mardi 23 juillet 2024

REFLEXIONS SUR LA PANNE INFORMATIQUE MONDIALE.

 

L’ampleur de cette panne sans précédent qui a créé la pagaille dans les aéroports, les hôpitaux, sur les marchés financiers … doit nous alerter sur la vulnérabilité de nos sociétés.

La première réflexion qui vient à l'esprit est que la panne informatique qui a touché l'ensemble du monde est d'origine criminelle, c'est à dire qu'elle aurait été imaginée par quelques équipes de hackers mal intentionnés commandités par nos adversaires. 

Selon les meilleurs spécialistes, ce n'est pas le cas, mais un simple bug - une erreur de programmation - qui aurait généré cet « incident majeur ».

Peu importe l'origine de ce désordre dont les conséquences matérielles semblent, en dehors des pertes financières, mineures. 

Le risque zéro1 n'existant pas, un bug majeur est toujours possible, qu'il soit l'œuvre d'une puissance étrangère rivale ou d'un dysfonctionnement technique. 

Malheureusement, même si nos dirigeants doivent, au plus tôt, tirer les enseignements du message d'alerte que le système vient d'envoyer, la situation de notre pays et au delà de toute l'Europe est compromise par un manque de vision de long terme et par les politiques laxistes qui sont pratiquées depuis le tournant du numérique.

A titre indicatif, ATOS, groupe informatique français en difficulté, qui avait racheté BULL (de sinistre mémoire) plombé par une dette de 4,8 milliards d’euros a enclenché en février 2024 une procédure de restructuration. Ses dirigeants ont annoncé lundi 15 juillet avoir obtenu un accord pour sécuriser le financement de leur plan. Cette petite victoire ne changera rien, ATOS restera un nain à l'échelle mondiale.

Depuis quarante ans, la politique numérique européenne est fragmentée, la France et l'Europe n'ont jamais réussi à promouvoir un projet de taille internationale viable capable de concurrencer les géants américains qui progressent … à pas de géants. 

Même si l'on veut nous faire croire le contraire, l'IA (Intelligence Artificielle) se fait sans nous et même si une bonne fée nous aidait à envisager un projet européen, il faudrait au moins une trentaine d'années pour être au niveau des USA. (qui continuerons d'avancer)

Le leader de la France Insoumise peut toujours se fendre d'un message sur X : « Microsoft équipe des armes françaises et le ministère de la Défense. Tout va bien ? Vous comprenez enfin ce que veut dire indépendance nationale et souveraineté ? » 

Au delà de la démagogie idéologique des propos du leader maximo, les expressions « Indépendance nationale et souveraineté », confrontées à la globalisation économique de notre époque, ont perdu de leur signification, de plus, même si la France représente le septième PIB mondial, son poids sur l'échiquier planétaire est négligeable.

En d'autres termes, nous sommes actuellement, comme dans de nombreux segments industriels, les otages - « pieds et poings liés » - des géants numériques et des gouvernements américains et chinois qui peuvent décider à leur guise - par exemple : arrêter son système GPS, comme Elon Musk l'a fait avec ses satellites Starlink et l'Ukraine. 

N'oublions pas que la capitalisation d'un seul géant des GAFAM2 est plus importante que la plupart des PIB des pays mondiaux et que celle de l'ensemble des GAFAM est plus importante que le PIB français.

Aujourd'hui, les Etats sont dépossédés de la stratégie et des décisions économiques mondiales. 


Jean-Claude VITRAN


1Voir le blog la dictature du risque zéro du 4 janvier 2024 - http://resistancesetchangements.blogspot.com

2Les leaders du numérique GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft

jeudi 18 juillet 2024

LA DETTE, LA QUADRATURE DU CERCLE POLITIQUE ET LE GRAND GUIGNOL …..


Suite à l'insensée dissolution de l'Assemblée Nationale par le Président de la République, la France est actuellement sans gouvernement, car même si le gouvernement Attal reste en intérim, il ne peut qu'expédier les affaires courantes sans prendre de décisions politiques pour l'avenir de notre pays.

Pourtant, nous sommes confrontés à une situation économique dramatique qui aurait besoin d'un traitement immédiat et drastique.

En effet, la Commission européenne a ouvert la voie mercredi 19 juin à des procédures pour déficit public excessif la France qui a dépassé en 2023 la limite du déficit public, fixée à 3 % du produit intérieur brut (PIB) par le pacte de stabilité, qui limite aussi la dette à 60 % du PIB. 

