Archives du blog

dimanche 6 avril 2025

LA GUERRE DE L'EAU


Dans mon dernier billet 1, j'ai fait une rapide allusion aux problèmes que l'humanité rencontrera avec la pénurie d'eau dans le monde.

Cette ressource, essentielle à la vie humaine, qui devrait être considérée comme un bien commun devient source de guerre et surtout de profits astronomiques d'un secteur industriel et financier largement dominé par les entreprises françaises.

Chaque année, le 22 mars, les Nations unies par l'UNESCO et l'Organisation météorologique mondiale organisent la Journée mondiale de l'eau afin d'attirer l'attention du monde sur une gestion durable des ressources en eau douce. 

Cette année, cette journée a été consacrée à la préservation des glaciers qui représentent environ 70 % de l'eau douce de la planète et sont des réservoirs naturels qui contribuent à l'approvisionnement en eau potable. Les préserver et les sauvegarder est crucial au bien-être de l'humanité et primordial pour assurer la paix dans le monde.

Pourtant, déjà aujourd'hui, selon les estimations de l’ONU environ 2,2 milliards de personnes vivent actuellement sans accès pérenne à des services d’eau potable tandis que 4,2 milliards de personnes 2 connaissent une pénurie d’eau sur une période d’au moins un mois par an et des conflits entre nations pour la gestion de l'eau deviennent de plus en plus fréquents. 

En 2023, on recense 347 conflits, en hausse par rapport aux 231 incidents de 2022.

Quelques exemples non exhaustifs :

- le Nil et le barrage d'Assouan, en Égypte,

- Au Moyen-Orient : Turquie, Syrie, Irak,

- Le Jourdain entre la Jordanie et Israël,

- Le fleuve Colombia entre les États-Unis et le Canada,

- Le Colorado Entre les États-Unis et le Mexique,

- Etc ...

Dans notre pays, en 2023, une centaine de communes et environ 30 000 personnes ont été touchées par une pénurie d'eau principalement dans le bassin méditerranéen, les vallées du Rhône et de la Saône.

Ces pénuries sont générées par un manque de recharges des nappes phréatiques à cause de la sécheresse hivernale et une consommation « excessive » de chaque français - Environ 148 litres d'eau potable par jour, dont une part importante pour des activités non essentielles. Il est exagéré d'affirmer que la pénurie serait le fait d'une consommation excessive de chaque Français. En effet, la consommation domestique 3ne représente que 24 %, en baisse depuis une dizaine d'année, l'irrigation (agriculture) 48 %, l'énergie (centrales nucléaires) 22 % et l'industrie, seulement, 6 %.

Pour autant, en dehors de réunir chaque année, quelques dispendieuses réunions mondiales qui constatent la dégradation continuelle de la situation, que fait-on ?

Les gouvernements mondiaux sont :

- soit tétanisés par les théories néolibérales et la doxa de la croissance,

- soit climato-sceptiques, ils se moquent totalement du climat.

Pour les technocrates français, la doxa de la croissance est si bien ancrée dans leurs crânes qu'ils ne peuvent envisager que des solutions qui me semblent folles pour compenser ces problèmes d'approvisionnement d'eau.

Un exemple emblématique : 

Depuis les années 1970, la ville de La Rochelle est obligée de capter et traiter l’eau de la Charente à plus de 60 kilomètres de distance à la suite d'une contamination des nappes phréatiques par un pesticide interdit, le chlorothalonil.

Au passage : on ne découvre pas le problème qui existe depuis 50 ans !!!!!!

L’intensification des épisodes de sécheresse et la dégradation continuelle (????) de la qualité des nappes obligent à chercher des solutions.

La technocratie a accouché d'un projet inédit, le transfert de 30 millions de m³ d’eau pour alimenter les 550 000 habitants de la ville depuis la Dordogne à partir de Bort-les-Orgues et la Vienne vers la Charente.

Un projet pharaonique, de 300 à 600 millions d’euros qui soulève de nombreuses questions sur sa faisabilité et sa conformité avec la réglementation européenne.

Espérons, de plus, qu'il ne s'agit pas d'un coût estimé à l'aune de l'EPR de Flamanville.

Ce projet qui représente une première en France en matière de gestion des problèmes liés au dérèglement climatique et à la pénurie d'eau qui en découle soulève beaucoup d'objections.

Les écologistes et les élus locaux soutiennent que la réalisation de ce projet serait un aveu d'échec et affirment qu'avant de détourner l'eau d'un fleuve pour en sauver un autre, il faut, en priorité, tout miser sur les solutions locales et écologiques.

Comme peu de décisions, sinon aucune, ne sont prises au niveau international pour lutter et commencer à inverser le dérèglement climatique 4 il faudra peut être, dans 20 ans, sauver la Dordogne et la Vienne en détournant l'Allier et la Loire ???? et ainsi de suite 5.

N'est ce pas se prendre pour le démiurge que de détourner l'eau de deux fleuves pour en sauver un autre ?

Les murs qui se dressent devant l’humanité sont innombrables - climat, eau, énergie, minerais, biodiversité, plastiques, etc … - Il faut absolument arrêter les élucubrations de ces fadas de la croissance à tout prix qui nous entrainent vers le néant.


Jean-Claude Vitran



1 BOULIMIE D'ENERGIE, DE MINERAIS … NOUVEAU PARTAGE DU MONDE

2  2,2 + 4,2 = 6,4 pour 8,2 milliards d'habitants mondiaux soit 78 % de l'humanité déjà en péril.

3  93 % de l’eau que nous utilisons à la maison est dédiée à l’hygiène et au nettoyage et 7 % à la boisson et à l’alimentation

4  Même si des décisions drastiques étaient prises dès maintenant, il faudrait, d'après les experts, au moins 500 ans pour revenir à un climat normal.

5  On peut demander à Elon de nous ramener de l'eau de Mars

mercredi 26 mars 2025

BOULIMIE D'ENERGIE, DE MINERAIS … NOUVEAU PARTAGE DU MONDE


Il semble certain que le dérèglement climatique obère l'avenir de l'humanité, cependant ce n'est pas le seul obstacle qui risque d'avoir raison de la présence de l'homme sur terre, du moins telle que nous la concevons aujourd'hui.

En effet, un autre cancer grignote notre avenir, celui de l'épuisement de nos ressources qui ne sont pas infinies. 

