jeudi 28 décembre 2023

CE N'EST PAS UNE GUERRE, C'EST DU CARNAGE !


C'est lamentable qu'un peuple qui a connu la pire des exterminations se livre à de telles monstruosités.

On ne peut pas nier que l'attaque des terroristes du Hamas du 7 octobre est monstrueuse, et pouvait justifier d'une riposte de l'Etat d'Israël, mais pas dans cette démesure.

L'obstination des israéliens qui continuent et intensifient les bombardements aveugles sur la bande de Gaza est atterrante. 

Les pertes sont estimées, à ce jour, à plus de 20 000 morts et 50 000 blessés palestiniens. La majorité des adultes et les 6 000 enfants qui ont laissé leurs vies par cette vengeance aveugle ont-ils une quelconque responsabilité dans les agissements des terroristes du Hamas ?

La majorité des gazaouis est victime d'une double peine : la répression israélienne et la prise en otage du Hamas.

On a, bien sûr, compris que Netanyahou et ses camarades extrémistes jouent leurs têtes et doivent continuer la guerre pour rester vivant, mais on ne peut pas croire que la majorité des israéliens soient d'accord avec cette obstination. 

Il faut qu'ils retrouvent au plus vite la raison pour arrêter ce carnage.

vendredi 22 décembre 2023

HUMANITE, CAPITALISME ET CROISSANCE.

Le gouvernement d'Emmanuel Macron n'a pas mes faveurs, loin de là, et même s'il s'adonne à une politique particulièrement néolibérale, il faut lui rendre grâce qu'il n'est pas la cause de tous nos maux actuels.

Cette cause, il faut la chercher il y a une cinquantaine d'année durant les années 1970.

Mais, revenons à l'issue de la seconde guerre mondiale, où un plan économique mondial est préparé aux Etats Unis, il s'agit des accords de Bretton Woods, issus de la conférence qui s'est tenue à Bretton Woods aux Etats Unis du 1er au 22 juillet 1944 ; ce sont des accords économiques ayant dessiné les grandes lignes du système financier international mis en place après la seconde guerre mondiale. Les protagonistes principaux de cette conférence sont John Maynard Keynes et Harry Dexter White qui ont tous deux préparé un plan d'ensemble. 

Le plan Keynes est ébauché dès 1941 et préparait un système monétaire mondial fondé sur une unité de réserve non nationale. La partie américaine mettait en avant le rôle de pivot du dollar américain et proposait plutôt de créer un fonds de stabilisation construit sur les dépôts des États membres et une banque de reconstruction pour l'après-guerre. Finalement, c'est la proposition de White qui prévaut, organisant le système monétaire mondial autour du dollar américain, mais avec un rattachement nominal à l'or. 

L'objectif principal est de mettre en place une organisation monétaire mondiale et de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays touchés par la guerre. Ils sont signés après trois semaines de débats entre 730 délégués représentant l’ensemble des 44 nations alliées. L'URSS participe à titre d'observateur.

Deux organismes voient le jour lors de cette conférence qui sont toujours en activité, la banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) aujourd’hui connue sous le nom de banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI)

Cependant, avant le second conflit mondial, quelques économistes voulaient transformer le système économique mondial et ils tiennent, à Paris le 26 août 1938, une réunion qui a, aujourd'hui, des conséquences importantes : le colloque Walter Lippmann où durant cinq jours de « brillants » économistes vont réinventer le libéralisme. Il y a dans cette réunion l'autrichien Fredrich Hayek, les Français Jacques Ruef et Raymond Aron, les Allemands Wilhelm Röpke et Alexander von Rüstow. Cette réunion débouche en 1947 sur la création de la société du Mont-Pellerin fondée par, entre autres, Friedrich Hayek, Karl Popper, Ludwig von Mises et Milton Friedman, qui revendique de défendre des valeurs libérales, telles que l'économie de marché, la société ouverte et la liberté d'expression. 

Cette organisation est la source de trois courants libéraux :

  • L'école autrichienne, suivant la tradition de Carl Menger et de Ludwig Von Mises, dont l'un des plus éminents représentants dans la Société du Mont-Pèlerin est Friedrich Hayek. 

  • L'école de Chicago, portée notamment par Milton Friedman et George Stigler.

  • L'ordolibéralisme, développé par Wilhelm Röpke et Walter Eucken.

En réaction au keynésianisme de l'après 1945, porté par les accords de Breetton Woods, les membres de la Société du Mont-Pèlerin souhaitent favoriser l'économie de marché et la « société ouverte » à l'échelle mondiale. En France, leurs ennemis déclarés sont les accords issus du programme économique et social du Conseil National de la Résistance.

Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à lire, dans la revue Challenges, l'article de 2007 de Denis Kessler, membre du MEDEF, : " Il s'agit de défaire méthodiquement le programme du CNR. "

Pour ces néolibéraux, il est grand temps de réformer le modèle social français qui est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Les gouvernements successifs, toutes couleurs confondues, vont s'y employer en sacrifiant à la sainte parole du PIB et de son corolaire la croissance.

Ce travail de déconstruction commence au moment du premier choc pétrolier de 1971/1973 à la suite du pic de production de pétrole des États-Unis, de la hausse démesurée du prix du pétrole et de l'abandon des accords de Bretton-Woods.

Au même moment que le choc pétrolier, en 1973 Augusto Pinochet, par un coup d'État militaire activement soutenu par les États-Unis, prend le pouvoir au Chili en renversant  Salvador Allende. 

Le pays, dirigé pendant 17 ans par Pinochet, devient le terrain de jeu d'un groupe d'économistes surnommés « les chicago boys » (l'école de Chicago) influencés par Milton Friedman. Le Chili, durant cette période devint le laboratoire d'expérience du néolibéralisme, le pouvoir dictatorial de Pinochet leur permetant de mettre en place d'importantes réformes économiques structurelles néolibérales. 

Dans le même temps, au Royaume Uni, Margaret Thatcher, première ministre du 1979 à 1990 et Ronald Reagan président des États-Unis de 1981 à 1989 pratiquent des politiques conservatrices et libérales que leurs successeurs pourtant issus d'autres courants n'ont pas remis en cause. Toni Blair, par exemple, au Royaume uni a suivi le modèle de la dame de fer et du « thatchérisme ». 

Pour s'en convaincre, il suffit de lire les propos de Ronald Reagan :

    - l'Etat n'est pas la solution à notre problème puisque l'Etat est le problème,

    - l'explosion de l'évasion fiscale est normale puisque l'impôt c'est le vol.

