mardi 23 juillet 2024

REFLEXIONS SUR LA PANNE INFORMATIQUE MONDIALE.

 

L’ampleur de cette panne sans précédent qui a créé la pagaille dans les aéroports, les hôpitaux, sur les marchés financiers … doit nous alerter sur la vulnérabilité de nos sociétés.

La première réflexion qui vient à l'esprit est que la panne informatique qui a touché l'ensemble du monde est d'origine criminelle, c'est à dire qu'elle aurait été imaginée par quelques équipes de hackers mal intentionnés commandités par nos adversaires. 

Selon les meilleurs spécialistes, ce n'est pas le cas, mais un simple bug - une erreur de programmation - qui aurait généré cet « incident majeur ».

Peu importe l'origine de ce désordre dont les conséquences matérielles semblent, en dehors des pertes financières, mineures. 

Le risque zéro1 n'existant pas, un bug majeur est toujours possible, qu'il soit l'œuvre d'une puissance étrangère rivale ou d'un dysfonctionnement technique. 

Malheureusement, même si nos dirigeants doivent, au plus tôt, tirer les enseignements du message d'alerte que le système vient d'envoyer, la situation de notre pays et au delà de toute l'Europe est compromise par un manque de vision de long terme et par les politiques laxistes qui sont pratiquées depuis le tournant du numérique.

A titre indicatif, ATOS, groupe informatique français en difficulté, qui avait racheté BULL (de sinistre mémoire) plombé par une dette de 4,8 milliards d’euros a enclenché en février 2024 une procédure de restructuration. Ses dirigeants ont annoncé lundi 15 juillet avoir obtenu un accord pour sécuriser le financement de leur plan. Cette petite victoire ne changera rien, ATOS restera un nain à l'échelle mondiale.

Depuis quarante ans, la politique numérique européenne est fragmentée, la France et l'Europe n'ont jamais réussi à promouvoir un projet de taille internationale viable capable de concurrencer les géants américains qui progressent … à pas de géants. 

Même si l'on veut nous faire croire le contraire, l'IA (Intelligence Artificielle) se fait sans nous et même si une bonne fée nous aidait à envisager un projet européen, il faudrait au moins une trentaine d'années pour être au niveau des USA. (qui continuerons d'avancer)

Le leader de la France Insoumise peut toujours se fendre d'un message sur X : « Microsoft équipe des armes françaises et le ministère de la Défense. Tout va bien ? Vous comprenez enfin ce que veut dire indépendance nationale et souveraineté ? » 

Au delà de la démagogie idéologique des propos du leader maximo, les expressions « Indépendance nationale et souveraineté », confrontées à la globalisation économique de notre époque, ont perdu de leur signification, de plus, même si la France représente le septième PIB mondial, son poids sur l'échiquier planétaire est négligeable.

En d'autres termes, nous sommes actuellement, comme dans de nombreux segments industriels, les otages - « pieds et poings liés » - des géants numériques et des gouvernements américains et chinois qui peuvent décider à leur guise - par exemple : arrêter son système GPS, comme Elon Musk l'a fait avec ses satellites Starlink et l'Ukraine. 

N'oublions pas que la capitalisation d'un seul géant des GAFAM2 est plus importante que la plupart des PIB des pays mondiaux et que celle de l'ensemble des GAFAM est plus importante que le PIB français.

Aujourd'hui, les Etats sont dépossédés de la stratégie et des décisions économiques mondiales. 


Jean-Claude VITRAN


1Voir le blog la dictature du risque zéro du 4 janvier 2024 - http://resistancesetchangements.blogspot.com

2Les leaders du numérique GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft

jeudi 18 juillet 2024

LA DETTE, LA QUADRATURE DU CERCLE POLITIQUE ET LE GRAND GUIGNOL …..


Suite à l'insensée dissolution de l'Assemblée Nationale par le Président de la République, la France est actuellement sans gouvernement, car même si le gouvernement Attal reste en intérim, il ne peut qu'expédier les affaires courantes sans prendre de décisions politiques pour l'avenir de notre pays.

Pourtant, nous sommes confrontés à une situation économique dramatique qui aurait besoin d'un traitement immédiat et drastique.

En effet, la Commission européenne a ouvert la voie mercredi 19 juin à des procédures pour déficit public excessif la France qui a dépassé en 2023 la limite du déficit public, fixée à 3 % du produit intérieur brut (PIB) par le pacte de stabilité, qui limite aussi la dette à 60 % du PIB. 

Notre pays devra, donc, prendre des mesures correctrices pour respecter à l’avenir les règles budgétaires de l’Union européenne, sous peine de sanctions financières soit près de 2,5 milliards d’euros dans le cas de la France. (C'est extraordinaire, les pays sont sanctionnés pour dépassement financier, et l'Europe en remet une couche ... les technocrates seront toujours surprenants.)

La France, dont le dernier excédent budgétaire remonte à 1974 - Cinquante ans !!!! - a été la plupart du temps en procédure de déficit excessif depuis la création de l’euro, au tournant des années 2000. 

La dette publique, due aux dépenses de l'Etat qui sont systématiquement supérieures aux recettes depuis 50 ans, a augmenté de manière significative depuis 1974. 

Selon l’INSEE, elle a atteint 3013 milliards d'euros au 1er trimestre de 2023, soit 44 300 € par Français. Les taux d'intérêt ont nettement augmenté, la charge de la dette (le remboursement annuel) de 2023 est de 52 milliards d'euros. Il sera de 80 milliards en 2024, bientôt de 100 milliards. 

L’endettement est exponentiel, en 1981 : 100 milliards €, en 2003 : 1000 milliards €, en 2014, 2000 milliards et aujourd'hui plus de 3000 milliards.

En octobre 2024, le gouvernement français devra envoyer à Bruxelles le plan budgétaire qu'elle adoptera pour rétablir ses comptes. 

Or, les programmes proposés par les oppositions de gauche et d’extrême droite, mais aussi dans une moindre mesure par Ensemble, prévoient d'ouvrir grand les robinets des dépenses.

Je crois que la situation parle d'elle-même, inutile d'en rajouter. 

Cependant, peut-être, devrions nous essayer maintenant de faire comprendre à tous les incompétents qui veulent accéder au pouvoir de cesser leurs répugnantes turpitudes car les Français n'ont pas besoin de crétins à la tête de l'Etat mais de femmes et d'hommes responsables.

Et puis, aussi, remercier TOUS les gouvernements (souvent dirigés par les mêmes que ci-dessus) qui se sont succédés depuis cinquante ans et peut-être nous remercier nous même, au passage, de notre laxisme.

Jean-Claude VITRAN

jeudi 11 juillet 2024

APRES LES ELECTIONS LEGISLATIVES …

 

Une nouvelle fois, le Président de la République a pris tous les français par surprise en décidant la dissolution de l'Assemblée Nationale et le second tour des élections législatives vient d’avoir lieu et il nous a tous laissé stupéfait par les résultats. 

