La période que nous vivons ressemble fort à la fin de l'année 1958, de mai à décembre, guerre d'Algérie mis à part.
La décision, incompréhensible, du Président de la République de dissoudre l'Assemblée Nationale a plongé le pays dans une instabilité politique qui fait penser aux soubresauts de la 4ème République.
Comment après avoir perdu les élections européennes a t'il pu croire qu'il allait renverser la table et gagner les législatives ?
Au contraire, le pays est devenu ingouvernable car le vote des citoyens français a conduit à l'élection de trois blocs dont les leaders, égocentristes et narcissiques, se voient déjà les futurs élus du peuple et ne rêvent qu'à mettre le Président dehors pour prendre sa place sans se préoccuper un instant du destin de la France et des Français.
Nous en sommes maintenant au quatrième premier Ministre de l'année ; l'avant dernier, Michel Barnier, a tenu 3 mois et il semble que le nouveau, François Bayrou, qui commence mal sa prestation, est un sort comparable.
François Bayrou pense, depuis toujours, qu'il a un destin national, donc que c'est lui qui va sauver la France de la banqueroute, mais même s'il a une longue expérience politique, Michel Barnier aussi, les vents sont contraires et les chances de réussite très minces.
Nous entrerons, nous y sommes certainement déjà, dans une crise de régime qui, toutes proportions gardées, ressemble à l'agonie de la 4ème République.
Aujourd'hui, l'Insee a prévu une croissance de 0,2 % pour les deux premiers trimestres de 2025, pour ne pas dire zéro et annoncer que le pays entrera en récession avec toutes les conséquences que cela génère, alors que nos finances sont exsangues.
Les gouvernants, qui que ce soient, seront alors contraints de bâtir une politique d'austérité avec des augmentations d'impôts et des coupes sévères dans les prestations sociales car actuellement nous vivons au dessus des moyens financiers de la Nation.
Ces décisions drastiques ne seront que la conséquence de la faillite de 7 ans de politique macronienne, de quarante ans de dérives du régime présidentielle de la 5ème République et du manque de courage et de compétences de nos Présidents successifs.
En évitant la radicalité et la violence, peut-être sera t'il, alors, temps de revenir à une Constitution préservant les grands équilibres entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire afin de redonner à l'Assemblée Nationale et au Sénat, c'est à dire aux électeurs, les responsabilités politiques qu'ils n'auraient jamais dû perdre.
En évitant, cependant, les excès de la sixième République mélenchonesque et de sa folie du chaos.
La direction d'un système ne peut être le fait d'un seul homme. C'est la faille de la 5ème République.
Jean-Claude Vitran
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