En France, en 1981 la gauche de François Mitterrand arrive au pouvoir laissant à penser à une politique social-démocrate, mais la relance keynésienne inspirée par le Programme commun menée par la France provoque une perte de confiance et une fuite importante de capitaux, ainsi qu'une détérioration des finances publiques et de nombreuses attaques contre le franc, et le 21 mars 1983, Jacques Delors, ministre de l'Économie, des Finances et du Budget met en place une politique de rigueur et à partir de 1984, la France adopte un fonctionnement d'économie sociale de marché dont elle n'est jamais sortie.

En effet, les gouvernements qui ont succédé au double septennat de François Mitterrand ont tous perpétué la politique libérale commencée en 1984, teintée pour certains de nuances sociales quand la rue se faisait entendre.

Les deux gouvernements Chirac - 1995 / 2007 - sont, malgré la cohabitation avec Lionel Jospin, d'inspiration clairement libérale. Privatisations massives d'entreprises publiques : Société Générale, Paribas, CGE, Suez, Saint-Gobain, Matra, TF1, Havas… Autorisation administrative de licenciement supprimée, de même que l'impôt sur les grandes fortunes.

La politique économique de Nicolas Sarkozy - 2007 / 2012 - est caractérisée par un patriotisme économique néolibéral, mélange de néolibéralisme et de dirigisme social. Il semble que Nicolas Sarkozy n'a pas une vision claire et cohérente des contraintes économiques. De plus, il est rattrapé par la crise des subprimes qui déstabilise l'économie mondiale.

Le quinquennat de François Hollande - 2012 / 2017 – aurait dû être moins libéral. Pendant sa campagne électorale, ses supporters furent aux anges lorsqu'il déclara dans son discours de Villepinte : « je vais vous confier une chose. Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance … » Ce fut de courte durée, car à peine élu, il se renie et court à Berlin porter allégeance à Angela Merkel. Le Pacte budgétaire européen signé en 2012 n’est pas renégocié. La fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG et le droit de vote des étrangers aux élections locales sont enterrés et la loi sur les activités bancaires n’a concerné qu’à la marge la partie la plus spéculative de ces activités, emportant le satisfecit des lobbys financiers.

Quand à Emanuel Macron - 2017 / …. - encore Président à ce jour, énarque mais aussi banquier d'affaires chez Rothschild, il a pratiqué une politique sociale libérale durant son premier quinquennat marqué par la crise des gilets jaunes et de la Covid. Ayant perdu sa majorité parlementaire au début de son second quinquennat, sa politique économique tend à l'ultra libéralisme et est surtout marquée par une sorte de pensée unique très difficile à décrypter.

De plus la politique internationale est particulièrement tourmentée : conflit entre l'Ukraine et la Russie, guerre entre le Hamas et Israel, nombreuses élections de leaders populistes : Pays-Bas, Argentine, Italie, Hongrie, Slovaquie. Tension entre les USA et la Chine au sujet de Taiwan. Possible réélection de Trump, etc … ajoutée à une inflation internationale et à la menace climatique.

Les coïncidences sont quelquefois troublantes, en effet 1984 est le titre d'un roman de George Orwell, publié en 1949 mettant en scène une transformation fondamentale de la société anglaise avec la naissance de big brother et c'est en 1984 que la société française a pris le tournant du libéralisme économique et d'un capitalisme dominateur. 

Quarante ans se sont écoulés depuis cette date et malgré 19 ans de socialisme (Mitterrand / Hollande) et une cohabitation (Jospin) les inégalités n'ont fait que croitre au point d'avoir besoin de faire appel à la solidarité publique (Restos du coeur) pour permettre à une partie non négligeable de nos contemporains de vivre. Le nombre de Français sous le seuil de pauvreté en 2023 est estimé à près de 12 millions, soit 18.46% de la population française.1

Il est indéniable que le capitalisme a permis des progrès importants, mais il est légitime de se demander si ces progrès sont plus profitables au capitalisme ou à l'humanité ? 

Lorsque l'on constate le creusement de l'abime des inégalités, on est en droit de se questionner. 

Le capitalisme profite-t'il à lui-même, c'est à dire à sa minorité d'acteurs, ou à l'ensemble de l'humanité ? 

Le dérèglement climatique, conséquence d'un capitalisme débridé, semble donner une réponse, malheureusement positive, à cette question.

La course à la croissance, symbole du capitalisme, est-elle compatible avec le bien-être de l'humanité ?

Un seuil exemple : le vaccin à ARN messager élaboré de façon magistrale en un temps record pour soigner de la Covid est une avancée extraordinaire, mais il est aussi une source de profit pharaonique et il n'a profité qu'aux pays qui ont les moyens de financer son achat. Il s'agit, pourtant, de l'intégrité de l'ensemble de l'humanité. On aurait pu penser à un altruisme universel.

Les thuriféraires du système économique néolibéral dominant le monde (mondialisation) négligent les questions d'égalité et de redistribution, ils pensent que la croissance est synonyme de progrès social. 

Depuis l’avènement de l'ère industrielle et de son corolaire, le système capitalisme, les écosystèmes se dégradent pour des gains économiques et sociétaux de court terme.

Il est manifeste que la croissance n'est pas la solution à nos problèmes, et la conséquence de cette idéologie est que l'ensemble de l'humanité sera confrontée, à court terme maintenant, à une menace qui met sa survie en question. 

Les effets du dérèglement climatique seront tragiques pour tous nos contemporains, riches comme pauvres, et Il semble bien tard pour que nous y échappions. 

Ou bien, l'humanité réagit maintenant ou la majorité d'entre elle disparaîtra et laissera la place à une petite minorité qui recommencera un nouveau cycle comme il y a 900 000 ans2.

1https://www.francetransactions.com/le-saviez-vous/combien-de-pauvres-en-france.html

2https://www.notre-planete.info/actualites/5094-disparition-hominides-Pleistocene


Jean-Claude Vitran

NE PAS PROMULGUER LA LOI DE LA HONTE SUR L'ASILE ET L'IMMIGRATION.

 Communiqué LDH

Des mobilisations ont lieu dans toute la France pour appeler à la non-promulgation de la loi de la honte que constitue la loi asile immigration votée par le Parlement.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) a d’ores et déjà signé plusieurs appels en ce sens et demande à ses militants et militantes de s’y joindre partout en France.

Cette loi est directement inspirée du programme du Rassemblement national. Elle bafoue tant les conventions internationales y compris la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH) que les traités européens et la Constitution.

