Notre
colère est vive.
Le
Conseil Européen du 23 avril 2015 réuni en urgence pour prendre des
mesures à la suite de la mort de près de 900 migrants dans le
naufrage d'un chalutier en méditerranée, a fait preuve, comme à
l'accoutumée, de son impuissance, d'un profond cynisme et d'une
totale hypocrisie.
Après avoir essuyé
les larmes de crocodiles de circonstance sur le sort des pauvres victimes,
les membres du Conseil Européen ont « courageusement » décidé de renforcer
les frontières de la forteresse européenne en donnant des moyens
supplémentaires au réseau Frontex, dont il faut rappeler qu'il
n'est pas un système de sauvetage en mer, mais de surveillance des
frontières.
A
cette occasion, le Chef de l'Etat français, « magnanime », a
affirmé « la France prendra sa part1,
c'est-à-dire (qu'elle
accueillera) entre 500 et 700 réfugiés syriens ».
Ainsi, alors que le Liban, pays de 6 millions d'habitants, fait face
à un afflux de 1,2 millions de réfugiés syriens, notre pays de 66
millions d'habitants accueillera « royalement » 500 à 700 syriens.
Ces
propos honteux, indignes du chef de l'Etat, et contraires à nos
traditions humanistes, illustrent, une fois encore, l'état de
pourrissement des valeurs de la République .
La
Présidente d'Amnesty International France dit : « la
politique française est basée sur le contrôle des flux
migratoires, pas sur le sauvetage de vie ». Elle
a tout à fait raison, nos gouvernants ont une machine à calcul
greffée à la place du cerveau, ils considèrent la migration
comme un coût et comme une menace sécuritaire. Ils veulent
s'attaquer aux passeurs, mais ceux-ci, même si ce sont d'odieux
personnages, ne sont pas la cause, mais la conséquence de la
politique européenne.
Nous
attendions des mesures d'urgence, par exemple celle d'ouvrir des
voies de circulations légales garantissant aux réfugiés la
possibilité d'accéder aux territoires de l'UE sans mettre leur vie
en danger. Au contraire, les décisions du Conseil Européen
alimentent les politiques discriminatoires ; elles empêchent les
personnes de circuler, elles favorisent les trafics d’êtres
humains et contreviennent au droit international.
Oui,
les Européens peuvent avoir honte de leurs gouvernements et les
Français particulièrement.
Jean-Claude
Vitran et Jean-Pierre Dacheux
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