Le maire d'Évry, à la Pagode, reçoit l'étole blanche
Tenzin Gyatso, le 14e dalaï-lama est en France. Il séduit. Il convainc. Il est traqué par les médias. Il est donné comme l’une des cent personnalités les plus influentes au monde ! En 2008, il serait… la première !
Il apparaît donc nécessaire à nombre de politiciens d’apparaître auprès de lui. Son message non-violent n’est guère valorisé ni commenté ! Son discours religieux n’intéresse que les bouddhistes et, il est vrai, un nombre croissant de Français. Le bouddhisme serait ainsi devenu la quatrième religion dans notre pays, derrière le christianisme, l’Islam et le judaïsme.
De fausses questions circulent sur les ondes :
- Nicolas Sarkozy rencontrera-t-il le dalaï -lama et quand ?
- Faut-il se fâcher avec la Chine à cause du Tibet ?
- Le dalaï-lama est-il un leader politique ou religieux ?
Notre expérience politique, en France, devrait, pourtant, nous permettre de remettre chacune de ces questions dans le droit fil de ce qui fait partie intégrante de notre compétence internationale : notre conception laïque des relations politiques.
- le Président de la république peut, comme tout autre Français, rencontrer qui il veut, quand il veut, à titre privé. Recevoir le dalaï-lama comme chef d’État, ou comme le représentant d’un Tibet autonome, pose une tout autre question, d’ordre strictement politique.
- Notre avis sur le Tibet ne relève pas du nombre de contrats passés avec les autorités chinoises ou d’un rapport de forces politique au plan international ! Il dépend de notre respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. La Chine, comme tout État, devra, tôt ou tard, en tenir compte, comme nous-mêmes, ou la Grande-Bretagne, y avons été amenés, du temps des vastes empires coloniaux. « Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple libre » disions nous alors…
- Le dalaï-lama, dans la tradition tibétaine, est un leader religieux et politique. Dans la tradition française, nous ne saurions en tenir compte autrement que par respect des réalités. Nous ne pouvons confondre les deux fonctions. Du reste, le dalaï-lama, lui-même, voudrait s’écarter de cette position qui lui est pénible et ne correspond plus à sa conception de son rôle.
Une belle occasion, donc, nous est donnée de parler en hommes libres, sans parti pris pro chinois ou pro tibétain !
- Le dalaï-lama, en tant que porte-parole d’une religion, est libre de s’exprimer en France, mais cela ne regarde pas l’État français.
- Le dalaï lama appartient à un peuple qui doit choisir son destin dans le contexte politique dominé par la Chine. Observons simplement que, contrairement à ce que veulent faire croire les Chinois, le dalaï-lama ne réclame pas l’indépendance pour le Tibet, mais le droit pour les Tibétains de vivre leur culture.
- Le vedettariat dont on entoure la personnalité du dalaï-lama n’est ni conforme au bouddhisme ni respectueux de la République qui tient toutes les religions à égale distance du pouvoir! Le moment est fort mal choisi pour l’oublier alors que la laïcité est affaiblie par celui-là même qui a mission de la défendre !
Jean-Pierre Dacheux
De Lang à Poniatovski, au Sénat, des parlementaires français font leur show autour du dalaï-lama...
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