Tous les scénarii qui s’offrent à nous sont négatifs et il n’y a aucune raison de se réjouir.

Certains sont très heureux du dénouement, éliminant le risque de voir le Rassemblement National conquérir la majorité absolue, et d'autres au contraire profondément déçus qu'il ne l'ai pas.

C'est un secret pour personne que je suis dans le premier cas, ravi qu'un sursaut des citoyens ait placé cette formation politique en troisième position.

Pourtant, je suis toujours pessimiste car rien n'est résolu et nous sommes au bord de la crise de régime.

Il faut constater que le Rassemblement National fait un bon score - 143 députés - qu'il est, aujourd'hui, le plus important parti en nombre d'électeurs - environ 9 millions - ce qui dans un système électoral à la proportionnelle le placerait premier parti de France.

Le nombre de ses d'élus augmente sensiblement à chaque élection, c'est pour cette raison que je crois important, avec beaucoup d'humilité, d'analyser les raisons de l'irrésistible progression de cette oligarchie familiale - le faire-valoir Bardella est le neveu par alliance de Marine - qui peut effectivement envisager, sans opposition citoyenne, une position dominante dans notre pays dans un futur proche au gré des élections successives.

Le pourcentage de votants pour ce parti par rapport au nombre d'inscrits est d'environ 20 % soit un citoyen sur 5. 

Même s'il existe un noyau de fachos, je ne pense pas que l'on puisse affirmer qu'un citoyen sur 5 soit tenté par l’extrême droite et le fascisme. On peut donc, à priori, en conclure que de nombreux Français se réfugient sous la bannière du RN pour exprimer leur mécontentement des politiques suivies depuis de nombreuses années.

Effectivement, les problèmes sont anciens et la dissolution de l’Assemblée Nationale n’est qu’une péripétie de plus révélatrice d'une crise profonde caractérisée par un sentiment de dépossession pour une grande partie de la population qui pense que la classe politique les ignore. 

Pourtant, l'alarme avait été donnée par les contestations des gilets jaunes qui avaient révélé le clivage entre les grands centres urbains et les zones rurales. Emmanuel Macron avait, dans le rôle de Jupiter, théâtralisé la sortie de crise en affirmant qu'il avait compris le message et que tout allait changer, puis il avait mis le couvercle sur le problème en oubliant immédiatement ses promesses.

Il a réitéré ses fausses promesses avec la convention citoyenne pour le climat qui avait émis 149 propositions que le président avait dit « reprendre "sans filtre" dans leur intégralité ».

Là encore, le gouvernement et son premier personnage, dans l'impossibilité d’ôter son costume de banquier néolibéral, se sont empressés d'oublier les promesses et ont continué une politique de plus en plus droitière.

Rebelote avec la Covid 19 qui, selon ses premiers discours guerriers, devait amener un changement profond du fonctionnement de la société. De plus durant cette pandémie, afin de maintenir l'économie à flot, une politique d'aide, manquant de clairvoyance et de discernement, mais surtout de contrepartie, ont conduit notre pays à un endettement (3000 milliards €) difficilement supportable qui obère l'avenir.

Tous ces reniements et bien d'autres ont cassé la confiance des citoyens envers l'exécutif (côte de popularité d'E. Macron : 24 % en juin 2024)

De plus, c'est l'ensemble de la classe politique qui est discrédité auprès de nombreux de nos contemporains. Il ne faut pas que les femmes et les hommes politiques se méprennent, si la participation à la dernière élection a été importante c'est pour faire barrage à la montée du Rassemblement National, il ne s'agit pas d'un vote d'acceptation du Nouveau Front Populaire ou d'Ensemble. (côte de popularité de Mélenchon : 14 % en juin 2024).

Cependant, tous les dysfonctionnements de la société française ne sont pas à mettre qu'au débit de la politique menée par Emmanuel Macron, même si sa part n'est pas négligeable. Il faut revenir près de cinquante ans en arrière pour trouver l'origine de l'affaiblissement de notre pays dans la financiarisation et à la globalisation du monde en un mot à la montée du capitalisme néolibéral.

Aujourd'hui, la France, et par delà le monde, se résument en chiffres, en dollars, en euros, l'Homme de chair n'y trouve plus sa place, il n'est plus qu'un consommateur à qui il faut vendre ce dont il n'a pas besoin.

Dans ces conditions, pourquoi s’étonner des positions prises par nos contemporains qui se sentent orphelins.

Il faut absolument sortir de ce cercle mortifère qui nous entraîne vers le néant.

Femmes et Hommes politiques responsables, il est urgent de rétablir la confiance avec les citoyens en prenant en compte le fait que se sont d'abord des êtres humains et qu'ils ont des préoccupations quotidiennes : ( Baromètre Ipsos-La Tribune - Juin 2024 )

Les difficultés en terme de pouvoir d'achat : 55 %

L'avenir du système social (santé, retraites …) : 37 %

Le niveau de l'Immigration : 33 %

Le niveau de la délinquance : 31 %

La protection de l'environnement : 26 %

Le niveau de la dette : 24 %

Les crises internationales : 20 %

La montée des inégalités : 19 %

La menace terroriste : 18 %

L'avenir du système scolaire : 12 %

Le taux de chômage : 7 %

Les risques d'épidémies : 4 %



Jean-Claude VITRAN









 

mercredi 3 juillet 2024

Lettre ouverte à des amis tentés par le vote blanc ou l’abstention au second tour

 

A toi électeur de gauche, qui a le sentiment qu’une nouvelle fois on te demande de « faire barrage », à toi électeur démocrate, parfois tenté par le macronisme ou qui te revendique de la gauche démocratique, l’enjeu, ici et maintenant, est dans tous les cas de figure de voter pour l'adversaire du second tour du Rassemblement national, quel qu’il soit, Ensemble ou Front populaire.


A toi tout d’abord, électeur de gauche, qui a le sentiment qu’une nouvelle fois on te demande de « faire barrage », alors même que les promesses du précédent « barrage » n’ont pas été tenues (« je vous suis redevable » disait Emmanuel Macron aux électeurs de gauche venus voter pour lui face à Marine Le Pen). Qui constate que la décision de la dissolution, précipitée et irresponsable, a grandement aggravé le péril qui nous menace. Qui fait le compte des reniements, dénis de justice et manifestations de mépris dont a fait preuve le camp présidentiel au cours de ce seul second quinquennat depuis la réforme des retraites, en passant par la calamiteuse loi immigration, qui abandonne certains principes républicains pour se rallier aux propositions du Rassemblement national, la réforme de l’assurance chômage, le comportement là encore irresponsable et provocateur dans la gestion de la crise en Nouvelle Calédonie, pour ne rien dire des renoncements aux transformations nécessaires pour une transition écologique juste. Comme si cela ne suffisait pas, la campagne électorale du premier tour indigne et mensongère n’a cessé de renvoyer dos à dos le Rassemblement national et le Front populaire, quand elle n’a pas concentré ses coups sur le seul Front populaire, ce qui semble viser à rendre impossibles les désistements et les reports de voix nécessaires pour permettre au second tour un front républicain digne de ce nom. Pour toutes ces raisons je partage ta colère, mais au vu de la gravité de l’enjeu, je t’adjure de voter pour le candidat ou la candidate qui sera face au Rassemblement national.


