Les Français ne peuvent fermer les yeux sur un génocide où ils ont
été présents !
Voici vingt ans débutait l'un des plus grands drames qu'ait connus l'Afrique sous les yeux d'Européens impuissants ou complices.
Voici vingt ans débutait l'un des plus grands drames qu'ait connus l'Afrique sous les yeux d'Européens impuissants ou complices.
Il y a génocide quand
il
y a volonté d'État de faire disparaître un peuple à jamais. Le
XXe siècle a été le siècle des grands génocides ! Le
génocide arménien en Turquie (1915-1916), les génocides des Juifs
et des Roms (dès le début des années 1940) en Allemagne, le
génocide khmer (entre 1974 et 1979) au Cambodge, et le génocide
des
Tutsi au Rwanda (en 1994) ont blessé, pour toujours, notre
histoire.
Non qu'il n'y ai pas eu des massacres de masse, tout au long de
l'histoire et maintenant encore, mais les génocides, tels qu'ils
ont
été définis, au cours du siècle passé, représentent la mise en
œuvre d'un décision politique perpétrée par un gouvernement
légitime. Et c'est une épouvantable « première »
historique, de nature à faire douter de l'espèce humaine
elle-même.
Le Rwanda, par la voix
de
son président -lequel n'est guère estimable et se conduit en
dictateur- accuse la France d'avoir laissé commettre les crimes en
ne faisant pas intervenir ses forces armées, présentes, et
inévitables témoins des massacres systématiques. Pire, les
Français, mais aussi les Belges, sont accusés d'avoir déclenché,
nourri et motivé la haine des Hutus depuis fort longtemps. La
France
a fourni des armes et des conseils militaires bien avant les
événements. Enfin, il est affirmé que des soldats français
auraient même participé à des actions assassines !
Il n'y a pas de fumée
sans feu. Les très nombreux ouvrages spécialisés qui tentent de
cerner les faits et leurs causes ne laissent pas les militaires
français à l'extérieur de la zone où le pire est survenu. Les
sentiments colonialistes qui n'ont jamais disparu de l'attitude de
nombre d'Européens vivant en Afrique noire ont toujours motivé
leur
mépris, voire leur hostilité à l'égard des populations jugées
inférieures. Le comportement paternaliste et choquant de
« missionnaires » catholiques a entretenu aussi le climat
délétère, haineux, odieux, développé par radio Mille Collines.
Le génocide n'a pas surgi ; il a été de longue main préparé.
Ce 7 avril 2014, il
n'est
pas encore question de tirer tous les enseignements historiques du
génocide rwandais, mais ce jour viendra et la France, du moins ses
responsables politiques et militaires d'alors, n'en sortiront pas
les
mains propres. L'opération Turquoise, décidée par le gouvernement
Balladur, sous l'autorité du président Mitterrand, approuvée et
soutenue par l'ONU, n'a pas permis d'arrêter ni même de limiter le
nombre des victimes qui s'est compté, en quelques jours, par
centaines de milliers !
Il serait à notre honneur non pas de
défendre, d'abord, celui de l'armée française mais d'affronter la
vérité, laquelle ne peut être que complexe et sûrement pas
favorable à cette présence française ambiguë, puissante et
complice -l'avenir dira jusqu'à quel point- de ceux qui ont
préparé,
voulu et exécuté cet acte politique massif et exceptionnellement
monstrueux !
Jean-Pierre Dacheux et Jean-Claude Vitran
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