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dimanche 31 août 2008

26 août : jour des Droits de l’Homme


Il y a 219 ans, à Versailles, le 26 août 1789, l'Assemblée nationale constituante votait le texte de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Trois semaines auparavant, le 4 août, avaient été abolis les droits et privilèges féodaux. Impossible de dissocier ces deux votes : si certains hommes disposent de pouvoirs interdits à d'autres, le citoyen n'a aucun droit

Le nombrilisme français conduit à nous vanter que notre beau pays est celui des Droits de l’Homme. C’est vrai, mais l'affirmation est aussi exagérée.

En effet, bien plus tôt, en 1215, un texte, la Magna Carta, fut rédigé par les barons anglais pour réduire les pouvoirs royaux de Jean sans Terre.

En 1222, l’Empereur du Mali, Soundjata Keita, en Afrique de l’Ouest, énonçait des principes de vie en famille et en communauté; il édictait des lois régissant les rapports entre les villages et l’intégration des Etats (1). Cette constitution est connue sous les noms de Charte du Kurakanfuga ou Charte du Manden.

Le 26 mai 1679, les Anglais, encore eux, proclamaient le Bill d’Habeas Corpus qui réglait, avec précision, le droit de l’inculpé et du détenu (2).

En 1688, les Anglais, toujours eux, mettaient à la porte Jacques II et proclamaient le Bill of Right qui marquait le passage d’une monarchie de droit divin à une monarchie constitutionnelle basée sur un contrat.

Le 4 juillet 1776, les « Américains » ont, par une belle Déclaration, écrite par Thomas Jefferson, proclamé leur indépendance.

Enfin le 26 août 1789, les députés de l'Assemblée nationale constituante établissaient la synthèse des textes anglo-saxons et des idéaux politiques et philosophiques du Siècle des Lumières et rédigeaient la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.

Elle s'applique à l'ensemble des êtres humains, femmes et hommes réunis.

Dès 1790, des philosophes et des politiques dénonçaient la Déclaration. En 1791, le pape Pie VI condamnait la Déclaration des droits de l’Homme dans son encyclique Adeo Nota parce qu’elle n’était que philosophique et se substituait au droit naturel comme au droit de l’église.

Il fallut attendre le 10 décembre 1948, et la volonté des Nations Unies pour que les Droits de l’Homme soient reconnus universels par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, à l’initiative d’un Français, René Cassin, prix Nobel de la Paix.

L'Article premier de la Déclaration de 1948 : «Les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité» pourrait se suffire à lui-même.

C’est sur ce socle que se fonde l’universalité des Droits de l’Homme.

Aujourd’hui encore, de par le monde, même en France, de nombreux intellectuels, des théologiens de toutes religions, des hommes politiques avides de pouvoir, des sectes d’un autre âge tentent de nier l’universalité de ces Droits.

Pourtant, je suis certain que rien, aucune religion, aucune culture, aucune philosophie ne peut contester la portée universelle et la véracité de ce postulat, premier verset de la bible de l’humanité. Penser le contraire est une mystification et une insulte à l’humanité toute entière.

1) C’est un point particulièrement étonnant, mais pourtant véridique.
2) Ce droit n’est pas formellement reconnu en France actuellement.



L'UNESCO commémore le 60e anniversaire de la  Déclaration universelle des droits de l’homme : 1948-2008

Jean-Claude Vitran

lundi 18 août 2008

Haïti : on peut manger des gâteaux de boue...

Mud cakes in Haiti

Haïti : Les gâteaux de boue sont devenus le régime de base de nombreuses familles pour qui la nourriture, dont les prix montent en flèche, est hors de portée. Avec la pauvreté et les prix des produits d’importation qui explosent, la moitié de la population meurt de faim.

À Cité Soleil, un des bidonvilles les plus pauvres de Port-au-Prince, la fabrication de nourriture à base d’argile est devenue l'un des meilleurs moyens de gagner de l’argent. Les gâteaux de boue sont les seuls aliments, imperméables à l’inflation, que peuvent s’offrir les pauvres d’Haïti.

