vendredi 24 mai 2024

GENEALOGIE ET IMMIGRATION


J'ai de nombreux pôles d'attraction, mais depuis plusieurs décennies, j'ai un violon d’Ingres très viscéral : la généalogie.

J'ai toujours pensé que le présent n'existe pas puisqu'il s'enfuit en même temps que l'on parle, mais que l'avenir est étayé par le passé. Nous sommes construits par notre histoire et celle de nos ascendants. 

Alors quoi de mieux que d'aller partager la vie de nos ancêtres par la généalogie et de connaître ainsi tous les cheminements, tous les détours, qui ont participé à la construction de ce que nous sommes. 

C'est aussi un très bel instantané de la composition démographique de notre famille et au delà de celle de la société contemporaine.

Tout d'abord, quelques détails qu'il faut avoir à l'esprit : 

  • Que pour des familles banales, comme les nôtres, remonter au delà de l'an 1600 est du domaine de l'exploit, cependant cela fait tout de même 17 générations de 25 ans et environ 130.000 ascendants ... oui, vous avez bien lu, ce chiffre est hallucinant, à la 17ème génération vous avez 65.000 grands mères et 65.000 grands pères (voir ci-dessous). Il s'agit d'une croissance exponentielle, comme les grains de riz sur un échiquier.1

  • Que s'adonner aujourd'hui à la généalogie est un jeu d'enfants. Avant l'avénement d'Internet, le développement des bases de données et les associations de généalogistes, rechercher ses ascendants était du domaine du parcours du combattant et de la patience infinie. Il fallait voyager beaucoup ou envoyer des lettres et attendre, quelquefois longtemps, le bon vouloir de l'interlocuteur … Aujourd'hui, comme tout le reste, nous naviguons dans le royaume de la réaction immédiate, il n'y a que le manque d'intuition et de capacité de déduction qui peuvent freiner les recherches.

  • Que les pays dit occidentaux ont eu dans les 4 dernières siècles une boulimie esclavagiste et colonialiste qui a engendré d'énormes transferts de population.

Ne descendant pas de la cuisse de Jupiter, l'histoire de ma famille est aussi banale que celle de l'ensemble des familles françaises :

Dans la branche nominative, VITRAN est un nom d'origine Islandaise, cependant mes ascendants connus étaient protestants et originaires du Cambrésis qui n'est Français que depuis le 10 août 1678 et auparavant, ils ont été Autrichiens, Espagnols, Flamants … Dans les autres branches, on trouve, des bretons, donc des Anglais - la Bretagne est Française depuis 1532 - de nouveau des Flamants protestants, des Belges, puis des Italiens catholiques du Frioul, mais aussi des Allemands de religion juive. 

J'ai tout de même un grand père médaillé par Napoléon pour sa participation à la bataille de Waterloo.

Il me serait donc difficile d'affirmer que ma famille est purement française et je suis certain que il en est de même pour chacun d'entre nous. 

Pourquoi tous ces développements, me direz-vous ? 

Simplement pour essayer de faire comprendre aux thuriféraires du grand remplacement qu'ils font fausse route et qu'ils nous manipulent pour de méprisables raisons bassement politiciennes. 

Que le grand remplacement n'existe pas, ou plutôt depuis toujours, car l'humanité est un vaste mélange de population. 

N'oublions pas que depuis l'an 1000 nous avons 2.199.023.255.552 ascendants, alors dans le nombre, avec tous les conflits, toutes les transhumances, nous avons dans notre généalogie beaucoup de juifs, de musulmans, des personnes de toutes croyances, de toutes nationalités et de toutes origines, et c'est tant mieux ….

De plus, la communauté des paléontologues s'accordent à dire que le berceau de l'humanité est situé en Afrique de l'est, que la colonisation de la terre s'est faite de migrations en migrations et que nos ascendants de l'époque - il y a tout de même environ 3 milliards d'années - avaient certainement la peau noire, pas parce qu'ils étaient différents des peaux blanches, mais simplement parce que leur épiderme s'est pigmenté pour lutter contre l'ardeur du soleil équatorial.

Allez ! les incultes empêcheurs du « vivre ensemble », commencer votre arbre généalogique et vous pourrez ainsi constater la pluralité et la diversité de vos origines, et peut être arrêterez vous de nous ennuyer avec l'immigration, elle existe depuis la nuit des temps, la terre a été humanisée par l'immigration des peuples et le mixage des cultures et des rencontres entre les personnes.

C'est cette immense diversité qui fait la richesse de l'humanité.


Jean-Claude VITRAN



1https://fr.wikipedia.org/wiki/Problème_de_l'échiquier_de_Sissa

dimanche 19 mai 2024

DEREGLEMENT CLIMATIQUE ... ET MAINTENANT, ON FAIT QUOI ?

 

Ce sont les actions humaines qui causent les dérèglements, en effet, si la température du globe augmente dans des proportions rapides et inquiétantes, ce n'est pas le fait de la nature, mais bien de celui de l'homme. 