Même si le calcul est sujet à caution, chaque année, l'ONG américaine Global Footprint Network calcule le jour à partir duquel l'humanité a consommé les ressources naturelles que notre planète est capable de produire en un an. Cette date, appelée « le jour du dépassement », a été estimée au 1er août en 2024. 

A compter du lendemain, nous avons puisé dans nos ressources à une vitesse non renouvelable à l'échelle humaine.

L'eau sera certainement une source de conflit majeur 1, mais aussi, le pétrole, le cuivre, le cobalt, le lithium, des terres rares et d'autres matériaux et minerais essentiels qui sont présents en quantités achevées et ne se renouvellent pas. 

Les nouvelles technologies de l'information et de la communication sont très grandes consommatrices de métaux et de minerais et tous ces matériaux deviennent le graal du 21èmesiècle.

De plus, toutes ces nouvelles technologies informatiques (data center) et l'Intelligence Artificielle, facteurs de la croissance et du profit de la nouvelle oligarchie internationale, sont énergivores et très gourmandes en énergie électrique.

_______________________________________

Une petite digression au passage pour rappeler que tous les objets ou systèmes techniques dont nous sommes dépendants - smartphone, ordinateur, téléviseur, voiture, etc – et que nous utilisons quotidiennement ont besoin d'énergie pour être fabriqué et pour fonctionner. 

Aujourd'hui et pour longtemps, cette énergie est l'électricité et les moyens de production ne sont pas à la hauteur des besoins exponentiels de nos modes de vie. 

La fusion nucléaire, qui semble prometteuse, est en phase de démarrage et l'ITER, premier démonstrateur, sera opérationnel seulement en 2035. Les spécialistes augurent, si cela fonctionne, de fournir les premiers kilowatts dans 30 à 40 ans. 

_______________________________________

En corolaire avec ces constatations, les outrances et la politique prédatrice de Donald me semblent révélatrices des problèmes qui obèrent l'avenir de la planète et qui, dans tous les cas, auront des répercussions considérables et certainement tragiques dans l'histoire du monde. 

En effet, en plus du dérèglement climatique, l'humanité est face à deux problèmes majeurs : 

  • Un besoin d'énergie colossal,

  • Un besoin de minerais et de terres rares lui aussi colossal.

Kenneth Boulding, Anglais, mais de nationalité américaine par naturalisation, a énoncé « Celui qui croit qu'une croissance infinie peut continuer indéfiniment dans un monde fini, est soit un fou, soit un économiste »

Cela ne semble pas effleurer une majorité de nos contemporains et particulièrement Donald et sa clique. 

Nous les prenons pour des abrutis, c'est certainement en partie vrai ! 

Mais pourquoi voulez-vous qu'ils veulent vassaliser le Canada et le Groenland ? 

- Parce que les ressources minières deviennent l'enjeu stratégique de la géopolitique du XXIème siècle, et que ces deux régions voisines des USA sont très riches de ces ressources. 

Pourquoi voulez-vous que Musk, bouffon sous kétamine (Merci Claude Malhuret), veut coloniser la planète Mars ?

- Sinon pour exploiter les minerais du sous-sol martien. Le monde est fini mais l'univers est infini – peut-être, mais à quel prix !!!!

Pourquoi vouloir accaparer le canal de Panama ? 

- Pour faciliter les transferts pacifique/atlantique mais surtout pour nuire à la Chine qui par sa politique coloniale, en Afrique entre autres, concentre une grande partie de l’industrie minière mondiale. L’Empire du Milieu est en situation de quasi-monopole sur le graphite, le manganèse et les terres rares. Il transforme environ 80 % du lithium australien, du nickel indonésien, du cuivre chilien ou des minerais de cobalt et de coltan extraits en République démocratique du Congo (voir le conflit en cours dans ce pays).

Pourquoi ces négociations ubuesques et sans fin avec les USA et la Russie sur l'Ukraine?

- Parce que sur les principales matières premières critiques, 22 sont présentes dans le sous-sol ukrainien : cobalt, nickel, manganèse et lithium et aussi 20 % des ressources mondiales de graphite sans oublier l’uranium et des gisements de terres rares. 

De quoi faire perdre la tête à tous ces dingos de la croissance et du pognon.

Pour conclure, il semble que nous assistons aussi à un nouveau partage du monde, où les alliances que l'on croyaient figées se défont.

Alors, les européens dans tout cela ?

Le nihilisme de Donald 2 à l’égard du changement climatique entrainera un recul des réglementations environnementales étasuniennes, un soutien accru aux combustibles fossiles et un retrait des accords internationaux sur le climat qui affaiblira le leadership des européens et réduira à néant leurs efforts internationaux en matière d’action climatique. 

De plus, comme il ne semble pas que le sous sol européen soit particulièrement riche de tous ces matériaux dont l'économie actuelle est boulimique, et que nos démocraties (et c'est tant mieux) sont « décisionnellement » moins rapides que les régimes autoritaires (USA y compris) la bataille à venir sera rude, mais pas perdue d'avance ; Il faudrait essayer d'être rassemblés et de ne pas être comestible à tous les ogres qui voudront nous manger.


Jean-Claude Vitran


1   https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/03/18/donald-trump-convoite-l-eau-du-canada-pour-lutter-contre-les-penuries-aux-etats-unis_6582899_3244.html

2 Les océanographes de l’agence nationale pour l’océan et l’atmosphère des États-Unis (NOAA) ont, par exemple, l’interdiction d’échanger avec l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).


lundi 24 mars 2025

ADAM SMITH ... PREMONITOIRE !


La clairvoyance de certains est assez extraordinaire.

Il y a 250 ans, vers 1776, l'Ecossais Adam Smith, considéré comme le père de l'économie moderne, écrivit le texte ci-dessous dans son essai : Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations.

« L'intérêt des hommes d'affaires est toujours à quelques égards, différents et même contraire à celui du public … Toute proposition d'une loi nouvelle ou d'un règlement de commerce, qui vient de la part de cette classe de gens, doit ne jamais être adoptée qu'après un long et sérieux examen auquel il faut apporter la plus soupçonneuse attention. 

Cette proposition vient d'une classe de gens qui ont, en général, à tromper le public et même à le surcharger. »

Je ne crois pas qu'il parlait déjà de Donald … mais il nous avait prévenu.