C’est le cas de la mise en cause de l’égalité des droits, du droit d’asile, du droit de vivre en famille, du droit du sol, de la déchéance de nationalité, de la double voire triple peine avec l’aggravation de la durée des interdictions de retour sur le territoire, ou encore de la création d’une préférence nationale pour l’accès à des prestations sociales fondamentales pour des familles vulnérables pourtant en situation régulière, du renforcement des pouvoirs des préfets en matière d’expulsion pour simple menace à l’ordre public, de la mise en cause des protections des familles les mieux insérées sur notre territoire et bien d’autres.

Certain-e-s député-e-s ont voté des dispositions qu’ils savaient inconstitutionnelles en s’en remettant à la sagesse du Conseil constitutionnel.

Depuis une quarantaine d’années, jamais une loi n’a autant remis en cause les droits des étrangers.

Cette loi va alimenter racisme et xénophobie à l’égard des personnes étrangères et/ou migrantes, réelles ou supposées, en fonction de leur religion ou de leur couleur de peau.

C’est pourquoi la LDH demande solennellement au président de la République de ne pas promulguer ce texte qui constitue un déshonneur pour la France et les Françaises et les Français attachées aux valeurs et à la devise de notre République.

Paris, le 22 décembre 2023


jeudi 21 décembre 2023

SENTENCE 003


Oui, M. Macron, G. Depardieu a comme tous citoyens droit à la présomption d'innocence.

Mais, la légion d'HONNEUR doit lui être retirée pour ses propos insultants et obscènes, ainsi que pour ses prises de positions plus que douteuses. Il fait honte à notre pays.

dimanche 17 décembre 2023

LOI SUR L'IMMIGRATION

 Depuis 1980, il a été voté 29 lois sur l’immigration (une tous les 17 mois) qui convergent toutes vers un durcissement des conditions d’entrée et d’installation sur le territoire national et du droit d’asile.

29 lois pour rien puisque la classe politique s 'écharpe pour voter une nouvelle loi. 

Pourtant, ce n'est pas une loi de plus qui va changer les choses. 

Le pouvoir veut faire une loi pour justement conserver le pouvoir et empêcher, le croit-il, la droite dure d'accéder au pouvoir.

Tout d'abord, il serait peut-être intelligent de se demander pourquoi tous ces migrants veulent venir en Europe ... 

Mais c'est beaucoup demander à un politique de réfléchir quand il fait seulement de la politique partisane ! 

Cela fait plus de 20 ans que je côtoie des migrants et je sais qu'il est faux de croire qu'ils viennent pour leur plaisir ... on ne quitte jamais les siens et son pays avec joie surtout lorsqu'on sait les risques encourus et l'argent dépensée, car il ne faut jamais perdre de vue qu'il s'agit d'un business lucratif pour quelques personnages et organisations malhonnêtes. Souvent les familles se saignent pour faire partir l'un des leurs.

Ensuite, cette question ne pourra pas être réglée à l'échelle de notre pays mais elle devrait être débattue au niveau européen, surtout que le dérèglement climatique ne fera que faire croitre les migrations.

Depuis 40 ans, nous sommes face à une vaste hypocrisie organisée et à un mensonge institutionnalisé.

On verse des larmes de crocodile quand un bateau fait naufrage, et on fait quoi ?

Oh ! le pauvre petit enfant sur le bord de la plage ...

Mensonge que de faire croire que l'on va expulser les clandestins. Cela serait vrai si les pays d'origine acceptaient de reprendre leurs citoyens, mais dans la majorité des cas, ils ne le veulent pas, et les textes internationaux nous interdisent de le faire sans leur accord. 

Sauf, à faire comme les Australiens ou les Anglais et d'envoyer les migrants dans un pays tiers, pourquoi pas au pôle sud !

L'Europe le fait déjà de manière détournée avec la Libye et la Turquie, elle ne les renvoie pas mais paye (cher) pour qu'ils restent sur place (3 à 4 millions de candidats à l'exil en Turquie), c'est pour cette raison qu'on ne se fâche pas avec Erdogan, d'ailleurs on ne se fâche avec personne, même pas avec les plus salauds.

Scandale que les métiers en tension, les braves types qui seront régularisés par ce moyen seront payés de 10 à 15 % de moins qu'un petit blanc !

Et puis, venez chez nous pour vous occuper de nos poubelles, cela un petit relent négrier ….

Ou alors, il faut être jeune footballeur prodige ou physicien nucléaire (j'ai connu le cas) pour obtenir une carte de séjour très rapidement, voire même une naturalisation record. (surtout avant les jeux olympiques) 

Un dernier détail (de taille) mais il y en a d'autres, pour qu'un migrant clandestin (hou, que c'est vilain !) bénéficie du droit à avoir une carte de séjour, il lui faut être resté sans interruption pendant 3 à 5 ans sur le territoire français, MAIS SANS AVOIR LE DROIT DE TRAVAILLER !,

Que peut il faire alors ? 

Voler, se prostituer, faire la manche, acheter (très cher) des faux papiers ou bien mieux travailler au noir. 

L'Etat et de nombreux patrons, qui ne veulent surtout pas que cela change et emploient (beaucoup) de migrants au noir sont les premiers délinquants.

Je n'ai pas vu dans le projet de loi que ce point allait changer.

ETC .......


dimanche 26 novembre 2023

LA FRANCE, PAYS DES DROITS DE L'HOMME ?

 

On entend souvent dire que la France est le pays des Droits de l’Homme. Il suffit de se référer à l’histoire pour prouver qu'il n’est pas exact d’affirmer cela.

Bien avant la Révolution française, après une courte guerre civile en juin 1215, un texte, la Magna Carta, est rédigé par les barons anglais pour réduire les pouvoirs royaux de Jean sans terre et garantir les libertés individuelles. 

Ensuite le 26 mai 1679, les Anglais, de nouveau, proclament le Bill d’habeas corpusqui règle avec précision le droit de l’inculpé et du détenu. 

En 1689, ils détrônent Jacques II et proclament le Bill of right qui marque le passage d’une monarchie de droit divin à une monarchie constitutionnelle basée sur un contrat. Même incomplète, cette Déclaration des Droits marque la véritable naissance de la démocratie moderne.

Le 4 juillet 1776, les « Américains » dans une belle Déclaration, écrite par Thomas Jefferson, proclament leur indépendance. 

Enfin le 26 août 1789 en France, les députés de l'Assemblée nationale constituante établissent la synthèse des textes anglo-saxons et des idéaux politiques et philosophiques du Siècle des Lumières et rédigent alors la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.

Quel est le contexte contemporain, plus particulièrement en Europe ?

Il y a 70 ans, le 4 novembre 1950 est signé à Rome la Convention européenne des Droits de l’Homme1 qui entre en vigueur en 1953 décidant la création de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) qui rend son premier jugement le 14 novembre 1960.