L'ensemble des désordres trouvent leur source au moment de l'essor de la société industrielle, de l’avènement de l'économie capitaliste et de sa boulimie de croissance.

Si pour nos contemporains les modifications du climat sont la face la plus visible des problèmes que l'humanité rencontre, ils ne sont pas les seuls et de nombreuses autres perturbations sont constatées.


La disparition des espèces :

Le cinquième des espèces sauvages est menacé d’extinction. Selon un récent rapport un réchauffement atteignant les 4,5°C d’ici 2100 menacerait près de 50% des espèces.

Tout un chacun peut constater autour de chez lui, la diminution très importante du nombre d'oiseaux et d'insectes dans les jardins.


La montée des eaux :

Le niveau des mers et des océans pourraient être 5 fois plus important et 1 milliard de personnes pourraient être affectées par cette hausse.

Le littoral de notre pays ne serait pas épargné par ces bouleversements.


Les catastrophes naturelles :

Le changement climatique contribue à l’augmentation du risque de sécheresse et d’incendies mais aussi d'inondations liées aux pluies diluviennes. L’évolution du climat modifie la fréquence, l’intensité, la répartition géographique et la durée des événements météorologiques extrêmes : tempêtes, inondations et sécheresses mais aussi cyclones et ouragans qui croissent en intensité et en fréquence.


La diminution des récoltes :

Le réchauffement climatique et l'augmentation des catastrophes naturelles (tempêtes, inondations et sécheresses ...) menacent la productivité agricole, même dans notre pays, la sécheresse et les inondations répétées ont entraîné une perte de près de 30%  des récoltes céréalières et maraîchères.


La pauvreté :

La diminution des rendements agricoles et la surpêche entrainant la réduction des stocks de poissons pourraient faire basculer plus de 1 milliard de personnes dans la pauvreté, alors que près de 600 millions pourraient souffrir de la faim.


Les migrations :

L’augmentation du niveau de la mer, l’aggravation de la pauvreté et les famines pousseront plusieurs centaines de millions de personnes à migrer à l’intérieur de leur propre pays ou vers les pays occidentaux. 

Des pays insulaires entiers (Maldives, Tuvalu), devraient disparaître et provoquer d’importantes migrations, de plus, dans les prochaines décennies la zone tropicale autour de la terre pourrait devenir inhabitable.

La menace sur l'accès à l'eau :

3,9 milliards d'êtres humains souffriront d'un accès difficile à l'eau.

Les tempêtes, la sécheresse, les canicules ... ont un impact direct sur les ressources en eau par la réduction des réserves naturelles sous l'effet de l'évaporation liée aux fortes chaleurs et de la demande exponentielle de l'agriculture et de l'industrie. 

On en a déjà les effets à Mayotte, en Guadeloupe et en Martinique, mais aussi dans des points localisés du territoire métropolitain. 

La pollution des eaux souterraines :

Une étude du journal Le Monde sur plusieurs centaines de polluants et de stations de surveillance a dressé un état des lieux de la contamination des eaux souterraines en France. Les conclusions sont particulièrement effrayantes.

La masse inquiétante des micro-particules de plastique :

Un nouveau continent est en train d'apparaître sur les océans, celui des micro, voire nano particules de plastique qui finissent dans les mers, passent les barrières biologiques et s’accumulent dans les cellules vivantes des animaux et des hommes.

On peut aussi ajouter, même si ce n'est pas lié directement au climat mais à la croissance et au numérique, le manque d'énergie - électrique principalement - que nous connaîtrons dans les prochaines décennies. 

Nous avons quarante ans de retard et la fusion nucléaire n'est pas pour demain !

Et, j'en oublie certainement.

Tous ces bouleversements, pour beaucoup irréversibles, sont bien connus de nos gouvernants depuis de nombreuses décennies.1

En effet, n'a t'on pas entendu Jacques Chirac dire, devant l'assemblée plénière du Sommet de la Terre du 2 septembre 2002, «Notre maison brûle et nous regardons ailleurs».

ET DEPUIS, ON A FAIT QUOI ?

Pour ne parler que de la France, RIEN, enfin quelques aménagements à la marge pour donner un os à ronger aux militants du climat, sinon RIEN !

En bon défenseur du crédo néolibéral, les dirigeants, coincés dans leur certitude et incapables d'imagination économique, partout dans le monde, pratiquent «la chasse à la croissance» qui est l'ennemie jurée de l'écologie. 

On donne des permis à consommer, sans rien changer, comme si aucun problème ne se posait.

On parle - beaucoup – sans combattre l'essentiel, de toute manière, pourquoi s’inquiéter puisque pour ces «décideurs autistes» la technologie sauvera la planète.

