entre les mains des grands prédateurs financiers représente un danger majeur pour nos libertés individuelles et collectives. La pensée unique qu’elle propage est contraire à l’esprit critique nécessaire au bon fonctionnement de notre démocratie.
La tyrannie de la politique :
Pourtant dénoncée dès sa naissance par un futur président, qui arrivé au sommet en a profité honteusement, la constitution de 1958, qui permet de concentrer le pouvoir dans les mains d’un seul homme, a créé un système politique qui, porté à son paroxysme, s’avère très dangereux pour la démocratie.
Là aussi, fort du système constitutionnel, l’oligarchie en place confisque le pouvoir au peuple sans réaction vive de l’opposition politique qui se contente du fonctionnement actuel et attend l’alternance pour en profiter à son tour.
Le désaveu du politique est profond dans la société et fait le lit de tous les populismes.
Nous devons échapper rapidement à ces tyrannies, car sinon, nous obérerions le futur et nous commettrions une faute citoyenne et humaine que nos descendants seront en droit de nous reprocher.
Une tyrannie qui devrait trouver une issue favorable : la vidéosurveillance à Saint-Leu la foret
Le collectif citoyen Saint-Leu anti-vidéosurveillance a donc saisi le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise le 4 avril dernier afin de demander au juge d’annuler le projet de la CAVF (communauté d’agglomération de Val et Forêt à laquelle appartient la ville de Saint-Leu) visant à l’implantation de 15 caméras de videosurveillance sur le territoire de la commune.
Le collectif dénonce d’abord une erreur d’appréciation de la part du maire et de la CAVF quant à l’évolution de la délinquance sur le territoire de Saint Leu la forêt.
Les chiffres officiels de la délinquance (statistiques publiées sur le site de la Préfecture du Val d’Oise) sont pourtant on ne peut plus clairs : à Saint Leu, la délinquance a diminué de plus de 3% au cours de l’année 2010. La prétendue menace à l’ordre public avancée par la CAVF n’est donc pas fondée !!
Les Saint-Loupiens considèrent ensuite ce projet de caméra comme un investissement financier disproportionné.
L’installation des 8 premières caméras représente en effet un coût total de 1 164 943,01 euros, c'est-à-dire plus de 10% de la section d’investissement de la CAVF, sans compter que cette dernière est actuellement soumise à un plan de redressement financier.
Aucune alternative humaine n’a par ailleurs été envisagée alors même que la création de 5 postes d’agents de médiation pendant 6 ans couterait moins cher que le montant indiqué. Dès lors, il s’agit bien d’un usage irraisonné des deniers publics !!
Le collectif reproche également au maire et à la CAVF de n’avoir réalisé aucune étude d’impact permettant de justifier l’implantation des caméras ainsi que d’avoir délibérément refusé de lui fournir les différentes études et rapports demandés et ce, en dépit de la saisine de la CADA (commission d’accès aux documents administratifs).
Les habitants craignent aussi que les caméras de vidéosurveillance portent atteinte tant à l’image qu’au paysage et au patrimoine historique de la commune.
Enfin, en étant filmés sans distinction, les citoyens estiment que ce projet d’implantation de caméra est une atteinte à la présomption d’innocence dans la mesure où les caméras ne sont pas en capacité de distinguer qui est coupable de qui ne l’est pas.
Qui plus est, la délibération litigieuse ne précise ni le champ de visibilité des caméras, ni les personnes habilitées à visionner les images, ni le délai de conservation de ces images. Dans ces conditions, où est le respect de la vie privée garantie par l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme ?
Le juge donnera t-il raison au collectif Saint-Leu anti-videosurveillance ? Verdict dans quelques mois.
Nous vous tiendrons au courant sur notre blog !
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