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mercredi 10 novembre 2010

Pour que le pays change, il faut que le PS casse ou passe

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Que ce soit le maire de Dijon ou celui de Pantin, la même attitude politique est à relever : il faut, pensent-ils, passer compromis avec le système politique et économique existant pour pouvoir gérer la cité efficacement.

Le maire de Dijon -bien connu pour ses positions anti-Rroms virulentes- a une conception de la sécurité aussi intransigeante que celle des leaders de droite et il n'est donc pas étonnant qu'il s'en prenne à l'attitude, selon lui, "irresponsable" du PS quand celui-ci propose un programme pas même socialiste mais simplement social.

Le Maire de Pantin, président de l'Agglomération Est-Ensemble, pèse de tout son poids pour que les 400 000 usagers des 9 communes concernées se retrouvent, de nouveau, via le SEDIF, liées par contrat avec Veolia ! L'affaire est grave : elle signifie que des élus PS, et sans doute, avec eux, quelques élus PC, intéressés, sont décidés à laisser le service public de l'eau sous délégation privée, alors que le choix d'une autre voie, la régie publique, est devenue possible avec l'aide d'Eau de Paris.

Il ne s'agit là que d'exemples. Il en est cent autres. À l'approche de l'élection présidentielle, et compte tenu de la vague rétrograde qui submerge le monde entier, deux politiques s'affrontent. L'une consiste à dire : adoucissons la gestion capitaliste inévitable que nous n'avons pas la possibilité de changer. L'autre affirme : appuyons nous sur le vaste mouvement social pour faire reculer le système économique et politique sensiblement, puisque nous n'avons pas les forces pour en changer. Adoucir ou faire reculer, mais pas changer, un choix minimal mais clair.

Rien donc de révolutionnaire dans les deux positions social-libérales, mais avec une grosse nuance : d'un côté, on "blairise"; de l'autre on mitterrandise". D'un côté, on fait alliance avec le capital, sans vergogne, pour avoir la place et, de l'autre on compte sur le soutien des forces populaires pour reconquérir le pouvoir, dont on verra bien, ensuite, ce qu'on peut en faire. Aucun changement institutionnel dans les cartons. On reste des partisans convaincus du régime présidentiel !

D'un côté, on rencontre : Strauss-Kahn, Valls, Rocard, Attali, Rebsamen, Hollande, ces doctes"réalistes". De l'autre : Aubry, Hamon, Fabius, moins sollicités par les médias, mais plus implantés dans le parti, et qui gardent la fibre sociale. Entre les deux, Ségolène Royal qui ira où le vent la porte.

Bien sûr, à présent que l'opération retraite semble close, il reste à Nicolas Sarkozy à faire agir les forces capables de casser davantage le mouvement syndical et, plus encore, le PS. L'ennui est qu'on peut l'espérer aussi...! D'un parti socialiste dont une large fraction n'est plus socialiste, flanquée d'une autre fraction qui l'est encore, mais si peu, qu'attendre de bon ? Rien de dynamique ne subsiste dans cet organisme résigné qui n'a d'autre objectif de choisir le vizir pouvant remplacer le vizir.

Dans les entreprises la colère monte. Le PS n'y a aucun relai. Aucun de ses députés n'est issu, à présent, des milieux populaires. La situation économique seule pourrait, de nouveau, modifier la donne et hâter les justes révisions qui s'annoncent mais que ni l'UMP ni le PS n'engageront.

Reste à s'appuyer sur les écologistes, tout aussi apeurés, d'ailleurs, que les autres partis face à l'urgence des mesures qu'imposera la conjoncture. Leurs probables succès relatifs ne correspondront donc qu'à un passage. Nous sommes engagés dans une voie où tous les partis peuvent être laminés par une vague populiste et réactionnaire porteuse des angoisses des Français.

Oui, il faut mettre fin aux illusions. Le PS en porte en lui qui le feront exploser, voire mourir. Comme le PCF, sorti du champ politique pour n'être plus guère qu'un club d'élus sans perspectives, le PS yant cessé d''être lui-même, va achever ou sa mue ou son suicide. Espérons encore en sa mue, mais l'espoir est bien mince ! Sa mort semble, plutôt, programmée.

Avouons-le : nous n'en pleurerons pas.



Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

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