La CEDH ne couvre pas seulement les pays de l’Union Européenne mais toute l’Europe, à l’exception du Bélarus et du Kazaksthan. Tous les pays européens ont ratifié la Convention et sont membres de la CEDH.

Cependant la France, qui héberge la Cour à Strasbourg, n'a ratifié la Convention qu'en 1974, et n'a permis à ses résidents de la saisir qu'en 1981.

On aurait pu mieux faire pour un pays qui se glorifie d'être la patrie des Droits de l'Homme.

De plus, au 1 janvier 2023, les chiffres nous indiquent qu’elle a été condamnée 785 fois depuis 1986 et qu'il restait 604 affaires à juger.

Dans un rapport annuel, Amnesty International conclut également que la France fait partie des 67 pays au monde qui ont adopté en 2021 des lois qui restreignent la liberté d’expression, d’association et de réunion.

En 2021, elle était classée à la 23e place sur 139 pays et juridictions à travers le monde et à la 17e place sur 31 pays dans l'Union Européenne,

Les chiffres et les faits sont parlants, et la boulimie législative, à laquelle on assiste – 31 lois sécuritaires depuis 1980 (une loi tous les 17 mois) dont 19 lois depuis 2002 * ne laisse pas place au doute. 

Le traitement des migrants et de certaines minorités, Voyageurs et Rroms par exemple, la multiplication des systèmes de surveillance, de fichage et de traçage des personnes n’autorisent pas d’affirmer haut et fort que la France est le pays des Droits de l’Homme.


D’ailleurs, il nous semble que, sous l’alibi du terrorisme et des paranoïas sécuritaires, les droits fondamentaux et les libertés sont en régression sur l’ensemble de la planète.


Il ne suffit pas d'appeler Voltaire, Diderot, Schœlcher, Hugo, Zola, et Camus, à la rescousse, la France n'est pas plus exemplaire que n'importe quel État de la planète et même, sa participation à l'esclavage, à la colonisation, à la collaboration avec le fascisme, à la torture ne l'autorise pas à donner des leçons au reste du monde.

Plus circule l'information, plus se multiplient les travaux historiques, plus il apparait que le pays des droits de l'homme n'est certainement pas la France !

Un livre « Kamerun » nous apprend que de 1955 à 1971, elle a mené au Cameroun une guerre secrète qui a fait des dizaines de milliers de morts et qui est totalement effacée des histoires officielles.

Un documentaire, France - Afrique - l'argent-roi, a révélé, d'autres crimes perpétrés par l'armée française sur ordre des gouvernements. 

Durant les septennats de François Mitterrand, la Françafrique a exercé tout son pouvoir au détriment des populations locales.

Depuis De Gaulle, Messmer, Debré, puis, sous Mitterrand, et ensuite de Chirac à Sarkozy et jusqu'à E. Macron, bref de RPR en PS, en UMP et En marche, on a exploité et dominé les peuples d'Afrique.

Aujourd'hui, la vérité se fait jour mais lentement, difficilement.

C'est ainsi, à présent, qu'il convient de corriger ces erreurs du passé et de faire la promotion des droits de l'Homme en mettant en avant ce magnifique mot de l'article 1 de la Déclaration de 1948 : DIGNITE.

Il faut sacraliser la dignité et les droits de tous les hommes quels qu'ils soient et où qu'ils soient car un droit sans contenu n'est pas un droit et donner un droit qu'on ne peut exercer est une honte.


* Les 19 lois sécuritaires, votées en France depuis 2002 :


- 30 août 2002 - Loi d'orientation pour la sécurité intérieure N°1.

- 09 septembre 2002 - Loi d'orientation pour la justice.

- 03 février 2003 - Loi réprimant la conduite sous l'influence de stupéfiants.

- 03 février 2003 - Loi visant à aggraver les peines des infractions à caractère raciste.

- 18 mars 2003 - Loi pour la sécurité intérieure permettant aux policiers de faire des contrôles d'identité.

- 12 juin 2003 - Loi sur la violence routière.

- 27 novembre 2003 - Loi sur la maîtrise de l'immigration.

- 09 mars 2004 - Loi adaptant la justice aux évolutions de la criminalité.

- 21 juin 2004 - Loi sur la confiance dans l'économie numérique.

- 12 décembre 2005 - Loi sur la récidive.

- 24 janvier 2006 - Loi sur le terrorisme.

- 25 juillet 2006 - Loi sur l'immigration.

- 07 mars 2007 - Loi sur la prévention de la délinquance.

- 10 août 2007 - Loi sur la récidive.

- 20 novembre 2007 - Loi sur la maîtrise de l'immigration.

- 25 février 2008 - Loi sur la rétention de sûreté

- 20 juin 2008 - Loi renforçant la prévention et la protection des personnes contre les chiens dangereux.

- 2009/2011 - Loi d’Orientation et de Programmation de la performance de la Sécurité Intérieure N°2.

(Noter au passage ce mot, performance, qui en dit long sur les véritables intentions du pouvoir).

- 2016 - Création d’un « passeport talent ».

- 2018 - Facilités accordées pour la recherche d'emploi des étudiants qui auront terminé leurs études en France.

1https://www.cncdh.fr/sites/default/files/2022-02/cedh_0_1.pdf

jeudi 23 novembre 2023

SENTENCE 002

 Vive le camembert dans des boites en carton !

Vive le glyphosate dans nos assiettes !

Vive le traité agricole avec la Nouvelle Zélande générant des tonnes de CO2 !

L’Europe bruxelloise marche sur la tête !

Il y en a assez de ces décisions contraires aux intérêts des européens.

JCVitran


mercredi 22 novembre 2023

SENTENCE 001

 

Il y a vraiment de quoi être inquiet sur l'avenir de l'humanité. 


Donner le pouvoir à un timbré comme Javier Milei interroge sur la santé mentale des électeurs argentins qui ont voté pour lui comme d'ailleurs sur celle des électeurs américains qui s’apprêtent, semble t'il, à redonner la clef de la Maison Blanche à Donald Trump.


JCVitran

lundi 23 octobre 2023

ATTEINTES A LA LIBERTE D'EXPRESSION

 Communiqué LDH

Deux responsables de la CGT du Nord ont été interpellés à leur domicile et placés en garde à vue le 20 octobre 2023 pour « apologie du terrorisme » à la suite d’un communiqué « de soutien au peuple palestinien en lutte ».