Jean-Claude Vitran

vendredi 21 mars 2025

SCENARIO POUR UNE FIN DE SIECLE


Météo France vient de publier la seconde partie de son rapport sur l'évolution du climat de notre pays pour la fin du siècle.1

C'est un scénario à + 4°, en quelque sorte un manuel de survie pour les générations futures qui devront s'adapter à un bouleversement climatique qui d'après les climatologues ne ressemblera à aucun climat connu. En effet, les augures prédisent des extrêmes permanents qui n'auront rien à voir avec le climat tempéré actuel.

Plus de Champagne à Reims ... quelle tristesse !

Et, pendant ce temps, de l'autre côte de l’Atlantique, Donald Picsou avec sa clique d'abrutis au garde à vous signe de son mégalomane paraphe moult décrets contre les accords climatiques internationaux.

Je l'ai déjà écrit, mais je le répète, et vous devriez penser comme moi ; j'ai honte de laisser le monde dans cet état à mes petits enfants.

Jean-Claude Vitran


1 https://meteofrance.fr/actualite/presse/climat-futur-en-france-quoi-sadapter

lundi 10 mars 2025

MUSK ET L'IA : L'ARROSEUR ARROSE !


Le raisonnement est logique, mathématique et débouche sur une estimation implacable : Donald Trump a entre 75 et 85 % de chances d’être un « agent compromis » par le président russe, Vladimir Poutine. Comprendre : quelqu’un qui, volontairement ou involontairement, est influencé ou contrôlé par Moscou. 

Qui est le fin analyste à l’origine de cette étude, menée en quelques clics ? 

Grok, l’intelligence artificielle (IA) de l’homme le plus riche du monde, également proche conseiller du président américain, Elon Musk. 

Comble du cocasse : sur la fourchette allant de 75 % à 85 %, le chatbot de l’entreprise xAI, la boîte lancée à l’été 2023 par le milliardaire pour concurrencer le géant du secteur OpenAI, précise que la vérité se trouve plus proche de la borne supérieure, « en raison du poids cumulé des modèles historiques, des incitations financières et de la cohérence des comportements ».

Ensuite, je suis allé sur chat GPT et j'ai posé avec deux pseudonymes différents deux questions :

  • L'IA est elle fiable ?

  • L'IA est elle de la merde ?

Les réponses sont particulièrement intéressantes et comiques. 

En résumé, l'IA répond OUI aux deux questions.


Jean-Claude Vitran

samedi 8 mars 2025

RÉQUISITOIRE CONTRE DONALD.



Je n'ai pas par habitude de relayer les messages politiques de quelques bords qu'ils viennent.

Néanmoins, vous trouverez, ci-dessous, le discours du Sénateur Claude Malhuret prononcé au Sénat le 4 mars lors du débat sur la situation en Ukraine.

Claude Malhuret, médecin, avocat et ancien Président de Médecins sans frontière, est un habitué de ces prises de paroles claires et incisives.

Je suis loin d'être en accord avec ses idées politiques, mais je partage, aujourd'hui, son analyse de la situation en Ukraine et sa vision de la trahison de Donald et de ses sbires.

Aussi, je vous engage à lire ce texte.


Jean-Claude Vitran 

______________________________________


Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, l’Europe est à un tournant critique de son histoire. Le bouclier américain se dérobe, l’Ukraine risque d’être abandonnée et la Russie renforcée. Washington est devenue la cour de Néron : un empereur incendiaire, des courtisans soumis et un bouffon sous kétamine chargé de l’épuration de la fonction publique. 

C’est un drame pour le monde libre, mais c’est d’abord un drame pour les États-Unis. 

Le message de Trump est que rien ne sert d’être son allié puisqu’il ne vous défendra pas, puisqu’il vous imposera plus de droits de douane qu’à ses ennemis et vous menacera de s’emparer de vos territoires tout en soutenant les dictatures qui vous envahissent.

Le roi du deal est en train de montrer ce qu’est l’art du deal à plat ventre. Il pense qu’il va intimider la Chine en se couchant devant Poutine, mais Xi Jinping, devant un tel naufrage, est sans doute en train d’accélérer les préparatifs de l’invasion de Taïwan. 

Jamais dans l’Histoire un président des États-Unis n’a capitulé devant l’ennemi. Jamais aucun d’entre eux n’a soutenu un agresseur contre un allié, jamais aucun n’a piétiné la constitution américaine, pris autant de décrets illégaux, révoqué les juges qui pourraient l’en empêcher, limogé d’un coup l’état-major militaire, affaibli tous les contre-pouvoirs, ou pris le contrôle des réseaux sociaux. Ce n’est pas une dérive illibérale ; c’est un début de confiscation de la démocratie.

Rappelons-nous qu’il n’a fallu qu’un mois, trois semaines et deux jours pour mettre à bas la République de Weimar et sa constitution. J’ai confiance dans la solidité de la démocratie américaine ; d’ailleurs, le pays proteste déjà. Mais, en un mois, Trump a fait plus de mal à l’Amérique qu’il n’en a fait en quatre ans lors de sa précédente présidence.

Nous étions en guerre contre un dictateur ; nous nous battons désormais contre un dictateur soutenu par un traître. Il y a huit jours, au moment même où Trump passait la main dans le dos de Macron à la Maison-Blanche, les États-Unis votaient avec la Russie et la Corée du Nord à l’ONU contre les Européens réclamant le départ des troupes russes.

Deux jours plus tard, dans le Bureau ovale, le planqué du service militaire donnait des leçons de morale et de stratégie au héros de guerre Zelensky, avant de le congédier comme un palefrenier en lui ordonnant de se soumettre ou de se démettre. Cette nuit, il a franchi un pas supplémentaire dans l’infamie en stoppant la livraison d’armes pourtant promise. 

Que faire devant une telle trahison ? La réponse est simple : faire face ! Et d’abord ne pas se tromper : la défaite de l’Ukraine serait la défaite de l’Europe. Les pays baltes, la Géorgie, la Moldavie figurent déjà sur la liste. Le but de Poutine est le retour à Yalta, où fut cédée la moitié du continent à Staline. Les pays du Sud attendent l’issue du conflit pour décider s’ils doivent continuer à respecter l’Europe ou s’ils sont désormais libres de la piétiner.

