mardi 2 septembre 2014

Crise de régime et rupture de civilisation ?


Le 25 août 2014 restera marqué par la rencontre de deux crises : d'une part, une crise politique et institutionnelle, et d'autre part, la crise, ou plutôt la fin du socialisme.

Crise de régime :
L'équipe Valls I a démissionné et un nouveau gouvernement Valls II a été désigné. Enfin, le terme de gouvernement peut-il, d'ailleurs, s'appliquer à celui-ci ?
Il s'agit plutôt d'un commando de mercenaires, muets par contrat, dirigé par un factotum aux ordres du monarque. On le savait depuis longtemps, mais la cinquième république, véritable monarchie, a fait son temps. On ne gouverne pas un pays comme la France avec un Chef d'Etat, aux ordres de qui, le personnel de son clan est étroitement soumis, comme dans les républiques populaires qui n'ont de démocratiques que le nom.

Rupture de civilisation :
Comment peut-on encore s'affirmer de gauche et socialiste quand le choix n'est plus qu'entre le social – libéralisme et le social – productivisme ?
Nous l'avions pressenti depuis longtemps, nous en avons, maintenant, confirmation, Manuel Valls incarne la trahison du socialisme traditionnel et il sonne la fin des derniers espoirs populaires. La volonté du pouvoir est désormais clairement capitaliste.

En désignant un nouveau gouvernement, enfin ! en replâtrant l'ancien, François Hollande n'a sauvé que les apparences et, comme dans tous les séismes importants, les répliques risquent d'être sévères.

Car il n'y a plus de place, dans notre pays, pour les petits et les modestes qui doivent suivre sans regimber et subir. F. Hollande peut tenter d'emprunter cette voie, et de s'y tenir pendant un temps, mais on n'a jamais vu « le peuple des pauvres » rester indéfiniment silencieux. A moins que de trahison en trahison, le Chef de l'Etat, aidé par E. Valls, devienne non seulement ouvertement libéral, mais qu'il durcisse encore sa politique - il en a les moyens policiers - en glissant vers une dictature ouverte.

Déjà les députés sont sous le coup d'une menace qui n'est pas « moi ou le chaos » mais « moi ou la dissolution ». Alors, pour garder leur siège de députés, les « frondeurs » se tiendront-ils à carreaux en votant la confiance au gouvernement ?
Et si les députés de la droite UMP, UDI, … volaient au secours du Président, par soi-disant patriotisme, en fait pour lui permettre de faire la politique économique impopulaire qu'ils craignent de faire eux-mêmes ?

Aujourd'hui, tout devient possible : la droite hollandaise rejoint la droite classique.

Ça passe ou ça casse. Ça va casser !


Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux



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