Cette interpellation relève d’une pure intimidation visant à faire exemple puisque les deux syndicalistes ont été rapidement relâchés et que le communiqué de presse, dont il leur est reproché la rédaction sans que cela soit établi, soutient le peuple palestinien, ce qui ne constitue nullement une « provocation directe à des actes de terrorisme ».

Il s’agit de l’amalgame inacceptable fait par les autorités publiques entre la solidarité avec le peuple palestinien victime des bombardements de Gaza et le soutien aux actes terroristes du Hamas.

Si elle ne partage pas tous les termes du communiqué incriminé, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) dénonce une nouvelle fois les lois dérogatoires qui permettent de créer un délit d’opinion en le sortant de la loi de 1881 sur la presse portant ainsi atteinte à la liberté d’expression qui est « un des droits les plus précieux de l’Homme » (article 11 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789).

Nous en voyons aujourd’hui les conséquences, après les poursuites de plusieurs personnalités politiques ou sportives pour apologie du terrorisme à la suite de propos que la LDH ne partage pas mais qui sont protégés par la liberté d’opinion et d’expression.

Une nouvelle fois, les droits et libertés de celles et ceux qui contestent les positions du gouvernement sont atteints et bafoués : les arrêtés d’interdiction de manifester, l’usage dévoyé du dangereux CER (contrat d’engagement républicain), les dissolutions administratives, l’utilisation disproportionnée de la force publique sont des atteintes graves, dangereuses et intolérables à l’État de droit.

Ces dérives sont dramatiques pour la démocratie et la LDH appelle à y mettre un terme.

Paris, le 21 octobre 2023

mardi 3 octobre 2023

Pinar Selek, l’acharnement judiciaire de l’Etat turc se poursuit

 Aux côtés de nombreuses autres associations et syndicats, citoyennes et citoyens, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et la FIDH (Fédération internationale pour les droits humains) étaient présentes pour soutenir Pinar Selek lors de son cinquième procès à Istanbul.

Pinar Selek défend courageusement les droits humains et la justice sociale. Elle est aussi une chercheuse et une écrivaine féministe qui porte la voix des minorités, qu’elles soient kurdes, arméniennes, LGBTQI+. C’est pour cela que Pinar Selek est victime d’un acharnement judiciaire de la part de l’Etat turc.

En effet, après un an de prison en 1998 et quatre acquittements en 2006, 2011 et 2014, elle continue à être poursuivie car systématiquement le procureur a fait appel et la Cour suprême a demandé un nouveau jugement. En mars 2023, après que la Turquie ait lancé un mandat d’arrêt international contre Pinar, le cinquième procès commençait. Il s’est réglé en quelques dizaines de minutes, le juge ayant demandé le renvoi au 29 septembre 2023. C’est la même scène qui s’est rejouée aujourd’hui devant trente avocats français et turcs et une salle d’audience pleine à craquer. Le fait que les droits d’une seule personne soient bafoués est une raison suffisante à notre mobilisation mais en Turquie de nombreuses personnes, militants des droits humains, journalistes, avocats sont inquiétés, incarcérés après des procès inéquitables et souvent sans fondement. En soutenant Pinar Selek ce sont plus généralement les libertés, les principes du droit et l’égalité que nous défendons.

Le 29 septembre 2023


Communiqué LDH et FIDH


samedi 23 septembre 2023

Harcèlement judiciaire contre la journaliste Ariane Lavrilleux, une atteinte intolérable à la liberté de la presse

Ariane Lavrilleux, journaliste du média d’investigation Disclose, a été placée pendant 39 heures en garde à vue par les services secrets français. Le but ? Identifier ses sources dans l’affaire des « Mémos de la terreur ». Ce placement en garde à vue, ordonné en représailles de son travail légitime de journaliste, est indigne d’un État de droit. Comme tou·tes les journalistes d’investigation, Ariane Lavrilleux joue un rôle indispensable dans la garantie de la liberté d’information et dans la divulgation d’informations d’intérêt public : toutes les intimidations à son encontre doivent cesser !


Paris-Genève, 22 septembre 2023. Arrêter une journaliste pour n’avoir fait que son travail est une pratique qui va à l’encontre du respect de la liberté de la presse, ainsi que de la liberté d’information dans une société démocratique. Pourtant, le 19 septembre 2023, le domicile de la journaliste d’investigation Ariane Lavrilleux a été perquisitionné par des agents de la Direction générale de la sécurité intérieure française (DGSI). La journaliste a ensuite été placée en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour « compromission du secret de la défense nationale » et « révélation d’informations pouvant conduire à identifier un agent protégé », ouverte en juillet 2022, sur la base d’une plainte déposée par le Ministère des Armées. Cette plainte fait suite à la publication par le média d’investigation indépendant français Disclose, en novembre 2021, de la série d’enquêtes « Les mémos de la terreur », co-signée par Ariane Lavrilleux, et révélant la complicité de la France dans une série d’exécutions arbitraires orchestrée par le gouvernement égyptien entre 2016 et 2018. Ariane Lavrilleux a été libérée le 20 septembre 2023, après 39 heures en garde à vue, et l’enquête se poursuit.


« Le travail des journalistes révélant des violations des droits humains est indispensable au fonctionnement d’une démocratie saine, la liberté d’information ne se négocie pas. Nous sommes effarés par l’arrestation d’Anne Lavrilleux. C’est un véritable scandale d’État. Nous exigeons que ce harcèlement judiciaire cesse et attendons des excuses de la part de l’exécutif, » a réagi Gerald Staberock, Secrétaire général de l’OMCT.

Parmi les révélations des « Mémos de la terreur », les journalistes ont mis au jour l’existence de l’Opération Sirli, opération « antiterroriste » des renseignements français, utilisée et détournée par les autorités égyptiennes, qui ont exécuté en dehors de tout cadre juridique ce qui semble être des trafiquants d’armes, de drogue ou de migrants à la frontière libyenne. Des journalistes ont prouvé que les autorités françaises avaient connaissance que leurs informations servaient à commettre ces crimes extra-judiciaires. Aucune mesure n’a pourtant été prise, notamment pour ne pas compromettre les accords de vente d’armes conclus avec l’Égypte.


