Pourquoi s'étonner de l'échec de la COP 29 qui s'est tenue à Bakou ?
L'explication se trouve certainement dans l'histoire des cinquante dernières années.
A partir du tournant des années 1970, les financiers sont devenus maîtres du jeu économique et le monde a pris le virage d'une mondialisation sans limite qui nous a conduit au libéralisme total transformant le monde en grand marché.
Tous les pays, même les soit disant « socialistes » - la Chine, par exemple - ont fait le choix de l'économie de marché débouchant sur un capitalisme débridé avec pour crédo : « profit, productivité, croissance, … » et où l'individu est seulement une variable d'ajustement dispendieuse.
Ces mots et quelques autres des mêmes penseurs néolibéraux - Hayek, Friedmann, Aron … - sont incompatibles avec la sobriété de consommation nécessaire pour limiter les effets du dérèglement climatique.
Dans cette configuration, la COP 29 et, à moins d'une catastrophe planétaire majeure, toutes celles à venir sont vouées à l’échec.
Le traité « Mercosur » est un bon exemple, on est prêt à nous faire bouffer du veau aux hormones dès l'instant où l'on vend des Mercedes, mais pas seulement car c'est aussi vrai pour le vin et le fromage, ainsi les vignerons et les fromagers français se frottent les mains si le traité de libre échange est signé.
D'ailleurs, le gouvernement en place – aujourd'hui, sa survie semble fragile – est contre le Mercosur seulement pour tenter de faire taire les protestations de quelques agriculteurs en colère, car on peut se demander pourquoi la France tente de repousser seulement maintenant la signature d’un accord qui est discuté depuis 25 ans.
Berlin, de son côté, voit dans le Mercosur de nouveaux débouchés pour ses constructeurs automobiles, mais aussi pour permettre à l’Europe de sécuriser ses approvisionnements en matières premières nécessaires à la réussite de la transition écologique et pour s'affranchir d'une dépendance avec la Chine car cette région du monde est riche en lithium, en cuivre, en fer ou en cobalt.
Tout cela démontre bien les interdépendances totales des économies mondiales.
A part des scénarii dont on ose pas imaginer le retour, alors que la folie financière met le monde au bord du gouffre, comment rétro-pédaler pour sortir de ce maelstrom généré par l’hybris de quelques grands malades ?
Jean-Claude Vitran
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