A toi ensuite électeur démocrate, qui a parfois pu être tenté par le macronisme, quand il était encore équilibré, ou qui te revendique de la gauche démocratique, sociale-démocrate si l’on veut. Ta défiance envers le Front populaire se nourrit de la part qui a été faite dans la répartition des investitures à la France insoumise. Note toutefois que le Front populaire n’est pas la NUPES, que LFI y est certes majoritaire mais pas dominant. En outre, LFI, même si son fonctionnement est passablement autoritaire, n’est toutefois pas unanime, et plusieurs personnalités sont venues contester le leadership de Jean-Luc Mélenchon.  Il est vrai que les prises de position de celui-ci, sur de nombreux sujets, font de la surenchère dans la radicalité, et privilégient la rupture sur la recherche du compromis, au point d’avoir souvent conduit la représentation parlementaire de la gauche dans l’impasse, en particulier lors des débats préalables à l’adoption de la loi retraites comme de la loi immigration. Il y a aussi les atermoiements dans le soutien de la France insoumise à l’Ukraine, mélange d’anti-américanisme pavlovien, de pacifisme inconditionnel et de fascination, chez Mélenchon et ses fidèles, pour les pouvoirs autoritaires : je constate que rien de cela n’est venu faire obstruction aux positions claires prises par le Front populaire sur cette question. Reste l’accusation lourde d’antisémitisme. Celle-ci est venue des hésitations et circonvolutions de la France insoumise à condamner avec fermeté les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre. En effet, de nombreux dirigeants de LFI rechignent à admettre qu’il s’agit là d’une organisation totalitaire, qui a d’ailleurs commencé par diriger ses coups contre les Palestiniens qui s’opposaient à elle avant de s’en prendre à des citoyens israéliens, et préfèrent y voir une manifestation de la Résistance palestinienne. Ils ont tort. Faut-il pour autant adopter la rhétorique de Netanyahou et assimiler toute critique de son gouvernement et de son action à une remise en cause de l’existence même d’Israël, et partant à de l’antisémitisme ? Il serait très dangereux d’assimiler tout soutien à la population palestinienne de Gaza aux seuls soutiens du Hamas. Accuser Mélenchon et la France insoumise d’antisémitisme, et par extension laisser planer le doute sur les orientations de l’ensemble du Front populaire, est une infâmie. Un dernier mot : la victoire du Front populaire est hautement improbable. Celle du Rassemblement national l’est beaucoup plus et deviendra certaine si parmi nous, il y en a qui, pour de bonnes raisons subjectives, choisissent l’abstention, qui sera un désastre objectif.


L’enjeu, ici et maintenant, est dans tous les cas de figure de faire barrage au Rassemblement national, synonyme de régression profonde de l’Etat de droit et de l’Etat social, de déferlement des haines xénophobes, d’inégalités des droits des citoyens et résidents, d’abaissement de l’Europe et de soumission à la Russie : cela implique de voter pour son adversaire du second tour, quel qu’il soit, Ensemble ou Front populaire, si les états-majors politiques ont eu le courage et la lucidité de se désister mutuellement, et sinon de voter pour celui ou celle issu du camp démocratique le mieux placé.


Joël Roman

philosophe, essayiste et éditeur français.


mercredi 26 juin 2024

Racisme : la leçon inaugurale de Marine Le Pen


« Va à la niche », « Bonobo », « on est chez nous » ne sont donc pas, absolument pas, des insultes racistes, quand bien même elles visent une femme à la peau noire. 

Voilà la posture de combat tranquillement développée par Marine Le Pen dans l’entretien qu’elle a accordé au quotidien La Voix du Nord le 24 juin dernier.

Celles et ceux qui ont pu suivre la séquence d’« Envoyé Spécial » dans laquelle on voit un couple de sympathisants du Rassemblement national (RN) en pleine action peuvent donc se rassurer. Ce « racisme ordinaire » n’en est pas un, juste la manifestation banale d’une querelle de voisinage. Avec, de surcroît une voisine difficile, à l’identité suspecte… Si le parquet s’est souvenu, une fois n’est pas coutume, que le racisme est un délit, si le garde des Sceaux a cru bon de demander un rapport en vue de la suspension de l’auteure de ces insultes, fonctionnaire du tribunal de Montargis, c’est qu’on veut impliquer le RN afin de lui nuire. Tout bref qu’il soit, cet entretien en dit long sur la vision de la cheffe du RN sur l’identité, sur le racisme et sur les responsabilités propres de son mouvement. Loin de s’en tenir à un événement passé, il parle de l’avenir. Car forte d’une dédiabolisation désormais acquise, Marine Le Pen se livre à une véritable leçon inaugurale du racisme et de la bonne façon de le pratiquer.

D’abord, aménager un espace à une vérité alternative. Marine Le Pen s’offusque, non pas de ce qu’elle a pu voir et entendre, mais du rôle de celles et ceux qui ont rapporté les faits, le sont mis en lumière. Elle ne revient pas sur les mots, ne crie pas à la manipulation du montage, n’invoque aucun mensonge, ne condamne rien ni ne formule aucun regret. Elle dénonce ! L’« émission ultra-politisée à l’extrême gauche » ment, ne cherche qu’à nuire au RN. Cette condamnation des médias n’est pas très originale. Elle implique néanmoins qu’il ne saurait y avoir de racisme là où sa dénonciation est politique. Ensuite, passer à l’offensive. Marine Le Pen retourne la charge de racisme contre ses accusateurs : « C’est vous qui tirez la conclusion que c’est raciste du fait de la couleur de peau de la victime. Ça, c’est scandaleux ». Déjà délégitimé du seul fait que sa dénonciation serait « politique », le raciste se voit désormais absous par l’existence même d’un facteur « racial ». Car ce ne sont pas les insultes qui sont racistes, mais ceux qui les dénoncent au prétexte de l’origine de leur victime. Ce retournement qui nie à la victime son identité propre et singulière est imparable. Il rejoint la vieille plainte antisémite selon laquelle « on devrait pouvoir dire d’un juif qu’il chante faux ». Sous-entendu : sans être accusé d’antisémitisme. Ne reste plus alors à Marine Le Pen qu’à situer sa responsabilité et celle de son parti au regard de telles « querelles de voisinage », enjeu qu’elle balaye d’un soupir appuyé : « Ces gens ne sont pas des cadres, des candidats. Des électeurs ? Et encore… Suis-je responsable ? » Plus crûment avoué : si ces insultes supposées non-racistes avaient été tenues par un candidat ou un élu RN, le parti se serait empressé de sévir, image oblige. Mais ce sont « des gens »… En quelques phrases anodines, Marine Le Pen nous livre là un mode d’emploi à destination des racistes de tous poils, absolution à la clé. C’est bien un véritable programme politique. Personne ne pourra dire qu’il n’était pas prévenu.