Ce que veut Poutine, c’est la fin de l’ordre mis en place par les États-Unis et leurs alliés il y a quatre-vingts ans, lequel avait pour premier principe l’interdiction d’acquérir des territoires par la force. Cette idée est à la source même de l’ONU, au sein de laquelle les Américains votent aujourd’hui en faveur de l’agresseur, et contre l’agressé.

En effet, la vision trumpienne coïncide avec celle de Poutine : elle défend un retour aux sphères d’influence, les grandes puissances dictant le sort des petits pays. À moi, le Groenland, le Panama et le Canada ; à toi, l’Ukraine, les pays baltes et l’Europe de l’Est ; à lui, Taïwan et la mer de Chine… On appelle cela, dans les soirées des oligarques du golf de Mar-a-Lago, le « réalisme diplomatique »…

Nous sommes donc seuls. Mais le discours selon lequel on ne peut résister à Poutine est faux. Contrairement à ce qu’affirme la propagande du Kremlin, la Russie va mal. En trois ans, la soi-disant deuxième armée du monde n’a réussi à grappiller que des miettes d’un pays trois fois moins peuplé. Les taux d’intérêt à 25 %, l’effondrement des réserves de devises et d’or, l’écroulement démographique montrent que ce pays est au bord du gouffre. Le coup de pouce américain à Poutine est la plus grande erreur stratégique jamais commise lors d’une guerre. 

Le choc est violent, mais il a une vertu : les Européens sortent du déni.

Ils ont compris en un jour, à Munich, que la survie de l’Ukraine et l’avenir de l’Europe sont entre leurs mains, et que trois impératifs s’imposent à eux.

Tout d’abord, ils devront accélérer la livraison de l’aide militaire à l’Ukraine pour compenser le lâchage américain, faire en sorte que celle-ci tienne et, bien sûr, imposer sa présence et celle de l’Europe dans toute négociation. Cela coûtera cher. Il faudra donc en finir avec le tabou de l’utilisation des avoirs russes gelés. Il faudra aussi contourner les complices de Moscou à l’intérieur même de l’Europe, en formant une coalition des seuls pays volontaires, avec bien sûr le Royaume-Uni.

Ensuite, il faudra exiger de tout accord qu’il prévoie le retour des enfants kidnappés et des prisonniers, et qu’il comporte la garantie d’une sécurité absolue. Après Budapest, la Géorgie et Minsk, nous savons ce que valent les accords avec Poutine. Cette garantie passe par une force militaire suffisante pour empêcher toute nouvelle invasion.

Enfin, et c’est le plus urgent, parce c’est ce qui prendra le plus de temps, il faudra rebâtir la défense européenne, négligée au profit du parapluie américain depuis 1945 et sabordée depuis la chute du mur de Berlin. C’est une tâche herculéenne, mais c’est sur le fondement de la réussite ou de l’échec de cette construction que seront jugés dans les livres d’histoire les dirigeants de l’Europe démocratique d’aujourd’hui.

Friedrich Merz vient de déclarer que l’Europe avait besoin de sa propre alliance militaire. C’est reconnaître que la France avait raison depuis des décennies en plaidant pour une autonomie stratégique. Il reste à la construire.

Il faudra investir massivement et renforcer le Fonds européen de défense, hors critères de Maastricht, harmoniser les systèmes d’armes et de munitions, accélérer l’entrée dans l’Union de l’Ukraine, laquelle possède aujourd’hui la première armée européenne, repenser la place et les conditions de la dissuasion nucléaire à partir des capacités française et britannique, et relancer les projets de bouclier antimissile et de satellite européens. Le plan annoncé hier par Ursula von der Leyen est un très bon point de départ.

Et il faudra beaucoup plus. L’Europe ne redeviendra une puissance militaire qu’en redevenant une puissance industrielle. En un mot, il faudra appliquer le rapport Draghi, et pour de bon.

Mais le vrai réarmement de l’Europe, c’est son réarmement moral. Nous devons convaincre l’opinion face à la lassitude et à la peur de la guerre, et, surtout, face aux comparses de Poutine, l’extrême droite et l’extrême gauche. Ces derniers ont encore plaidé hier, à l’Assemblée nationale, devant vous, monsieur le Premier ministre, contre l’unité européenne et la défense européenne. Ils disent vouloir la paix. Ce que ni eux ni Trump ne disent, c’est que leur paix, c’est la capitulation, la paix de la défaite, le remplacement de « de Gaulle-Zelensky » par un « Pétain ukrainien » à la botte de Poutine, la paix des collabos qui ont refusé depuis trois ans toute aide aux Ukrainiens !

Est-ce la fin de l’Alliance atlantique ?

Le risque est grand, mais l’humiliation publique de Zelensky et toutes les décisions folles prises depuis un mois ont fini par faire réagir les Américains. Les sondages sont en chute libre, les élus républicains sont accueillis par des foules hostiles dans leurs circonscriptions. Même Fox News devient critique ! Les trumpistes ne sont plus en majesté. Ils contrôlent certes l’exécutif, le Parlement, la Cour suprême et les réseaux sociaux, mais, dans l’histoire américaine, les partisans de la liberté l’ont toujours emporté. Ils commencent à relever la tête…

Le sort de l’Ukraine se joue dans les tranchées, mais il dépend aussi de ceux qui, aux États-Unis, veulent défendre la démocratie et, ici, de notre capacité à unir les Européens, à trouver les moyens de leur défense commune et à refaire de l’Europe la puissance qu’elle fut un jour et qu’elle hésite à redevenir.

Nos parents ont vaincu le fascisme et le communisme au prix de tous les sacrifices.

La tâche de notre génération est de vaincre les totalitarismes du XXIsiècle. 

Vive l’Ukraine libre, vive l’Europe démocratique ! 

jeudi 6 mars 2025

LE JOUR DE LA FEMME, C'EST TOUS LES JOURS, PAS SEULEMENT LE 8 MARS.


C’est le 8 mars 1910 que la Confédération Internationale des femmes socialistes crée cette journée en vue du vote des Femmes. Reprise par les Nations Unies en 1977, elle est l'occasion de dresser le bilan des progrès accomplis en matière d'égalité.

En France, c'est en 1982 que le gouvernement socialiste donne un caractère officiel par la célébration le 8 mars de la journée de la Femme.

Pour plusieurs raisons, la formule « journée de la Femme » ne me semble pas appropriée ! 

