dimanche 16 novembre 2014

En attendant le traité transatlantique.


Le 4 novembre dernier, les électeurs étasuniens ont voté pour renouveler la Chambre des représentants et une partie du Sénat.

Les entreprises françaises ne sont pas restées en dehors de l'élection. Elles ont soutenu en majorité les candidats du parti Républicain, voire même les plus extrêmes d'entre eux en matière de droits des minorités ou d'écologie.

Des entreprises du CAC 40 comme Sanofi, GDF Suez, Lafarge, Vivendi ou Areva1 soutiennent des candidats du tea party (extrême droite) qui nient la réalité du changement climatique, militent pour le créationnisme, l'homophobie et l'expulsion des immigrés et sont contre toutes formes de régulation environnementale.

En arrière plan de ces manoeuvres se cache le futur traité de libre-échange entre l'UE et les USA et le besoin d'empêcher toutes nouvelles législations contraignantes en matière financière, sociale et environnementale.

Depuis 2012, il n'y a plus de barrières au financement des partis politiques et de nombreux systèmes se sont mis en place : sociétés spécialement créées dans ce but, organisations à but non lucratif, associations professionnelles. La Chambre de commerce étasunienne est devenue une véritable machine de guerre financière au service des candidats républicains.

Voici la liste des 20 entreprises françaises les plus actives à Washington en matière de lobbying (dépenses en millions de dollars)
Sanofi : 36,5 - Airbus : 19 - Vivendi : 15 - Renault-Nissan : 11,5 - Arcelor-Mittal : 8 - Alsthom : 7,5 - Alcatel-Lucent : 6 - Safran : 6 - Michelin : 5 - SNCF : 4 - AXA : 4 - Areva : 3,5 - Arkema : 3 - Sodexo : 3 - Pernod-Ricard : 3 - Lafarge : 3 - Air Liquide : 2,5 - GDF Suez : 2 - Thales : 2 - Veolia : 1,5

Ces entreprises, qui pratiquent le lobyying outre-atlantique pour empêcher le vote de lois contraignantes, sont les mêmes qui soutiennent majoritairement les candidats du parti Républicain.

Les entreprises françaises ne sont pas les seules à s'intéresser aux élections américaines, les entreprises britanniques et suisses participent aussi à des hauteurs financières plus importantes encore.

Les orientations de ces entreprises, dont certaines sont majoritairement ou partiellement propriété de l'Etat français, qui encouragent le parti Républicain, ses visions néolibérales et son radicalisme d’extrême droite peuvent inquiéter.

Quelle attitude adopteront-elles demain en France et en Europe ?

Jean-Claude VITRAN et Jean-Pierre DACHEUX

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