« Le travail de journaliste lanceur d’alerte doit être protégé par les autorités, pas réprimé » a déclaré Antoine Madelin, directeur du plaidoyer de la FIDH. « Ariane Lavrilleux a mis en lumière la manière avec laquelle la France s’est rendue complice de violations des droits humains, ouvrant la voie à l’établissement des responsabilités pour ces crimes. Plutôt que d’intimider des journalistes, les enquêteurs feraient mieux de chercher à savoir pourquoi et comment la France a failli à ses obligations internationales et à mettre en place une stratégie efficace de poursuite des auteurs des violations. »

« Le placement en garde à vue d’Ariane Lavrilleux, après une surveillance de plusieurs mois, constitue une atteinte disproportionnée à la liberté de la presse et au secret des sources, tels que consacrés par le droit français. Il est intolérable de la voir traitée comme une délinquante alors qu’elle n’a fait que révéler des informations d’intérêt public dans le cadre de son travail. Il est primordial qu’aucune charge ne soit retenue contre elle et par ailleurs, de telles mesures d’intimidation contre les journalistes doivent cesser », a déclaré Me Patrick Baudouin, président de la LDH et président d’honneur de la FIDH.


L’arrestation d’Ariane Lavrilleux a suscité des réactions également au niveau européen, où un nouvel acte législatif visant à harmoniser et renforcer la protection offerte aux journalistes dans toute l’Union européenne (UE) est en train d’être négocié à Bruxelles. Dans le cadre des négociations, la France a plaidé en faveur d’une exception qui permettrait d’enquêter sur les journalistes au nom de la sécurité nationale. Des telles exceptions, que d’autres États européens soutiennent, sont dangereuses en raison des risques qu’elles posent pour la protection de la liberté de la presse et du droit à défendre les droits humains en Europe. La Commissaire aux Valeurs et à la Transparence de l’UE Vera Jourova a commenté en rappelant l’importance de concilier le besoin de sauvegarder la sécurité nationale avec le respect des droits fondamentaux.


Communiqué commun LDH et Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains


mardi 19 septembre 2023

Immigration et asile : sortir de la stigmatisation en optant pour des solutions humanistes et réalistes

 


Le projet de loi sur l’immigration et l’asile porté par le ministre de l’Intérieur devrait être examiné au Sénat début novembre et à l’Assemblée nationale en février.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) a déjà exprimé son profond désaccord avec la logique de ce texte essentiellement répressif. En effet, le projet de loi prévoit de durcir les conditions de délivrance et de renouvellement des titres de séjour, de faciliter les expulsions en étendant encore les pouvoirs arbitraires des préfets au motif de menaces pour l’ordre public ou de non-respect des principes républicains, et plus généralement de réduire les droits des personnes étrangères. Plus aucune personne étrangère ne sera protégée quel que soit son degré d’intégration à l’exception des seuls mineurs.

Le ministre de l’Intérieur entend faire le tri entre les personnes étrangères et se débarrasser de celles et ceux qualifiés de « méchants » dont le seul tort, le plus souvent, est de n’avoir pu obtenir un visa en fuyant leur pays et de ce fait, d’être entrés illégalement en France.

Faute de majorité à l’Assemblée nationale, le gouvernement en est réduit à négocier avec les parlementaires Les Républicains (LR), qui s’en donnent à cœur joie dans la surenchère, comme on le voit avec le dépôt de leurs deux propositions de loi qui semblent directement issues du programme du Rassemblement national. Tout y passe : l’accès à tous les titres de séjour est mis en cause et une des pires mesures, outre le fait de vouloir s’exonérer des conventions internationales, est sans doute, sauf soins d’urgence, la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), c’est-àdire le droit aux soins élémentaires pour toute personne vivant en France, ce qui peut entrainer une catastrophe humanitaire et sanitaire.

Ce n’est en aucun cas un projet de loi équilibré comme le prétend le gouvernement. Les exceptions au durcissement du Code des étrangers (Ceseda) sont infinitésimales. C’est néanmoins le cas de la mesure de régularisation des personnes étrangères travaillant dans des métiers dits en tension. Cette mesure est cependant beaucoup trop limitative d’autant qu’il faut prouver que l’on est en France depuis trois ans, et que l’on y a travaillé au moins huit mois (sans en avoir le droit). Mais, aussi limité cela soit-il, les LR en font un point de blocage, une surenchère politicienne qui n'a pas grand-chose à voir avec les réalités humaines et économiques rencontrées par les personnes exilées.

lundi 11 septembre 2023

IL Y A 50 ANS, LE CHILI SOMBRAIT DANS LA DICTATURE;


Il y a 50 ans, le 11 septembre 1973, Salvador Allende, président du Chili, élu démocratiquement le 4 novembre 1970, est renversé par un coup d’Etat des forces armées du pays. L’armée chilienne intervient après des mois de déstabilisations du pays orchestrées par l’organisation Patrie et liberté, le parti national et par les Etats-Unis. Le général Pinochet prend le pouvoir.


Assiégé dans le palais de la Moneda, Salvador Allende se suicide après avoir prononcé deux allocutions radiophoniques au peuple chilien : « Ils ont la force, ils pourront nous asservir ; mais on n’arrête pas les mouvements sociaux, ni par le crime ni par la violence. »


La répression organisée dès l’arrivée des militaires au pouvoir est féroce. Des milliers de personnes sont arrêtées, torturées ou exécutées dans les casernes et dans le stade de Santiago. Des milliers de personnes sont portées disparues et près de 250 000 Chiliens s’exilent.


L’ambassade de France à Santiago permettra à 800 personnes d’échapper aux camps et tortures de la dictature chilienne.


Le général Pinochet, écarté du pouvoir en mars 1990, a été le premier ancien chef d’Etat à être arrêté à Londres, le 16 octobre 1998, sur la base du principe de compétence universelle pour juger des crimes contre l’humanité, mais, libéré pour des raisons de santé, il mourra dans son lit et ne répondra jamais de ses actes. La constitution héritée de la dictature est encore en vigueur…


La LDH (Ligue des droits de l’Homme) a toujours été mobilisée auprès de celles et ceux qui ont été les victimes de cette dictature, celles et ceux qui l’ont combattue. Elle souhaite aujourd’hui qu’un véritable et nécessaire travail de mémoire puisse aboutir ; que le processus constitutionnel engagé par l’actuel président Gabriel Boric soit mené à son terme pour que le Chili retrouve ce que le président Allende voulait mettre en place : la justice sociale, la liberté, le plein et entier exercice des droits pour tous les citoyens et citoyennes.


Paris, le 11 septembre 2023


vendredi 1 septembre 2023

Chili : 50 ans après le coup d’Etat – Pour Victor Jara, la justice enfin


Communiqué LDH

Il aura fallu cinquante ans pour que la Cour suprême du Chili rende définitivement une décision condamnant à vingt-cinq ans de prison sept militaires, maintenant retraités, pour délits de séquestration, de tortures et d’homicide du chanteur Victor Jara.