Au premier coup d’œil, l’affaire ressemble à une poterie prospère. Dans une cour poussiéreuse, des femmes mélangent l’argile et l’eau et forment des centaines de petits plats, puis les laissent sécher au soleil des Caraïbes.

C’est de l’artisanat brut et les produits finis sont irréguliers. Mais les clients ne se plaignent pas. Ces plats ne servent pas à mettre les aliments, ils sont les aliments !

Cassants et sableux, et aussi révoltant que ça le paraisse, ce sont ce qu’on appelle « les gâteaux de boue ». Pendant des années, ils étaient consommés par les femmes enceintes, qui manquaient de calcium, comme un supplément plutôt risqué et pas du tout reconnu médicalement, mais désormais, ces gâteaux sont devenus un aliment de base pour des familles entières.

Ce n’est ni pour le goût ni pour les qualités nutritionnelles (un iota de sel et de margarine ne permet pas d’oublier que ce n’est que de la terre et le journaliste peut témoigner d’un arrière-goût persistant).

« Les gâteaux de boue stoppent la sensation de faim », indique Marie-Carmelle Baptiste, 35 ans, une productrice, en regardant son stock disposé en rangées. Elle n’a aucune illusion sur leurs attraits : « vous en mangez quand vous ne pouvez pas faire autrement ».

La crise pétrolière et alimentaire mondiale a touché Haïti plus durement peut-être que les autres pays, poussant une population déjà engluée dans une extrême pauvreté, vers la famine et la révolte.

Selon les Nations Unies, deux tiers des Haïtiens vivent avec moins de 50 pences (environ 0,65 cents) par jour et la moitié est sous-alimentée. "La nourriture est disponible mais les gens ne peuvent pas se permettre de l’acheter. Si la situation empire, nous pourrions rentrer dans une période de famine dans les 6 à 12 mois.", a déclaré Prospery Raymond, le directeur de l’association britannique Christian Aid, dans le pays.

Extrait d'un article de Rory Caroll, du 17 août dans The Guardian
http://www.guardian.co.uk/world/2008/jul/29/food.internationalaidanddevelopment

Relevé par Jean-Pierre Dacheux

dimanche 17 août 2008

Contre la crise alimentaire : mangez du rat !


État de Bihar en Inde

Un secrétaire d'Etat de la région indienne du Bihar a dévoilé son plan pour atténuer les effets de la crise alimentaire mondiale: manger de la viande de rat.


"Cela contribuera à atténuer les effets de la crise alimentaire mondiale. Nous sommes certains que cela fera merveille", a assuré Vijay Prakash, secrétaire d'Etat au Bien-être social. "Cela permettra d'épargner nos céréales et d'éviter une dépendance vis à vis des stocks alimentaires", a-t-il ajouté. Il espère de rallier à ses vues les foyers indiens et ne désespère pas de voir le rongeur s'imposer aux menus des restaurants et des hôtels de luxe.

Selon lui, ce nouveau régime alimentaire aurait aussi la vertu de diminuer le nombre de rongeurs qui pillent chaque année 50% les récoltes du Bihar, l'un des Etats les plus défavorisés du pays. "La seule question, c'est la façon dont les gens réagissent envers la viande de rat". Mais, selon lui "cela ne posera pas de problème". "Les gens pauvres du Bihar ont toujours mangé des rats. Si eux peuvent en manger, pourquoi pas le reste de la planète? ", a-t-il interrogé.

"La viande de rat compensera les déficiences nutritionnelles car elle constitue une source majeure de protéines", a plaidé M. Prakash.

Plusieurs communautés indiennes parmi les plus pauvres mangent du rat, notamment celle des Mushar.
13 août 2008


Manger du lapin est odieux en Grande Bretagne.