Pierre Tartakowsky

Président d’honneur de la LDH (Ligue des droits de l’Homme)

Vice-président de la Commission nationale consultatives des droits de l’Homme (CNCDH)


mardi 18 juin 2024

LEGISLATIVES


Une nouvelle fois, comme depuis plusieurs décennies, je vais avoir des états d'âme avant de glisser mon bulletin de vote dans l'enveloppe, puis dans l'urne.

En effet, en ce qui me concerne, la question est simple, elle se résume à : « tout sauf le RN ».

Depuis tout ce temps, je suis contraint de voter contre, pas de voter pour. 

Au premier tour, on peut éventuellement avoir le choix entre les 8 listes qui quémandent les suffrages des électeurs, mais au second tour, le choix est plus restreint même s'il porte sur trois listes comme cela est vraisemblable dans notre circonscription. 

J'ai lu et écouté leurs promesses de campagne, et il n'y a que les sourds ou les naïfs pour croire les ténors de ces trois listes qui se livrent à un match mortifère pour savoir qui sera le plus démagogue.

Demain, on rase gratis est la phrase à la mode.

A les croire : plus de problèmes de fin de mois, bientôt la retraite à 60 ans, un SMIC à 1600 €, de l'énergie moins chère pour tous, etc ...

On ne peut qu'adhérer à ces propositions. 

Mais, où vont ils chercher le pognon leur permettant de tenir ces promesses plus folles les unes que les autres ? 

Mais, savent-ils que l'ensemble des Français doit 3.000 milliards d'euros soit environ 45.000 € par citoyen ?

Mais, savent-t'ils que tous les démagogues qui se sont succédés à la tête de l'Etat depuis 20 ans ont fait passer la dette de 1.000 milliards à 3.000 milliards ? (1.000 milliards pour Macron)

Mais, savent-ils que le déficit public s'élève en 2023 à 5,5 % du produit intérieur brut (PIB) ?

Mais, savent-ils que le gouvernement actuel s'est engagé à revenir sous la barre des 3 % du PIB en 2027 sinon la troïka qui a mis la Grèce à genoux débarquera à Paris pour gérer la France ?

Enfin, parce qu'on pourrait encore multiplier les exemples, il faut dire à nos compatriotes que notre pays est, désolé du mot mais il n'y en a pas d'autres, dans la merde, d'autant que de sombres nuages s’accumulent dans notre avenir collectif : géopolitique internationale dangereuse, dérèglement climatique, etc …

Bien sûr que ceux qui se présentent savent tout cela et bien d'autres choses, mais ils s'en moquent, aveuglés par leur mégalomanie, leur narcissisme et leur soif de pouvoir.

Alors, une nouvelle fois, comme depuis plusieurs décennies, je vais avoir des états d'âme avant de glisser mon bulletin de vote dans l'enveloppe, puis dans l'urne.

Il reste bien sûr l'abstention, mais je ne peux m'y résoudre ?

Alors, bon courage !


Jean-Claude Vitran

mercredi 12 juin 2024

LOI SUR LA FIN DE VIE ET FAILLITE MACRONIENNE.


 Je suis très en colère quand je vois aujourd'hui que la décision d'un seul individu, fut-il Président de la République, a des conséquences considérables et dramatiques sur la vie de nos concitoyens.

La décision autoritaire d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée Nationale entraîne une situation tragique pour certains d'entre eux.

En effet, après des débats difficiles mais de qualité, ce qui aurait pu être la grande loi sociétale de la décennie sur la dépénalisation de l’aide à mourir pour les malades incurables en grande souffrance, était en voie d'être adoptée par l'Assemblée Nationale par un vote le 18 juin.

La décision présidentielle met fin à tous les travaux concernant ce projet qui devra faire l'objet d'une nouvelle proposition de loi et de nouveaux débats à l'Assemblée Nationale et au Sénat.

Cette loi sur la fin de vie était très attendue par de nombreux malades qui vont encore souffrir pendant de nombreux mois et décéder dans des conditions qui ne sont pas humaines.

Car, malgré qu'une majorité importante de Français soit pour l'adoption de cette loi, elle serait repoussée aux calendes grecques si le Rassemblement National gouverne, c'est une évidence, les débats l'ont montré.

Ce problème, comme beaucoup d'autres, ne sont, malheureusement, que le reflet de la faillite de 7 ans de politique d'Emmanuel Macron. 

Enfermé dans sa philosophie néolibérale, il a toujours considéré et dirigé la France comme une entreprise sans tenir compte des aspirations des français. 

L'alerte des gilets jaunes n'a servi à rien.

Même sur le plan économique, il a échoué en creusant le trou de la dette de plus de 1000 milliard d'euros.

Il ne nous reste plus que l'espérance d'un sursaut républicain de nos compatriotes pour nous éviter le chaos.


Jean-Claude Vitran



lundi 10 juin 2024

Pour un front commun des forces progressistes face à l’extrême droite

 


Le résultat des élections européennes correspond à ce que les sondages laissaient présager. L’annonce immédiate d’une dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République ouvre l’éventualité d’une majorité d’extrême droite. 

Cette perspective serait évidemment un désastre pour la République française et pour les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité que nous portons, qui n’ont jamais été aussi menacées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle dès à présent l’ensemble des forces politiques progressistes à dialoguer, à mettre l’ensemble de leurs divergences de côté, à se mobiliser afin de proposer un front commun dans le champ électoral face à l’adversité

Elle va chercher sans tarder à travailler à cela avec toutes les forces syndicales et associatives qui partagent cet objectif avec elle.

dimanche 2 juin 2024

QUELQUES REFLEXIONS SUR L'EUROPE

 

Dans quelques jours, nous devrions voter pour élire des députés européens.

Je n'ai pas envie de faire de la propagande politique et de vous dire pour qui voter, cependant je voudrais vous faire part de ma sidération en entendant les prises de position de candidats représentant des listes politiques appelant nos concitoyens à voter pour sortir de l'Union Européenne, le « FREXIT ».

Ces candidats sont-ils sincères dans leurs convictions ?

Savent-ils que depuis quelques dizaines d'années, sans que l'on y prenne garde - pourtant nous étions prévenu par les propos des économistes et des gouvernants néolibéraux1 - nous sommes entrés dans une phase économique que l'on qualifie de globalisation mondiale et que les destins de nos pays se sont enchevêtrés, comme les mailles d'un tissu, à tel point que sortir de ce système ferai sombrer notre pays dans un appauvrissement généralisé avec un niveau de vie proche de celui des habitants de la Corée du nord. 