Notre pays devra, donc, prendre des mesures correctrices pour respecter à l’avenir les règles budgétaires de l’Union européenne, sous peine de sanctions financières soit près de 2,5 milliards d’euros dans le cas de la France. (C'est extraordinaire, les pays sont sanctionnés pour dépassement financier, et l'Europe en remet une couche ... les technocrates seront toujours surprenants.)

La France, dont le dernier excédent budgétaire remonte à 1974 - Cinquante ans !!!! - a été la plupart du temps en procédure de déficit excessif depuis la création de l’euro, au tournant des années 2000. 

La dette publique, due aux dépenses de l'Etat qui sont systématiquement supérieures aux recettes depuis 50 ans, a augmenté de manière significative depuis 1974. 

Selon l’INSEE, elle a atteint 3013 milliards d'euros au 1er trimestre de 2023, soit 44 300 € par Français. Les taux d'intérêt ont nettement augmenté, la charge de la dette (le remboursement annuel) de 2023 est de 52 milliards d'euros. Il sera de 80 milliards en 2024, bientôt de 100 milliards. 

L’endettement est exponentiel, en 1981 : 100 milliards €, en 2003 : 1000 milliards €, en 2014, 2000 milliards et aujourd'hui plus de 3000 milliards.

En octobre 2024, le gouvernement français devra envoyer à Bruxelles le plan budgétaire qu'elle adoptera pour rétablir ses comptes. 

Or, les programmes proposés par les oppositions de gauche et d’extrême droite, mais aussi dans une moindre mesure par Ensemble, prévoient d'ouvrir grand les robinets des dépenses.

Je crois que la situation parle d'elle-même, inutile d'en rajouter. 

Cependant, peut-être, devrions nous essayer maintenant de faire comprendre à tous les incompétents qui veulent accéder au pouvoir de cesser leurs répugnantes turpitudes car les Français n'ont pas besoin de crétins à la tête de l'Etat mais de femmes et d'hommes responsables.

Et puis, aussi, remercier TOUS les gouvernements (souvent dirigés par les mêmes que ci-dessus) qui se sont succédés depuis cinquante ans et peut-être nous remercier nous même, au passage, de notre laxisme.

Jean-Claude VITRAN

jeudi 11 juillet 2024

APRES LES ELECTIONS LEGISLATIVES …

 

Une nouvelle fois, le Président de la République a pris tous les français par surprise en décidant la dissolution de l'Assemblée Nationale et le second tour des élections législatives vient d’avoir lieu et il nous a tous laissé stupéfait par les résultats. 

Tous les scénarii qui s’offrent à nous sont négatifs et il n’y a aucune raison de se réjouir.

Certains sont très heureux du dénouement, éliminant le risque de voir le Rassemblement National conquérir la majorité absolue, et d'autres au contraire profondément déçus qu'il ne l'ai pas.

C'est un secret pour personne que je suis dans le premier cas, ravi qu'un sursaut des citoyens ait placé cette formation politique en troisième position.

Pourtant, je suis toujours pessimiste car rien n'est résolu et nous sommes au bord de la crise de régime.

Il faut constater que le Rassemblement National fait un bon score - 143 députés - qu'il est, aujourd'hui, le plus important parti en nombre d'électeurs - environ 9 millions - ce qui dans un système électoral à la proportionnelle le placerait premier parti de France.

Le nombre de ses d'élus augmente sensiblement à chaque élection, c'est pour cette raison que je crois important, avec beaucoup d'humilité, d'analyser les raisons de l'irrésistible progression de cette oligarchie familiale - le faire-valoir Bardella est le neveu par alliance de Marine - qui peut effectivement envisager, sans opposition citoyenne, une position dominante dans notre pays dans un futur proche au gré des élections successives.

Le pourcentage de votants pour ce parti par rapport au nombre d'inscrits est d'environ 20 % soit un citoyen sur 5. 

Même s'il existe un noyau de fachos, je ne pense pas que l'on puisse affirmer qu'un citoyen sur 5 soit tenté par l’extrême droite et le fascisme. On peut donc, à priori, en conclure que de nombreux Français se réfugient sous la bannière du RN pour exprimer leur mécontentement des politiques suivies depuis de nombreuses années.