Manger du chien fait accuser les Chinois de monstruosité!
Manger du serpent ou des chenilles est courant en Amérique latine.
Mais manger un animal omnivore est toujours inquiétant!
Quant à laisser les pauvres se rassasier avec les rats pour protéger nos céréales? C'est plus que révoltant.

Que de pareilles informations circulent en dit long sur la glissade que nous sommes en train d'effectuer, en direction d'un gouffre d'inhumanité.

http://www.rtlinfo.be:80/rtl/news/article/159432/--Mangez+du+rat+pour+contrer+la+crise+alimentaire

Jean-Pierre Dacheux

vendredi 15 août 2008

"Manger, dormir et nager, c'est tout ce que je sais faire"


Bête de foire

L’ensemble de la presse française titre le nageur américain Michael Phelps est désormais une légende, puis d’expliquer qu’il a obtenu 11 médailles d'or, dont 5 à Pékin.

La suite est particulièrement obscène, dans un pays où l’alimentation pose encore problème et alors que le quart de l’humanité ne mange pas à sa faim :

« S'il s'entraîne six jours par semaine et a un moral à toute épreuve, son alimentation est également un facteur important de sa réussite. A table, l'Américain n'est pas non plus un amateur. Ce ne sont pas moins de 12 000 calories qu'il ingurgite chaque jour »1

Et là, d’inventorier :
Trois sandwichs aux oeufs quelques morceaux de fromage, des feuilles de laitue, des tomates, des oignons frits, sans oublier la mayonnaise, deux tasses de café et avec une omelette composée de cinq œufs, un bol de céréales, trois toasts saupoudrés de sucre, et pour finir : trois pancakes au chocolat.

Non ce n’est pas fini, c’était le petit déjeuner, maintenant le déjeuner :
500 grammes de pâtes accompagnées de deux sandwichs garnis de jambon et de fromage. Sans oublier la mayonnaise bien sûr. Et, pour que le tout passe mieux, il boit pour 1.000 calories de boisson énergisante.

Puis pour le dîner :
Il finit son paquet de pâtes entamé de moitié au déjeuner, il poursuit avec une pizza et 1.000 autres calories de boisson énergisante.

Il peut alors se coucher, et comme il le dit lui-même : "Manger, dormir et nager, c'est tout ce que je sais faire".
Ce n’était pas la peine de préciser ce détail, après avoir englouti tout cela, il ne reste plus beaucoup de place pour le QI.

Ce cas me rappelle mon enfance, mon père et moi allions à la foire du Trône voir la femme à barbe ou l’homme à deux têtes.

La Foire Olympique Pékin 2008 a accouché du « Bouffeur Olympique ».

1 texte emprunté au blog du journal l’Express.

Jean-Claude Vitran

mercredi 13 août 2008

Bouddhisme et laïcité


Mardi après-midi, le dalaï-lama a visité une pagode vietnamienne à Évry, accompagné par le député maire, Manuel Valls.
Le maire d'Évry, à la Pagode, reçoit l'étole blanche

Tenzin Gyatso, le 14e dalaï-lama est en France. Il séduit. Il convainc. Il est traqué par les médias. Il est donné comme l’une des cent personnalités les plus influentes au monde ! En 2008, il serait… la première !


Il apparaît donc nécessaire à nombre de politiciens d’apparaître auprès de lui. Son message non-violent n’est guère valorisé ni commenté ! Son discours religieux n’intéresse que les bouddhistes et, il est vrai, un nombre croissant de Français. Le bouddhisme serait ainsi devenu la quatrième religion dans notre pays, derrière le christianisme, l’Islam et le judaïsme.

De fausses questions circulent sur les ondes :
- Nicolas Sarkozy rencontrera-t-il le dalaï -lama et quand ?
- Faut-il se fâcher avec la Chine à cause du Tibet ?
- Le dalaï-lama est-il un leader politique ou religieux ?