( Voir à ce sujet le blog Humanisme, capitalisme et croissance du 22.12.2023 )

De plus pour des raisons liées à la recherche des coûts de production les plus bas et du profit maximum, les financiers et les industriels ont délocalisé des pans entiers de l'industrie française que, malgré ce que le gouvernement annonce, nous ne sommes pas prêt à retrouver sur notre sol.

Effectivement, chacun a le droit de critiquer l'Union Européenne, de la trouver trop technocratique, pas suffisamment démocratique, de faire la part belle à la finance, etc ... et d'avoir pour objectif de changer son fonctionnement de l'intérieur, c'est tout à fait respectable, mais nous sommes interdépendants et se refermer sur nos frontières est une utopie qui nous conduirait au suicide.

Cependant, ne croyez pas que je sois un supporter du néolibéralisme, au contraire,  je pense que moins de capitalisme sauvage et plus de justice sociale seraient les bienvenues, mais la guerre au libéralisme ne peut pas se faire seul, il faut une rébellion universelle.

Un dernier point, d'ailleurs dans le même esprit que l'interdépendance : l'immigration.

Il est certain que l'Europe doit prendre des mesures pour normaliser l'immigration et surtout supprimer ces couloirs mortifères où des malheureux en recherche de paradis trouvent la mort.

Mais, si, comme certains le veulent, on empêche l'immigration sur notre continent, nous deviendrons rapidement la « plus grande maison de retraite mondiale ». En effet, avec un taux de reproduction en dessous de 2, la population autochtone régressera et à moins de travailler jusqu'à la dernière extrémité et d'accepter de ramasser les ordures ménagères, elle ne sera plus en capacité de faire fonctionner l'économie.

Certains diront qu'en écrivant cela, je lance un message politique, ils ont certainement raison, mais je tiens seulement à mettre un peu de rationalité dans l'inepte idéologie ambiante.


Jean-Claude Vitran


1https://fr.wikipedia.org/wiki/Néolibéralisme

vendredi 24 mai 2024

GENEALOGIE ET IMMIGRATION


J'ai de nombreux pôles d'attraction, mais depuis plusieurs décennies, j'ai un violon d’Ingres très viscéral : la généalogie.

J'ai toujours pensé que le présent n'existe pas puisqu'il s'enfuit en même temps que l'on parle, mais que l'avenir est étayé par le passé. Nous sommes construits par notre histoire et celle de nos ascendants. 

Alors quoi de mieux que d'aller partager la vie de nos ancêtres par la généalogie et de connaître ainsi tous les cheminements, tous les détours, qui ont participé à la construction de ce que nous sommes. 

C'est aussi un très bel instantané de la composition démographique de notre famille et au delà de celle de la société contemporaine.

Tout d'abord, quelques détails qu'il faut avoir à l'esprit : 

  • Que pour des familles banales, comme les nôtres, remonter au delà de l'an 1600 est du domaine de l'exploit, cependant cela fait tout de même 17 générations de 25 ans et environ 130.000 ascendants ... oui, vous avez bien lu, ce chiffre est hallucinant, à la 17ème génération vous avez 65.000 grands mères et 65.000 grands pères (voir ci-dessous). Il s'agit d'une croissance exponentielle, comme les grains de riz sur un échiquier.1

  • Que s'adonner aujourd'hui à la généalogie est un jeu d'enfants. Avant l'avénement d'Internet, le développement des bases de données et les associations de généalogistes, rechercher ses ascendants était du domaine du parcours du combattant et de la patience infinie. Il fallait voyager beaucoup ou envoyer des lettres et attendre, quelquefois longtemps, le bon vouloir de l'interlocuteur … Aujourd'hui, comme tout le reste, nous naviguons dans le royaume de la réaction immédiate, il n'y a que le manque d'intuition et de capacité de déduction qui peuvent freiner les recherches.

  • Que les pays dit occidentaux ont eu dans les 4 dernières siècles une boulimie esclavagiste et colonialiste qui a engendré d'énormes transferts de population.

Ne descendant pas de la cuisse de Jupiter, l'histoire de ma famille est aussi banale que celle de l'ensemble des familles françaises :

Dans la branche nominative, VITRAN est un nom d'origine Islandaise, cependant mes ascendants connus étaient protestants et originaires du Cambrésis qui n'est Français que depuis le 10 août 1678 et auparavant, ils ont été Autrichiens, Espagnols, Flamants … Dans les autres branches, on trouve, des bretons, donc des Anglais - la Bretagne est Française depuis 1532 - de nouveau des Flamants protestants, des Belges, puis des Italiens catholiques du Frioul, mais aussi des Allemands de religion juive. 

J'ai tout de même un grand père médaillé par Napoléon pour sa participation à la bataille de Waterloo.

Il me serait donc difficile d'affirmer que ma famille est purement française et je suis certain que il en est de même pour chacun d'entre nous. 

Pourquoi tous ces développements, me direz-vous ? 

Simplement pour essayer de faire comprendre aux thuriféraires du grand remplacement qu'ils font fausse route et qu'ils nous manipulent pour de méprisables raisons bassement politiciennes. 

Que le grand remplacement n'existe pas, ou plutôt depuis toujours, car l'humanité est un vaste mélange de population. 

N'oublions pas que depuis l'an 1000 nous avons 2.199.023.255.552 ascendants, alors dans le nombre, avec tous les conflits, toutes les transhumances, nous avons dans notre généalogie beaucoup de juifs, de musulmans, des personnes de toutes croyances, de toutes nationalités et de toutes origines, et c'est tant mieux ….

De plus, la communauté des paléontologues s'accordent à dire que le berceau de l'humanité est situé en Afrique de l'est, que la colonisation de la terre s'est faite de migrations en migrations et que nos ascendants de l'époque - il y a tout de même environ 3 milliards d'années - avaient certainement la peau noire, pas parce qu'ils étaient différents des peaux blanches, mais simplement parce que leur épiderme s'est pigmenté pour lutter contre l'ardeur du soleil équatorial.

Allez ! les incultes empêcheurs du « vivre ensemble », commencer votre arbre généalogique et vous pourrez ainsi constater la pluralité et la diversité de vos origines, et peut être arrêterez vous de nous ennuyer avec l'immigration, elle existe depuis la nuit des temps, la terre a été humanisée par l'immigration des peuples et le mixage des cultures et des rencontres entre les personnes.

C'est cette immense diversité qui fait la richesse de l'humanité.


Jean-Claude VITRAN



1https://fr.wikipedia.org/wiki/Problème_de_l'échiquier_de_Sissa

dimanche 19 mai 2024

DEREGLEMENT CLIMATIQUE ... ET MAINTENANT, ON FAIT QUOI ?

 

Ce sont les actions humaines qui causent les dérèglements, en effet, si la température du globe augmente dans des proportions rapides et inquiétantes, ce n'est pas le fait de la nature, mais bien de celui de l'homme. 