Effectivement, les problèmes sont anciens et la dissolution de l’Assemblée Nationale n’est qu’une péripétie de plus révélatrice d'une crise profonde caractérisée par un sentiment de dépossession pour une grande partie de la population qui pense que la classe politique les ignore. 

Pourtant, l'alarme avait été donnée par les contestations des gilets jaunes qui avaient révélé le clivage entre les grands centres urbains et les zones rurales. Emmanuel Macron avait, dans le rôle de Jupiter, théâtralisé la sortie de crise en affirmant qu'il avait compris le message et que tout allait changer, puis il avait mis le couvercle sur le problème en oubliant immédiatement ses promesses.

Il a réitéré ses fausses promesses avec la convention citoyenne pour le climat qui avait émis 149 propositions que le président avait dit « reprendre "sans filtre" dans leur intégralité ».

Là encore, le gouvernement et son premier personnage, dans l'impossibilité d’ôter son costume de banquier néolibéral, se sont empressés d'oublier les promesses et ont continué une politique de plus en plus droitière.

Rebelote avec la Covid 19 qui, selon ses premiers discours guerriers, devait amener un changement profond du fonctionnement de la société. De plus durant cette pandémie, afin de maintenir l'économie à flot, une politique d'aide, manquant de clairvoyance et de discernement, mais surtout de contrepartie, ont conduit notre pays à un endettement (3000 milliards €) difficilement supportable qui obère l'avenir.

Tous ces reniements et bien d'autres ont cassé la confiance des citoyens envers l'exécutif (côte de popularité d'E. Macron : 24 % en juin 2024)

De plus, c'est l'ensemble de la classe politique qui est discrédité auprès de nombreux de nos contemporains. Il ne faut pas que les femmes et les hommes politiques se méprennent, si la participation à la dernière élection a été importante c'est pour faire barrage à la montée du Rassemblement National, il ne s'agit pas d'un vote d'acceptation du Nouveau Front Populaire ou d'Ensemble. (côte de popularité de Mélenchon : 14 % en juin 2024).

Cependant, tous les dysfonctionnements de la société française ne sont pas à mettre qu'au débit de la politique menée par Emmanuel Macron, même si sa part n'est pas négligeable. Il faut revenir près de cinquante ans en arrière pour trouver l'origine de l'affaiblissement de notre pays dans la financiarisation et à la globalisation du monde en un mot à la montée du capitalisme néolibéral.

Aujourd'hui, la France, et par delà le monde, se résument en chiffres, en dollars, en euros, l'Homme de chair n'y trouve plus sa place, il n'est plus qu'un consommateur à qui il faut vendre ce dont il n'a pas besoin.

Dans ces conditions, pourquoi s’étonner des positions prises par nos contemporains qui se sentent orphelins.

Il faut absolument sortir de ce cercle mortifère qui nous entraîne vers le néant.

Femmes et Hommes politiques responsables, il est urgent de rétablir la confiance avec les citoyens en prenant en compte le fait que se sont d'abord des êtres humains et qu'ils ont des préoccupations quotidiennes : ( Baromètre Ipsos-La Tribune - Juin 2024 )

Les difficultés en terme de pouvoir d'achat : 55 %

L'avenir du système social (santé, retraites …) : 37 %

Le niveau de l'Immigration : 33 %

Le niveau de la délinquance : 31 %

La protection de l'environnement : 26 %

Le niveau de la dette : 24 %

Les crises internationales : 20 %

La montée des inégalités : 19 %

La menace terroriste : 18 %

L'avenir du système scolaire : 12 %

Le taux de chômage : 7 %

Les risques d'épidémies : 4 %



Jean-Claude VITRAN









 

mercredi 3 juillet 2024

Lettre ouverte à des amis tentés par le vote blanc ou l’abstention au second tour

 

A toi électeur de gauche, qui a le sentiment qu’une nouvelle fois on te demande de « faire barrage », à toi électeur démocrate, parfois tenté par le macronisme ou qui te revendique de la gauche démocratique, l’enjeu, ici et maintenant, est dans tous les cas de figure de voter pour l'adversaire du second tour du Rassemblement national, quel qu’il soit, Ensemble ou Front populaire.