Notre expérience politique, en France, devrait, pourtant, nous permettre de remettre chacune de ces questions dans le droit fil de ce qui fait partie intégrante de notre compétence internationale : notre conception laïque des relations politiques.
- le Président de la république peut, comme tout autre Français, rencontrer qui il veut, quand il veut, à titre privé. Recevoir le dalaï-lama comme chef d’État, ou comme le représentant d’un Tibet autonome, pose une tout autre question, d’ordre strictement politique.
- Notre avis sur le Tibet ne relève pas du nombre de contrats passés avec les autorités chinoises ou d’un rapport de forces politique au plan international ! Il dépend de notre respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. La Chine, comme tout État, devra, tôt ou tard, en tenir compte, comme nous-mêmes, ou la Grande-Bretagne, y avons été amenés, du temps des vastes empires coloniaux. « Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple libre » disions nous alors…
- Le dalaï-lama, dans la tradition tibétaine, est un leader religieux et politique. Dans la tradition française, nous ne saurions en tenir compte autrement que par respect des réalités. Nous ne pouvons confondre les deux fonctions. Du reste, le dalaï-lama, lui-même, voudrait s’écarter de cette position qui lui est pénible et ne correspond plus à sa conception de son rôle.

Une belle occasion, donc, nous est donnée de parler en hommes libres, sans parti pris pro chinois ou pro tibétain !
- Le dalaï-lama, en tant que porte-parole d’une religion, est libre de s’exprimer en France, mais cela ne regarde pas l’État français.
- Le dalaï lama appartient à un peuple qui doit choisir son destin dans le contexte politique dominé par la Chine. Observons simplement que, contrairement à ce que veulent faire croire les Chinois, le dalaï-lama ne réclame pas l’indépendance pour le Tibet, mais le droit pour les Tibétains de vivre leur culture.
- Le vedettariat dont on entoure la personnalité du dalaï-lama n’est ni conforme au bouddhisme ni respectueux de la République qui tient toutes les religions à égale distance du pouvoir! Le moment est fort mal choisi pour l’oublier alors que la laïcité est affaiblie par celui-là même qui a mission de la défendre !

Jean-Pierre Dacheux

Le dalaï-lama, main dans la main avec les parlementaires français qui l'ont reçu mercredi au Sénat. (Olivier Laban-Mattei / AFP)
De Lang à Poniatovski, au Sénat, des parlementaires français font leur show autour du dalaï-lama...





mardi 12 août 2008

Exclus du marché de la santé




Il ne fait pas bon être pauvre en France, actuellement.

« Un pauvre est un suspect, un probable fraudeur !
Il cherche à se faire soigner gratuitement, ce qui est immoral.
Il faut faire la chasse à ces parasites.
Un bon citoyen paie !
Du reste, celui qui est pauvre, n’est-ce pas de sa faute ? »
Ainsi pense-t-on, aujourd’hui, dans les sphères et satellites du Pouvoir !

Cette dérive, impitoyable, est un nouvel avertissement : la guerre aux plus fragiles est engagée! La preuve la plus récente,-une de plus !- la voici.


En juin 2008, l’Assurance Maladie vient de publier sa Lettre aux médecins n° 29 et la circulaire 33/2008 qui autorisent les médecins à porter plaintes et réclamations contre les bénéficiaires de la CMU dont certains comportements seraient considérés comme abusifs. Dans ces comportements jugés abusifs, on trouve : des retards injustifiés aux rendez-vous; des rendez-vous manqués et non annulés; des traitements non suivis ou interrompus ; des exigences exorbitantes…

Deux ans après sa première saisie de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE), le CoMeGAS (COllectif des MEdecins Généralistes pour l’Accès aux Soins) saisit de nouveau la HALDE et pour les mêmes raisons.