L'ensemble des désordres trouvent leur source au moment de l'essor de la société industrielle, de l’avènement de l'économie capitaliste et de sa boulimie de croissance.

Si pour nos contemporains les modifications du climat sont la face la plus visible des problèmes que l'humanité rencontre, ils ne sont pas les seuls et de nombreuses autres perturbations sont constatées.


La disparition des espèces :

Le cinquième des espèces sauvages est menacé d’extinction. Selon un récent rapport un réchauffement atteignant les 4,5°C d’ici 2100 menacerait près de 50% des espèces.

Tout un chacun peut constater autour de chez lui, la diminution très importante du nombre d'oiseaux et d'insectes dans les jardins.


La montée des eaux :

Le niveau des mers et des océans pourraient être 5 fois plus important et 1 milliard de personnes pourraient être affectées par cette hausse.

Le littoral de notre pays ne serait pas épargné par ces bouleversements.


Les catastrophes naturelles :

Le changement climatique contribue à l’augmentation du risque de sécheresse et d’incendies mais aussi d'inondations liées aux pluies diluviennes. L’évolution du climat modifie la fréquence, l’intensité, la répartition géographique et la durée des événements météorologiques extrêmes : tempêtes, inondations et sécheresses mais aussi cyclones et ouragans qui croissent en intensité et en fréquence.


La diminution des récoltes :

Le réchauffement climatique et l'augmentation des catastrophes naturelles (tempêtes, inondations et sécheresses ...) menacent la productivité agricole, même dans notre pays, la sécheresse et les inondations répétées ont entraîné une perte de près de 30%  des récoltes céréalières et maraîchères.


La pauvreté :

La diminution des rendements agricoles et la surpêche entrainant la réduction des stocks de poissons pourraient faire basculer plus de 1 milliard de personnes dans la pauvreté, alors que près de 600 millions pourraient souffrir de la faim.


Les migrations :

L’augmentation du niveau de la mer, l’aggravation de la pauvreté et les famines pousseront plusieurs centaines de millions de personnes à migrer à l’intérieur de leur propre pays ou vers les pays occidentaux. 

Des pays insulaires entiers (Maldives, Tuvalu), devraient disparaître et provoquer d’importantes migrations, de plus, dans les prochaines décennies la zone tropicale autour de la terre pourrait devenir inhabitable.

La menace sur l'accès à l'eau :

3,9 milliards d'êtres humains souffriront d'un accès difficile à l'eau.

Les tempêtes, la sécheresse, les canicules ... ont un impact direct sur les ressources en eau par la réduction des réserves naturelles sous l'effet de l'évaporation liée aux fortes chaleurs et de la demande exponentielle de l'agriculture et de l'industrie. 

On en a déjà les effets à Mayotte, en Guadeloupe et en Martinique, mais aussi dans des points localisés du territoire métropolitain. 

La pollution des eaux souterraines :

Une étude du journal Le Monde sur plusieurs centaines de polluants et de stations de surveillance a dressé un état des lieux de la contamination des eaux souterraines en France. Les conclusions sont particulièrement effrayantes.

La masse inquiétante des micro-particules de plastique :

Un nouveau continent est en train d'apparaître sur les océans, celui des micro, voire nano particules de plastique qui finissent dans les mers, passent les barrières biologiques et s’accumulent dans les cellules vivantes des animaux et des hommes.

On peut aussi ajouter, même si ce n'est pas lié directement au climat mais à la croissance et au numérique, le manque d'énergie - électrique principalement - que nous connaîtrons dans les prochaines décennies. 

Nous avons quarante ans de retard et la fusion nucléaire n'est pas pour demain !

Et, j'en oublie certainement.

Tous ces bouleversements, pour beaucoup irréversibles, sont bien connus de nos gouvernants depuis de nombreuses décennies.1

En effet, n'a t'on pas entendu Jacques Chirac dire, devant l'assemblée plénière du Sommet de la Terre du 2 septembre 2002, «Notre maison brûle et nous regardons ailleurs».

ET DEPUIS, ON A FAIT QUOI ?

Pour ne parler que de la France, RIEN, enfin quelques aménagements à la marge pour donner un os à ronger aux militants du climat, sinon RIEN !

En bon défenseur du crédo néolibéral, les dirigeants, coincés dans leur certitude et incapables d'imagination économique, partout dans le monde, pratiquent «la chasse à la croissance» qui est l'ennemie jurée de l'écologie. 

On donne des permis à consommer, sans rien changer, comme si aucun problème ne se posait.

On parle - beaucoup – sans combattre l'essentiel, de toute manière, pourquoi s’inquiéter puisque pour ces «décideurs autistes» la technologie sauvera la planète.

Il faut aussi constater, qu'à part un faible pourcentage de militants que l'on trouve particulièrement dans la jeunesse, une majorité de nos concitoyens, endormi par le consumérisme, est dans le déni de la problématique écologique et voudrait surtout que RIEN ne change et qu'il conserve son confort journalier.

Le mouvement des gilets jaunes qui a débuté par la négation de la taxe carbone en est un parfait exemple.

Pourtant, plutôt que d'attendre le cauchemar, il est impératif de se réveiller même si je pense que nous avons déjà dépasser les limites qui nous auraient permis de mieux résister aux bouleversements à venir.

MAINTENANT, IL FAUT FAIRE QUELQUE CHOSE, ET RAPIDEMENT !


Jean-Claude VITRAN


1Rappelez vous : René DUMONT en 1974 - Halte à la croissance en 1972 - Rapport Charney en 1979.

lundi 13 mai 2024

LASSITUDE ELECTORALE


Dans moins de quatre semaines, nous devrions voter pour élire des députés européens. Enfin, pour ceux qui se sentent concernés car pour les médias l'abstention devrait être importante. 

Je suis particulièrement las que l'on se pose la question de savoir pourquoi une majorité de nos contemporains ne se déplaceront pas pour aller voter.

"Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple": voilà la définition souveraine de la démocratie. 


L' Article 2 de la Constitution de 1958, modifié par Loi constitutionnelle n°95-880 du 4 août 1995 - art. 8 stipule :

La langue de la République est le français.
L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.
L'hymne national est la "Marseillaise".
La devise de la République est "Liberté, Egalité, Fraternité".
Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Donc, sur le papier, nous sommes bien en démocratie, pourtant, dans le fonctionnement journalier, nous sommes en droit de nous poser la question, même, si, bien entendu nous ne sommes pas dans un système politique autoritaire ou dictatorial où les libertés sont entravées, comme nous en connaissons.

On ne peut pas prétendre que la démocratie est parfaite mais comme l'a dit Winston Churchill dans une de ses prises de paroles « la démocratie est la pire forme de gouvernement à l'exception de toutes celles qui ont été essayées au fil du temps. »

Dans le fonctionnement européen, les décisions importantes doivent être ratifiées par les Parlements, mais, si les peuples votent mal, on peut renoncer à les faire voter ou les faire voter plusieurs fois. C'est ce qui s'est passé lors du référendum sur le traité en vue d’une constitution européenne conduisant un certain nombre d’électeurs désabusés à grossir les rangs des abstentionnistes.

