Dans
sa note du 23 mai, Jean Pierre Dacheux s'interroge dans ces termes :
« Après
ce qui s'est passé, hier soir, au terme d'un concert, à Manchester,
il ne suffit plus de condamner les terroristes et leur opposer la
force des armes !
Comprendre
le terrorisme, si l'on veut l'éradiquer, est devenu une
priorité prioritaire ».
C'est
effectivement à cette réflexion capitale « comprendre le
terrorisme » que nos édiles devraient consacrer leur rencontre
au lieu de répondre par toujours plus de sécuritaire inutile :
le risque zéro n'existant pas !
C'est
beaucoup leur demander, tant ils sont convaincus que leurs choix de
société sont les meilleurs et qu'ils ne génèrent pas de
ressentiment, d'animosité, voir de haine.
Enfermés
dans le syndrome TINA - il n'y a pas d'alternative - complices des
lobbies industrio-financiers mondiaux, ils continuent aveuglement
leurs politiques destructrices et suicidaires.
Pourtant,
comme pour ceux des fomentateurs des drames de Charly Hebdo et du
Bataclan, la personnalité et le parcours du « kamikaze »
de Manchester devraient poser question. Dans l'état actuel des
investigations, le jeune homme de 22 ans né en Grande Bretagne de
parents d'origine libyenne avait commencé, puis abandonné des
études de management à l'université, et semblait bien tranquille
selon ses voisins.
Il
s'est pourtant radicalisé !
Pourquoi
ce changement ? il n'a pas eu lieu sans raison !
L'oligarchie
de pouvoir, adoratrice de son veau d'or « l'argent », ne
veut, surtout, pas imaginer que la société inégalitaire et injuste
qu'elle produit puisse être en partie responsable de ces
radicalisations. Partant du principe, gravé dans le marbre, que
chacun est maître de la conduite de son existence, les néolibéraux
au pouvoir affirment que ces « terroristes » sont seuls
responsables de leurs actes sanglants : pas le gouffre des
inégalités, pas les injustices, pas le chômage, pas les ghettos
des banlieues, etc …
Il
faut lire un petit livre1,
par la taille, pas par son contenu, qui résume très bien la dérive
mortifère de notre civilisation. La guerre que les riches mènent
contre les peuples conduit vers le totalitarisme et la barbarie. Les
profits escomptés sur le réchauffement climatique, l'élection de
Donald Trump, la marchandisation du corps humain … sont disséqués
par deux sociologues parfaits connaisseurs de notre société.
Même
si Frank Fenner et Stephen
Hawking considèrent qu'il est trop tard et que l'humanité court à
sa perte, essayons tout de même de contraindre nos gouvernants à
réagir avant qu'il ne soit réellement trop tard.
Il
nous reste, prochainement, une échéance électorale pour tenter
d'infléchir les choses.
1 Les
prédateurs au pouvoir - main basse sur notre avenir – Michel
Pinçon et Monique Pinçon-Charlot – Editions Textuel
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