Le CoMeGAS, qui regroupe, depuis 2003, des médecins généralistes préoccupés par l’accès aux soins de leurs patients, avait, dès 2004, interpellé la Sécurité Sociale et l’Ordre des Médecins sur la question des refus de soins aux bénéficiaires de la CMU par des médecins, en particulier spécialistes, ou des dentistes. Suite à cette interpellation, une enquête de la revue Que Choisir, en 2005, confirmait le constat du CoMeGAS en montrant que des professionnels de santé refusent leurs soins à des patients au prétexte de leur situation de précarité économique et sociale. La HALDE avait, par sa délibération 2006-232 du 6 novembre 2006, confirmé et précisé le caractère discriminatoire de ces refus de soins.

Or, selon le COllectif des MEdecins Généralistes pour l’Accès aux Soins « aucune étude n’apporte la preuve que ces comportements “abusifs” seraient plus fréquents chez les bénéficiaires de la CMU que chez les autres assurés sociaux ».

Le CoMeGAS souligne le caractère « consternant d’une situation qui amène l’Assurance Maladie solidaire à autoriser des soignants à porter plainte contre ses assurés, pour tenter de régler ce qui ne sont que des difficultés relationnelles, dues à des a priori envers les plus fragiles de notre société. Il dresse le constat « d’une formation insuffisante des professionnels de santé, et des médecins en particulier, à la connaissance des réalités de vie des populations les plus fragiles et les plus malades de notre société et à leur prise en charge, alors que, du fait de leur mission soignante, ils devraient en être les “experts”. »

Le CoMeGAS juge « prioritaire que la formation à la prise en charge des populations précarisées soit inscrite dans les programmes universitaires des futurs médecins ». Il estime aussi « que cette situation révèle une réflexion éthique insuffisante au sein de l’Assurance Maladie sur les problématiques des soins aux plus fragiles, due sans doute à l’absence des représentants de ces populations au sein de ses structures de conseil. Ces carences conduisent le pilier de la solidarité nationale qu’est l’Assurance Maladie à « prendre des mesures discriminatoires pour lutter contre des discriminations. »

Enfin, le CoMeGAS souhaite « que l’Assurance Maladie tienne compte de l’expérience des populations précarisées et des professionnels de santé qui les accompagnent avant de décider de telles mesures. »



On a, tout de même le sentiment que le monde fonctionne à l’envers ! Au lieu de veiller à ce que ce soit bien les plus démunis qui reçoivent l’aide publique, on globalise et l’on considère que les insolvables doivent être exclus du marché de la santé !

Jean-Pierre Dacheux

Source : http://www.actualites-news-environnement.com/17530-CMU-refus-soins-HALDE-saisie.html

vendredi 8 août 2008

Justice et justiciables



J’aurais voulu n’avoir qu’à exprimer mon écœurement devant la farce “ médiatico-commercialo-politique ” du mois : les jeux olympiques de Pékin. Malgré les oracles, numérologues et autres farfelus qui prétendent que le 08.08.08 est riche de promesses, je crains que ces jeux n’aient un arrière goût des Jeux de Berlin 1936. Allons, ne jouons pas les Cassandre…

Ma préoccupation du jour se porte plutôt vers un banal fait divers, dramatique bien sûr, mais un banal fait divers tout de même. A Bonifacio, une pierre, lancée dans le vide, a tué un bébé dans les bras de sa mère.

Bien entendu, ma pensée va d’abord vers les parents de ce malheureux bébé à qui la vie vient d’être enlevée; mais, ensuite, vers les deux gamins, auteurs du jet de pierre, dont la vie vient d’être anéantie !