L'affaiblissement du système économique qui ne crée plus de lien social, la circulation quasi instantanée de l’information, le développement anarchique de la société numérique et l'inconséquence d'une classe politico-médiatique qui se gangrène minent ce qui faisait la stabilité du système et ruinent la confiance des citoyens qui se détachent des affaires publiques et de la politique ouvrant la voie à toutes les aventures.

Les désillusions conduisent dans le meilleur des cas à l’abstention, dans le pire, au vote néofasciste, car on le sait, le pire est à craindre.

Albert CAMUS, dans un éditorial titré « Démocratie et Modestie » dans le journal Combat, en février 1947 écrivait : 

« Le démocrate après tout est celui qui admet qu’un adversaire peut avoir raison, qui le laisse donc s’exprimer et qui accepte de réfléchir à ses arguments. »

et il ajoutait dans une autre texte du même journal  : 

« Le régime démocratique ne peut être conçu, créé et soutenu que par des hommes qui savent qu’ils ne savent pas tout. Le démocrate est modeste, il avoue une certaine part d’ignorance, il reconnaît le caractère en partie aventureux de son effort et que tout ne lui est pas donné, et à partir de cet aveu, il reconnaît qu’il a besoin de consulter les autres, de compléter ce qu’il sait … »

En effet, la démocratie n'est pas un système où on obtient un mandat déterminé sur des promesses, puis où on en fait ce qu'on veut. 

Beaucoup des femmes et hommes politiques de notre pays, carriéristes et professionnels de la politique ont oublié de lire Camus ou Tocqueville et tournent la démocratie à leur seul avantage.

La seule chose qui leur importe est leur réélection et leur portefeuille.

Je suis sûr que vous partagez ma lassitude, car comme moi, vous êtes témoin du spectacle affligeant de nos parlementaires à l'Assemblée Nationale, de leurs propos lamentables dans les médias ou sur les estrades des réunions électorales alors que l'humanité est confrontée à des crises qui peuvent mettre en cause jusqu'à sa survie.

Pour conclure, je ne vous dirai pas d'aller voter ou de ne pas y aller, car chacun fait selon sa conscience, mais je laisse la parole une nouvelle fois à Albert Camus :

« Le démocrate est celui qui admet qu'un adversaire peut avoir raison, qui le laisse s'exprimer et qui accepte de réfléchir à ses arguments. Quand des hommes se trouvent assez persuadés de leurs raisons pour fermer la bouche de leurs contradicteurs par la violence, alors la démocratie n'est plus. »


Jean-Claude VITRAN



vendredi 26 avril 2024

RETRECISSEMENT INTELLECTUEL ou L'APPAUVRISSEMENT DE LA PENSEE

 Les développements technologiques posent des questions fondamentales et inquiétantes pour l'avenir de l'humanité et son évolution intellectuelle.

Les chercheurs s'accordent pour constater que le niveau d’intelligence mesuré par les tests de QI diminue dans les pays les plus développés. Ils constatent une diminution du vocabulaire utilisé entrainant un appauvrissement de la langue. 

Cet appauvrissement conduit à une incapacité à exprimer une émotion et à structurer une pensée. 

D'après les mêmes spécialistes, il semblerait qu’une partie de la violence de notre société provient de l’impossibilité à qualifier les émotions par des mots. 

Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.

Comment en sommes-nous arrivés à cette situation?

Je pense que c'est la révolution numérique en cours qui, pleine de promesses positives, engendre la naissance d'un homo œconomicus hyper assisté qui n'a plus besoin de faire d'efforts de réflexion car la machine se substitue à lui. 

Cet assistanat développe une paresse psychique favorisant un rétrécissement intellectuel synonyme d'appauvrissement de la pensée et de régression.

Les capacités intellectuelles et cognitives, comme la souplesse du corps, doivent être entretenus par une gymnastique permanente.

Voici quelques exemples : 

il y a quelques dizaines d'années :

- Nous utilisions une carte routière pour aller d'un point à un autre. 

Maintenant, le GPS nous prend par la main et nous guide à destination. 

Qui, aujourd'hui, sait encore se servir d'une carte routière ?

- L'école nous entrainait au calcul mental, puis on a vu apparaître les mini calculettes, ensuite le mobile qui fait les calculs à notre place.

Qui, aujourd'hui, sait encore faire des calculs mentaux ?

- Nous écrivions des lettres à nos familiers, aux administrations, etc 

Maintenant, nous communiquons sur nos smartphones et nos tablettes en envoyant de brefs messages rédigés en langages texto ou SMS la plupart du temps sans respect de l'orthographe et sans message de civilité.

Qui, aujourd'hui, est encore capable de faire un courrier conventionnel avec une formule de politesse adaptée ?

- Certains qui nous veulent du bien, surtout à nos portefeuilles, nous préconisent de laisser agir la machine à notre place - ChatGPT, par exemple.

Pourquoi se fatiguer les méninges puisque la machine nous remplace ?

Il y a pire, car en naviguant sur le web nous sommes « profilés1 » dans le but de connaître nos goûts, nos désirs et nos opinions, mais aussi, éventuellement en vue de nous manipuler.

Alors, nous sommes abreuvés de publicités, de communiqués ... correspondant à notre profil, qui si notre esprit critique et notre méfiance ne sont pas en alerte, nous enferment dans un couloir de pensée bienveillant dont il est difficile de sortir. Cette situation abolit notre envie de confrontation intellectuelle car on préfère, toujours, se rassembler avec qui pense comme soit.

- Je crois qu'il est inutile d'ajouter à ce triste tableau les réseaux sociaux dont on peut constater chaque jour la perversité.

Pour terminer, il ne faut pas oublier ce qu'on nomme improprement l'intelligence artificielle, dont on nous rebat les oreilles. Je pense que le mot intelligence a été choisi pour marquer les esprits et générer du cash, voire pour angoisser les béotiens car elle n'a d'intelligence que celle de ses concepteurs et elle n'est qu'une technologie, sans conscience, qui, même si elle apprend, reste fixée à sa spécialité. La machine spécialiste du jeu de go ne gagnera jamais aux échecs.

A la lecture des propos ci-dessus de nombreux lecteurs penserons qu'il s'agit de ceux d'un « vieux con » qui pense que c'était mieux avant.

Cette assertion est tout à fait plausible.

Pourtant, j'engage ces lecteurs à réfléchir longuement aux avantages et aux inconvénients que nous apporte ce nouveau monde.

Il a d'extraordinaires intérêts, mais, comme un marteau qui peut devenir une arme, il permet un facile asservissement de l'humanité par des individus et des politiciens sans scrupule et seulement attirés par le pouvoir et l'argent.


