« Madame
Le Pen parle comme un tract du Parti communiste des années 1970
... » en prononçant ces
mots, lors d'une émission de Canal Plus, et en assimilant les
communistes d'hier, (près d'entrer dans le gouvernement de François
Mitterrand, au temps du programme commun de la gauche), avec les
ultranationalistes ou néofascistes d'aujourd'hui, François Hollande
révèle son vrai visage.
C'est
celui d'un pseudo–socialiste de centre droit renonçant
définitivement à remettre en cause le capitalisme qui, pour lui et
ses alliés, est, désormais, le seul système économique et
politique possible.
Nous
n'en sommes pas surpris, car il s'est, depuis longtemps, converti à
la nouvelle religion néolibérale et rangé dans le camp des
supporters du profit, des courtisans du CAC 40, des fanatiques de la
marchandisation absolue et de la mondialisation impitoyable, de la
libre entreprise dérégulée et de « la main invisible du
marché ».
Pourtant,
il avait essayé, et presque réussi, à nous séduire pendant la
campagne présidentielle par son discours du Bourget. Son slogan :
« le véritable adversaire, c'est le monde de la finance »,
avait de la gueule. Pourtant un mois plus tard, première trahison,
il court à Londres, à la City, pour rassurer les financiers.
Il
est édifiant de relire aujourd'hui ce discours1
pour être convaincu, définitivement, qu'il ne s'agissait que d'une
posture de pure démagogie.
Quand
on connaît le parcours politique de François Hollande, son passé
médiocre à la tête du Parti socialiste, on ne peut pas être
étonné de la direction social-démocrate, franchement libérale
prise par la politique gouvernementale.
Le
début de son quinquennat n'a été qu'une succession constante de
reniements des promesses faites ( ratification du traité européen –
hausse de la TVA – crédit d'impôts aux entreprises – loi
bancaire très accommodante pour les établissements financiers …).
En matière économique, ses positions et celles de son premier
ministre, très technocratiques, sont transparentes : politique
de l'offre en espérant une reprise de l'embauche en passant un
accord avec le Medef. Aujourd'hui, il ne semble même plus en
capacité de trouver les mots de gauche pour communiquer avec son
électorat.
« Les
promesses ( des hommes politiques ) n'engagent que ceux qui
les écoutent » aurait dit Henri Queuille2,
mais, avec François Hollande, on atteint le sommet de l'imposture.
Ceux qui pensent qu'il s'agit de soumission ou d'incompétence se
trompent. Il s'agit bel et bien d'une complicité de classe, d'un
bipartisme alternatif où l'on se repasse le pouvoir, ce qui empêche
le développement de toute autre alternative politique.
Combien
de temps cela peut encore durer ? Les dernières élections ont
montré l'irritation des électeurs dont le mécontentement croissant
de ceux qui ne votent plus ! Il serait peut-être temps de
mettre fin à ce jeu pervers avant que le nationalisme le plus ultra
ne s'empare de l'opinion.
Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux
1
-
http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/election-presidentielle-2012/sources-brutes/20120122.OBS9488/l-integralite-du-discours-de-francois-hollande-au-bourget.html
2
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François Hollande est souvent comparé à Henri Queuille. http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Queuille