Quoi de plus commun que des adolescents qui jettent des pierres dans le vide sans se soucier de ce qui se passe en dessous. Que celui qui n’a jamais fauté…

Au-delà du fait divers, dramatique, ne faut-il pas nous interroger ?
- Les adolescents responsables de ces faits, qu’ils ont d’ailleurs reconnus, doivent être poursuivis et sanctionnés. Certes.
- La sanction doit être proportionnelle à la hauteur de leur acte : jeter des cailloux. Mettre ces jeunes en prison est disproportionné, et ne sert en rien le cours de la justice. Est-il vraiment nécessaire d’obérer définitivement l’avenir de ces adolescents, sans histoire, car la prison laissera sur eux des traces ineffaçables. La prise de conscience des conséquences de leur acte est certainement déjà très lourde à porter.
- La justice est rendue au nom de tous les citoyens, et les magistrats ne font qu’appliquer les lois votées par nos représentants au Parlement. Ces lois et leurs sanctions(1) semblent bien inadaptées au cas qui nous occupe, et il ne faut céder ni a la passion et ni à la compassion.
- Enfin, nous ne devons pas oublier nos responsabilités d’adultes. Souvent, face aux bêtises des adolescents, nous laissons passer des comportements qui peuvent devenir dramatiques. En voici un parfait exemple.

Jean-Claude Vitran


(1) Vingt ans de prisons pour violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner, sur mineur de moins de 15 ans.

jeudi 7 août 2008

Vers un retour du cléricalisme ?



Attention, la laïcité "à la française" est peut-être menacée ?

Le petit communiqué, reproduit ci-dessous, et paru dans l’édition du Monde du 12 juillet, n’a pas donné lieu à commentaire. Pourtant, il semble parfaitement clair que des discussions diplomatiques sont en cours et que l’on pourrait donner des gages au pape lors de son prochain voyage en France.

Pourquoi pas un discours de Lourdes après ceux du Latran et de Ryad?
Jean-Claude Vitran
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VATICAN
Le Vatican attend un assouplissement de la laïcité à la française.

ROME। Le secrétaire d'Etat du Vatican et bras droit du pape Benoît XVI attend un infléchissement de la " rigidité " de la laïcité à la française। Dans un discours lors d'une table ronde à Rome sur la Constitution italienne, le cardinal Tarcisio Bertone a évoqué la "laïcité rigide qui fit de la France de la Troisième République un modèle de comportements antireligieux ". Selon lui, la situation italienne reflète une " collaboration fructueuse " entre l'Eglise et l'État et est à l'image d'une " vraie laïcité ". Du 12 au 15 septembre, le pape est attendu à Paris où il rencontrera Nicolas Sarkozy. Il se rendra ensuite à Lourdes.

© Le Monde 12 juillet 2008

mardi 5 août 2008

Paturage et flatulence




Une information capitale qui, pensons-nous, ne vous laissera pas indifférents, vient d’ être rapportée par un quotidien du soir : une modification de régime alimentaire ferait baisser d’un tiers les émissions de méthane des bovins.

C’est une information de la plus haute importance lorsque l’on sait que les flatulences de ces bestiaux contribuent à près de 5 % des gaz à effet de serre.

L’idée de l’INRA, organisme français de recherche agronomique, serait de modifier la ration alimentaire de ces animaux en y incorporant 6 % de graines ou d’huile de lin afin de faire baisser le météorisme d’environ 30 % (soit : moins 1,5 % sur l’effet de serre) !
De plus, cela aurait une influence notable sur la qualité du lait et l’on pourrait produire directement des yaourts au goût de lin.

Cette nouvelle nous oblige à ces quelques réflexions :

1) On a fait bouffer à ces braves bovins, il y a quelques années des tourteaux d’œufs de poissons. Cela a conduit à la maladie à prions de Creutzfeldt Jacob. Il ne semble pas que l’huile de lin soit l’ordinaire de l’alimentation bovine ! Alors, que se passera-t-il, cette fois-ci ? À moins que, grâce à cela, les humains n’aient plus besoin d’huile de paraffine…

2) A qui vont profiter les profits du brevet que l’on ne va pas manquer de déposer pour protéger cette découverte qui, bien sûr, va sauver l’humanité ? Imaginez le business.

3) Va-t-on ensemencer toutes les pâtures avec des graines de lin ? Cela sera magnifique au printemps.