Jean-Claude VITRAN

1 Récupérer, à son insu, l'ensemble des caractéristiques psychologiques d'un individu.

dimanche 21 avril 2024

LE LOTO DE CARLOS TAVARES

Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, touchera plus de 36,5 millions d'euros pour sa rémunération de 2023.

"Comme pour un joueur de foot ou un pilote de Formule 1, il y a une dimension contractuelle. Au-delà, il y a la dimension sociétale. Si vous estimez que ce n’est pas acceptable, faites une loi et je la respecterai". Tel est le commentaire abject de Carlos Tavares lorsqu'on s'offusque de l'énormité de la somme.

Je ne porterai pas de jugement sur la personnalité de cet individu, il serait trop méprisant.

A titre indicatif, le salaire annuel net de Kylian Mbappé au PSG est de 56 millions et celui de Max Verstappen de 64 millions, sans compter les contrats publicitaires.

A titre indicatif aussi, M. Martin, cariste chez Peugeot à Sochaux, a été augmenté de 15 euros brut mensuels et il touche en moyenne 26 000 € de salaire annuel.

En 2022, la rémunération du directeur général de Stellantis, devait atteindre 66 millions d’euros et le chef de l’État, grand spécialiste de la parole mais pas des actes, avait jugé cette somme "choquante" et "excessive". Il avait, alors, promis d'imposer un plafonnement des revenus des patrons au niveau européen. 

Deux ans plus tard, rien n’a changé. 

Ce qui est surprenant, c'est l'évolution de la rémunération du DG de Stellantis :

En 2015 : 5,24 millions d'euros, considéré par la CGT comme « complètement indécente »

En 2019 : 7,6 millions d’euros. 

En 2021 : 19 millions d’euros.

En 2022 : 23 millions d'euros.

En 2023 : 36,5 millions d'euros.

Selon un rapport d'Oxfam France, 3h30 de travail du PDG de Stellantis suffisaient cette année-là pour gagner le salaire annuel moyen de ses employés et la CFDT de Sochaux note que 36,5 millions d’euros, cela donne une moyenne de 100 000 euros par jour. On parle particulièrement de Carlos Tavarès, mais il n'est pas le seul, loin s'en faut, il y a, par exemple, Bernard Charlès, PDG de Dassault Systèmes, 33 millions € l'année dernière ou Dave Calhoun, PDG de Boeing, les avions en carton, 33 millions $ annuel.

Que la vie doit être compliquée pour ces braves gens. Etre obligé, chaque jour, de se creuser la tête pour savoir comment dépenser tout ce pognon !!!!

Il me semble que la devise de notre pays est LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE.

Nous savons tous que la véritable égalité est une utopie impossible à atteindre, mais il est des bornes qui ne devaient pas être dépassées sous peine d'indécence et d'une explosion sociétale.

De plus, nous nous posons tous des questions sur la flambée de violence de la société actuelle, mais ces dérives cyniques et le manque de considération pour les citoyens moyens n'en sont ils pas une des conséquences ?


Jean-Claude VITRAN



jeudi 4 avril 2024

QU'IL EST BON DE NE RIEN FAIRE ...

 Il semble que de nouveau, le Gouvernement, par son premier ministre, veut faire croire aux Français que le travail est la vertu cardinale. 

Il veut faire croire que les chômeurs sont des fainéants et qu'ils doivent être remis au travail rapidement.

C'est simplement parce que ces gouvernements néolibéraux confondent TRAVAIL et CROISSANCE.

Il faut de la croissance pour combler la dette !!!!!

On veut nous culpabiliser alors que nous sommes, comme beaucoup d'économistes le clament depuis de nombreuses années, victimes d'un « quoi qu'il en coûte » peu courageux.

Question fondamentale : sommes-nous programmés pour travailler ?

Programmés pour penser, pour certains, certainement ; mais pour travailler rien n’est moins sûr !


N’avons nous pas été manipulés au cours des siècles, au point de croire que le travail est une vertu sociale. La vertu des vertus.

Connaissez-vous le verbe « loisirer », « vacancer » ou bien « oisiver » ? 

Non bien sur, il n’existe aucun contraire au travail, je vous entends objecter si « se reposer », non, puisque lorsqu’on se repose, on ne fait rien.

Vous ne dites pas « je loisire » pour prendre du travail mais je travaille pour prendre des loisirs.

Encore que les plus démunis d’entre nous, et ils sont nombreux, travaillent seulement pour (sur)vivre. 


La fonction travail est toujours mise en avant.


Vous dites d’un chômeur qu’il a perdu son travail, vous ne dites pas qu’il a gagné du repos.


Même mon Beau-Père qui, retraité depuis 20 ans, ne perd pas les habitudes de sa femme, a beaucoup de travail toute la semaine, ( à croire même qu’il se repose moins qu’avant… lorsqu’il travaillait ).


Vous êtes fatigués : vous vous reposez la fin de semaine pour être en forme pour aller travailler le lundi. Je ne vous ai jamais entendu dire, le jeudi matin : « je vais moins travailler aujourd’hui et demain pour pouvoir loisirer, après m’être reposé en fin de semaine.

Ne dites-vous pas à vos enfants « couche-toi de bonne heure, demain, tu travailles » ?

Nos ancêtres étaient-ils assez idiots pour avoir inventer le travail ?


Mais non !


Ils jardinaient, ils chassaient, ils péchaient, … ; termes qui sont d’ailleurs passés dans le langage des loisirs, pardon, de la consommation ; tout cela pour manger, vivre et loisirer, car ce verbe, je loisire avec Germaine, par exemple, existait sans doute dans le langage de l’homme de Neandertal.

Si la grotte de Lascaux n’était pas fermée, vous le liriez sur ses murs.


Il a été oublié, enfoui, enterré, piétiné ou plutôt il est devenu un péché quand, au retour d’une partie de pêche, ils ont rencontré le premier curé ou le premier capitaliste néolibéral venu.


Le curé leur a dit : « C’est mal de vivre ainsi, Dieu a dit vous êtes condamnés à gagner votre vie » ; ce qui est une escroquerie puisque de toute façon on la perd.

Le capitaliste néolibéral a dit : « je ne vais pas vous engraisser à rien foutre, travaillez pour gagner votre vie » ; ce qui est une escroquerie aussi puisque c’est lui qui s’engraisse ; avez-vous déjà vu un capitaliste rachitique et malingre ?


C’est peut-être un raccourci rapide ; mais dire que Dieu est capitaliste, (attention le contraire n’est pas vrai), sauf peut-être pour un LR ou pour un socialiste, est un bon résumé de la situation, puisque tous les deux nous font perdre notre vie à la gagner

Travailler plus pour gagner plus est donc une escroquerie ! CQFD.


Travailler moins pour travailler tous, me semble bien plus intelligent, mais c’est une autre histoire sur laquelle je reviendrai.





Jean-Claude Vitran.