On pourrait, au minimum, célébrer la « Journée des Femmes », et, de plus, pourquoi avoir une attention particulière un seul jour chaque année ! 

Même si l'homme en a une part, ce sont tout de même les Femmes qui perpétuent l'espèce humaine.

Considérer à part le sort des Femmes, c'est faire une discrimination inacceptable, fut-elle positive. Si l'on multiplie les journées commémoratives, c'est pour faire sortir des causes de leur oubli. Comment oublier notre quotidien, notre condition humaine sexuée ?

Le plus souvent, les êtres humains de sexe féminin ont une vie plus dure que celle des êtres humains masculins ; Les femelles sont souvent les souffre-douleurs des mâles, qui se croyant supérieurs, s'arrogent des droits qu'aucun droit ne devrait jamais pouvoir légitimer. 

En 2025, la moitié de l'humanité, celle des mères, des filles et des épouses est encore largement sous la domination des pères, des fils et des époux et l'on continue à tuer en France, en Europe comme ailleurs, des Femmes.

« Une moitié de l’espèce humaine est hors de l’égalité, il faut l’y faire rentrer : donner pour contrepoids au droit de l’homme le droit de la Femme. » écrivait Victor Hugo en 1870.

Il ajoutait « Dans notre législation telle qu’elle est, la Femme ne possède pas, elle n’est pas en justice, elle ne vote pas, elle ne compte pas, elle n’est pas. Il y a des citoyens, il n’y a pas de citoyennes. C’est là un état violent : il faut qu’il cesse. »

Cela fait maintenant près d'un siècle et demi que Victor Hugo tenait ces propos, mais les Femmes sont toujours contraintes de se battre pour faire reconnaître leur égalité.

Bien sûr, il y a eu des évolutions depuis la Déclaration des droits de la Femme et de la citoyenne qui conduisit Olympe de Gouges à l'échafaud en 1793, mais il faut attendre 1944 pour voir reconnu, après d’âpres combats, le droit de vote des Femmes

Puis 1965 pour que les Femmes mariées puissent exercer une profession et ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de leur mari, de leur père ou de leur frère.

Ensuite 1967, pour que la loi Neuwirth autorise la contraception et 1975, pour que la loi Veil, « accouchée » au parlement dans l'insulte et les débats houleux, légalise l’Interruption Volontaire de Grossesse. 

Dès 1972, le législateur veut réduire les inégalités dans le travail des Femmes et dans leur représentation dans les Institutions par la reconnaissance du principe « à travail égal, salaire égal » repris en 2006 par une nouvelle loi et en 2008 par l'inscription dans la Constitution de « l’égal accès des Femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ». 

Dans le même temps, des lois renforcent la prévention et la répression des violences au sein du couple et sanctionnent plus durement le harcèlement sexuel.

Pourtant, malgré tous ces textes de lois, des Femmes meurent encore, tous les jours, sous les coups de compagnons indignes et l'écart reste important entre la législation largement égalitaire et la situation réelle. Les inégalités persistent, pire, les effets de la crise intensifient la pauvreté et la précarité féminines. 

Des extrémismes, nous en avons l'exemple le plus frappant aux USA avec Donald, momifiés dans des concepts d'un autre temps, voudraient revenir sur les acquis et renvoyer les Femmes à un statut d'inférieures, dans le cadre d'une famille patriarcale.

En France, dans d'autres pays européens et aux USA, ils attaquent l'avortement et sous des prétextes fallacieux et dignes de l'inquisition, ils s'en prennent aux bibliothèques, à l'école publique et tiennent des discours homophobes. 

Malheureusement, dans notre pays, aujourd'hui encore, une partie du personnel politique et des managers masculins, « petits » machos de tout poil se croyant supérieurs à la gent féminine, alors que la réussite scolaire prouve le contraire, empêchent à la Femme de prendre sa place pleine et entière dans la société.

Femmes, hommes réagissons :


Le jour de la Femme, c'est tous les jours, pas seulement le 8 mars.


Jean-Claude Vitran



lundi 3 mars 2025

A QUI APPARTIENT LA NATURE ?

 

La livraison du « un hebdo » du 26 février posait la question : « à qui appartient la nature ? ».

Au premier abord, j'ai trouvé cette question idiote, puisque, pour moi, elle ne se pose pas, la nature ne nous appartient pas, c'est nous, les humains, qui appartenons à la nature.

J'ai voulu en savoir plus et j'ai lu, avec intérêt et aussi avec délectation ce numéro particulièrement intéressant.1

A la réflexion, la question n'est pas du tout idiote puisque une bande de crétins débiles pense que la nature leur appartient et qu'ils peuvent en faire ce qu'il en veulent.

Le premier à avoir affirmer qu'il était « possible et souhaitable de nous (les humains) rendre maîtres et possesseurs de la nature » est Descartes, qui n'était ni crétin ni débile, comme Elon et sa mafia, mais philosophe, pourtant bientôt contredit par un autre philosophe, Jean-Jacques Rousseau qui rétorque « garder vous d'écouter cet imposteur2 ; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n'est à personne »

Bien sûr, la portée de ce qu'énonce Rousseau est aussi politique, mais tout est dans tout. 

Je suis persuadé que Jean-Jacques Rousseau a raison, si l'humanité veut jouer au démiurge et pense que la technologie peut tout faire, comme certains déjà cités le disent, elle court à sa perte. 

La nature éliminera le prédateur et continuera son cours libérée de cet animal gênant : l'Homme.

L'humain disparaitra mais la terre tournera toujours et continuera sa route dans l'univers.

Jean-Claude Vitran


1   Pas de souci, je ne suis pas actionnaire du « UN HEBDO »

2   Il parlait du premier qui avait enclos un terrain en disant « ceci est à moi ».

samedi 1 mars 2025

LES ORDURES NE SONT CEUX QUE L'ON CROIT !


Ce texte est très court, mais je ne pouvais pas rester sans réaction face à la tragédie Shakespearienne dont nous avons été témoin hier à Washington. 

Les poutiniens, qui s'y connaissent pourtant en matière de fèces, se sont trompés de cible. Ceux qui étaient visés par les propos du Kremlin se trouvaient à la droite de notre image télévisuelle.