A toi tout d’abord, électeur de gauche, qui a le sentiment qu’une nouvelle fois on te demande de « faire barrage », alors même que les promesses du précédent « barrage » n’ont pas été tenues (« je vous suis redevable » disait Emmanuel Macron aux électeurs de gauche venus voter pour lui face à Marine Le Pen). Qui constate que la décision de la dissolution, précipitée et irresponsable, a grandement aggravé le péril qui nous menace. Qui fait le compte des reniements, dénis de justice et manifestations de mépris dont a fait preuve le camp présidentiel au cours de ce seul second quinquennat depuis la réforme des retraites, en passant par la calamiteuse loi immigration, qui abandonne certains principes républicains pour se rallier aux propositions du Rassemblement national, la réforme de l’assurance chômage, le comportement là encore irresponsable et provocateur dans la gestion de la crise en Nouvelle Calédonie, pour ne rien dire des renoncements aux transformations nécessaires pour une transition écologique juste. Comme si cela ne suffisait pas, la campagne électorale du premier tour indigne et mensongère n’a cessé de renvoyer dos à dos le Rassemblement national et le Front populaire, quand elle n’a pas concentré ses coups sur le seul Front populaire, ce qui semble viser à rendre impossibles les désistements et les reports de voix nécessaires pour permettre au second tour un front républicain digne de ce nom. Pour toutes ces raisons je partage ta colère, mais au vu de la gravité de l’enjeu, je t’adjure de voter pour le candidat ou la candidate qui sera face au Rassemblement national.


A toi ensuite électeur démocrate, qui a parfois pu être tenté par le macronisme, quand il était encore équilibré, ou qui te revendique de la gauche démocratique, sociale-démocrate si l’on veut. Ta défiance envers le Front populaire se nourrit de la part qui a été faite dans la répartition des investitures à la France insoumise. Note toutefois que le Front populaire n’est pas la NUPES, que LFI y est certes majoritaire mais pas dominant. En outre, LFI, même si son fonctionnement est passablement autoritaire, n’est toutefois pas unanime, et plusieurs personnalités sont venues contester le leadership de Jean-Luc Mélenchon.  Il est vrai que les prises de position de celui-ci, sur de nombreux sujets, font de la surenchère dans la radicalité, et privilégient la rupture sur la recherche du compromis, au point d’avoir souvent conduit la représentation parlementaire de la gauche dans l’impasse, en particulier lors des débats préalables à l’adoption de la loi retraites comme de la loi immigration. Il y a aussi les atermoiements dans le soutien de la France insoumise à l’Ukraine, mélange d’anti-américanisme pavlovien, de pacifisme inconditionnel et de fascination, chez Mélenchon et ses fidèles, pour les pouvoirs autoritaires : je constate que rien de cela n’est venu faire obstruction aux positions claires prises par le Front populaire sur cette question. Reste l’accusation lourde d’antisémitisme. Celle-ci est venue des hésitations et circonvolutions de la France insoumise à condamner avec fermeté les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre. En effet, de nombreux dirigeants de LFI rechignent à admettre qu’il s’agit là d’une organisation totalitaire, qui a d’ailleurs commencé par diriger ses coups contre les Palestiniens qui s’opposaient à elle avant de s’en prendre à des citoyens israéliens, et préfèrent y voir une manifestation de la Résistance palestinienne. Ils ont tort. Faut-il pour autant adopter la rhétorique de Netanyahou et assimiler toute critique de son gouvernement et de son action à une remise en cause de l’existence même d’Israël, et partant à de l’antisémitisme ? Il serait très dangereux d’assimiler tout soutien à la population palestinienne de Gaza aux seuls soutiens du Hamas. Accuser Mélenchon et la France insoumise d’antisémitisme, et par extension laisser planer le doute sur les orientations de l’ensemble du Front populaire, est une infâmie. Un dernier mot : la victoire du Front populaire est hautement improbable. Celle du Rassemblement national l’est beaucoup plus et deviendra certaine si parmi nous, il y en a qui, pour de bonnes raisons subjectives, choisissent l’abstention, qui sera un désastre objectif.


L’enjeu, ici et maintenant, est dans tous les cas de figure de faire barrage au Rassemblement national, synonyme de régression profonde de l’Etat de droit et de l’Etat social, de déferlement des haines xénophobes, d’inégalités des droits des citoyens et résidents, d’abaissement de l’Europe et de soumission à la Russie : cela implique de voter pour son adversaire du second tour, quel qu’il soit, Ensemble ou Front populaire, si les états-majors politiques ont eu le courage et la lucidité de se désister mutuellement, et sinon de voter pour celui ou celle issu du camp démocratique le mieux placé.