Il faut aussi constater, qu'à part un faible pourcentage de militants que l'on trouve particulièrement dans la jeunesse, une majorité de nos concitoyens, endormi par le consumérisme, est dans le déni de la problématique écologique et voudrait surtout que RIEN ne change et qu'il conserve son confort journalier.

Le mouvement des gilets jaunes qui a débuté par la négation de la taxe carbone en est un parfait exemple.

Pourtant, plutôt que d'attendre le cauchemar, il est impératif de se réveiller même si je pense que nous avons déjà dépasser les limites qui nous auraient permis de mieux résister aux bouleversements à venir.

MAINTENANT, IL FAUT FAIRE QUELQUE CHOSE, ET RAPIDEMENT !


Jean-Claude VITRAN


1Rappelez vous : René DUMONT en 1974 - Halte à la croissance en 1972 - Rapport Charney en 1979.

lundi 13 mai 2024

LASSITUDE ELECTORALE


Dans moins de quatre semaines, nous devrions voter pour élire des députés européens. Enfin, pour ceux qui se sentent concernés car pour les médias l'abstention devrait être importante. 

Je suis particulièrement las que l'on se pose la question de savoir pourquoi une majorité de nos contemporains ne se déplaceront pas pour aller voter.

"Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple": voilà la définition souveraine de la démocratie. 


L' Article 2 de la Constitution de 1958, modifié par Loi constitutionnelle n°95-880 du 4 août 1995 - art. 8 stipule :

La langue de la République est le français.
L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.
L'hymne national est la "Marseillaise".
La devise de la République est "Liberté, Egalité, Fraternité".
Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Donc, sur le papier, nous sommes bien en démocratie, pourtant, dans le fonctionnement journalier, nous sommes en droit de nous poser la question, même, si, bien entendu nous ne sommes pas dans un système politique autoritaire ou dictatorial où les libertés sont entravées, comme nous en connaissons.

On ne peut pas prétendre que la démocratie est parfaite mais comme l'a dit Winston Churchill dans une de ses prises de paroles « la démocratie est la pire forme de gouvernement à l'exception de toutes celles qui ont été essayées au fil du temps. »

Dans le fonctionnement européen, les décisions importantes doivent être ratifiées par les Parlements, mais, si les peuples votent mal, on peut renoncer à les faire voter ou les faire voter plusieurs fois. C'est ce qui s'est passé lors du référendum sur le traité en vue d’une constitution européenne conduisant un certain nombre d’électeurs désabusés à grossir les rangs des abstentionnistes.

L'affaiblissement du système économique qui ne crée plus de lien social, la circulation quasi instantanée de l’information, le développement anarchique de la société numérique et l'inconséquence d'une classe politico-médiatique qui se gangrène minent ce qui faisait la stabilité du système et ruinent la confiance des citoyens qui se détachent des affaires publiques et de la politique ouvrant la voie à toutes les aventures.

Les désillusions conduisent dans le meilleur des cas à l’abstention, dans le pire, au vote néofasciste, car on le sait, le pire est à craindre.

Albert CAMUS, dans un éditorial titré « Démocratie et Modestie » dans le journal Combat, en février 1947 écrivait : 

« Le démocrate après tout est celui qui admet qu’un adversaire peut avoir raison, qui le laisse donc s’exprimer et qui accepte de réfléchir à ses arguments. »

et il ajoutait dans une autre texte du même journal  : 

« Le régime démocratique ne peut être conçu, créé et soutenu que par des hommes qui savent qu’ils ne savent pas tout. Le démocrate est modeste, il avoue une certaine part d’ignorance, il reconnaît le caractère en partie aventureux de son effort et que tout ne lui est pas donné, et à partir de cet aveu, il reconnaît qu’il a besoin de consulter les autres, de compléter ce qu’il sait … »

En effet, la démocratie n'est pas un système où on obtient un mandat déterminé sur des promesses, puis où on en fait ce qu'on veut. 

Beaucoup des femmes et hommes politiques de notre pays, carriéristes et professionnels de la politique ont oublié de lire Camus ou Tocqueville et tournent la démocratie à leur seul avantage.

La seule chose qui leur importe est leur réélection et leur portefeuille.

Je suis sûr que vous partagez ma lassitude, car comme moi, vous êtes témoin du spectacle affligeant de nos parlementaires à l'Assemblée Nationale, de leurs propos lamentables dans les médias ou sur les estrades des réunions électorales alors que l'humanité est confrontée à des crises qui peuvent mettre en cause jusqu'à sa survie.

Pour conclure, je ne vous dirai pas d'aller voter ou de ne pas y aller, car chacun fait selon sa conscience, mais je laisse la parole une nouvelle fois à Albert Camus :

« Le démocrate est celui qui admet qu'un adversaire peut avoir raison, qui le laisse s'exprimer et qui accepte de réfléchir à ses arguments. Quand des hommes se trouvent assez persuadés de leurs raisons pour fermer la bouche de leurs contradicteurs par la violence, alors la démocratie n'est plus. »


Jean-Claude VITRAN