Nous avons, en mondialisation, assisté, ébahi, au spectacle affligeant de deux fascistes en représentation. L'un d'entre eux, J.D. VANCE, mériterait l'Oscar de l'ignominie. Il rattrape son maître. Comme au temps du führer, c'est la garde rapprochée qui est la plus dangereuse. 

L'avantage de cette comédie est que nous savons maintenant à quoi nous en tenir et où sont nos adversaires.

Espérons que les européens en tirent rapidement les leçons.


Jean-Claude VITRAN

mercredi 19 février 2025

BASCULE IDEOLOGIQUE ?

 

Le texte ci-dessous ne sera certainement pas positivement partagé par tous les lecteurs, cependant, il représente ma conviction que nous sommes à une bascule idéologique de nos sociétés. 

Je tenais à faire partager mon appréciation de la vie politique actuelle.

Pour une fois, faites-moi part de vos commentaires, merci.

________________________________________________


Les sociétés humaines sont des systèmes vivants qui évoluent et mutent au cours du temps et il me semble que nous assistons, justement, dans cette période de notre histoire humaine à une mutation qui conduit à terme à la disparition, espérons-la momentanée, de certaines idéologies politiques.

Dans les démocraties occidentales, depuis la fin du XVIIIème siècle et le début du XXème, il est commun de catégoriser les idéologies politiques en une représentation GAUCHE / DROITE, même s'il existe des partis se définissant centristes ou à la marge de ces représentations.

Il me semble que depuis quelques dizaines d'années, ce clivage tend à s’affaiblir voire à disparaître au profit d'un capitalisme triomphant, plutôt même d'un post néolibéralisme.

En France, par exemple, à partir de 1983, les socialistes, conduit par François Mitterand, renient la lutte des classes et choisissent délibérément l'économie de marché ; dans le même temps le Parti communiste français (PCF) commence à perdre de son influence électorale. Les résultats aux élections législatives de 1981, où il a obtenu 16,13 % des voix, ont marqué le début d'une série de revers et aux élections législatives de 2022 il a obtenu seulement 2,7 % des suffrages.

En 2017, un jeune technocrate, quasiment inconnu du grand public, adopte pour slogan électoral « ni gauche, ni droite » qui semble plaire aux citoyens français puisqu'il est élu Président de la République alors que les partis dit de gauche et aussi de droite connaissent un affaiblissement spectaculaire.

Ailleurs dans le monde, dans la même décennie, la Chine « communiste » adopte, elle aussi, l'économie de marché et le « capitalisme d'Etat ». En 1989, on assiste à la chute du mur de Berlin et à l’effondrement des régimes communistes de l'Europe de l'Est et de l'URSS.

En 1992, un écrivain américain, Francis Fukuyamafait paraître un essai « la fin de l'histoire et le dernier homme » qui soutient que le terme de l’affrontement entre l'Est et l'Ouest marque la fin des guerres idéologiques et l’Avènement de la démocratie libérale. Il est contredit par Samuel Huntington qui envisage, au contraire, la possibilité d'un "clash des civilisations" générateur de conflits culturels et identitaires.

Il semble que Samuel Huntington avait raison car depuis le milieu de la décennie 70, après deux chocs pétroliers, les puissances d'argent ont pris le pouvoir, ont aboli les frontières économiques et ont mondialisé les échanges des marchandises et de la finance, mais ceux pas des individus.

Cet immense marché a ouvert les appétits financiers d'une faune d'opportunistes de tout poil qui sous couvert de convictions fallacieuses voire mafieuses, ne songeant qu'à leurs intérêts personnels battissent des fortunes considérables au détriment des populations de leurs pays.

Leur objectif final est de détruire les démocraties qui les empêchent de réaliser leurs projets : ce sont les séides du libertarianisme. Ils veulent supprimer l'Etat qu'ils considèrent comme une institution coercitive, voire inutile. Ils souhaitent mettre en place un libéralisme économique total dans le cadre d'un capitalisme dérégulé sans intervention de l'Etat.

Dans la décennie 1980, Ronald Reagan, qui avec Margaret Thatcher, a pris le virage du néolibéralisme de l'école de Milton Friedmann et des Chicago-boys disait déjà : « L’Etat n’est pas la solution à nos problèmes. Il est le problème lui-même. »

C'est la philosophie de la ploutocratie trumpiste qui gouverne aujourd'hui à Washington. 

Cette philosophie n'est pas vraiment nouvelle, John Locke, au 17ème siècle développait déjà la théorie de l’économie libérale, mais c'est en 1938 à Paris lors du congrès Walter Lippmann organisé par le philosophe français Louis Rougier qui réuni 26 économistes et intellectuels mondiaux pour redéfinir le libéralisme économique face au totalitarisme et à l'interventionnisme des Etats qu'elle trouve ses racines.

Friedrich Hayek et Ludwig von Mises qui participent, entre autres, à cette réunion seront les promoteurs du libertarianisme, continuation du libéralisme classique.

A partir de 1971, une coterie s'est constituée de ces thuriféraires du néolibéralisme - le forum de Davos - d'une simple réunion annuelle de chefs d'entreprises européens, elle réunit maintenant des grands patrons de multinationales, des banquiers, des responsables politiques et des intellectuels influents du monde entier ; cette année, trump est intervenu en visioconférence.

Donald est le symbole de la situation actuelle, il n'a pas d'amis, il n'a pas d'ennemis, il a, seulement, des entités qui lui rapportent et d'autres qui lui coutent. Son idée fixe est mercantile.

Un autre exemple est Javier Milei. le président argentin, qui à Davos rappelle son souhait de supprimer les réglementations et les excès de norme. Voilà ses propos : « Si vous pensez qu’il y a une défaillance du marché, allez vérifier si l’État n’est pas au milieu, et si vous le trouvez, ne refaites pas l’analyse – parce qu’elle est fausse. »

Le forum de Davos est devenu le club des puissants du monde. Comme pour Donald, leur projet est de conforter la mondialisation en créant un réseau international de la gouvernance mondiale dans lequel les entreprises pourraient - devraient - remplacer le rôle des Etats jugés défaillants et obsolètes.

Aujourd'hui, pour des raisons économiques et financières, l'ensemble des dirigeants mondiaux ravalent leurs convictions et engage le monde vers cette nouvelle féodalité.

