Le
GIEC vient de transmettre à Ségolène Royal, ministre de
l'écologie, un rapport très pessimiste sur l'évolution du climat
dans notre pays.
Chacun
d'entre nous a pu le constater, depuis quelques années,
particulièrement en 2014, le temps se modifie, et malgré les
prévisionnistes qui tentent de nous rassurer en affirmant qu'une
mauvaise année ne fait pas le changement climatique, nous sentons
bien qu'il y a quelque chose de déréglé dans la mécanique
climatique terrestre. Dans notre pays : tempêtes à répétition en début d'année,
humidité importante et déficit d’ensoleillement durant l'été,
etc …, et des catastrophes climatiques majeures
dans de nombreuses autres régions du monde.
Mais,
« l'opinion publique et les politiques ne s'intéressent qu'au
temps du mois prochain », c'est Claude-Marie Vadrot qui
l’affirme dans un article paru sur le site Médiapart, et il
ajoute : « les hommes politiques se foutent du réchauffement
climatique et de ses conséquences ».
Nous
partageons tout à fait son point de vue car, seulement soucieux du
présent, de leur réélection à court terme, les décideurs
tentent, sans beaucoup de succès, de gérer les affaires courantes
sans s'intéresser à l'avenir.
Pire,
si l'on en croit, Naomi Klein, dans un livre qui fait froid dans le
dos - La stratégie du choc, la montée d'un capitalisme du
désastre1
- le néolibéralisme exploite avec cynisme, et sans aucun état
d'âme, les catastrophes mondiales pour faire des affaires
extrêmement juteuses. Toutes les multinationales ont des équipes
prêtes à partir, dans les délais les plus brefs suivant un
désastre, pour apporter leur technologie, mais surtout faire du
business car ce n'est pas la solidarité qui est la priorité de ces
monstres industriels et financiers.
Les
exemples sont nombreux : de la reconstruction de la Nouvelle Orléans,
aux USA, où on a profité du cataclysme pour modifier complètement
l'environnement social de la ville en reléguant le plus loin
possible la pauvreté et la misère, aux compagnies pétrolières
satisfaites de la fonte des glaciers du pôle nord qui leur ouvrent
une nouvelle voie maritime plus économique parce que plus courte de
15 000 km. De plus, il faut savoir que dans les années de
reconstruction, les catastrophes ont un impact positif important sur
le PIB des nations qui en sont victimes.
Ces
douloureux constats expliquent, certainement, la désaffection des
dirigeants pour la chose écologique. En effet, l'écologie n'est pas
soluble dans le capitalisme. Il existe une incompatibilité entre
avoir « le nez dans le guidon de la croissance », pour satisfaire
les lobbies ou le MEDEF et la prise en compte de la dégradation de
la planète bleue.
Cependant,
il est stupéfiant que l'opinion publique ne réagisse pas à
l'apathie des responsables politiques qui mènent l'humanité tout
droit au suicide collectif. Nous ne pouvons pas laisser cet
insupportable et effrayant héritage à nos enfants.
Qu'attendons
nous pour les forcer à infléchir les politiques industrielles ?
Nous
devons réagir maintenant !
Jean-Claude
Vitran et Jean-Pierre dacheux
1
La stratégie du choc, la montée d'un
capitalisme du désastre – Naomi Klein – Editions
Babel