Joël Roman

philosophe, essayiste et éditeur français.


mercredi 26 juin 2024

Racisme : la leçon inaugurale de Marine Le Pen


« Va à la niche », « Bonobo », « on est chez nous » ne sont donc pas, absolument pas, des insultes racistes, quand bien même elles visent une femme à la peau noire. 

Voilà la posture de combat tranquillement développée par Marine Le Pen dans l’entretien qu’elle a accordé au quotidien La Voix du Nord le 24 juin dernier.

Celles et ceux qui ont pu suivre la séquence d’« Envoyé Spécial » dans laquelle on voit un couple de sympathisants du Rassemblement national (RN) en pleine action peuvent donc se rassurer. Ce « racisme ordinaire » n’en est pas un, juste la manifestation banale d’une querelle de voisinage. Avec, de surcroît une voisine difficile, à l’identité suspecte… Si le parquet s’est souvenu, une fois n’est pas coutume, que le racisme est un délit, si le garde des Sceaux a cru bon de demander un rapport en vue de la suspension de l’auteure de ces insultes, fonctionnaire du tribunal de Montargis, c’est qu’on veut impliquer le RN afin de lui nuire. Tout bref qu’il soit, cet entretien en dit long sur la vision de la cheffe du RN sur l’identité, sur le racisme et sur les responsabilités propres de son mouvement. Loin de s’en tenir à un événement passé, il parle de l’avenir. Car forte d’une dédiabolisation désormais acquise, Marine Le Pen se livre à une véritable leçon inaugurale du racisme et de la bonne façon de le pratiquer.

D’abord, aménager un espace à une vérité alternative. Marine Le Pen s’offusque, non pas de ce qu’elle a pu voir et entendre, mais du rôle de celles et ceux qui ont rapporté les faits, le sont mis en lumière. Elle ne revient pas sur les mots, ne crie pas à la manipulation du montage, n’invoque aucun mensonge, ne condamne rien ni ne formule aucun regret. Elle dénonce ! L’« émission ultra-politisée à l’extrême gauche » ment, ne cherche qu’à nuire au RN. Cette condamnation des médias n’est pas très originale. Elle implique néanmoins qu’il ne saurait y avoir de racisme là où sa dénonciation est politique. Ensuite, passer à l’offensive. Marine Le Pen retourne la charge de racisme contre ses accusateurs : « C’est vous qui tirez la conclusion que c’est raciste du fait de la couleur de peau de la victime. Ça, c’est scandaleux ». Déjà délégitimé du seul fait que sa dénonciation serait « politique », le raciste se voit désormais absous par l’existence même d’un facteur « racial ». Car ce ne sont pas les insultes qui sont racistes, mais ceux qui les dénoncent au prétexte de l’origine de leur victime. Ce retournement qui nie à la victime son identité propre et singulière est imparable. Il rejoint la vieille plainte antisémite selon laquelle « on devrait pouvoir dire d’un juif qu’il chante faux ». Sous-entendu : sans être accusé d’antisémitisme. Ne reste plus alors à Marine Le Pen qu’à situer sa responsabilité et celle de son parti au regard de telles « querelles de voisinage », enjeu qu’elle balaye d’un soupir appuyé : « Ces gens ne sont pas des cadres, des candidats. Des électeurs ? Et encore… Suis-je responsable ? » Plus crûment avoué : si ces insultes supposées non-racistes avaient été tenues par un candidat ou un élu RN, le parti se serait empressé de sévir, image oblige. Mais ce sont « des gens »… En quelques phrases anodines, Marine Le Pen nous livre là un mode d’emploi à destination des racistes de tous poils, absolution à la clé. C’est bien un véritable programme politique. Personne ne pourra dire qu’il n’était pas prévenu.

Pierre Tartakowsky

Président d’honneur de la LDH (Ligue des droits de l’Homme)

Vice-président de la Commission nationale consultatives des droits de l’Homme (CNCDH)


mardi 18 juin 2024

LEGISLATIVES


Une nouvelle fois, comme depuis plusieurs décennies, je vais avoir des états d'âme avant de glisser mon bulletin de vote dans l'enveloppe, puis dans l'urne.

En effet, en ce qui me concerne, la question est simple, elle se résume à : « tout sauf le RN ».