Même Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, accepte cette réalité : « L’ordre mondial coopératif que nous imaginions il y a vingt-cinq ans n’est pas devenu réalité. Au contraire, nous sommes entrés dans une nouvelle ère de concurrence géostratégique acharnée. » et le comble est que l'ensemble des citoyens nourrit au confort du consumérisme déchaîné oublie aussi ses convictions, voire ses valeurs primaires et se vautre dans la consommation de masse jusqu’à l'indigestion en écoutant le chant des sirènes populistes.

D'aucuns, dans notre pays se plaisent à dire que les citoyens veulent être gouvernés à droite. Rien n'est plus faux, c'est ni à droite, ni à gauche et les séides de cette théorie, Bruno Retailleau et Gerald Darmanin, sous couvert d'un parti de droite, expriment des idées d’extrême droite.

Au niveau européen, Elon Musk, histrion de trump, et JD Vance, vice-président des USA s'ingèrent dans la politique allemande en soutenant ouvertement l'AFD, parti d’extrême droite. On peut légitimement se demander si les USA sont encore une démocratie.

Nourrit à l’exemple américain, les milliardaires français l'ont bien compris qui en sous main manœuvrent pour prendre le pouvoir en achetant l'ensemble des médias et en finançant les partis politiques d’extrême droite comme Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Sterin1 qui au travers de son projet Péricles fait la promotion du Rassemblement National et le finance.

Dans cette montée en puissance de ces malades de l'argent, la responsabilité des citoyens est énorme car depuis une vingtaine d'années, sans réelle réaction du peuple, l'Etat n'a jamais autant favorisé les grandes fortunes :

  • Les subventions versées aux entreprises du CAC 40 sont passées de 65 à 150 milliards depuis 2008, sans contreparties, tandis qu’elles ont payé des dividendes record à leurs actionnaires.

  • En 2008, les contribuables ont sauvé le système bancaire qui était à l’agonie sans retour vers les contributeurs.

  • En 2021 et 2022, baisse d'impôts des entreprises.

  • Etc …

L'ensemble des grandes fortunes mondiales veulent la fin des démocraties qui bloquent leur appétit financier2 et ils travaillent à leur remplacement par des Etats à l'autorité limitée à un régalien minimum où les entreprises et la finance seraient souveraines.

A mon avis, il ne nous reste peu de temps pour contrecarrer les projets fascistes de cette « internationale du fric », je crains même qu'il ne soit trop tard. 

Il reste que l'humanité étant un organisme vivant, un effet pendulaire viendra, à terme, remettre de l'ordre dans la « maison monde », à moins que ces milliardaires, tous plus ou moins climato-sceptiques par intérêt, ne soient rattrapés par l'effondrement de la civilisation.


Jean-Claude Vitran


1 Pierre-Edouard Sterin quitte la France en 2012 pour la Belgique, afin d'échapper aux impôts sur les plus-values, bel exemple de patriotisme.

2 Aristote 350 ans avant notre ère dénonçait déjà la chrématistique ou l'acquisition et l'accumulation de richesses pour elles-mêmes, sans considération de leur utilité.

samedi 15 février 2025

JD. VANCE : Il manque pas de culot le yankee !

 

Lors de son discours de Munich, J.D. VANCE, vice-président des USA, a conspué les Européens sur leur incapacité à contrôler l'immigration et leur a reproché de restreindre la liberté d'expression ... surtout, celle des mouvements d'extrême droite !!!!

Disant cela en Europe, il me manque effectivement pas de culot car depuis l'arrivée de Donald à la Maison Blanche, une censure généralisée a été instituée par les agences fédérales américaines.

Elles ont interdit l'utilisation de termes liés à l’idéologie de genre, à la diversité, à l’équité et à l’inclusion.

Parmi les mots interdits figurent :

  • Genre

  • Transgenre

  • LGBT

  • Non-binaire

  • Assigné·e à la naissance

  • Biologiquement masculin/féminin

  • Enceinte/personnes enceintes

  • Racisme

  • Féminisme

  • Égalité des sexes

  • Intersectionnalité

  • Privilège

Mais aussi, par exemple, disparités raciales et changement climatiques.


Certains pays qui pratiquent une telle censure sont qualifiés de totalitaires, voire de dictatures. 


On a du mal à imaginer que nos amis américains glissent vers ce type de système politique ... et pourtant !!!!


Jean-Claude Vitran


mardi 11 février 2025

Pas besoin de voter RN, l’extrême droite s'installe déjà à l'intérieur et à la Justice.

 

En effet, le Ministre de l'intérieur veut changer le droit du sol qui date du XIVème siècle, et le Ministre de la Justice soutient un projet de loi proposé par un Sénateur de l'Union Centriste qui veut empêcher le mariage entre un(e) étranger(e) sans papier et un(e) français(e) et qui contredit l’article 16 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme du 10 décembre 1948.

Article 16 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme

1. A partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution.
2. Le mariage ne peut être conclu qu'avec le libre et plein consentement des futurs époux. 
3. La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'Etat. 

Dans le gouvernement, ces deux ministères régaliens qui devraient défendre les droits humains et l'Etat de droit sont actuellement détenus par des personnages, qui pour des objectifs électoralistes, penchent visiblement vers des idéaux d’extrême droite.


Jean-Claude Vitran



jeudi 6 février 2025

BOYCOTT DE TRUMP ET DES USA

 

Face à l'attitude agressive et irresponsable de donald trump, j'ai décidé de BOYCOTTER tous les produits ayant pour origine les Etats Unis.

Ne cédons pas aux folles turpitudes de ce malade et de sa clique.

Faites comme moi !


Jean-Claude Vitran

mardi 4 février 2025

GOLFE DU MEXIQUE


C'est quoi cette idiotie de dire que trump renomme le golfe du Mexique en golfe de l'Amérique ?

Cela est peut-être vrai pour les cartes des USA, mais si le monde veut garder golfe du Mexique, il restera golfe du Mexique.

Il faut raison garder, et ne pas croire et penser que Donald refait le monde et que tout ce qu'il dit ou fait sont « paroles d'évangiles » même s'il se dit, comme beaucoup de détraqués, de droit divin.

« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. Etienne de La Boétie » 


Jean-Claude Vitran

vendredi 31 janvier 2025

HORLOGE DE L'APOCALYPSE

 

Aujourd'hui, juste avant le week end, je veux vous remonter le moral.

