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lundi 23 octobre 2023

ATTEINTES A LA LIBERTE D'EXPRESSION

 Communiqué LDH

Deux responsables de la CGT du Nord ont été interpellés à leur domicile et placés en garde à vue le 20 octobre 2023 pour « apologie du terrorisme » à la suite d’un communiqué « de soutien au peuple palestinien en lutte ».

Cette interpellation relève d’une pure intimidation visant à faire exemple puisque les deux syndicalistes ont été rapidement relâchés et que le communiqué de presse, dont il leur est reproché la rédaction sans que cela soit établi, soutient le peuple palestinien, ce qui ne constitue nullement une « provocation directe à des actes de terrorisme ».

Il s’agit de l’amalgame inacceptable fait par les autorités publiques entre la solidarité avec le peuple palestinien victime des bombardements de Gaza et le soutien aux actes terroristes du Hamas.

Si elle ne partage pas tous les termes du communiqué incriminé, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) dénonce une nouvelle fois les lois dérogatoires qui permettent de créer un délit d’opinion en le sortant de la loi de 1881 sur la presse portant ainsi atteinte à la liberté d’expression qui est « un des droits les plus précieux de l’Homme » (article 11 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789).

Nous en voyons aujourd’hui les conséquences, après les poursuites de plusieurs personnalités politiques ou sportives pour apologie du terrorisme à la suite de propos que la LDH ne partage pas mais qui sont protégés par la liberté d’opinion et d’expression.

Une nouvelle fois, les droits et libertés de celles et ceux qui contestent les positions du gouvernement sont atteints et bafoués : les arrêtés d’interdiction de manifester, l’usage dévoyé du dangereux CER (contrat d’engagement républicain), les dissolutions administratives, l’utilisation disproportionnée de la force publique sont des atteintes graves, dangereuses et intolérables à l’État de droit.

Ces dérives sont dramatiques pour la démocratie et la LDH appelle à y mettre un terme.

Paris, le 21 octobre 2023

mardi 3 octobre 2023

Pinar Selek, l’acharnement judiciaire de l’Etat turc se poursuit

 Aux côtés de nombreuses autres associations et syndicats, citoyennes et citoyens, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et la FIDH (Fédération internationale pour les droits humains) étaient présentes pour soutenir Pinar Selek lors de son cinquième procès à Istanbul.

Pinar Selek défend courageusement les droits humains et la justice sociale. Elle est aussi une chercheuse et une écrivaine féministe qui porte la voix des minorités, qu’elles soient kurdes, arméniennes, LGBTQI+. C’est pour cela que Pinar Selek est victime d’un acharnement judiciaire de la part de l’Etat turc.

En effet, après un an de prison en 1998 et quatre acquittements en 2006, 2011 et 2014, elle continue à être poursuivie car systématiquement le procureur a fait appel et la Cour suprême a demandé un nouveau jugement. En mars 2023, après que la Turquie ait lancé un mandat d’arrêt international contre Pinar, le cinquième procès commençait. Il s’est réglé en quelques dizaines de minutes, le juge ayant demandé le renvoi au 29 septembre 2023. C’est la même scène qui s’est rejouée aujourd’hui devant trente avocats français et turcs et une salle d’audience pleine à craquer. Le fait que les droits d’une seule personne soient bafoués est une raison suffisante à notre mobilisation mais en Turquie de nombreuses personnes, militants des droits humains, journalistes, avocats sont inquiétés, incarcérés après des procès inéquitables et souvent sans fondement. En soutenant Pinar Selek ce sont plus généralement les libertés, les principes du droit et l’égalité que nous défendons.

Le 29 septembre 2023


Communiqué LDH et FIDH