Guitariste, compositeur, militant du parti communiste et membre du gouvernement d’Unidad Popular de Salvador Allende, il a été détenu le 12 septembre 1973, un jour après le coup d’Etat, et assassiné peu de jours après avoir subi d’effroyables tortures… Entre autres tortures, ses tortionnaires lui ont coupé les doigts à la hache pour faire taire sa musique.

Ce fut un des crimes les plus symboliques de la dictature.

La procédure concernant la mort de Victor Jara est un des cas relevant de la justice chilienne qui a mis le plus de temps à aboutir.

Cette sentence définitive arrive seulement quinze jours avant la commémoration au Chili des cinquante ans du Coup d’Etat dans une ambiance de forte polarisation sociale sur le récit officiel des faits du 11 septembre 1973.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) se félicite de cette décision, bien qu’elle soit tardive, et espère qu’elle sera appliquée avec la plus grande rigueur.

Paris, le 1er septembre 2023

vendredi 30 juin 2023

Un refus d’obtempérer n’octroie pas le droit de tuer

Communiqué LDH

Ces dernières années de trop nombreuses personnes, dont 13 en 2022, ont été tuées par des fonctionnaires de police à l’occasion de simples contrôles routiers.

Hier, c’est un jeune de 17 ans, Nahel, qui a été tué par un policier après un refus d’obtempérer à Nanterre, une dizaine de jours seulement après Alhousseine, 19 ans, en Charente.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) n’a eu de cesse de rappeler que, dans tous les cas, l’emploi des armes par les policiers doit être conditionné à une situation d’absolue nécessité et de stricte proportionnalité, c’est-à-dire en cas de risque grave et imminent pour leur vie, leur intégrité physique ou celle d’autrui.

Or le cadre légal instauré depuis 2017 par l’article L.435-1 du Code de la sécurité intérieure, ainsi que la note du 1er mars 2017 de la direction générale de la police nationale (DGPN) interprétant largement le texte, qui facilite le recours à l’emploi des armes notamment en cas de refus d’obtempérer, a créé une incertitude juridique délétère s’agissant d’un acte aussi grave dans lequel la prise de décision doit être extrêmement rapide.

S’indigner ne suffit plus, il faut agir. Agir pour que les familles de Nahel, Alhousseine et les autres obtiennent justice. Les fausses déclarations qui entretiennent l’impunité policière sont intolérables, tout comme la communication immédiate souvent trompeuse des autorités ou les discours qui visent à relativiser ces décès. Mais aussi agir pour mettre fin à une telle épidémie d’homicides.

C’est pourquoi la LDH réitère sa demande d’abrogation de cet article L.435-1, et d’une révision profonde des pratiques policières.

Afin d’éviter la réitération de ces situations mortifères, incompatibles avec les principes d’un Etat de droit, il est essentiel et urgent de construire un cadre juridique qui soit à la fois clair pour la police et protecteur pour toutes et tous.

Paris, le 28 juin 2023


mercredi 21 juin 2023

La dissolution des Soulèvements de la Terre vise à faire taire la contestation politique

 Communiqué LDH

Le gouvernement a confirmé ce matin la dissolution administrative des Soulèvements de la Terre par décret en conseil des ministres. Cette décision intervient dans un climat particulièrement hostile à ce mouvement écologiste, appelant sans ambages à le réduire au silence ainsi que ses soutiens.

Comme le montraient déjà de précédentes déclarations gouvernementales, réunir les critères juridiques d’une dissolution administrative passe au second plan derrière l’instrumentalisation politique, visant entre autres à justifier a posteriori les excès de violence de la répression de la manifestation du 25 mars à Sainte-Soline. La procédure de dissolution administrative se prête de plus en plus à de telles confusions, surtout depuis l’élargissement des critères issus de la loi « séparatisme », et est en passe de devenir un acte banalisé de l’exécutif face à une contestation politique.

Ce n’est pas acceptable. Si des actions tombent sous le coup de la loi, s’il y a provocation à des agissements violents, la recherche d’infractions devrait être portée devant la justice, dans le respect des droits de la défense. C’est là que la confusion redouble.

En effet, la dissolution administrative se confirme après l’ouverture d’une information judiciaire, qui a occasionné de nombreuses gardes à vue au début du mois de juin, autour de sabotages menés sur une infrastructure de Lafarge, sans charges retenues finalement. L’argumentaire du gouvernement a été complété dans l’intervalle. L’absence de césure claire entre la procédure judiciaire et la préparation d’une décision administrative par les services du ministère de l’Intérieur est alarmante, d’autant qu’il apparait que les personnes interpellées ont été interrogées sur leurs opinions politiques et leur perception de la radicalité.

Plus inquiétant encore, hier, à la veille de l’adoption du décret, plusieurs membres du mouvement ont été placés en garde à vue, produisant un effet déstabilisateur à un moment crucial. La mobilisation d’agents de l’antiterrorisme pour cette opération fait écho à la diatribe du ministère de l’Intérieur contre « l’écoterrorisme », pour jeter l’anathème et délégitimer la mobilisation politique en matière d’écologie.

Nous ne nous résoudrons pas à la remise en cause des libertés d’association, de manifestation, d’expression, ainsi que des droits de la défense que sous-tend le décret de dissolution. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle à rejoindre les rassemblements dénonçant la dissolution administrative des Soulèvements de la Terre.

Paris, le 21 juin 2023


mercredi 17 mai 2023

Nous allons dans le mur ...


Tant que nous n'auront pas compris qu'un abime existe entre le dogme défendu par E. Macron et le désir de société d'une majorité de français, l’incompréhension et la haine ne feront que grandir.

Deux concepts sociétaux s'affrontent. D'un côté E. Macron, chantre du néolibéralisme productiviste, de l'autre des Français qui appellent inconsciemment à une société de sobriété respectueuse de la nature et de la biodiversité.

E. Macron aveuglé par son délire productiviste néolibéral ne jure que par le développement économique qui selon lui « ruissellera » sur tous les citoyens. 

Il sait très bien que cette théorie est fausse, que le ruissellement n'existe pas et que les bénéfices vont dans les poches des plus riches, mais, complice de ses alliés financiers, il essaie de nous convaincre du contraire et nous conduit dans le mur.

En effet, tous les séduisants projets de réindustrialisation vantés par le monarque constitutionnel et annoncés à grand renfort de communication alléchante et démagogique concourent à maintenir notre pays dans une logique productiviste et destructrice.

Pire, cette logique - le capitaliste néolibéral – qui ne peut survivre sans expansion voudrait inventer la « croissance verte » pour développer de nouveaux juteux marchés, s'emparer de nouvelles ressources en amplifiant les désordres environnementaux. 