En 1947, après l'explosion des bombes nucléaires d'Hiroshima et de Nagasaki des chercheurs du Bulletin of the Atomic Scientists' Science and Security Board effrayés par les menaces que faisait peser le nucléaire sur l'humanité ont inventé le concept d'horloge de l'apocalypse.

A l'origine, les aiguilles avaient été positionnées 7 minutes avant minuit. 

Chaque année, des scientifiques de haut niveau se réunissent pour remettre la pendule à l'heure. Cette année, mardi 24 janvier 2025, ils ont avancé la pendule de 1 seconde pour la positionner seulement 89 secondes avant minuit, 

Pour tous ces scientifiques le développement des armes nucléaires - Chine et Corée du Nord principalement - le dérèglement climatique, les menaces biologiques - pandémie - l’Intelligence Artificielle couplée aux armements sont des menaces bien réelles qui mettent en péril la pérénité de l'ensemble de l'humanité. 

Par la voix de Juan Manuel Santos, prix Nobel de la Paix 2016, toute la communauté scientifique lance cet appel : 

« Alors que les aiguilles de l'horloge de l'Apocalypse se rapprochent de plus en plus de minuit, nous lançons un appel à tous les dirigeants : il est temps d'agir ensemble ! Parce que chaque seconde compte »


Jean-Claude Vitran



mardi 28 janvier 2025

Dans le Kivu, on « continue à » mourrir en silence.

 

Le texte ci-dessous, relatif au conflit qui ravageait le Kivu en République du Congo, est paru sur Résistances et Changements le 31 décembre 2012. 


Aujourd'hui, 12 ans plus tard, la presse relate le risque de guerre entre les différents pays africains mitoyens dans la même région du Kivu.

Dans cette région de l'Afrique, la responsabilité des conflits qui s’enchaînent depuis plus de trente ans et qui ont causé la mort d'une dizaine de millions d'Africains incombe à l'avidité du capitalisme occidental qui veut accaparer les richesses de la région et pour lequel la vie des populations n'a aucune importance.

C'est le mouvement M23, créé en 2012 par des rebelles à majorité Tutsi, qui avait pris le contrôle de Rubaya, une importante ville minière de coltan qui rapporterai 800 000 dollars par mois de taxes sur la production et le commerce du minerai, qui vient de prendre le contrôle de Goma.

Le M23 est soutenu par le Rwanda que les occidentaux appellent un « donor darling », autrement dit un « chouchou » des bailleurs de fonds qui apprécient la rentabilité et la solvabilité du pays pour leurs investissements.

Le temps passe, mais rien ne change !!!!!!


Jean-Claude Vitran


Texte du 31 décembre 2012 


Dans le Kivu, on meurt en silence. 


Au coeur de l'Afrique, à l'est de la République du Congo (RDC), se trouve l'une des plus belles régions du monde. Tout ici inspire la paix. Mais cet éden est ravagé par 10 ans de guerre.

Pourquoi cette région déchaîne-t-elle tant de passions, de convoitises, et de haines ?

Simplement parce que son sous-sol regorge de matières premières. La cassitérite, dont on tire l'étain, mais aussi le cuivre, le cobalt, les diamants, l'or, ainsi que tous les minéraux précieux indispensables à l’industrie électronique mondiale, en particulier le coltan, minerai conducteur électrique très demandé qui entre dans la composition des téléphones portables, des ordinateurs et des consoles de jeu vidéo. Et bientôt... le pétrole, qui vient d'y être découvert !

Les populations sont ainsi victimes de la richesse du sous-sol de la région qui aiguise les appétits des pays voisins et des milices qui contrôlent l’exploitation des mines. Ce drame est aussi la conséquence de l’abominable génocide de 1994 qui a conduit des centaines de milliers de Rwandais à se réfugier dans le Kivu avec la ferme intention de déstabiliser le régime rwandais et surtout de prendre le contrôle des mines. 

Dans un rapport de l'ONU, un groupe d’experts décrit un pays contrôlé par des mafias de rebelles à la solde de dirigeants politiques et militaires d’Afrique centrale et australe, d’hommes d’affaires africains et occidentaux. 

Au cœur de ce mécanisme, se trouve le Rwanda, par lequel transitent les minerais extraits au Kivu, sans qu’aucune taxe ne soit jamais payée. Ce petit État, peuplé de 8 millions d’habitants considère cette région comme une zone naturelle d’expansion économique et souhaite l’intégrer à sa zone d’influence. 

Notre responsabilité est immense car rien ne serait possible s’il n’y avait pas de clients. Le coltan, qui passe par le Rwanda est envoyé vers les raffineurs d’Europe et d’Asie. Le Rwanda n’est qu’un sous-traitant au profit d’autres acteurs internationaux. Le FMI finance près de la moitié du budget annuel de cet État et les États-Unis en ont fait la plaque tournante économique de la pénétration des entreprises américaines dans la région des Grands Lacs.

Les rebelles pratiquent le viol comme arme de guerre, une méthode de terreur efficace qui abolit toute résistance et permet d’occuper le territoire. Ils ravagent le pays, ils tuent, ils violent par centaines de milliers les femmes et ils enrôlent de force les enfants qu'ils n'ont pas massacrés.

Pour donner bonne conscience aux occidentaux, les Nations-Uniés ont envoyé une force de maintien de la paix, importante avec 17000 hommes, mais inefficace sur le terrain puisqu'elle a l'ordre de ne pas intervenir. Pourtant sa mission est de garantir la paix et la dignité des personnes.

Au sein de l'Afrique devenue son terrain de jeu favori, le monstre libéral révèle son appétit sans limite et son absence de respect de l'être humain.

Car, n'oublions pas, aussi, les mines d'uranium du Niger exploitées, sans précaution, à ciel ouvert par Areva, les mines de diamants et d'argent d'Afrique du Sud, les combats pour le contrôle du pétrole lybien, les essais médicaux effectués sur les populations africaines sans règle éthique, etc ...

Mais, on mesure au Kivu, plus qu'ailleurs, le désastre humain qu'engendre la folie capitaliste. 

Pourtant, comme les entreprises occidentales cultivent le flou sur leurs achats de coltan, les consommateurs pourraient exiger la transparence totale sur son origine afin de savoir d’où provient le minerai utilisé dans les téléphones et les ordinateurs portables.

Finalement, la paix dépend de nous, mais le Kivu, c’est loin, et on continuera à y mourir en silence.