4) 6 milliards d’humains qui mangent des haricots ne représentent-ils pas plus de 5 % des gaz à effet de serre ? Quand va-t-on interdire la culture et la vente des Cocos nains roses d’Eyragues, des Cocos nains blancs précoces, des Coblan, des Rubico, des Michelet à longue cosses, des lingots ou suisses blancs, des Vernel, des Manacor, des Flageolets Chevrier, et … interdire le cassoulet, préparation culinaire particulièrement polluante ? Monsieur le Président, il est grand temps d’agir !

5) Nous ouvrons, dès aujourd’hui, auprès de nos lecteurs, une souscription pour créer une œuvre de salut public, la PROCAREF, société spécialisée dans la production pour les humains de caleçons récupérateurs de flatulences et de stockage du méthane pour chauffer nos campagnes.

6) Nous demandons au gouvernement de promulguer une loi obligeant toutes les personnes ne portant pas le caleçon récupérateur à exhiber un signe distinctif et à payer une taxe en rapport avec leur attitude non républicaine.

Pour toutes communications et souscriptions, adresser un courriel à flatulence01@aol.com.

Jean-Claude Vitran et Jean-Pierre Dacheux

lundi 4 août 2008

Énigme



Pour relier ces 9 points, il faut penser "autrement", c'est à dire sortir du plan.

Je ne suis pas un écologiste inconditionnel.


Je pense simplement que l’Homme est « dans la nature » et que, malgré son niveau de développement, il est seulement un maillon de cette nature.

Au fil des siècles, il a prélevé dans le milieu, souvent au détriment d’autres Hommes, les éléments nécessaires à sa pérennité. Par ses actions, il a modifié la nature, et depuis l’avènement de l’ère industrielle, il influence l’environnement. Aujourd’hui, il tente de modifier la nature elle-même par les manipulations génétiques.

Je suis inquiet et je désire vous faire partager cette inquiétude qui prend la forme d’une énigme.

Derrière le ils qui suit , il y a des êtres de chair et d’os, ils sont Papa, Maman, Papy, Mamy, etc.

N’ont-ils pas des devoirs envers leurs descendants ?

Ne savent-ils pas :
- que les prélèvements d’énergie fossile dans la nature ne sont pas infinis,
- que l’épuisement de ces ressources va remettre totalement en cause, à court terme, nos modes de vie. Un des premiers exemples est le transport aérien où l’on prévoit 100 000 licenciements directs dans les 12 prochains mois. Imaginez les conséquences économiques sur les populations déjà pauvres des destinations lointaines qui n’ont que le tourisme pour survivre.
- qu’une grande partie des inventions actuelles remet fondamentalement en cause les équilibres de la nature et de la société – biotechnologie, clonage (1), OGM, nanotechnologie (2), développement des technologies numériques, déchets radio nucléaires, etc.

Je ne peux pas penser que ces « Papa, Maman, Papy, Mamy» soient aveuglés par les mirages financiers au point de nier l’évidence et d’obérer l’existence de leurs progénitures.

Le refrain, chanté par le néo libéralisme de « ne pas changer nos habitudes car la science trouvera toujours quelques remèdes » n’a plus cours, sauf peut-être pour ceux qui croient aux puissances supérieures, mais ils doivent, alors, être particulièrement croyants.

La mondialisation, elle-même, est morte née !
Les conditions de son développement ne seront plus réunies à court et moyen terme -entre autres, la relation entre production de masse à bas prix et transport rapide et peu onéreux-. Nous assisterons à des re-localisations et nous aurons besoin des travailleurs émigrés.

A moins d’avoir affaire à une espèce d’humanoïdes déshumanisés se dopant au dollar et à l’euro, je ne vois pas ce qui les fait encore courir.

Voilà pour l'énigme, Peut-être connaissez-vous la réponse ?

(1) – Les experts européens restent réservés sur la consommation de viande d’animaux clonés qui serait peut-être impropre à la consommation.
(2) – l’existence de dangers potentiels à une exposition aux nanomatériaux ne peut être écartée.

Jean-Claude Vitran