Depuis tout ce temps, je suis contraint de voter contre, pas de voter pour. 

Au premier tour, on peut éventuellement avoir le choix entre les 8 listes qui quémandent les suffrages des électeurs, mais au second tour, le choix est plus restreint même s'il porte sur trois listes comme cela est vraisemblable dans notre circonscription. 

J'ai lu et écouté leurs promesses de campagne, et il n'y a que les sourds ou les naïfs pour croire les ténors de ces trois listes qui se livrent à un match mortifère pour savoir qui sera le plus démagogue.

Demain, on rase gratis est la phrase à la mode.

A les croire : plus de problèmes de fin de mois, bientôt la retraite à 60 ans, un SMIC à 1600 €, de l'énergie moins chère pour tous, etc ...

On ne peut qu'adhérer à ces propositions. 

Mais, où vont ils chercher le pognon leur permettant de tenir ces promesses plus folles les unes que les autres ? 

Mais, savent-ils que l'ensemble des Français doit 3.000 milliards d'euros soit environ 45.000 € par citoyen ?

Mais, savent-t'ils que tous les démagogues qui se sont succédés à la tête de l'Etat depuis 20 ans ont fait passer la dette de 1.000 milliards à 3.000 milliards ? (1.000 milliards pour Macron)

Mais, savent-ils que le déficit public s'élève en 2023 à 5,5 % du produit intérieur brut (PIB) ?

Mais, savent-ils que le gouvernement actuel s'est engagé à revenir sous la barre des 3 % du PIB en 2027 sinon la troïka qui a mis la Grèce à genoux débarquera à Paris pour gérer la France ?

Enfin, parce qu'on pourrait encore multiplier les exemples, il faut dire à nos compatriotes que notre pays est, désolé du mot mais il n'y en a pas d'autres, dans la merde, d'autant que de sombres nuages s’accumulent dans notre avenir collectif : géopolitique internationale dangereuse, dérèglement climatique, etc …

Bien sûr que ceux qui se présentent savent tout cela et bien d'autres choses, mais ils s'en moquent, aveuglés par leur mégalomanie, leur narcissisme et leur soif de pouvoir.

Alors, une nouvelle fois, comme depuis plusieurs décennies, je vais avoir des états d'âme avant de glisser mon bulletin de vote dans l'enveloppe, puis dans l'urne.

Il reste bien sûr l'abstention, mais je ne peux m'y résoudre ?

Alors, bon courage !


Jean-Claude Vitran

mercredi 12 juin 2024

LOI SUR LA FIN DE VIE ET FAILLITE MACRONIENNE.


 Je suis très en colère quand je vois aujourd'hui que la décision d'un seul individu, fut-il Président de la République, a des conséquences considérables et dramatiques sur la vie de nos concitoyens.

La décision autoritaire d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée Nationale entraîne une situation tragique pour certains d'entre eux.

En effet, après des débats difficiles mais de qualité, ce qui aurait pu être la grande loi sociétale de la décennie sur la dépénalisation de l’aide à mourir pour les malades incurables en grande souffrance, était en voie d'être adoptée par l'Assemblée Nationale par un vote le 18 juin.

La décision présidentielle met fin à tous les travaux concernant ce projet qui devra faire l'objet d'une nouvelle proposition de loi et de nouveaux débats à l'Assemblée Nationale et au Sénat.

Cette loi sur la fin de vie était très attendue par de nombreux malades qui vont encore souffrir pendant de nombreux mois et décéder dans des conditions qui ne sont pas humaines.

Car, malgré qu'une majorité importante de Français soit pour l'adoption de cette loi, elle serait repoussée aux calendes grecques si le Rassemblement National gouverne, c'est une évidence, les débats l'ont montré.

Ce problème, comme beaucoup d'autres, ne sont, malheureusement, que le reflet de la faillite de 7 ans de politique d'Emmanuel Macron. 

Enfermé dans sa philosophie néolibérale, il a toujours considéré et dirigé la France comme une entreprise sans tenir compte des aspirations des français. 

L'alerte des gilets jaunes n'a servi à rien.

Même sur le plan économique, il a échoué en creusant le trou de la dette de plus de 1000 milliard d'euros.

Il ne nous reste plus que l'espérance d'un sursaut républicain de nos compatriotes pour nous éviter le chaos.


Jean-Claude Vitran