Les mots « compétition et compétitivité » reviennent en permanence dans la communication d'E. Macron et le fossé, plutôt le gouffre, se creuse avec ses concitoyens.

Il nous affirme qu'il faut toujours avancer, produire plus et plus vite, travailler deux ans de plus.

La crise écologique devient prétexte à accroitre la compétition économique et technologique mondiale.

On peut même légitimement se poser la question de savoir s'il ne joue pas le jeu du dérèglement climatique alors que, dans le fond, il est climato-septique.

Toutes ses orientations, toutes ses décisions, toutes ses prises de paroles sont marqués par cette croyance néolibérale.

Peut importe la catastrophe annoncée dès qu'il y a du profit à prendre.

Une majorité de Français que la montée des périls environnementaux angoisse sournoisement et qui ne partage pas la frénésie néolibérale du Président pense que le capitalisme et l'écologie ne sont pas compatibles.

Cela nous conduit dans le mur, l'incompréhension et la haine ne peuvent que grandir.

mercredi 3 mai 2023

Lettre de soutien à la Libre Pensée


Paris, le 2 mai 2023

La Libre Pensée (LP) est, dans sa défense de la laïcité et de la loi de 1905, objet de polémiques, certains de ces militants sont attaqués sur les réseaux sociaux, sa librairie vient d’être taguée. Sont particulièrement visées par la droite et l’extrême droite (Reconquête) ses actions contentieuses portant sur les crèches catholiques installées dans des bâtiments publics, ou encore, en Vendée, la réinstallation de la statue de Saint-Michel dans l’espace public.

Les attaques contre LP mêlent ignorance laïque, mauvaise foi et volonté de changer la loi de 1905. Il suffit en effet de rappeler l’article 28 de la loi de 1905 pour saisir la légitimité des recours juridiques de LP : « Il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions ».

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) a plusieurs fois rappelé avec un collectif d’associations laïques historiques qu’il ne faut pas toucher à la loi de 1905 et qu’il faut défendre la laïcité. Il s’agissait en particulier de s’opposer à ceux qui voudraient inscrire dans la Constitution « les racines chrétiennes de la France » et qui, en conséquence, en violation de l’article 1 de la Constitution, contestent « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion » en stigmatisant nos concitoyens de confession musulmane ou supposés tels.

Depuis 1847, date de sa fondation, la Libre Pensée, association de conviction, défend l’athéisme philosophique tout en refusant d’en faire un principe constitutionnel, et promeut la laïcité comme mode d’organisation des services publics et de l’Etat et non comme une philosophie. Cet équilibre entre positions convictionnelles et défense d’une laïcité de liberté pourrait inspirer les défenseurs de convictions religieuses ou autres dans le cadre d’une promotion de la laïcité et de la liberté de conscience.

Pour toutes ces raisons, la LDH apporte son soutien à la Libre Pensée, objet de campagnes diffamatoires.


LIGUE DES DROITS DE L'HOMME

jeudi 30 mars 2023

Violences policières : la LDH appelle à ne rien lâcher !

 

Communiqué de la LDH – Enregistrement audio de l’opérateur du Samu effectué par les observateurs de la LDH, à Sainte-Soline, le 25 mars 2023

L’actualité des derniers jours ne fait que renforcer notre détermination à lutter contre la violente répression en cours.

En fin de semaine dernière, des membres de plusieurs observatoires de la LDH étaient présents à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, pour observer le maintien de l’ordre dans le cadre des mobilisations contre les « mégabassines ».

En contradiction avec ce que prétend la préfète des Deux-Sèvres, les équipes présentes ont observé une utilisation disproportionnée de la force à l’encontre de l’ensemble des personnes présentes, et ce de manière indiscriminée.

Plusieurs cas d’entraves par les forces de l’ordre à l’intervention des secours ont été constatés. Trois de nos avocats ont assisté à une conversation au cours de laquelle le Samu a indiqué ne pouvoir intervenir pour secourir un blessé en état d’urgence vitale, dès lors que le commandement avait donné l’ordre de ne pas le faire.

Nous avons communiqué un extrait de cet enregistrement à la presse. Nous en publions aujourd’hui l’intégralité sur notre site Internet, que vous pouvez écouter et télécharger.

La situation est particulièrement grave et doit nous mobiliser toutes et tous, c’est pourquoi nous vous invitons à signer la pétition de la LDH et diffuser largement cet audio.

.Paris, le 29 mars 2023

mardi 21 mars 2023

La LDH sonne l’alarme !


Communiqué LDH

Un pays en colère contre un exécutif qui feint de n’en rien savoir. Rarement la configuration politique aura été à ce point clivée et rarement aussi dangereuse. Le recours au 49.3 pour faire passer quoi qu’il en coûte le texte sur la réforme des retraites aura symbolisé à lui seul la somme des blocages qui défigurent l’image de la République. Concernant ce projet de réforme, un mépris souverain des corps intermédiaires et du mouvement social, ainsi qu’un contournement assumé des assemblées, ont accompagné une série d’arguments et de justifications variables selon les moments, les interlocuteurs, l'humeur du prince... 

La mobilisation citoyenne auquel le projet gouvernemental s’est heurté a manifesté, elle, toutes les vertus méconnues par le pouvoir : sens du dialogue, culture de la responsabilité, capacité à rassembler. 

La sagesse pour le gouvernement serait de retirer son projet de loi, de revenir à la lettre et à l’esprit des institutions. Tout indique, hélas, que le président de la République entend choisir une autre voie : celle de toutes les alarmes. 

Alarme d’abord pour les chantiers essentiels qui sont devant nous – transition écologique, lutte contre la pauvreté, réduction des inégalités, sens du travail, accueil des étrangers – et qui requièrent une démocratie vivante et concrète. Alarme ensuite pour les libertés ; s’étant lui-même barré la route de l’avenir, le roi est nu et confronté à la tentation d’une escalade répressive qui a déjà commencé de se manifester. Alarme enfin pour l’avenir politique du pays, tout se passant comme si le président de la République comptait cyniquement sur l’hypothèque du Rassemblement national pour échapper au chaos. Qu’il soit ou non conscient, un tel calcul ne peut que conduire au pire.  

Il y a alarme ! 

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) en appelle aux femmes et aux hommes qui vivent et travaillent en France pour demander au gouvernement de retirer son projet, pour accompagner les débats et mobilisations démocratiques en cours, pour œuvrer au retour d’une démocratie vivante, ancrée dans l’égalité des droits, pour la justice sociale et la solidarité. L’avenir commun est à ce prix. Il y a alarme !

Paris, le 21 mars 2023