vendredi 9 juillet 2010

Au-delà des péripéties financières.

Chaque jour apporte son information.



Une information qui n'en est pas une : les riches approvisionnent la droite. Évidemment !
Que la plus riche femme de France arrose l'UMP n'est pas un scoop.
Ce qui l'est, c'est que la preuve en soit apportée.

Les cris d'orfraie des ministres qui craignent pour l'effondrement du système s'expliquent.
Les protestations d'innocence de Sarkozy sont dérisoires, voire comiques.

Car soyons simplement logiques (nous ne disposons pas d'informations autres que celles qui émergent du grand bassin à "phynance") : l'ex comptable de Mme Bettencourt est soit naïve et inconsciente, soit "règle ses comptes" (c'est le cas de le dire), soit est... folle.

Elle délivrerait des informations qui peuvent faire sauter le gouvernement et ne s'en rendrait pas compte, ou elle s'en rendrait compte trop tard, ou elle s'en moquerait ! Foin de petite psychologie, les faits sont là, devant l'opinion : on a distribué, et cela a été vu, des petites et/ou grosses enveloppes à des hommes et femmes politiques proches du pouvoir actuel. Peu importe combien et peu importe qui, mais ce qui ne quittera plus les esprits des Français, c'est que tout ce beau monde "touche", est du côté du luxe, et cela se sait au moment où de lourds sacrifices sont demandés.


Ubuesques Mensonges Permanents

En bonne démocratie, cela devrait conduire à une démission immédiate. Sous la Vème République, depuis De Gaulle, le Chef de l'État ne quitte le pouvoir que s'il le décide et pas sous la pression de "la rue", ("la rue", c'est nous, la masse des sujets, la populasse, quoi...).

En cette période difficile à vivre, la manifestation de la complicité entre tous les Grands (par la fortune et le pouvoir) est pré-révolutionnaire et, comme avant toute Révolution, on ne sait ni quand ni comment ça va exploser, mais, désormais, on le sait : rien ne sera plus comme avant.

La France doit choisir entre le ressaisissement et le dégoût (la démocratie rénovée ou la dictature populiste, la VIème République ou la droite extrême). L'opposition a beau tempêter, elle ne dispose pas d'arguments suffisamment crédibles pour entrainer le peuple vers une alternative ordinaire. Le PS et ses alliés ne sont pas en mesure de donner à penser qu'ils incarnent un véritable renouveau. Au reste, les événements européens montrent que le libéralisme, le monde des affaires, loin de reculer, marque des points. Des grèves, ici ou là, en Grèce ou au Portugal, ne manifestent pas une rébellion mais une simple protestation, ce dont les nantis se moquent.

L'épisode français a ceci de particulier que le pouvoir est, sinon à terre (il n'est pas à ramasser), du moins trop affaibli pour pouvoir faire mieux que se crisper. Il est donc très redoutable car il joue son va-tout.

Après le gâchis énorme de la vaccination inutile qui a engraissé les laboratoires pharmaceutiques, après l'épisode ridicule de la mise en accusation d'un trader qui aurait, seul(?), fait perdre des milliards à la Société Générale, après l'épisode grotesque de la Coupe du Monde de football où l'on a tenté de mettre sur le dos de richissimes enfants gâtés, un échec de la finance sportive, voici la révélation non surprenante, mais désormais éblouissante, de la source des scandales : le pouvoir est entre les mains des plus riches et ils comblent de biens leurs serviteurs.


Ubu Roi.

Sots et naïfs que nous sommes ! Notre servitude est vraiment volontaire ! Rien de neuf dans tout cela : cela fait des siècles et des siècles qu'il en est ainsi. Sauf..., sauf que trop c'est trop, et que le mot même de démocratie, dont tout le monde se gargarise, ne recouvre plus le concept, tellement dévalué qu'il va falloir le retailler à la mesure d'une population instruite, informée et en mesure de se prendre mieux en main. Secouons notre indigne tolérance de l'intolérable ! Dans un siècle où tout est fragilisé, il est urgent que d'un mal nous puissions retirer autre chose que de la résignation ! C'est plus qu'une question de dignité, c'est une question de foi en l'avenir, ce dont aucune civilisation ne peut se passer.

Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran

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